* __Référence__ : SAEMMER, Alexandra, //Matières textuelles sur support numérique//, Saint-Étienne, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 2007, 162 p. * __Synthèse__ : Un ouvrage quasi méthodologique, proposant un « cadre global pour la description et l’alayse des textes » de littérature électronique (cf. Compte rendu), dont la partie didactique semble toucher du doigt un certain nombre d’aspects directement liés au projet. Possiblement très pertinent! * __Mots-clés__ : Pratique, Théorique, Création, Didactique, Sémiotique, Hypertexte, Typologie * __Langue__ : Français * __Format__ : Papier * __Description existante__ : « L'idée selon laquelle les écrans auraient produit une « société de l’image » constituant une menace pour le texte, ne se confirme pas sur le web : rares sont les sites qui relèvent intégralement de la création vidéo, photographique ou du dessin animé. Une majeure partie de la « matière » du web est textuelle. Mais celle-ci n'est plus travaillée et lue de la même manière que sur support papier - elle acquiert des qualités qui la rapprochent de limage. Dans les calligrammes et les métaphores animés, dans l'animation syntaxique, dans les relations intersémiotiques entre le texte animé et limage fixe, entre le texte fixe et limage animée, c'est ainsi que se dessine la spécificité des Arts numériques par rapport aux Arts papier, au cinéma et à la télévision. C'est d'un côté l'animation du texte par divers procédés de mise en mouvement, et d'un autre côté la dynamisation de l'écrit par le lien hypertexte, qui incitent un nombre grandissant d'artistes et d'internautes à s'engager dans des expériences de création et de lecture sur support numérique. Ces tendances commencent aujourd'hui à exercer une influence rétroactive sur la production graphique papier, sur l'art vidéo et le cinéma. Sont donc analysées dans ce livre des créations laissant pressentir la profonde transmutation de la matière textuelle dans les années à venir. Des typologies et grilles d'analyse développées à partir d'exemples aideront le lecteur à cerner avec précision l'action de l'hypertexte et de l'animation sur le texte numérique. », trouvé sur https://publications.univ-st-etienne.fr/product.php?id_produit=243, le 13 février 2017. * __Compte rendu existant__ : BAETENS, Jan, « Alexandra Saemmer offre une très belle synthèse de tous ces travaux, qu’elle approfondit et remet en perspective de manière à la fois didactique, critique et pratique. Didactique, d’abord, puisque l’auteur parvient à offrir un cadre global pour la description et l’analyse des textes littératures électroniques. Ce cadre est d’une grande clarté au niveau de ses articulations internes et de sa structure d’ensemble. Alexandra Saemmer analyse d’abord ce qui se passe lorsqu’un lecteur lit — ou cherche à lire — de tels textes et elle examine cette lecture en insistant sur les « actes » matériels et cognitifs effectués par celui ou celle qui découvrent progressivement l’objet textuel. Elle envisage ensuite ce s’offre au regard, proposant une division des textes numériques en trois grandes catégories : les textes hyperliés, les textes animés, les textes programmés. Mais tant au moment d’analyser les « actes » de lecture qu’au moment de scruter les « objets » de lecture, Saemmer souligne toujours avec grand soin la dialectique liant l’objet et l’acte et c’est à travers la description minutieuse des divers aspects de cette dialectique qu’elle précise petit à petit la spécificité formelle aussi bien que sémantique de la littérature numérique. Critique, ensuite, car Alexandra Saemmer cherche –et trouve généralement–, un bon équilibre entre le minimum de foi et d’enthousiasme qui sont de rigueur quand on se penche sur les littératures numériques (souvent un peu « bêtes » ou « simplistes » du point de vue des lettrés traditionnels) et la méfiance qui non moins s’impose face à certains aprioris techno-optimistes ou à certaines pétitions de principe un rien naïves (que la réalité des textes électroniques ou, plus encore, l’expérience parfois pénible de leur lecture détruisent insidieusement). Notons toutefois que l’auteur se montre ici plus vigilant à l’égard des Grandes Théories qu’à l’égard des œuvres de temps à temps peu excitantes qu’elle soumet à son analyse –mais c’est un péché mineur. Il est en tout cas réjouissant de voir que bien des spéculations hasardeuses, par exemple sur la quatrième dimension (qu’on croyait oubliée de la théorie littéraire depuis l’âge cubiste ou futuriste, mais qui fait un retour en force par synopsis de McLuhan interposée), sont reçues ici avec le minimum de circonspection qu’il convient de ne jamais abandonner. Le danger du « new age » n’est jamais loin, du moins chez certains prophètes du numérique mais dont Saemmer ne fait heureusement nullement partie. Pratique, enfin, dans la mesure où l’auteur s’efforce à chaque fois d’étayer son argumentation par de nombreux exemples et surtout par des analyses d’exemples. Cette dimension de travail a souvent quelque chose de frustrant pour le lecteur de Matières textuelles sur support numérique, tellement les exemples en question, discutés très (parfois trop) en détail, peuvent paraître décevants d’un point de vue littéraire (ce que l’auteur a le bon sens d’admettre régulièrement, mais seulement au bout de l’analyse). La mise en page ingrate du livre, qui serait à elle seule un argument en faveur de la publication numérique des travaux universitaires, accroît encore cet agacement passager. Toutefois, l’utilité réelle du livre d’Alexandra Saemmer tient aussi à ce qu’il montre si bien l’écart entre théorie et pratique, entre programme et réalisation ou encore, pour parler en vieux français, entre les choses comme on voudrait qu’elles soient et les choses telles qu’elles sont. Et comme la presque-totalité de ceux qui écrivent sur la littérature numérique sont aussi des praticiens et vice versa, le problème de cette tension est loin d’être insignifiant. », trouvé sur http://www.fabula.org/acta/document3440.php, le 13 février 2017.