Source : Lettres québécoises, numéros de 1980-2012, versions papier et numérique (sur Érudit)
Recherche faite par Daniel Letendre, complétée en avril 2014 par Manon Auger pour la période 2012-2014.
N° 17 Printemps 1980 :
Éditorial de Adrien Thério, « Le Soleil et les écrivains québécois » : Constat qu’il n’y a aucune mention (à l’exception d’un article sur les cent ans de Nelligan) de textes ou d’écrivains québécois dans le cahier « Arts et Spectacles » du Soleil du samedi. Ou encore que lorsqu’il en est question, ce ne sont pas des critiques littéraires qui font le travail, de spécialistes de littérature qui parlent de littérature, mais bien un journaliste auquel on confie cette tâche. « Il faut en venir à la conclusion qu’au Soleil comme à la TV comme en d’autres endroits, on s’est, depuis longtemps, si bien mis dans la tête que les écrivains n’apportaient rien à la collectivité qu’on les a naturellement relégués dans un coin obscur, en leur demandant de bouger le moins possible. »
Conclusion : la littérature québécoise et les écrivains sont laissés de côté par la sphère médiatique.
N° 18 Été 1980
Éditorial de Adrien Thério : « Pourquoi des subventions à la création ? »
Plaidoyer en faveur des subventions à la création qui sont souvent remises en question entre autres par le public. Refuser de subventionner les arts équivaut selon lui à refuser la création. Et pour un petit pays comme le nôtre (Thério parle du Québec comme d’un pays), il est impensable qu’un artiste puisse vivre uniquement de son art (sauf à de rares exceptions).
31 janvier 1980 : Manifestation d’écrivains devant le Club canadien où se tenait l’Assemblée générale des éditeurs canadiens. 1ère mondiale : des écrivains manifestent pour leurs conditions de travail et de publication.
29 février 1980 à l’UQAM : Colloque nbj « La Nouvelle Écriture ». Y ont participé : François Charron, VLB, Nicole Brossard, Philippe Haeck, Hugues Corriveau, Marie-Claire Vaillancourt (?), Roger Des Roches, Normand de Bellefeuille, Francine Saillant (?), Claude Beausoleil, André Beaudet (?), France Théoret et Yolande Villemaire.
28 mars 1980. UQAM : La nuit de la poésie. Moins bonne réussite que celle organisée 10 ans auparavant. Janou St-Denis, Yolande Villemaire, Michel Garneau, Pauline Harvey, Denis Vanier, Claude Beausoleil, Renaud Deslongchamps, Serge Legagneur, Gilbert Langevin, Michel Beaulieu, Guy Cloutier, Gilles Hénault, Michel Van Schendel, Michèle Lalonde, Cécile Cloutier, Marie Laberge, Suzanne Paradis, Madeleine Gagnon, Philippe Haeck, Raoul Duguay, Anne Hébert.
N° 19 Automne 1980
Éditorial du comité de régie de la revue (Adrien Thério, Réjean Robidoux, André Vanasse et Donald Smith) : « Lettres québécoises et le Conseil des Arts »
Cet éditorial fait état des démêlés entre la revue et le Conseil des Arts du Canada au sujet des subventions accordées à la revue pour ses dépenses courantes (bureau, secrétaire, etc.) En somme, la revue demande 28 000 $ et le Conseil des Arts ne lui en offre que 15 000 $. La revue se plaint de recevoir moins d’argent du Conseil que d’autres « périodique ni plus actifs ni plus utiles dans leur domaine que Lettres québécoises dans le sien ». (p. 5)
On fait mention d’une lettre publiée par le comité de régie de la revue dans Le Devoir du 11 mars 1980.
On compare ensuite la subvention accordée à la revue avec celles qu’obtiennent d’autres revues « similaires » (œuvrant dans les arts, nombre de pages imprimés, etc.) Discours dominant du comité de régie de la revue : le Conseil, en accordant moins d’argent à Lettres québécoises, dit que la revue est moins importante que d’autres traitant d’art ou de théâtre. On soupçonne une « raison cachée » qui expliquerait que le Conseil ne donne que le minimum à la revue.
Prix de Gouverneur Général 1980 :
Roman : Marie-Claire Blais, Le Sourd dans la ville
Poésie : Robert Melançon, Peinture aveugle
Essai : Dominique Clift et McLeod Arnopoulos, Le Fait anglais au Québec
(On prend soin de mentionner que la photo de Clift et Arnopoulos a été fournie par le Conseil de Arts du Canada alors qu’il n’a pas de photos des deux autres lauréats. « On donne des prix mais on n’a même pas de photos des lauréats à envoyer aux journaux et media. Comme publicité, c’est fort ! » (p. 7)
Traductions : La vie agonique de Miron a été traduit en anglais par Marc Plourde. (The Agonized Life, Torchy Wharf) ; numéro du Quaterly Review of Literature consacre 60 pages de son numéro 3 et 4 aux principaux poèmes d’Anne Hébert. Traduction de A. Poulin jr.
Centenaire de Louis Hémon, commémoration à Péribonka et à la Bibliothèque nationale. (Voir numéro suivant : double page montrant les ouvrages édités en 1980 sur Hémon) Centenaire de la mort d’Octave Crémazie
Délégation québécoise au Festival de Création Contemporaine de La Rochelle. 6 juillet 1980 : spectacle de poésie orale « Sept paroles du Québec » mis en scène par Michel Garneau avec Michèle Lalonde, Yves-Gabriel Brunet, Gaston Miron, Gilbert Langevin, Paul Chamberland, Raoul Duguay. Aussi présenté au Centre Pompidou/Beaubourg de Paris le 9 juillet, au Festival d’Avignon du 16 au 20 juillet pour 5 représentations.
N° 20 Hiver 1980-1981
Éditorial d’Adrien Thério : « Lettres québécoises : cinq années difficiles ! »
Remise en cause du régime de peur instauré par le Conseil des Arts qui fait que personne ne veut se plaindre de son fonctionnement de peur de voir ses subventions diminuer. Thério se place et place la revue au poste de vigie du domaine des lettres québécoises, non seulement en ce qui a trait aux organismes subventionnaires, mais également en rapport à la présence de la littérature québécoise dans la sphère médiatique. Constat que Radio-Québec a retiré des ondes son émission littéraire et que Radio-Canada refuse d’en mettre une à son horaire.
Mention du Salon du Livre de Montréal (25-30 novembre 1980).
Thème : « Il était une fois… »
Première fois que le salon est parrainé : Clémence Desrochers.
Québec, 10-12 octobre 1980 : Grand Congrès de la Société des Écrivains canadiens, pour célébrer ses 50 ans d’existence.
Titre général : « Colloque sur l’apport de l’histoire à notre littérature »
Titres des colloques : « L’Apport de l’histoire à notre littérature » ; « Le Roman historique » « La Poésie d’inspiration nationale » ; « Le conte, la nouvelle, l’essai d’origine historique » ; « Qualité et influence des historiens contemporains ».
Écrivains et essayistes présent : Maurice Lemire, Jean-Éthier Blais, Alain Pontaut, Georgette Lacroix, Jacques Flamand, Edmond Robillard, Étienne Duval, Jean-Charles Falardeau, Jean-Paul Trudel, Jacques Bachand, Roger Duhamel et Aurélien Boivin.[Intéressant qu’on distingue écrivains et essayistes : montre l’importance de l’essai dans le milieu littéraire québécois de cette époque].
Hommage à Victor Barbeau (en tant que fondateur et premier président de la Société des Écrivains canadiens, fondée en 1936) [et ça fait 50 ans en 80 que ça existe ?]. Rectification et histoire de la Société dans le numéro 22, p. 68-69.
Fondation du Grand Prix littéraire du Journal de Montréal.
Mise sur pied de l’édition critique de l’œuvre d’Hubert Aquin (Jacques Allard, Bernard Beugnot, Noël Audet, Guy Laflèche, Suzanne Lamy, José-Michel Moureaux et Andrée Yanacopoulo). Dans le numéro 22, les fils d’Hubert Aquin enjoignent le public à ne pas répondre à l’appel des chercheurs désirant recueillir tous les écrits d’Aquin (surtout la correspondance), puisqu’ils considèrent que l’édition critique de l’œuvre de leur père, surtout des documents intimes, est prématurée. Allard répond qu’il importe que l’existence et l’emplacement de tous les documents écrits par Aquin soient au moins connus par les chercheurs.
Représentation à New York, au théâtre Phoenix de Bonjour là, bonjour de Michel Tremblay.
Parution du DOLQ II 1900-1939 (Fides)
N° 21 Printemps 1981
Éditorial d’Adrien Thério : « Quelques mots de présentation »
Explication du numéro dont on avait annoncé, dans le numéro 19, la non-publication en raison des subventions trop maigres accordées par le Conseil des Arts du Canada. Numéro plus petit que d’habitude, mais plus gros que ce qu’il pensait publier. Thério explique pourquoi.
