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Informations paratextuelles Auteur : Claude Louis-Combet Titre : Blesse, ronce, noire Éditions : Librairie José Corti Collection : Rien de commun Année : 1995 Appellation générique : Aucune Bibliographie de l’auteur : Quatrième de couverture : Identité sommaire de l’auteur. Annonce le thème de l’œuvre : les rapports incestueux entre un frère et sa sœur. La fiction occupe toute la place dans cette œuvre inspirée d’un personnage réel, le poète Georg Trakl. Les sources d’inspiration d’une œuvre qui se veut d’abord fictive sont des photographies du frère et de la sœur. Peu d’écrits au sujet de Trakl.

Pacte de lecture D’abord, la quatrième de couverture nous invite à lire l’œuvre de Louis-Combet comme une fiction qui s’appuie sur un personnage réel. Ensuite, la diégèse contribue aussi à rendre indéterminé le statut référentiel des événements relatés (mis en contexte temporel, mais hors d’un contexte spatial précis). L’absence d’appellation générique renforce cette ambiguïté, ou ce mélange de fiction et de faits.

Les relations : Auteur/narrateur Intuitivement pour l’instant, je dirais que l’auteur et le narrateur sont dissociés. Comment pourrait-on observer la présence de l’auteur, en tant que responsable des assertions, dans ce livre ? Nous sommes en régime de fiction (selon Genette auteur n’égale pas narrateur) ; l’action se déroule vraisemblablement dans des lieux et des moments fictifs, forcément créés par le narrateur.

Narrateur/personnage Il est hétérodiégétique, donc il n’agit pas à titre de personnage. Il est omniscient, il scrute le monde du frère et de la sœur, parfois séparément.

Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé

Le récit n’est pas entièrement focalisé sur Trakl, loin s’en faut. La transition de l’un à l’autre est le résultat d’un narrateur-focalisateur qui passe de l’un à l’autre : « Le sentier était étroit, accidenté et d’une pente assez raide. Le jeune fille marchait en tête. Son frère la suivait à quelque distance, le visage anguleux, l’œil fixe, les traits tendus. […] Elle marche devant. Elle porte une jupe claire et un corsage léger. […] La sœur le précède comme une ombre blanche. Mais lui, dans la tentation de sa pensée, la perçoit plus noire, plus attirante et dangereuse qu’un puits ouvert soudain dans l’espace de son cœur ⎯ vertigineuse, catastrophique et seule désirable. […] Son frère, ⎯ elle n’entend que le crissement de son pas sur le sentier. Il ne parle pas. Il ne chante ni ne siffle. Et l’effort physique qu’ensemble ils accomplissent n’est pas assez coûteux pour les faire haleter. Il est derrière. […] Lui, cependant, sur le sentier ascendant, sentait son être s’élargir de la beauté qui le devançait. […] Elle, tandis que son frère rêvait dans son dos et poussait l’étrave de son profil parmi les sombres sources dissimulées en ses revers et ruisselantes au-dedans, elle allait du même pas balancé, du même élan exalté, celui qui, songeait-elle avec prédilection, avait poussé les vierges chrétiennes […] » (65-70).

Biographé Son nom n’est jamais indiqué. Lorsqu’il est question de Trakl, le narrateur le désigne par « le frère », « le jeune homme », « il », « lui ». On retrouve bien sûr en épigraphe le fameux « Blesse, ronce, noir » écrit dans Révélation et anéantissement. Si ce n’était de la quatrième de couverture et du titre de l’œuvre de Louis-Combet, on retrouve peu d’indices dans le texte qui nous conduit à identifier le frère à Trakl. À la page 90, Trakl s’interroge sur l’auteur du fameux vers. On sait tout au plus qu’il est écrivain, qu’il échangeait des lettres avec sa sœur, qu’il est mort des suites de la bataille de Grodek en 1914. Il est à noter que le récit n’est pas entièrement focalisé sur le poète. En effet, la focalisation transite du frère à la sœur. Ainsi, après la mort de Trakl, le récit se poursuit brièvement et relate le suicide de la sœur.

Ancrage référentiel Peu d’indices factuels de type onomastique (en fait aucun ! ?) et/ou toponymique. Espace-temps suspendu ? L’action est située à l’intérieur d’un intervalle de vingt ans, soit à partir de l’automne 1897 jusqu'au 3 novembre 1917. Le suicide de la sœur de Trakl a-t-il eu lieu réellement le 3 novembre 1917 ? Est-ce plutôt un effet de vraisemblance ?

Indices de fiction Il conviendrait de porter une attention plus soutenue aux procédés qui permettent (sans équivoque) d’embrayer en régime de fiction.

Thématisation de l’écriture

Attitude de lecture Il me semble toutefois que ce livre relève davantage du roman et de la fiction que de la biographie. Le lecteur sait, après avoir lu la quatrième de couverture, que le(s) sujet(s) d’énoncé est/sont un/des personnage(s) réel(s). Toutefois, en raison du minimum d’informations concernant Trakl (est-ce vrai qu’il y a des photos de Trakl et de sa sœur ? doit-on en douter ?), en raison également des faits relatés dans ce récit (l’inceste de Trakl et de sa sœur, une fabulation ?), il est tout à fait probable que le lecteur accepte de lire l’œuvre comme une fiction, une œuvre qui n’est nullement soumise à des critères de vérité, à des faits attestés. Cet ouvrage n’est donc pas destiné à nous faire connaître Trakl, contrairement à la biographie classique. Si ce devait être le cas, le narrateur aurait certainement dévoilé l’identité du sujet d’énoncé.

Hybridation, Différenciation, Transposition Transposition : rabattement du genre de poésie pratiquée par Trakl (univers sémantique vide ; voir Ryan, 1991) dans l’œuvre biographique de Louis-Combet. Autres remarques

fq-equipe/trakl_par_louis-combet_2.1238542915.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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