ranx:chevillard_academique
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- | ====== Mise à l' | + | **Articles académiques retenus pour la mise à l' |
- | - Version Word | + | - BLANCKEMAN, Bruno, [[« L’écrivain marche sur le papier, une étude du // |
- | - [[Grille de pré-analyse - Chevillard]] | + | - CAMUS, Audrey, [[« Les lieux communs |
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- | - Mise à l' | + | |
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- | **Note :** Être attentif à l’ordre dans lequel sont traitées les différentes composantes du récit abordées par la critique. Par exemple, parle-t-on de la composante discursive à défaut de pouvoir dire quelque chose de l’histoire (dont on a d’abord tenté, justement, de rendre compte)? Se rabat-on sur le personnage à défaut de pouvoir établir la cohérence de l’ensemble? | + | |
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- | **BLANCKEMAN, | + | |
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- | ===== Caractéristiques du récit à observer chez la critique : ===== | + | |
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- | ==== Personnage==== | + | |
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- | * **Quels éléments retient la critique pour présenter le personnage? S’attache-t-elle à sa description physique ? À ses actions ? À son rôle dans le récit ? En quels termes ?** | + | |
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- | * Blanckeman en dit peu de choses concrètes ; il mentionne les personnages du hérisson et de l’écrivain, | + | |
- | * L’action des personnages est peu ou pas abordée par Blanckeman ; c’est à se demander ce que font l’écrivain et le hérisson après que celui-ci se soit installé sur le bureau de celui-là. Ou bien ils semblent absents des quelques scènes ensuite relatées, ou bien c’est l’aspect physique (du hérisson) qui retient encore une fois l’attention, | + | |
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- | * **Comment réagit-elle au traitement du personnage chez Chevillard ?** | + | |
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- | * À voir le défilement de métaphores et d’analogies sur la figure du hérisson que semble permettre l’œuvre de Chevillard, Blanckeman se réjouit assurément de la façon dont il est présenté dans l’œuvre. | + | |
- | * 1//Du Hérisson// semble miser sur l’aspect physique et les mœurs du hérisson, au point où Blanckeman le rapproche d’un manuel zoologique (70). Ainsi, il ne se formalise pas ni n’est gêné qu’un roman (car il ne le rattache pas moins parfois à ce genre), notamment par son traitement du personnage, puisse se confondre avec un ouvrage scientifique, | + | |
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- | * **De ces informations, | + | |
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- | * La conception du personnage de Blanckeman apparaît en l’occurrence désincarnée ; on est loin de l’idée | + | |
- | * Cette conception du personnage du hérisson, conception cela dit inspirée de l’œuvre de Chevillard, remet en question l’idée même de récit, puisque sa mobilisation a des allures de manifeste et d’ouvrage didactique. À ce titre, le personnage de l’écrivain participe également de cette remise en question, puisque Blanckeman en retient moins les actions (si actions il y a) que les discours d’ordre scientifique ou métatextuel. | + | |
- | * Au final, on dira que Blanckeman tend à tirer sa conception désincarnée du personnage de l’œuvre même de Chevillard, qu’il suit de très près. Autrement dit, il ne l’évalue pas en regard d’a priori à partir desquels il mesurerait les écarts ; il se contente, selon toute apparence, de décrire la façon dont Chevillard jongle avec la notion de personnage. S’il rattache néanmoins les pratiques de l’écrivain à l’avant-garde moderne, c’est en vertu de la déclaration de Chevillard lui-même (67). | + | |
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- | ====Intrigue / histoire==== | + | |
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- | * **Quels éléments retient la critique pour proposer un résumé de l’histoire ?** | + | |
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- | * L’histoire est réduite à son strict minimum : deux personnages, | + | |
- | * Non seulement le résumé tient-il sur peu de choses, mais Blanckeman ne le livre qu’à la septième page de son article, lorsqu’il met de l’avant la dimension parodique des récits de soi chez Chevillard. Les six premières pages sont surtout consacrées à la figure du hérisson et au filage de la métaphore sur celle-ci (j’y reviendrai). Pour un peu, au moment d’en arriver au résumé, le lecteur est susceptible de croire que l’œuvre de Chevillard tient moins du roman que de « l’essai didactique » et du « livre de cuisine » (68). | + | |