Prix Athanase-David 1980 : Gérard Bessette
Thério écrit un article sur lui, papier qui commence par une critique du peu de place accordée à ce prix prestigieux dans les journaux. Le prix semble moins important qu’un tour du chapeau de Guy Lafleur qu’on met en une des journaux.
7-8 novembre 1980. Université Queen’s, Kingston : Colloque Gérard Bessette, en présence de l’écrivain.
N° 22 Été 1981
Éditorial d’André Vanasse : « Écrire et… mourir de faim »
Critique du Conseil de Arts qui considère que le salaire moyen d’un écrivain devrait être de 500 $ ; critique du système éditorial qui se paie sur le dos de l’écrivain et des CEGEP et universités qui ne paient pas de droits d’auteurs pour les photocopies.
Publication de La juste part des créateurs par le gouvernement du Québec.
Publication du n° 134 de Liberté « L’institution littéraire québécoise ».
16-23 février, Québec : 9e rencontre québécoise internationale des écrivains. Organisé par Jean-Guy Pilon et François Hébert
Thème : « Le sacré, la littérature et le profane »
40 écrivains québécois et étrangers y ont participé (François Ricard, Yolande Villemaire, Naïm Kattan, Gilles Marcotte, Edmon Jabès, Claude Louis-Combet, Tahar Ben Jelloun, entre autres).
Parution de La Poésie québécoise des origines à nos jours. Anthologie, de Laurent Mailhot et Pierre Nepveu, aux Presses de l’université du Québec / L’Hexagone.
Première anthologie de la poésie québécoise. Probablement que de la désigner comme « québécoise » est en soit un événement, une prise de position qui crée une filiation et une histoire cohérente entre le passé et le présent. Pose une spécificité québécoise de la poésie produite sur le territoire depuis la découverte.
N° 23 Automne 1981
Éditorial d’Adrien Thério : « Un Conseil des Arts qui n’en est pas tout à fait un »
Sur le défunt Conseil des Arts de la ville de Montréal que Thério appelle le « Conseil des Arts de la scène » puisqu’il semble qu’il ne subventionnait que le théâtre, la musique et la danse. Renaissance sous le nom du Conseil des Arts de la communauté urbaine de Montréal. Donc inclusion des banlieues. Hypocrisie du Conseil par rapport à la littérature : on remet le Grand Prix de la ville pour faire accroire que la ville aime les écrivains alors que le 10 000 $ qu’il en coûte n’est qu’une goutte dans le budget d’un million et demi. Critique du silence et de l’absence de revendication de la part des regroupements d’écrivains et d’éditeurs.
Prix Robert-Cliche : Robert Lalonde, La belle épouvante, Quinze. Julliard en France et bientôt aux États-Unis (Beaufort Press) et Canada-anglais (General Publishing)
Salon international du Livre de Québec (fin avril) : « Le Livre à l’heure des communications ».
Subvention de 2 540 360 $ du Conseil des Arts pour l’édition critique de textes canadiens-français et québécois (27 volumes). L’université d’Ottawa parraine et administre la subvention. Groupe de recherche et d’édition dirigé par Roméo Arbour (U. Ottawa), Laurent Mailhot (UdeM) et Jean-Louis Major (U. Ottawa).
N° 24 Hiver 1981-1982
Éditorial d’Adrien Thério : « Faire l’événement ! Facile à dire ! »
Place de l’écrivain et de la littérature dans les médias : quasi nulle et quand ils sont là, on les présente n’importe comment, sans faire attention pour rendre la chose intéressante.
Les années passent, mais rien ne change : « Pour créer l’événement, il faut de l’argent. Et il n’y a que les livres de recettes, ici, qui font leur frais. » (p. 9)
Pas de place à la télé et dans les médias pour la littérature et les écrivains parce qu’ils ne font pas partie du « spectacle ».
10 ans du Noroît.
Centenaire d’Angéline de Montbrun de Laure Conan.
26 octobre 1981 : Décès de Marie Uguay.
15-17 mai 1981, Saint-Marguerite Station : 1er Congrès de l’Union des Écrivains québécois. Un de ateliers s’intitulait « Les écrivains et les médias »
N° 25 Printemps 1982
Éditorial « ludique » qui reprend (ou plutôt met en scène) un entretien entre Adrien Thério et un certain Jean Plaisante à propos du cahier spécial du Devoir intitulé « Regards sur la littérature québécoise des années 70 » publié en novembre 1981.
Titre : « La littérature québécoise de 1970 à 1980 »
Retour sur les conclusions de ce cahier : décennie qui a vu les femmes prendre une place importante en littérature québécoise, la scène littéraire étant selon Thério un de premiers endroit où les femmes font sentir leur présence (il reste les scènes politique, économique, religieuse, etc.). Thério croit pour sa part que c’est le théâtre qui a transformé la scène littéraire pendant cette décennie. (Donc on écoute plutôt qu’on lit.) On est resté dans Le Devoir silencieux sur la SF et le fantastique alors que c’est un milieu florissant au Québec, on explore tous les possibles de la littérature, ce qui ne veut pas dire que la littérature québécoise soit adulte.
Cet « entretien » est un moyen pour faire un bilan sur la littérature québécoise, les habitudes de lecture (ou d’abstinence) des québécois, sur le financement des éditeurs, etc.
26 avril-21 mai 1982 : 4e Festival National du Livre, organisé et subventionné par le Conseil des Arts du Canada.
1981 : 10e anniversaire des Écrits des Forges
N° 26 Été 1982
Éditorial d’Adrien Thério : « De la culture avant toute chose »
Inutilité des enquêtes et commissions sur les affaires culturelles. Les rapports sont mis sur des tablettes sans que leurs conclusions soient prises en considération par le gouvernement. Multiplication des organismes culturels qui donnent un bon encadrement à la culture, mais très peu de moyens aux créateurs.
9-14 mars 1982 : 3e Salon du Livre de l’Outaouais.
Parution en Roumanie d’une anthologie de poésie québécoise, d’Alain Grandbois à François Charron. Traduction de Virgil Téodorescu et Ptronela Negasanu.
15-19 mars 1982 : Semaine de l’Interculturelle, organisée par l’Union des écrivains québécois. Sorte d’événements pour célébrer les écrivains migrants.
Montréal, 14-20 février 1982 : 10e Rencontre internationale des écrivains, organisé par Jean-Guy Pilon : « Écrire en l’an 2000 ». Qu’est-ce que voudra dire « écrire » en l’an 2000, quelle place aura cette « pratique culturelle ».
Anecdote : on mentionne « l’aventure dans laquelle s’est lancé, il y a déjà quatre ans, Louis-Philippe Hébert en travaillant et en écrivant à l’aide d’un ordinateur » (p. 17).
Écrivains présent : Nicole Brossard, Jacques Folch-Ribas, Madeleine Ouellette-Michalska, entre autres.
Sortie en avril 1982 d’un court métrage de Jean-Claude Labrecque sur Marie Uguay, intitulé simplement Marie Uguay.
N° 27 Automne 1982 « Littérature féministe, littérature au féminin » (Est-ce le premier titre que propose la revue ?)
Éditorial d’Adrien Thério : « Pour rafraîchir la mémoire de Jean-Pierre Goyer et de ses acolytes »
Critique la décision du Conseil des Arts de la communauté urbaine de Montréal, à la suite de la suggestion de Goyer, d’abolir le Grand Prix littéraire de la ville de Montréal. Plaidoyer pour les créateurs et non pour les lieux de culture (maison de la culture qu’on construit alors que, selon lui, on a déjà les bibliothèques.) La ville veut montrer la culture tout en coupant les vivres aux créateurs.
Fin avril, Québec, Salon international du livre de Québec.
Fondation de la Fédération internationale des écrivains de langue française.
Présidente : Michèle Lalonde
7-11 juillet, Chicoutimi, Congrès Boréal et congrès Francon (SF, fantastique, BD), organisé par Élisabeth Vonarburg.
N° 28 Hiver 1982-1983
Éditorial d’Adrien Thério : « Félix-Antoine Savard, homme de filiation »
Hommage à l’homme de lettres, au maître. Ce qu’il retient de Menaud : « Menaud est un être de filiation. Le passé est en lui. Le présent l’habite. L’avenir le préoccupe. Il rêve en s’arc-boutant sur la force qui lui vient de ses pères, de reconquérir son pays. » (p. 9)
Août 1982 : Mort de Félix-Antoine Savard
Parution de Les Fous de Bassan d’Anne Hébert (Prix Fémina 1982)
Parution du DOLQ III 1940-1959
N° 29 Printemps 1983
Éditorial d’Adrien Thério : « Livres et auteurs québécois. Lettres québécoises. Double emploi ? »
À partir d’un article de Robert Giroux paru dans le numéro 15 de Moebius où l’auteur constate que certaines revues littéraires québécoises font double emploi, Thério tente de montrer que Livres et auteurs québécois et Lettres québécoises, identifiées par Giroux comme revues se recoupant, « se ressemblent peu ». (p. 9)
En page 14, Thério s’insurge que Lettres québécoises n’ait pas été invitée au Salon du livre de Montréal, alors que le salon et la revue poursuivent selon lui les mêmes objectifs : « parler de nos écrivains et inviter le public à les lire. »
Colloque NBJ 1982 : « Traces, écriture de Nicole Brossard », vendredi 29 octobre 1982. Actes du colloque publiés dans La Nouvelle Barre du Jour, novembre 1982 (no 118-119).
