Informations paratextuelles Auteur : Pierre Michon Titre : Rimbaud le fils Éditions : Gallimard Collection : antérieurement publié dans la collection « L’un et l’autre » aux Éditions Gallimard Année : 1991 Appellation générique : Aucune Bibliographie de l’auteur : Il a déjà écrit une/des biographie(s) Quatrième de couverture : ? ? ? Pacte de lecture Instances extra et intratextuelles Auteur/narrateur Ils semblent faire office d’une seule parole, d’une seule instance, qui n’hésite pas à afficher sa subjectivité : « Je perds mon temps avec Banville […] qui n’a pour fonction que d’être par intérim le premier des poètes […] Banville qui n’est rien […]. Pourtant, je veux dire encore combien il m’est précieux que ce pauvre homme ressemble à s’y méprendre au Gilles de Watteau […] Il m’est précieux que ce soit lui […] Car il se peut que tous les livres écrits à ce jour sur Rimbaud, celui que j’écris, ceux qu’on écrira […] (50-51). Il y a dans ces pages la marque d’un biographe-essayiste qui modalise son discours par des « peut-être », « il m’est précieux » et qui désigne l’acte même d’écrire un livre sur Rimbaud (indice d’une biographie, mais d’une biographie qui se distancie tout de même des autres par la présence d’une opinion singulière et d’un recours à l’imagination (voir aussi les pages 53-54-108 qui comportent toutefois des indices de fabulation) : « Mais j’imagine parfois, et tous les Gilles avec moi assurément imaginent […] j’imagine que ce garçon très las est devant nous […] Son écriture participe au savoir déjà constitué : « Nous annotons la Vulgate ». (55-56). Bref, c’est le biographe Michon qui parle en son nom, qui est le responsable de l’énonciation. Le sujet d’énonciation n’apparaît pas à titre de personnage fictif. Tout au plus, il commente son écriture, ce qui l’inspire (voir les photos qu’il regarde) Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé C’est la relation entre le biographe Michon et le biographé Rimbaud : certains passages où le biographe s’adresse à Rimbaud ; à la fin, le je énonciateur et le sujet de l’énoncé. Biographé Il est clairement indiqué dans le titre. Toutefois, le récit n’est pas entièrement focalisé sur lui. En effet, le biographe s’intéresse à des personnages qui ont côtoyé Rimbaud : Izambard, Banville, Baudelaire, etc. Ancrage référentiel La Vulgate sans référence explicite : les on dit que, on sait, on ne sait pas, etc. Parfois en accord, parfois en désaccord : Thèse (Vulgate) et antithèse (Michon) voir l’exemple de focalisation : « Rimbaud regrettait ou non l’Europe » (91vs 92) L’onomastique : plusieurs noms de l’histoire littéraire Les photos : d’Izambard (26) ; extrait de Rimbaud et Carjat (88-91) Les dates : elles parsèment le texte, elles semblent véridiques : printemps 1870 (25-28) ; Les toponymes : véridiques sans doute. Informations factuelles : Izambard tient la chaire de rhétorique (26) ; Présence du biographe qui invite le lecteur à se rapporter à la Vulgate et autres types de sources référentielles (72). Indices de fiction C’est en observant les sources référentielles (photos, etc.) et la Vulgate, le biographe remarque qu’on sait parfois peu de choses ; il se permet alors d’imaginer. C’est comme une rêverie, un voyage dans les pensées du biographe. Thématisation de l’écriture L’histoire littéraire Attitude de lecture Un lecteur qui fait confiance à l’exactitude des sources, des dates, des événements ? Il semble bien que c’est le cas. Adresses du biographe au lecteur. Le premier semble tenir pour acquis que le lecteur a une connaissance de l’histoire littéraire, et particulièrement de Rimbaud. Hybridation, différenciation et transposition L’œuvre de Michon me semble relever davantage de la différenciation. C’est une biographie, une œuvre qui s’intéresse ouvertement à un personnage (voir le titre), en l’occurrence A. Rimbaud, mais qui fait une large place à l’activité d’imagination (à partir de sources factuelles). Comment écrire une énième biographie de Rimbaud ? Le biographe commente son activité d’écriture : (98-103-104-105) ; il ne cherche donc pas à se cacher, à « laisser les faits parler ». Michon affiche sa subjectivité. Quant aux nombreuses formes de polyphonie, elles demeurent souvent anonymes, indéterminées, mais pas toujours. Aucune allusion à l’auteur concernant son travail de recherche (ex. Bibliothèque Nationale, Archives, etc.) Autres remarques Je crois que Rimbaud le fils de Pierre Michon est une biographie imaginaire : l’aspect biographique se déduit des marques d’ancrage référentiel d’une part, et du titre d’autre part ; le versant imaginaire des aveux de fabulation observés ici et là dans le texte. Bref, s’il y a un hiatus entre le factuel et le fictif, c’est l’activité d’écriture et l’incursion du biographe qui en joue le rôle