Sarrey-Strack, Colette, Fictions contemporaines au féminin : Marie Darrieussecq, Marie Ndiaye, Marie Nimier, Marie Redonnet, Paris, L’Harmattan, 2002.

Dans le contexte du « retour du récit » et de la perte des idéologies surgit une multiplicité de voix féminines pendant les années 80 et 90. Les formes de féminisme telles qu’elles apparaissaient dans les décennies précedentes disparaissent dans les années 80 : « Littérature et féminisme ne consitutent pas une alliance heureuse, le divorce entre esthétique et politique ayant été consommé au terme de l’ère de la littérature engagée. » (p. 10) La « terreur théorique » voit sa fin mais la théorie demeure importante en ce qu’elle décide de la visibilité immédiate des oeuvres.

Alors que les textes contemporains affichent une préférence pour les notions de ludisme et d’intertextualité liées au post-structuralisme, qu’en fait-elle la créativité littéraire féminine ? Or, « n’ayant jamais fait partie intégrante d’un canon, n’ayant jamais eu réellement accès à la représentation », comment « participer au jeu intertextuel que pratique le texte postmoderne lorsque l’on ne dispose ni d’une mémoire ni d’une tradition suffisamment fortes ? » (p. 10-11) Les oeuvres sont : « construit[e]s autour des personnages », et plus spécifiquement repliées sur le corps. (p. 11) Elle convoque les gender studies d’origine américaine pour expliquer ce retour du corps dans le récit, corps qui était absent pendant les décennies précedentes.

Brève histoire de la littérature aux années 80 (rien qu’on n’a pas déjà vu). (p. 15-18) De même pour la post-modernité (p. 25-34)

Elle donne la fin des années 80 comme date de la transition vers le retour au récit, ou le renarrativisation du récit.