Festival national du livre organisé par le Conseil des Arts du Canada : 23-30 avril 1983.
N° 30 Été 1983
Éditorial d’Adrien Thério : « Livre d’ici. Nouvelle vocation ou démission ? »
Réflexion sur le changement de vocation de Livre d’ici, originellement lieu public de discussion du livre québécois devenu tabloïd consacré à l’industrie du livre québécois. Thério ne remet pas en question la nécessité d’avoir un mensuel dédié à l’industrie du livre québécois mais plutôt que ce soit Livre d’ici qui ait décidé de transformer sa revue, unique en son genre au Québec, en ce mensuel souhaité. « Est-ce que je me trompe ne croyant que la fermeture de ce lieu de discussion du livre québécois est en fait une démission ? N’a-t-on pas l’air de nous dire : ce que l’on faisait n’était pas vraiment important, nous mettons cela de côté, des choses bien plus importantes nous attendent ». (p. 9)
N° 31 Automne 1983
Aucun éditorial. Petit texte d’Adrien Thério pour annoncer la mort de Gabrielle Roy. Il la qualifie de « grand écrivain » (p. 7).
Parution d’une lettre ouverte de Guy Laflèche qui s’oppose à l’appellation « Bibliothèque du Nouveau Monde » que l’on veut donner à la collection d’éditions critiques qui sera préparée dans le cadre du projet « Corpus d’éditions critiques » dont il est un des membre consultatif du comité Éditorial. Laflèche qualifie ce nom d’ « inadéquat, prétentieux et injuste. »
25e anniversaire de la revue Liberté (Petite colonne à ce sujet écrite par Réjean Robidoux)
Octroi de 6.3 millions $ en subventions à 89 maisons d’édition
Des poèmes de Saint-Denys Garneau apparaissent dans Anthologie de la poésie française du XXe siècle (Gallimard, Poésie/Gallimard, 1983)
Mort de Robert Rumilly, 8 mars 1983
Mort de Gabrielle Roy, 13 juillet 1983
N° 32 Hiver 1983-84
Numéro hommage à Gabrielle Roy (voir hommage de Réjean Robidoux, p. 17-19)
Éditorial d’Adrien Thério : « Payer pour le prêt en bibliothèque ? »
Point de départ : manifestation de 25 écrivains membres de l’Union des écrivains québécois pour le paiement du prêt en bibliothèque, sur le motif que les écrivains « sont les travailleurs québécois les plus mal payés d’une société qui se croit avant-gardiste. » (p. 15) Projet du Conseil des Arts de « faire payer » le public, sous forme de subventions, pour les œuvres présentes aux catalogues des bibliothèques, subventions qui seraient accordées selon le nombre d’ouvrages des auteurs apparaissant dans divers catalogues. Thério est en faveur de cette mesure parce qu’elle favorise les « créateurs », rôle social à laquelle il accorde énormément d’importance : « sans les écrivains, un pays n’a plus d’identité. Ce sont les écrivains qui, les premiers, rendent compte d’une civilisation et permettent de la comprendre. »
La présentation du numéro, colonne qui figure également dans livraisons précédentes, fait ici figure de 2e Éditorial. Elle est intitulée : « Pour nous reposer de la politique ». Adrien Thério en est l’auteur.
Constat que tout va mal dans le monde, surtout au Canada, alors que le Premier ministre Pierre-Elliot Trudeau « a réussi à mettre les chefs de l’opposition d’accord avec son parti pour enchâsser dans la Constitution les droits que les Manitobains francophones avaient perdu il y a une centaine d’années. » (p. 7) Thério s’insurge parce que ce mea culpa du parti libéral, qui avait des années auparavant mis en place un processus d’assimilation des francophones de l’Ouest, n’est que poudre aux yeux, ne changera rien à la situation de ces francophones de l’Ouest que « l’anglicisation continuera de gruger. »
Reproduction d’un extrait de Le Conseil des Arts du Canada 1927-1982, de Laurent Mailhot et Benoît Melançon (Leméac) : « Le Canada est fait par ses artistes, ses penseurs, autant qu’il les prépare, les prédispose, les indispose, les produit. Le Conseil n’a jamais séparé sa conception de l’homme et du pays. Toute création, à ses yeux, est totale. » (p. 65) « Depuis 1957 […] le Conseil des arts est un révélateur, sinon de l’“état de l’Union” (comme on dit aux Etats-Unis), du moins de l’image que les Canadiens veulent bien donner ou accepter d’eux-mêmes. » (p. 66)
Réponse de Guy Laflèche à Réal Ouellet au sujet de l’édition de Ghislaine Legendre de Maria Chapdelaine (Montréal, Boréal express, 1980). Il semble y avoir une polémique entre les deux critiques sur la pertinence de cette édition, son public (populaire ou savant), etc.
2 octobre 1983 : Colloque de l’Académie canadienne-française : « Écrire au Québec : ruptures et continuités ». Présents : Nicole Brossard, François Hébert, Alice Parizeau, Roger Des Roches, entre autres.
Mort d’Yves Thériault, 20 octobre 1983
Mort de Gatien Lapointe, 22 septembre 1983
N° 33 Printemps 1984
Hommage à Yves Thériault et Gatien Lapointe, puis à René Garneau (critique littéraire, journaliste, diplomate).
Éditorial d’Adrien Thério : « L’édition critique au Québec »
Il constate que dans les années 1970, le Conseil des Arts du Canada avait financé des éditions critiques d’œuvres françaises, anglaises voire hollandaises, mais aucune d’un auteur québécois. Comment alors le public peut-il sentir légitime l’idée d’une littérature québécoise ? Derrière cette question se cache le principal cheval de bataille de Thério : l’institution et les gouvernements doivent appuyer non seulement les écrivains mais l’institution elle-même pour qu’une littérature nationale prenne forme et soit perçue comme telle par le public. Le Conseil a pallié à ce manque au début des années 1980. L’édition critique de textes canadiens-français datant du 19e siècle est « une occasion de prouver, même à ceux qui s’intéressent peu aux anciens textes, que la littérature québécoise actuelle n’est pas née d’une génération spontanée, et de faire le lien qui s’impose entre le passé et le présent. La littérature d’un pays, c’est beaucoup plus que l’actualité littéraire. »
15e anniversaire des éditions Héritage
Mort de Séraphin Marion, 29 décembre 1983
N° 34 Été 1984
Éditorial signé par le Comité de régie de la revue, soit Gilles Cossette, André Dionne, Réjean Robidoux et Adrien Thério : « Un cas de censure ? »
Revient sur une polémique entre les gens de théâtre et Le Devoir, les premiers protestant contre Robert Lévesque, critique de théâtre de ce quotidien, qui fait des critiques trop négatives des pièces qu’il recense. Thério questionne surtout la décision du Devoir de ne pas publier une lettre de Donald Smith, collaborateur à Lettres québécoises, qui s’en prend également à l’attitude négative de Lévesque. Thério se demande si ce n’est pas là de la censure, Le Devoir ne semblant publier que des lettres de lecteurs et de gens du milieu qui se portent à la défense de leur critique.
Deux nouvelles émissions littéraires au réseau FM de Radio-Canada : La petite histoire de l’édition, animée par Pierre Fillion, réal. Gilles Archambault ; La poésie québécoise depuis 1940, animée par Georges-André Vachon, réal. Jean Lacroix.
N° 35 Automne 1984
Éditorial d’Adrien Thério : « Les Québécois lisent peu »
C’est ce que constate une enquête de ministère des Affaires culturelles du Québec. Le ministère a un plan d’action (présenter le livre comme un objet de plaisir et de détente, augmenter sa visibilité dans les médias). Thério n’est pas contre, mais pense que la question est mal posée. Il faudrait se demander pourquoi le livre n’est pas considéré comme un objet de détente, pourquoi il est absent des médias, etc. « La réponse me paraît simple, c’est que nos différents systèmes d’éducation ne sont pas faits pour donner à nos étudiants le goût de la culture ou en tout cas n’ont pas réussi jusqu’à présent à leur donner ce goût de la culture. » (p. 13)
15-17 mars 1984 : Colloque Hubert Aquin organisé par le comité directeur du projet d’édition critique de l’œuvre d’Hubert Aquin.
6-7 avril 1984 : IIIe Congrès de l’Union des écrivains québécois. Thème principal : le « salaire » des écrivains, leur statut socioéconomique.
28 avril-1er mai 1984 : 12e Rencontre québécoise internationale des écrivains. Thème : « L’écrivain et l’espace ». Allocution inaugurale : Pierre Perrault. Comité de direction : Madeleine Ouellette-Michalska, Pierre Morency et Jean-Guy Pilon.
