**Fiche de lecture** **1. Degré d’intérêt général** Pour le projet diffraction : intéressant Pour le projet enquête : nul Très amusant, un peu délirant (on sent une influence certaine du nouveau roman), //Tendre Julie// se compose d'une suite d'anecdotes entourant la vie de la sublime Marie-Julie-Anastasie. Une trouvaille très divertissante, qui se lit d'un trait! **2. Informations paratextuelles** 2.1 Auteur :Michèle Rozenfarb 2.2 Titre : Tendre Julie 2.3 Lieu d’édition : Paris 2.4 Édition : Minuit 2.5 Collection : 2.6 (Année [copyright]) : (1992) 2.7 Nombre de pages : 158 p. 2.8 Varia : Le roman comporte une table des matières qui en liste les 61 chapitres. Quart de couverture : « Tendre Julie... Il est vrai que Marie-Julie-Anastasie est tendre, les témoignages en ce sens sont formels. Et d'une candeur désarmante. Bien sûr, elle est amorale sous bien des angles, si l'on peut parler d'angles dans une configuration anatomique tout en courbes et arrondis. Bien sûr, elle est imprévisible. Bien sûr, elle est impétueuse, irrespectueuse, enjôleuse. Bien sûr, elle représente une terrible tentation pour le genre humain masculin et même féminin. Il apparut donc très vite au narrateur principal de cette histoire qu'il était dans l'incapacité de cerner à lui seul le sujet et qu'il devait faire appel, aux risques et périls de son avancement, à un narrateur de secours afin d'assurer une double couverture de l'évènement, c'est-à-dire de Marie-Julie-Anastasie. » **3. Résumé du roman** Marie-Julie-Anastasie est une femme charmante qui a eu de nombreux amants, mais qui est en fait amoureuse de Boris Vian. Le roman nous raconte sa vie dès sa plus tendre enfance, notamment le terrible accident de saute-mouton qui a fragilisé son cœur. Marie-Julie vit dans un château d'eau, où elle veille à la bonne progression des travaux et au décompte des marches. Le roman effectue une sorte de boucle : le premier chapitre relate le décompte des marches et est suivi du portrait de l'héroïne (qui s'étire, entrecoupé d'anecdotes), puis par la découverte du château d'eau, son achat, les plans d'aménagement, etc. À ce « fil conducteur » se greffent les interventions du narrateur, diverses scènes de la vie d'Anastasie et l'histoire d'amour entre celle-ci et l'un des narrateurs. **4. Singularité formelle** Le roman est divisé en 61 chapitres dont les titres annoncent les différentes anecdotes qui construisent le récit. **5. Caractéristiques du récit et de la narration** Il y a dans ce roman un amusant jeu sur la narration (homodiégétique et à la troisième personne) : le narrateur principal, qui raconte « l'extérieur » de Marie-Julie, demande l'aide du second narrateur qui en racontera « l'intérieur ». Cette collaboration justifie, selon le narrateur principal, les incohérences de focalisation que pourrait observer le lecteur. Or, le travail de narration de ce second narrateur est supervisé et rapporté par le narrateur principal; le narrateur de soutien est en quelque sorte un nouveau personnage. Ce dédoublement devient, vers la fin du roman, plutôt déconcertant : dans la première moitié du texte, le narrateur principal (qui parle de lui-même à la troisième personne)se dit amoureux de Marie-Julie, puis amnésique. Or, c'est le narrateur de soutien qui vivra une idylle avec Marie-Julie, pendant que le narrateur principal assure toute narration, sans présenter aucun signe d'amnésie... Bref, la présence sans cesse signalée des narrateurs ne fait que rajouter une couche supplémentaire au récit. Le narrateur occupe une position de biographe et se met explicitement en scène dans le récit à une occasion (quand il se remémore les soirées passées à écrire au coin du feu dans la maison familiale de Marie-Julie). **6. Narrativité (Typologie de Ryan)** 6.1- Simple... Justifiez :...parce que malgré ce qu'affirme le narrateur principal, il est le seul à raconter la vie de Marie-Julie-Anastasie. Les multiples anecdotes s'articulent par une sorte d'entreprise biographique; c'est pourquoi je les considère comme les composantes d'un seul récit. **7. Rapport avec la fiction** Malgré les interpellations du narrateur au lecteur et les commentaires de celui-ci, la fictionnalité du récit n'est ni remise en question ni soulignée. **8. Intertextualité** Rien à signaler. **9. Élément marquant à retenir** La mise en scène d'un second narrateur par le narrateur principal.