- | * Cela dit, avant d’en arriver à la formulation ramassée de l’histoire (et encore après), Blanckeman ne livre pas moins quelques « vignettes » (73), « épisode[s] » (73), « histoires potentiellement romanesques » (70), « scènes » (68), « micro-parodies » (73) – bref, il multiplie les termes qui révèlent la fragmentation de l’intrigue. Les exemples retenus servent justement à montrer l’ « énergie multipolaire » d’une « écriture omnivore » (69) – qui, autrement dit, s’entretient de tout et de rien. Pour aborder l’intrigue, | + | |
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- | * **Comment réagit-elle au traitement de l’histoire chez Chevillard ?** | + | |
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- | * Blanckeman me semble faire preuve d’une certaine approximation | + | |
- | * De même, on pourra se demander si l’enfilade de considérations en apparence peu narratives dont il donne l’exemple – la sincérité en littérature, | + | |
- | * Il est difficile de dire s’il y a effectivement « évacuation » ou relégation en arrière-plan de l’histoire (ou des histoires) chez Chevillard, d’où que Blanckeman la (les) traiterait avec grande désinvolture ; ou s’il n’y voit pas de « potentiel d’histoire(s) » parce qu’il aborde le livre sous l’angle générique et, partant, avec des a priori plus didactiques que romanesques ; ou s’il en fait simplement peu de cas parce que là ne serait pas l’objet de sa réflexion (davantage tournée vers l’écriture, | + | |
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- | * **De ces informations, | + | |
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- | * S’il admet que //Du hérisson// « dissuade | + | |
- | * Autrement, ce qui relève des mœurs du hérisson et des considérations du narrateur ne feraient pas partie de l’histoire – du moins est-on porté à le déduire, puisque Blanckeman parle alors plus volontiers de manuel zoologique. Cela dit, on peut se demander s’il ne cherche pas plutôt à redéfinir la notion d’intrigue puisque, au final, il admet tout de même qu’il s’agit (aussi) d’un roman. Il relève que Chevillard « mêle, au point de les rendre indiscernables, | + | |
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- | ====Narrateur | + | |
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- | * **Quels éléments retient la critique de la figure du narrateur et/ou de son discours ?** | + | |
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- | * Du narrateur (qui est également le personnage de l’écrivain), Blanckeman dira peu, sinon que son comportement contribue à la dimension bouffonne du roman. Dans l’ensemble, | + | |
- | * Blanckeman retient la puissance de cohésion du discours, sur lequel reposerait l’intelligibilité de l’ensemble : « Coq-à-l’âne, | + | |
- | * Blanckeman retient du discours qu’il est abondamment digressif, parodique, autarcique et autotélique. Abordant « tous les sujets envisageables » (68), le discours multiplie les tons : « scientifique et littéraire, | + | |
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- | * **Comment réagit-elle au traitement de la figure du narrateur et/ou du discours chez Chevillard ?** | + | |
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- | * Blanckeman rattache cette prédominance du discours au geste spéculaire privilégiée par la littérature de la modernité – selon les vœux de Chevillard lui-même. Il n’accorde pas moins à celui-ci l’originalité de la subtilité : si le récit tient sur « rien », il « ménage la part du vide en faisant semblant de faire le plein » (70). Autrement dit, en réaction au traitement particulier du discours chez Chevillard, Blanckeman se raccroche à ses repères littéraires (avec la « permission » de l’écrivain, | + | |
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- | * **De ces informations, | + | |
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- | * En opposant, d’une certaine façon, une intrigue éclatée, échevelée et absurde, et un discours qui amalgame selon une logique strictement langagière (distinction reprise sans doute à Genette), Blanckeman semble suggérer que le sentiment de narrativité – ou, du moins, d’homogénéité, | + | |
- | * Mais Blanckeman ne semble pas le comprendre ainsi : s’il prête au discours, à l’écriture, | + | |
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- | ====Digression==== | + | |
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- | * **Impact sur la progression | + | |
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- | * La digression semble moins relever | + | |
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- | * **Réaction de la critique** | + | |
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- | * Pas de réaction particulière. Blanckeman ne parle pas même de rupture ou d’épisodes insignifiants, | + | |
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- | ====Fragmentation==== | + | |
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- | * **Impact sur la progression de l’intrigue, | + | |