Juin 1984 : Rencontre franco-québécoise sur la culture. Présidée par les ministres de la culture de la France et du Québec, Jack Lang et Clément Richard. Rencontre organisée par Fernand Dumont et Georges Balandier.
Juin 1984 : La Maison de la poésie à Paris fête Gaston Miron
Parution du 4e tome du Dictionnaire des œuvres littéraires du Québec, 1960-1969
Deux numéros de revues littéraires américains consacrés à la littérature québécoise :
L’esprit créateur, vol. XXIII, n°3, automne 1983.
Yale French Studies, « The Language of Difference. Writing in Québec(ois) », n° 65, 1983.
N° 36 Hiver 1984-85
Aucun Éditorial.
2e colloque de l’Académie canadienne-française. Thème « Pourquoi écrire aujourd’hui ? »
N° 37 Printemps 1985
Éditorial d’Adrien Thério : « Un prix qui n’a plus sa raison d’être : le prix Jules-Fournier »
Prix créé en 1980 pour récompenser un journaliste de sa contribution exemplaire à la qualité de la langue française. Thério déplore le silence des trois principaux quotidiens francophones du Québec (La Presse, Le Devoir et La Patrie) au sujet du 100e anniversaire de naissance de Fournier et y voit un signe de l’ignorance, par les journalistes, de l’histoire de leur profession.
Mort de Gilbert Larocque, 26 novembre 1984
N° 38 Été 1985
Éditorial d’Adrien Thério : « Pour mettre les choses au clair »
Thério revient sur un article que Paul Cauchon a publié dans Le Devoir concernant, entre autres, des améliorations qui pourraient être faites à Lettres québécoises. C’est l’occasion pour lui de revenir sur la mission de la revue qui n’est ni de proposer des études sur le milieu de l’édition, ni des articles critiques sur la littérature québécoise, mais bien un panorama du milieu littéraire québécois (institution et publications) des mois précédent chaque numéro.
Parution du Dictionnaire des littératures de langues française (Bordas) qui comprend une section québécoise dirigée par Laurent Mailhot.
Colloque Alain Grandbois à Toronto, 14-17 mars 1985
N° 39 Automne 1985
Aucun Éditorial.
Plusieurs hommages Ferron (plus grand auteur québécoise, voire Nord-américain, génie, etc.), un à Beaulieu et un à Gilles Cossette, chroniqueur « Conte et Nouvelle » de Lettres québécoises
Mort de Jacques Ferron (22 avril) et de Michel Beaulieu (juillet)
20e anniversaire de La Nouvelle Barre du jour
10e anniversaire des Cahiers de théâtre Jeu
Parution à Pékin d’une traduction en chinois de Maria Chapdelaine (trad. de Tiran Wang)
19-23 avril : Rencontre québécoise internationale des écrivains : « L’humour »
N° 40 Hiver 1985-86
Éditorial d’Adrien Thério : « Dix ans déjà ! »
Retour sur les dix premières années de la revue, remercie les collaborateurs, les organismes subventionnaires, les lecteurs, etc.
Hommages à François Hertel, Claude Mathieu (romancier déjà oublié à cette époque), Roger Duhamel (critique littéraire) et Michel Brunet (historien et essayiste).
Mort de François Hertel
Parution à Wesport et Londres de Traditionalism, Nationalism and Feminism, Women Writers of Quebec, ouvrage collectif sous la direction de Paula Gilbert Lewis.
N° 41 Printemps 1986
Hommage à Gaston Miron par Jacques Lefebvre, vice-président du Conseil des Arts du Canada
Éditorial d’Adrien Thério : « The Canadian Encyclopedia : à l’image du Canada anglais »
Évalue les parts réservées dans le secteur culturel et littéraire de l’Encyclopédie, au Canada anglais et au Québec : 14 colonnes pour la littérature anglaise, 8 pour la littérature française. Il fournit d’autres « statistiques » qui montrent que la littérature et la culture anglophone prennent au moins deux fois plus d’espace que leur réciproque francophone. « On a certes fait des efforts pour donner de la littérature québécoise une image assez juste mais en face de sa sœur, […] elle a l’air d’une cadette mal à l’aise dans des vêtements trop serrés. Il me semblait pourtant qu’elle était née bien avant l’autre et que, depuis 1960, c’est elle qui avait d’abord secoué le joug du colonialisme, incitant sa sœur à en faire autant. » Exemple parfait des propos tendancieux de Thério.
1985 : Fondation de la revue XYZ
N° 42 Été 1986
Éditorial d’Adrien Thério : « Lise Bisonnette ex cathedra »
Réaction à un éditorial de Lise Bissonnette paru dans Le Devoir qui condamne pour fascisme les signataires d’un article paru dans Spirale (février 1986) qui mettaient en question la nomination de l’abbé Marcel Brisebois au poste de directeur du Musée d’art contemporain de Montréal.
10e anniversaire des revues Dérives, Estuaire et Possibles
Création de la collection « Typo » à l’Hexagone
N° 43 Automne 1986
Éditorial d’Adrien Thério : « Y a-t-il des intellectuels au Québec »
Interroge l’idée de l’intellectuel propagée par l’émission « Rencontres » diffusée par Radio-Canada : des hommes « dont la doctrine repose sur une morale digne et acceptable par tout le monde. […] pour être intellectuel, il faut être d’abord philosophe ou théologien, ou encore être un grand converti qui a pour mission d’éclairer tous ces aveugles que nous sommes. » (p. 8)
Première traduction du Refus Global (Total Refusal, trad. Ray Ellenwood, Toronto, Exile editions, 1985)
N° 44 Hiver 1986-87
Éditorial d’Adrien Thério : « 400,000 $ »
Critique virulente de l’utilisation par Brian Mulroney de 400 000 $ du Trésor public pour la création du Grand prix de la Francophonie. Thério fait valoir qu’il y a au Canada des Académies qui ne demanderaient que ça, un peu d’argent pour poursuivre leur mission.
6-12 octobre 1986 : 2e Festival national de la poésie de Trois-Rivières
15e anniversaire du Noroît
Mort d’André Belleau
N° 45 Printemps 1987
Pas d’Éditorial
Traduction d’Agonie de Jacques Brault en néerlandais (Thot, coll. « Ibis reeks », 1986)
Traduction en anglais de La Marche à l’amour de Miron (The March to Love, Pittsburg)
Mort de Margaret Laurence (5 janvier 1987)
N° 46 Été 1987
Éditorial d’Adrien Thério : « La littérature québécoise d’hier et d’aujourd’hui on en parle je vous donne des adresses »
Très long Éditorial (3 pages). Résumé d’un des Cahiers bleus (revue de Troyes) consacré au Lettres du Québec (n° 38, été-automne 1986). Le chroniqueur de la revue a fait une tournée québécoise pour demander à des auteurs de lui fournir des textes littéraires pour montrer que la littérature québécoise existe bel et bien.
Présentation d’une autre revue, Protée, qui fête son 15e anniversaire avec un numéro intitulé « Archéologie de la modernité. Art et littérature du Québec de 1910 à 1945 ». Bon cahier, car il présente des textes peu connus de cette « modernité ». Salue l’augmentation évidente des chercheurs en littérature québécoise.
Troisième revue présentée : L’Incunable. Fouillis.
Quatrième revue : Écrits du Canada français. Fait prendre conscience que la littérature québécoise a des ancêtres.
Cinquième revue : Présentation, de la Société Royale du Canada. Dialogue entre Jean-Guy Pilon et celle qu’il reçoit : Louise Maheux-Forcier
Hommage à Suzanne Lamy, directrice de Spirale
50e anniversaire de Fides
N° 47 Automne 1987
Éditorial d’Adrien Thério : « Lettre ouverte au frère Untel »
Réaction à une lettre ouverte que M. Desbiens a fait paraître dans La Presse du 22 avril 1987, « Le français, 27 ans plus tard », sur la qualité du français au Québec qui se détériore de plus en plus. Thério s’amuse à relever un bon nombre de phrases absconses et incompréhensible écrites par Desbiens en mettant de l’avant que cette mauvaise utilisation de langue nuit à son propos en ce qu’elle illustre un comportement que dénonce Desbiens.
N° 48 Hiver 1987-88
Éditorial d’Adrien Thério : « Nos grand quotidiens et la littérature »
Questionne la part qui revient à la littérature dans les grands quotidiens. Salue la création du cahier « Livres » du Devoir. Souligne le peu d’espace dédié à la littérature dans La Presse, qu’il souhaiterait voir créer une sorte de « Revue hebdomadaire des livres » sur le modèle du « New York Times Review of Books ». Le Journal de Montréal ne fait pas meilleure figure, malgré les trois prix littéraires qu’il accorde chaque année, en ne consacrant souvent qu’un maigre article à la littérature.
Festival international de la poésie : Trois-Rivières, 2e semaine d’octobre (3e édition).
Invités spéciaux : Franck Venaille et Eugène Guillevic
N° 49 Printemps 1988
Éditorial (?) d’Adrien Thério : « Caleb et ses filles » (Il s’agit davantage d’une introduction à l’entrevue qu’il a menée avec Arlette Cousture.)
