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Élise Turcotte, Le bruit des choses vivantes
I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE
Auteur : Turcotte, Élise
Titre : Le bruit des choses vivantes
Éditeur : Leméac
Collection : —
Année : 1991
Éditions ultérieures : Montréal / Arles, Leméac / Actes Sud, coll. « Babel », 1998. Réédition la plus récente : septembre 2011.
Traductions : The Sound of Living Things, Toronto, Coach House Press, 1993 (traduction par Sheila Fischman). The Sound of Living Things, Toronto Cormorant Books, 2003 (traduction par Sheila Fischman). El soroll de les coses vives, Barcelona, Edictions de la Magrana, 2001 (traduction en catalan par Lourdes Bigorra).
Désignation générique : Roman (page couverture)
Quatrième de couverture : « “J’ai trente ans, je m’appelle Albanie, et je vis seule avec une petite fille de trois ans. Ma petite fille. C’est grâce à elle si les choses existent autour de moi.” Entre Albanie et Maria se tisse au fil des jours, des mots et des morceaux de vie qu’elles explorent, une histoire d’amour pareille à aucune autre, qui leur permet de sentir et d’entendre ce bruit des choses vivantes par lequel le monde et ses images parviennent jusqu’à elles, même si “les images ne disent pas tout sur les choses qui arrivent”. Maria dit qu’il faut tout consoler, les êtres et les objets, les amours et les mots eux-mêmes qui essaient de dire ce qu’ils ne peuvent dire de la vie qui est “une chose volée”. »
Notice biographique de l’auteur : « Deux fois lauréate du prix Émile-Nelligan, Élise Turcotte s’inscrit d’emblée avec ce premier roman dans le renouvellement littéraire qui va marquer les années 90. Ce roman sera lu et relu parce qu’il est d’aujourd’hui et de demain, et d’une sensibilité unique. »
II - CONTENU ET THÈMES
Résumé de l’œuvre : Albanie élève seule sa fille de trois ans, Maria. Les jours d’Albanie s’écoulent entre l’amour de sa fille et son travail d’aide-bibliothécaire. Sa vie est animée par Maria, par son amie Jeanne et son fils, et par la suite, par Pierre et Agnès. Pierre deviendra l’amoureux d’Albanie. Albanie assiste à la détresse de son jeune voisin Félix, un garçon de trois ans laissé à lui-même par son père. Félix ira en famille d’accueil grâce à la vigilance d’Albanie, de Pierre et de quelques autres.
5 parties : « Les images », p. 9 à 48 « La géographie du rêve », p. 49 à 92 « Être témoin », p. 93 à 132 « L’attraction universelle », p. 133 à 176 « Les mots », p. 177 à 225.
Thème principal : Maternité (relation mère-enfant)
Description du thème principal : La relation mère-enfant traverse toute l’œuvre. Elle se retrouve dans les autres thèmes. Le sujet principal du Bruit des choses vivantes consiste en le récit des jours d’une mère et de son amour pour sa fille, un amour synonyme de tout ce qui fait la vie même.
Thèmes secondaires : Amitié Amour Enfance Rupture Solitude
III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE
Type de roman (ou de récit) : Roman (lyrique).
Type de narration : Narration autodiégétique (Albanie étant à la fois la narratrice et le personnage principal).
Personnes et/ou personnages mis en scène : —
Lieu(x) mis en scène : Pôle Nord et Alaska (lieux rêvés)
Types de lieux : Bar Bibliothèque Chambre Cour Cuisine Garderie
Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Parmi les nouvelles qui bouleversent Albanie, il y a un tremblement de terre à San Francisco et la chute du mur de Berlin. L’histoire se déroule donc à la toute fin des années quatre-vingt.
Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : Intertextualité - Eux, de Joyce Carol Oates (citation dans l’œuvre) - Frankie Adams, de Carson McCullers (citations dans l’œuvre) - Le prince Éric, de Serge Dalens - Madame Catastrophe, Monsieur Étourdi, Madame Risette (livres pour enfants) - Ouvrages de relations parents-enfants du docteur Brazelton
Intermédialité
Avec le cinéma :
À plusieurs reprises, les personnages se filment ou regardent ce qu’ils ont filmé. Des scènes entières sont ainsi décrites à travers ce que la narratrice sait que son amie Jeanne filme; autant sinon davantage que le journal coloré que tiennent la narratrice et sa fille, les moments retenus par l’œil de la caméra permettent de montrer « ce qui gravite autour d’[elles] » d’une façon attentive. À certains moments, les possibilités de la « lentille » sont même évoquées (le zoom in vers un geai bleu, par exemple).
Le parallèle entre un moment de la vie d’Albanie et une scène cinématographique peut être repéré à plusieurs moments. La narratrice est particulièrement sensible aux moments convenus du cinéma qui se rencontrent dans la vie (« film d’amour » qui irrite, mais coïncidence heureuse de la première rencontre, dîner extérieur modèle, etc.). La conception de la vie de Jeanne comme un film avec « une course à relais » est à remarquer. Il semble que le rapprochement de cette vie tel un film est éloquent dans le roman de Turcotte, à cause des références explicites au cinéma et à la télévision, certes, mais aussi à cause des potentialités intimes et illimitées du « cinéma intérieur ».
Avec la musique :
Michel Pagliaro « Pyromane », d’Alain Bashung Rolling Stones Sting The Blue Nile
Avec la télévision :
Il y a de nombreuses références aux images télévisuelles de l’actualité. Les images télévisuelles occupant l’esprit de la narratrice, Albanie, sont toutes liées à des atrocités. Elles font partie d’elle, montrant le monde extérieur à la fois près et éloigné du cours de ses jours; Albanie en semble consciente et s’inspire de ces images frappantes pour créer des arrière-plans à certains de ses scénarios mentaux.
Inspecteur Gagdet La Bande à Ovide Télé-rencontres Thirtysomething
Particularités stylistiques ou textuelles :
Quelques phrases sont remarquables par leur lyrisme, leur sensibilité aux choses de la vie (par exemple, « Les premiers jours, le temps a été envahi par une sorte de lumière. Puis, l’espace. Enfin, les gestes qui n’étaient plus seulement des gestes. Les paroles s’ouvraient et laissaient tomber d’autres paroles. », p. 19).
Auteur(e) de la fiche : Karine Bissonnette