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- | * Blanckeman parle de discours qui amalgame de façon indiscernable la diversité des matériaux et des savoirs qui le composent. Or, à le lire, j’ai de la difficulté à concevoir comment s’harmonisent les parts scientifiques et romanesques de l’ensemble. L’intrigue elle-même est livrée par « vignettes ». | + | |
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- | * **Réaction de la critique** | + | |
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- | * Je dirais que Blanckeman réagit à la fragmentation de l’œuvre de Chevillard, fondamentale selon toute apparence, en reproduisant, | + | |
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- | ====Cohérence de l’ensemble==== | + | |
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- | * Au final, la cohérence semble reposer sur l’idée que toutes ces expérimentations menées par Chevillard – parodie, discours scientifique, | + | |
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- | ====Varia==== | + | |
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- | ===== Stratégies rhétoriques à observer chez la critique ===== | + | |
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- | (Par rapport aux caractéristiques indiquées ci-dessus, mais aussi de façon générale ; ces stratégies tendent à trahir les limites des théories narratives dont fait usage la critique pour tenter de saisir l’œuvre de Chevillard) : | + | |
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- | ====Usage de la métaphore==== | + | |
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- | * Blanckeman multiplie les métaphores, | + | |
- | * Peut-être peut-on supposer qu’il mime en ce sens l’écriture jubilatoire et imagée de Chevillard ; à première vue, il ne semble pas oser d’autres métaphores que celles encouragées par l’œuvre. | + | |
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- | ====Citations de l’œuvre==== | + | |
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- | * **Reprises et citations de l’œuvre de Chevillard pour décrire celle-ci, dans un geste circulaire. Autrement dit, la critique utilise (ou transforme ?) l’œuvre de Chevillard comme matière théorique pour commenter l’œuvre.** | + | |
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- | * Il est certain que Blanckeman se tient très près de l’œuvre de Chevillard, mais pas au point, je dirais, de transformer les citations de l’œuvre en postures théoriques pour décrire l’œuvre. Il admet que le texte se théorise lui-même (73), mais il n’a pas recours à ces « énoncés théoriques » pour analyser l’œuvre. | + | |
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- | ====Déclarations de l’écrivain==== | + | |
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- | * **Recours aux entrevues de l’écrivain pour appuyer ses idées – comme figure d’autorité ou pour d’autres usages qu’il faudrait identifier, le cas échéant.** | + | |
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- | * Il reprend à son compte l’idée de Chevillard qu’il est un héritier de la « modernité de prestige » (67). Cela dit, il n’a pas tant recours aux déclarations de l’écrivain qu’à sa figure, qui agit comme autorité. | + | |
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- | ====Comparaisons / rapprochements intertextuel(le)s==== | + | |
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- | * **Lesquel(le)s ? Vérifier si ces rapprochements intertextuels sont énoncés faute de pouvoir rendre compte de l’œuvre (incapable de décrire celle-ci, la critique se résout à comparer pour donner au moins « une idée » de l’œuvre). Vérifier si ces rapprochements sont seulement énoncés ou expliqués.** | + | |
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- | * Blanckeman fait notamment référence à // | + | |
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- | ====Vocabulaire approximatif==== | + | |
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- | * **Étrange, singulier, bizarre, incongru, déroutant, insaisissable : les qualificatifs passe-partout qui empêchent d’avoir à décrire l’œuvre.** | + | |
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- | * Le vocabulaire utilisé pour l’intrigue m’apparaît nébuleux – parodie, fantaisie… | + | |
- | * Autrement, Blanckeman décrit l’œuvre de façon positive, c’est-à-dire qu’il ne l’aborde pas en fonction d’une norme à partir de laquelle, forcément, elle apparaîtrait étrange ou déroutante. Peut-être parce que sa référence est celle de la modernité, laquelle est susceptible d’être une « norme déroutante » en soi. | + | |
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- | ====Varia==== | + | |
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- | * - | + | |
+ | - HAVERCROFT, Barbara, et Pascal RIENDEAU, [[« Les jeux intertextuels d' | ||
+ | - LIÉNART, Laurent, [[« Le hérisson de Chevillard, un obstacle ethnique? »]], //Cahiers du SIRL//, n° 2 (2004-2007), | ||
+ | - VERDIER, Lionel, et Gilles BONNET, [[« Éric Chevillard, le hors-là du roman »]], dans Lionel Verdier et Gilles Bonnet [dir.], // |
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