Grand succès de ce roman d’Arlette Cousture : sa maîtrise des personnages. Les personnages principaux sont mis de l’avant tandis que les personnages secondaires sont présentés avec intensité, si bien que le lecteur s’y attache également.
6-8 novembre 1987, Auberge Mont-Gabriel : Colloque « Littérature et média » organisé par des associations d’écrivains. Conférence d’ouverture : Edgar Morin.
N° 50 Été 1988
Pas d’éditorial
Mort de Patrick Straram, « Le Bison ravi », le 6 mars 1988
Mort de Jean Gascon, fondateur du TNM, le 20 avril 1988.
16e Rencontre des écrivains 15-17 avril, Montréal. Conférence d’ouverture : Jacques Brault
Édition en France, par La Table ronde des Filles de Caleb.
Traduction en italien du Matou d’Yves Beauchemin.
Parution du 5e tome du DOLCQ 1970-1975
N° 51 Automne 1988
Pas d’éditorial
20e années des Herbes Rouges
Publication des Fous de Bassan d’Anne Hébert à Amsterdam (De zeezotten, Amsterdam, Ibis-Reeks)
N° 52 Hiver 1988-89
Éditorial d’Adrien Thério : « Les écrivains, est-ce que ça compte ? »
Critique de la une du Journal de Montréal qui, plutôt que de donner tout l’espace aux lauréats de ses prix littéraires ne leur concède qu’un coin de page renvoyant à un article à l’intérieur du journal, réservant la une à un groupe de 10 personnes qui ont gagné la loto 6/49.
Colloque « Gabrielle Roy » 3-5 novembre 1988 à la Bibliothèque nationale du Canada
Mort de Félix Leclerc, le 8 août 1988.
N° 53 Printemps 1989
Pas d’éditorial
Création de l’entreprise Bibliothèque québécoise inc. par Fides, Hurtubise HMH et Leméac pour éditer des livres en format poche.
N° 54 Été 1989
Éditorial d’Adrien Thério : « Tout ce qui brille et scintille. Réflexion en marge du discours prononcé par le président du Conseil des arts de la Communauté urbaine de Montréal, l’honorable Jean-Pierre Goyer […] » (p. 9)
Critique de la définition de la culture de M. Goyer qui comprend « tout ce qui brille et scintille », en somme la monde du spectacle, alors que la littérature n’est pas évoquée une seule fois dans le discours du président.
14-18 avril : 17e Rencontre internationale des écrivains : « Les écrivains et la liberté »
N° 55 Automne 1989
Pas d’éditorial
N° 56 Hiver 1989-90
Pas d’éditorial
Traduction du Premier Jardin d’Anne Hébert en néerlandais (De Verboden Stad, Amsterdam, Ibis Reeks)
5e Festival international de la poésie, Trois-Rivière 1er-8 octobre 1989. 15000 visiteurs.
N° 57 Printemps 1990
Éditorial d’Adrien Thério : « Fernande St-Martin et les écrivains québécois »
Retour sur un passage d’une critique de Fernande St-Martin, prix Molson 1989, où elle affirme que les écrivains québécois ne se parlent pas entre eux de la littérature qu’ils produisent. Elle soumet l’hypothèse que c’est par refus de l’intellectualisme que le langage critique, nécessaire pour discuter de littérature, représente. Thério confronte cette opinion en affirmant qu’il y a beaucoup de colloques où les écrivains se rencontrent et se parlent, on en a pour preuve les nombreuses publications d’actes de colloques regroupant des écrivains. Malheureusement, Thério confond colloques savants et colloques auxquelles participent les écrivains, ce qui biaise sa démonstration.
N° 58 Été 1990
Changement de directeur : Adrien Thério passe le relais à André Vanasse
Éditorial d’André Vanasse : « Continuité »
Remerciements à Adrien Thério, non seulement pour son travail à Lettres québécoises mais pour son soutien à Vanasse au début de sa carrière. Réaffirmation de la place et de la mission de Lettres québécoises dans l’institution. Nouvelle section « Dossier » consacrée à des éléments liés de près ou de loin à l’actualité littéraire.
Dossier sur l’échec de l’exportation de la littérature québécoise (André Vanasse). Non seulement 65 % des livres achetés au Québec viennent de l’étranger, mais à peine 3 % des tirages de livres québécois publiée ou « envoyée » en France sont lus par des Français.
N° 59 Automne 1990
Éditorial d’André Vanasse : « Littérature et constitution »
L’incertitude concernant la situation constitutionnelle du Québec après l’échec de Meech oblige les milieux culturel et littéraire à redéfinir l’ensemble des règles qui les régissent. Présentement, les revues et créateurs profitent de deux systèmes qui se font concurrence et sont complémentaires. Si le système étatique québécois devient unique et insoumis au fédéral, il n’y aura plus qu’un seul accès aux subventions et autres subsides.
Dossier : « Pour que cesse l’exploitation des écrivains », Jean-Guy Lacroix
Brosse un portrait de la situation socio-économique des écrivains. Sans surprise, ils sont sous-payés.
N° 60, Hiver 1990-1991
Éditorial d’André Vanasse : « Un génocide culturel ! »
Réaction à l’annonce de l’inclusion des livres, journaux et revues dans la TPS. Vanasse cite un rapport qui affirme que « l’augmentation de 1% du coût du livre entraîne une diminution des ventes en librairie de 2,5 %. » (p. 5) Une telle mesure mettra de la pression sur une industrie déjà en difficulté et manifeste le peu de cas que le gouvernement Bourassa fait de la culture.
Dossier : « De l’ère érotique : âge d’or ou âge ingrat ? »
N° 61 Printemps 1991
Éditorial d’André Vanasse : « TPS et TVQ : une demi-victoire pour le livre, terrible défaite pour le périodique culturel » Réflexion sur l’abolition de la TVQ mais non de la TPS sur le livre.
Débat entre Jacques Allard et Noël Audet sur les conclusions d’un essai de ce dernier : Écrire de la fiction au Québec Allard reproche à Audet se posture d’admiration devant les intellectuels et ses reproches aux écrivains qui refusent cette intelligence. Il semble qu’Audet fait sienne la devise « Je pense donc je m’excuse » (p. 8) qui prévaut dans les cercles littéraires et artistiques québécois.
On peut y voir un questionnement sur l’art de la fiction et donc sur l’art romanesque : que doit faire le roman ? Penser, faire penser, ou faire rêver et divertir ?
N° 62 Été 1991
Éditorial d’André Vanasse : « La vérité plutôt que les idées reçues »
Étude comparée des subventions à l’édition et à la création littéraire au Québec et en France. Conteste l’idée reçue selon laquelle l’institution littéraire française reçoit d’argent de l’État que celle du Québec. Si on considère la part du budget du ministère des Affaires culturelles du Québec, le livre ne reçoit que 0,5 % de l’argent disponible. Les bibliothèques sont également sous-financées et elles achètent davantage de best-sellers traduits et de livres français que de titres québécois.
Dossier sur l’érotique dans la littérature québécoise
20-27 avril : 13e Festival national du livre
N° 63 Automne 1991
Éditorial d’André Vanasse : « Une voix discordante »
Réaction au dossier Une histoire de la culture et des arts présidé par Roland Arpin et présenté à la Ministre des Affaires culturelles. Son contenu plaît à Vanasse, mais il trouve ses recommandations un peu trop générales, pas assez contraignantes.
Aussi constate-t-il que le milieu de l’édition n’a pas été inclus à sa juste valeur dans ce rapport, que les maisons d’édition ne figurent même pas dans la liste des organismes culturels.
Hommage aux vingt ans de poésie aux Écrits des Forges et au Noroît
Dossier : « L’enseignement de la littérature québécoise au collégial »
Notre littérature ne se porte pas très bien au cégep. Les professeurs sont souvent obligés de faire des cours de français normatif plutôt que d’enseigner la littérature à proprement parler.
(Ça fait deux ou trois numéros qu’il est question de l’érotique, de la pornographie dans la littérature québécoise…)
29 septembre-6 octobre : 7e Festival international de poésie de Trois-Rivières
N° 64 Hiver 1991-92
Éditorial d’André Vanasse : « L’enseignement de la littérature. Encore ? »
Constate que plusieurs revues littéraires abordent en même temps la question de l’enseignement de la littérature. Vanasse réagit à la place réduite qu’occupe la littérature « nationale » dans l’enseignement aux étudiants d’ici au profit du « trésor universel ». Cela porte offense au sentiment identitaire des jeunes générations.
Dossier : « La nostalgie des origines »
Analyse succincte de la popularité des romans historiques au Québec. Vision romantique de la Nouvelle-France, nationalisme, Nouvelle-France qui mélange familiarité et mystère, paradis et enfer, exotisme du passé. Le regard porté sur le passé est aussi un miroir des préoccupations du présent.
N° 65 Printemps 1992
Éditorial d’André Vanasse : « Pour une politique du livre »
Émet ses inquiétudes par rapport au marché du livre qui est victime de la récession du début des années 1990. Propose des moyens que le gouvernement pourrait adopter pour stimuler le milieu de l’édition et la vente de livres.
