Commentaire : L'interactivité créée par les aspects numériques de The Arboretum est minime puisque, mis à part la fin de l'oeuvre, le lecteur a seulement le pouvoir de faire apparaître la prochaine phrase d'une histoire déjà construite en un clic de souris. Les ambiances sonores ne produisent pas un apport significatif quant à l'immersion du lecteur, puisqu'elles se répètent parfois. Aussi, elles durent un temps prédéterminé ce qui fait en sorte que, tout dépendant du débit de lecture de chaque individu, l'histoire n'est pas nécessairement en synchronie avec le son. Ce que je trouve davantage interactif dans l'oeuvre réside plutôt dans la narration, sans cesse dédoublée entre deux individus eux-mêmes en perte d'identité. Le lecteur doit reconstituer comme il le peut une histoire incomplète, parsemé de failles, et doit en conséquence toujours se requestionner sur la véracité de ce qui lui a été dit. Puisque les phrases s'effacent et qu'il n'y a pas de retour en arrière possible, la mémoire du lecteur est ainsi sans cesse défiée, et ce, même si l'impossibilité d'une remise en ordre véritable et complète des événements, est inéluctable.