« Opinion » (André Vanasse) : réagit à un verdict du juge Yvon Pinard contre les Éditions JCL pour plagiat. La surprise vient surtout du fait que la condamnation est tombée sur la maison d’édition et non sur la plagiaire (Louise Denis-Labrie). Il faudrait selon lui revoir la part de responsabilité de l’éditeur et de l’auteur dans les contrats signés entre les deux parties.
25 avril-2 mai : Festival national du livre
N° 66 Été 1992
Éditorial d’André Vanasse : « Le silence des artistes »
Transfert du pouvoir de persuasion « identitaire » des artistes vers les « comptables » et économistes, alors que la possibilité d’un référendum sur la constitution (« Charlottetown ») refait surface. Alors que les hommes d’affaires militent pour l’autonomie politique, les artistes ont changé leur chemise de bord, en voulant préserver le système bicéphale de subventions culturelles…
Mort de Roger Lemelin et de Denis Bélanger
Ce numéro contient un supplément sur la littérature migrante au Québec (inséré entre les pages 28 et 29) supplément qui comprend un bilan bibliographique non exhaustif des premiers romans des auteurs dont il question dans cet encart, de 1957 à 1991.
N° 67 Automne 1992
Éditorial d’André Vanasse : « Montréal »
Hommage à Montréal, à l’occasion du 350e anniversaire de sa fondation.
Dossier : « Où sont passés les livres québécois ? »
Analyse de la visibilité de la littérature québécoise dans les librairies d’ici, de sa disponibilité. Remise en question de la Loi 51 sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre.
N° 68 Hiver 1992
Éditorial d’André Vanasse : « Référendum : la victoire de l’imprimé »
Retour sur le référendum et sur l’importance qu’y a pris le texte : « l’enjeu reposait précisément sur la valeur symbolique d’un TEXTE sur lequel les citoyens devaient se prononcer. Car chacun savait que ce TEXTE contenait de multiples clauses qui lieraient tout un peuple pour des années à venir, voire pour plus d’un siècle. […] Cela me rassure de constater que les signes écrits n’ont pas encore perdu la batille au profit des images » (p. 3)
Dossier : « La scandaleuse misère des bibliothèques »
Sous-financement, absence de la littérature et des revues et magazines d’ici, etc.
30e anniversaire des PUM
N° 69 Printemps 1993
Éditorial d’André Vanasse : « La création du Coneil des arts et des lettres du Québec : et alors ? »
Salue la création du Conseil, mais reproche à la ministre Frulla-Hébert de ne pas avoir expliqué clairement les avantages de cette scission du ministère des Affaire culturelles en deux : le ministère qui s’occupera des musées et bibliothèques et le Conseil qui prendra sous sa charge les créateurs (programmes et subventions). Efficacité de cette nouvelle façon de faire ?
Dossier : « Québec Loisirs : la littérature pour pas cher »
Mort de Simonne Monet-Chartrand
N° 70 Été 1993
Éditorial d’André Vanasse : « Haro sur les éditeurs littéraires ? »
Réponse à l’offensive contre les éditeurs écrite par « un obscur étudiant à l’Université de Sherbrooke » (p. 3) publié dans Le Devoir du 11 février 1993, critique relayée par le reste de la presse québécoise. Ceci le mène à critiquer le mode de subvention des éditeurs qui reçoivent de l’argent proportionnellement à leur vente, ce qui fait que des éditeurs de livres pratiques et de dictionnaires (Sogides et Québec Amérique, entre autres) perçoivent une grande partie des subventions. Les maisons à vocation exclusivement littéraire ne reçoivent à peu près rien.
Dossier : « Quand l’occasion fait le libraire »
Analyse du marché des livres d’occasion et de ses réseaux d’approvisionnement (receleurs, « bookers », « Club Price » des livres usagés comme le Colisée du livre, etc.).
N° 71 Automne 1993
Éditorial d’André Vanasse : « Haro sur les éditeurs littéraires ? bis »
Fait état des importantes coupures au Conseil des Arts du Canada et au Ministère des Communications, notamment dans les subventions au volet « littérature » d’éditeurs qui ont aussi un volet « pratique » qui fonctionne bien (ex. : Québec Amérique qui a vendu son dictionnaire visuel à travers le monde et qui perd son enveloppe globale, qui comprend la subvention pour la littérature).
Dossier : « La revanche des écrivains canadiens »
Portrait de la littérature canadienne anglophone.
3-10 octobre : Festival international de poésie
16-19 avril : 1er colloque international sur la littérature québécoise à Nankin
40e anniversaire de l’Hexagone
N° 72 Hiver 1993
Éditorial d’André Vanasse : « Corinne avait raison »
Réfléchis au tollé provoqué par la biographie de René Lévesque par Claude Fournier qui brise la loi tacite du silence sur la vie privée des hommes politiques et des répercussions sur les personnes concernées par ces révélations. Réflexion sur la frontière entre public et privé.
Dossier : « À quoi servent les revues ? »
30e anniversaire des éditions du Boréal
N° 73 Printemps 1994
Éditorial d’André Vanasse : « La juste colère des écrivains »
Texte au sujet de la manifestation des écrivains du 28 février 1994 au Café Campus, qui dénonce « la détérioration ou la suppression de programmes du Conseil des Arts du Canada » (p. 5) qui a cours depuis vingt ans.
Hommage à Gilles Hénault
Dossier : « La révision du droit d’auteur : un enjeu considérable »
N° 74 Été 1994
Éditorial d’André Vanasse : « Vivre ailleurs »
Réflexion sur l’ailleurs et sur l’appel du retour au pays natal qui se fait toujours sentir au bout d’un certain temps. Cette rêverie le mène vers les écrivains émigrés qui vivent toujours dans l’exil, qu’ils restent dans leur pays d’accueil ou qu’ils retournent au pays natal.
Dossier : « Le Dr Frankenstein de l’édition ». Sur le métier et l’importance du directeur littéraire.
Rencontre québécoise internationale des écrivains : 22-26 avril 1994
Thème : « Regards sur le XXe siècle »
N° 75 Automne 1994
Éditorial d’André Vanasse : « L’an 1 du désastre »
Mise en place de la réforme de l’enseignement de la littérature au cégep, qui relie des corpus (courants littéraires) à des types d’apprentissages (analyse littéraire, dissertation, essai) et qui relègue aux oubliettes la littérature québécoise (un seul cours sur quatre, obligation de la mettre en contexte dans la littérature francophone). Il considère cette réforme comme un recul majeur pour l’affirmation de soi.
Hommage à Victor Barbeau (1894-1994), Josée Yvon (1950-1994) et Auguste Viatte (1901-1993), « un des principaux découvreurs de la littérature québécoise en France » (p. 16).
Dossier : « Les prix littéraires : l’ère du soupçon »
Parution du tome 6 du DOLCQ 1976-1980
N° 76 Hiver 1994
Éditorial d’André Vanasse : « Le littéraire et le politique »
Réfléchis sur le lien entre ces deux domaines, sur les écrivains qui se cachent derrière les hommes politiques et vice-versa. « La gloire des uns et des autres est-elle fondée en absolu ou est-elle le résultat de jeux de coulisses visant à porter aux nues un auteur dont les accointances avec le pouvoir sont connues ? Quand Jacques Godbout – le journaliste – trace le portrait de son “ami” Bourassa, est-ce un geste gratuit ? » (p. 5) Vanasse s’interroge sur l’octroi des bourses par les organismes gouvernementaux fédéraux et provinciaux et les allégeances nationaliste ou non des récipiendaires, etc. Il se demande si la « politisation » de l’art, si le fait que ce soient les gouvernements qui donnent un « salaire » aux artistes, ne provoquent pas une forme d’autocensure chez les artistes qui ne veulent pas se « brûler » auprès de tel ou tel organisme.
Hommage à Gérald Godin (1938-1994)
On souligne aussi les 50 ans des Contes pour un seul homme d’Yves Thériault et le cinquantenaire de l’Académie des lettres du Québec (anciennement l’Académie canadienne-française)
Dossier : « La littérature acadienne : pour en finir avec Évangéline »
N° 77 Printemps 1995
Éditorial d’André Vanasse : « À propos de la culture canadienne »
Réagit à une contestation du Bloc Québécois contre l’énoncé d’une Loi fédérale qui fait référence à « une identité, une culture, une nation canadiennes » (p. 5)
Hommage à Réjean Ducharme, en réaction à son Prix David
Dossier : « La réforme de l’enseignement du français au collégial : Avancez en arrière ! »
N° 78 Été 1995
Éditorial d’André Vanasse : « Laissez-moi rêver »
Hommages à Paul Zumthor (1915-1995), Françoise Loranger (1913-1995), Michèle Thériault (1913-1995) et Marie Laurier (1934-1995), journalise au Devoir.
Dossier : « Littérature : la revanche de l’Histoire »
Changement de paradigme dans les études littéraires : l’histoire de la littérature refait apparition dans les études littéraires qui étaient dominés par la théorie et les « sciences du texte ».
N° 79 Automne 1995
Éditorial d’André Vanasse : « Remettre les pendules à l’heure »
Fait état d’une recherche de l’ANEL soutenue par le ministère du Patrimoine canadien sur la place de la littérature québécoise dans les bibliothèques et librairies, sur l’importance accordée à cette littérature dans les médias écrits et électroniques par rapport à la littérature étrangère. Les résultats de cette étude affirment qu’en général, la littérature québécoise est bien représentée et mise en valeur, car sa visibilité et sa présence sont équivalentes. Vanasse nuance ces résultats.
Dossier : « Pierre Tysseyre et l’édition de l’après-guerre »
Hommage à Pierre Tysseyre (décédé en 1995)
Création des éditions Trois-Pistoles
N° 80 Hiver 1995
Éditorial d’André Vanasse : « Les périodiques culturels, pour le meilleur et pour le pire »
Réfléchit sur la baisse des subventions du Conseil des Arts du Canada aux revues culturelles à partir d’un rapport qui demande l’augmentation de ces aides gouvernementales.
Dossier : « Les ratés de la Culture »
N° 81 Printemps 1996
Éditorial d’André Vanasse : « Les mots chargés de songes… »
Vanasse conteste l’engouement pour ce qu’on appelle « l’autoroute électronique » en le comparant à celui qu’avait suscité l’ordinateur portable dont le gouvernement devait pourvoir chaque enfant. Il voit dans l’Internet une menace au patrimoine culturel auquel tous, de partout, ont aujourd’hui accès.
Hommages à Gilbert Langevin, Andrée Maillet et Jean-Éthier Blais.
Dossier : « Le prix de la lecture »
N° 82 Été 1996
Éditorial d’André Vanasse : « L’ère de l’insignifiance »
S’insurge que la première page du cahier Lectures de La Presse du 9 mars 1996 ait été consacrée au livre d’Alain Lanctôt, frère de Jacques et Louise, anciens membres du FLQ, alors que son livre témoigne d’« une écriture primaire pour un contenu infantile » (p. 5) alors que bon nombre de bons auteurs québécois auraient mérité cette publicité. Critique surtout l’agenouillement des éditeurs devant les « livres-événements », ceux écrits par des figures médiatiques.
Dossier : « La formation de l’écrivain »
Réflexion sur l’enseignement de la création littéraire, des ateliers d’écriture, etc.
15e anniversaire de la revue Arcade
N° 83 Automne 1996
Éditorial d’André Vanasse : « Un monde si fragile… »
Il s’intéresse aux difficultés financières de la chaîne de librairies Renaud-Bray dont on a fait peu de cas dans la presse. Cet échec a des conséquences sur l’ensemble du milieu Éditorial québécois.
Dossier : « Droits d’auteur : la fuite des capitaux »
N° 84 Hiver 1996
Éditorial d’André Vanasse : « Vingt ans… »
Dossier : « Le pouvoir des livres »
S’intéresse à la place que prennent les livres et la lecture dans la vie de différents dirigeants (entreprise, politique, etc.)
25e anniversaire des Écrits des Forges
20e anniversaire de Moebius
N° 85 Printemps 1997
Éditorial d’André Vanasse : « Hommage au grand paroleur de la poésie »
Souvenirs de Gaston Miron, de son rôle dans la société politique et littéraire du Québec.
Hommages à Gaston Miron, Gilles Hénault et Gérard Tougas.
Dossier : « Littérature jeunesse : le règne de la maison Québec »
Conquête du milieu jeunesse par les éditeurs québécois. Popularité auprès des lecteurs d’ici.
20e anniversaire de VLB éditeur et de Jeu
N° 86 Été 1997
Éditorial d’André Vanasse : « Les quarante ans du Conseil des Arts du Canada »
Souligne l’importance du Conseil des Arts pour l’édition au Québec, tout en conservant une partie de son Éditorial pour quelques critiques envers l’organisme, notamment la décision de confié à un seul jury l’attribution des subventions pour tous les arts.
Dossier : « Révolution chez Gutenberg »
Sur la transformation de l’imprimerie grâce aux nouvelles technologies
N° 87 Automne 1997
Éditorial d’André Vanasse : « Prix unique sur le livre ? »
Devant la mondialisation et l’apparition sur les tablettes de grandes surfaces de livres traduits entre autres du chinois et vendus à petits prix, la question du prix unique pour les livres refait surface.
Dossier : « Sur le front de la nouvelle »
Hommages à Fernand Dumont et Rina Lasnier
N° 88 Hiver 1997
Éditorial d’André Vanasse : « Des petits drapeaux… qui ressemblent au Petit Livre rouge de Mao ! »
Sur la demande du Conseil des Arts d’être visible dans les publications et productions artistiques qui ont profité de son aide. Vanasse voit cette directive comme une manifestation de l’offensive du gouvernement fédéral envers les citoyens québécois qui ont failli voter pour la séparation. Virage idéologique du Conseil et du gouvernement qui utilisent l’argent des citoyens comme si c’était le leur.
Dossier : « Littératures francophones hors-Québec : lutter contre l’exiguïté » et « À la recherche du roman virtuel »
N° 89 Printemps 1998
Éditorial d’André Vanasse : « L’affaire Anne Hébert : sensationnalisme et démagogie »
Un canular monté par deux journalistes qui ont envoyé un manuscrit du premier roman d’Anne Hébert, Les chambres de bois, dont le titre et le nom de l’auteur ont été changé a créé le scandale lorsqu’on a révélé qu’il a été refusé par les maisons d’édition. Faux scandale selon Vanasse et mauvaise foi de la part des journalistes qui en ont fait une preuve du peu de professionnalisme des éditeurs québécois.
Dossier : « Attachés de presse : les ficelles du marketing du livre »
Hommage à Gilles Marcotte (Prix David)
20e anniversaire de Lurelu
N° 90 Été 1998
Éditorial d’André Vanasse : « Pierre Turgeon : le mauvais choix ! »
On a commandé à Pierre Turgeon une biographie du fondateur de Réno-Dépôt qui ne satisfaisait pas la famille. Il a refusé d’y changer quoi que ce soit, arguant que son texte était fidèle aux faits. On l’a traîné en cours. Il a perdu.
Dossier : « Le souffle des poètes »
Beaucoup de publication de recueils, mais un lectorat qui s’ammenuise.
20e anniversaire de l’UNEQ
N° 91 Automne 1998
Éditorial d’André Vanasse : « La Grande Bibliothèque, une urgence ? »
Est-elle vraiment nécessaire alors que Québec ne débloque à peu près pas d’argent pour acheter les livres qu’on mettrait dedans ?
Dossier : « Cet obscur objet d’angoisse : le livre »
Retour sur la Politique du livre et de la lecture mise en œuvre en septembre 1998
N° 92 Hiver 1998
Éditorial d’André Vanasse : « Petite mélancolie… »
Prédominance de l’anglais dans le marché mondial du livre. La validité d’une œuvre dépend de sa traduction dans cette langue. Les œuvres anglophones sont aussi les plus traduites, ce qui explique la grande visibilité de la littérature canadienne-anglaise à l’international.
Hommage à Léopold Lamontagne, historien et essayiste
Dossier : « L’écriture au féminin existe-t-elle ? »
N° 93 Printemps 1999
Éditorial d’André Vanasse : « Salon du livre de Paris : narcissisme et susceptibilité ! »
Le Québec est l’hôte du Salon du livre de Paris, ce qui a suscité la création du Printemps du Québec en France. La liste des écrivains invités à ce salon parisien (liste établie par les éditeurs français et québécois) n’a pas fait l’affaire de tous (évidemment !) et une « polémique » a éclaté, avec pour bouc émissaire le président de l’ANEL et directeur du Boréal, Pascal Assathiany. Vanasse prévoit également cet honneur fait au Québec n’aura aucune incidence sur la vente de littérature québécoise en France, qu’à la limite la France considérera la littérature québécoise aussi intéressante et dynamique qu’une autre littérature nationale.
Dossier : « La révolution anglaise » : sur la littérature anglo-québécoise.
N° 94 Été 1999
Éditorial d’André Vanasse : « Le Salon du livre de Paris : un événement de taille »
Bel et chaleureux accueil du Québec au Salon du livre de Paris, notamment dans le médias français. Vanasse propose que ce soit en raison de l’orientation qu’a prise la délégation québécoise, celle de présenter la littérature d’ici comme métissée, pluriculturelle.
Dossier : « Dehors les livres ! » Sur les bouquinistes du Vieux-Port
N° 95 Automne 1999
Éditorial d’André Vanasse : « L’ère des monopoles »
Réflexion sur la « monopolisation » du milieu de l’édition et des librairies que les Québécor, Renaud-Bray, Indigo, Costco se partagent. Vanasse s’interroge également sur le financement public qui a permis à Renaud-Bray d’acheter Garneau et Champigny et sur l’effet que ces mégalibrairies auront sur les plus petites.
Dossier : « Sogides, ou l’histoire d’un empire »
Hommages à Roger Brien et Pierre Perrault
N° 96 Hiver 1999
Éditorial d’André Vanasse : « L’ère des monopoles (suite) »
Reviens sur la question des consortiums librairies-diffuseurs qui font grimper le pourcentage du prix des livres réservés à ces deux instances au détriment de celui donné à l’éditeur.
Dossiers : « Québec Amérique : les défis de la croissance » et « Les Voix et Images de la littérature d’ici » (la revue fête ses 25 ans).
N° 97 Printemps 2000
Éditorial d’André Vanasse : « Trop de romans ? »
Constate une augmentation du nombre de romans publiés depuis le début des années 1990 (de 250 à 350) alors que la population n’a pas augmenté en conséquence, ce qui fragilise le milieu de l’édition qui doit assumer le coût de cette « surproduction » romanesque causée, entre autres, par l’apparition d’une quinzaine de nouvelles maisons d’édition dans les années 1990.
Hommage à la Pleine lune pour ses 25 ans
Dossier : « Écrire le théâtre aujourd’hui »
N° 98 Été 2000
Éditorial d’André Vanasse : « Celle qui changea ma vision des choses »
Hommage personnel à Anne Hébert, qui lui a fait entrevoir la possibilité d’écrire au Québec.
Numéro qui comprend beaucoup d’hommages à Anne Hébert, décédée au printemps 2000.
N° 99 Automne 2000
Éditorial d’André Vanasse : « Mondialisation et solidarité culturelle »
Réfléchis à la question de la mondialisation des produits culturels, largement dominée par les États-Unis et au nivellement culturel, idéologique, que cela provoque. Pour faire contrepoids à cette « invasion », les petits milieux culturels se sont regroupés, ce que Vanasse salue, parce que ça témoigne d’une ouverture au monde plutôt que d’une fermeture du monde à une seule culture (états-unienne).
Mort de Joseph Bonenfant et Janou Saint-Denis
Dossier : « Le printemps du Québec en Allemagne » Marie-Hélène Poitras s’intéresse aux ponts littéraires bâtis depuis le début des années 1990 entre l’Allemagne et le Québec.
N° 100 Hiver 2000
Éditorial d’André Vanasse : « Regard oblique sur le passé »
Retour son histoire avec la revue.
Mort de la poète Geneviève Amyot
Dossier : « L’écrit du masculin » : y a-t-il des romans « de gars » comme il y a des romans « féministes » ?
N° 101 Printemps 2001
Éditorial d’André Vanasse : « Vous avez dit e-book ? »
Il pose la question de la légitimité d’imprimer des livres qui, dans 50 % des cas, seront détruits parce qu’invendus. Le livre électronique pourrait éviter ce gaspillage, surtout dans le milieu du livre et des revues universitaires, dont les lecteurs sont peu nombreux et éparpillés de par le vaste monde.
Dossier : « Livres : l’ère des bibliophiles ». Dossier sur le livre ancien et ses adeptes.
Décès de Denis Vanier
Première représentation en Pologne des Belles-sœurs de Michel Tremblay
N° 102 Été 2001
Éditorial d’André Vanasse : « Censure et rectitude politique »
Réagit au fait divers d’un garçon qui, dans une rédaction demandée par son enseignant, menaçait de faire sauter son école. Il a passé 34 jours en prison parce qu’on le considérait dangereux. Pour Vanasse, la littérature est depuis toujours le moyen d’une catharsis où la liberté individuelle (fantasme positifs et négatifs) peuvent et doivent être exprimés pour purger l’individu de ses peurs et passions, en autant que cette littérature demeure dans la sphère privée. Devenue publique, elle peut inciter au désordre. Ce qui explique que les gouvernements soit si méfiant envers le monde des lettres, au point de censurer les artistes. Le fait divers relaté démontre celui lui l’absence de liberté de l’écrivain dans la cité.
Dossier : « Les mystères de la littérature populaire »
N° 103 Automne 2001
Éditorial d’André Vanasse : « Portrait de l’industrie du livre »
Résume et commente l’ouvrage de Marc Ménard Les Chiffres des mots. Portraits économique du livre au Québec, ouvrage qu’il qualifie d’ailleurs « d’événement » (p. 5), qui dresse un état global de l’industrie du livre au Québec. Cette étude permet de constater que le livre québécois (toutes catégories confondues) est en bonne santé, le chiffre global des vente étant passé de 5% au début des années soixante à 43 % du marché du livre. Le taux de vente par titre et de retour est également plus bas pour les livres québécois que les livres étrangers. Il y a par contre une surproduction de livres, le revenu des éditeurs stagne depuis 1989. Le nombre de romans publié a plus que doublé, passant de 212 en 1989 à 462 en 1999. La Loi 51 votée en 1981 a littéralement sauvé le milieu Éditorial québécois.
Hommage à Marie Cardinal, décédée en 2001.
Dossier : « Le nouveau souffle de l’édition ». Portrait du milieu Éditorial québécois.
Apparition d’une vingtaine de maisons d’édition depuis 1990. Le nombre de livres publiés augmente, mais le tirage ne cesse de diminuer depuis les années 1990.
Les sept jours de Simon Labrosse de Carole Fréchette tient l’affiche à Paris depuis quelque mois (1ère en mars 2001)
25e anniversaire de VLB
N° 104 Hiver 2001
Éditorial d’André Vanasse : « Le Conseil des Arts du Canada : les ratés du système »
Vanasse réagit à une diminution de 25 % des subventions accordées à sa revue et à l’évaluation « négative » qu’elle a reçue, une première en 11 ans. Il reprend point par point les critiques du jury du CAC pour défendre la revue qu’il dirige. Il considère que la mauvaise évaluation du jury est le fait que ces membres proviennent de divers milieux artistiques et littéraires et non spécifiquement de celui des revues culturelles.
Dossier : « Le centre québécois de P.E.N. international a 75 ans »
Retour sur l’histoire de cet organisme international qui regroupe tous les écrivains professionnels qui désirent en faire partie.
Mort de Mordecai Richler le 3 juillet 2001. Francine Bordeleau lui rend hommage.
25 ans de la revue Jeu
30 ans des « Cahier du Québec –HMH »
Plusieurs autres éditeurs fêtent leur 10-25-30 ans d’existence. Francine Bordeleau les recense en p. 19-20.
N° 105 Printemps 2002
Éditorial d’André Vanasse : « Le nouveau visage de la littérature »
Salue le métissage de la littérature québécoise qui non seulement accueille des écrivains migrants, mais qui en plus ouvre son imaginaire au sud plutôt que de rester confiné au nord. Note l’attribution du prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec à Aki Shimazaki.
Dossier : « Biographie : le retour du sujet-roi »
Analyse du « phénomène » des biographies et récits de vie. Popularité due au fait que les biographies d’une part permette de cheminer dans la complexité d’une société par l’entremise d’un « guide », de quelqu’un qui s’y est colleté et, d’autre part, parce qu’une biographie est une espèce de « roman vrai », écrit comme tel par les auteurs qui font du biographé un personnage (recours au monologue intérieur, recréation d’un lieu et d’un temps, etc.). Pose la question de la vie publiques et de la vie privée, de la connaissance historique et du voyeurisme modelé sur le star-système.
N° 106 Été 2002
Éditorial d’André Vanasse : « Moribonde, notre littérature ? »
Réagit à l’alarmisme de Stanley Péan qui, dans un article paru dans La Presse, déplorait le fait qu’un roman québécois encensé par le critique ne se vende pas à plus de 500 exemplaires. Vanasse revient avec des chiffres qui montrent l’engorgement du milieu Éditorial qui publie 220 % plus de romans en 2000 qu’en 1990 alors que le bassin de lecteur n’a pas augmenté depuis les années soixante.
Dossier : « Les festivals internationaux : l’import-export de la littérature »
Analyse des festivals internationaux, de leurs objectifs et des retombées.
N° 107 Automne 2002
Éditorial d’André Vanasse : « La censure. Prise deux »
Relate des cas de « censure » médiatique, notamment le refus de La Presse de publier la chronique hebdomadaire de Stanley Péan où il critique le plus récent roman de Denise Bombardier. À l’avis de Vanasse, qui a lu la critique publiée par après dans Le Libraire, il n’y avait rien qui s’apparente à du libelle ou à une attaque personnelle, seulement la critique d’un roman vendu à force de marketing comme « LE roman des femmes », ce dont Péan doute fortement.
Dossier : « Fiction télévisuelle : quand l’art rencontre l’argent »
S’intéresse aux écrivains qui écrivent des scénarios pour la télévision, notamment pour l’argent que ça rapporte.
25e anniversaire de Livre d’ici
N° 108 Hiver 2002
Éditorial d’André Vanasse : « Petites agonies »
Déplore l’avalement par « les gros » des librairies et maisons d’édition indépendantes et le changement de programme de l’enseignement de la littérature au Cégep où les deux premiers cours de littérature sont consacrés à la France plutôt qu’aux lettres d’ici. Pleure également sur la disparition de la littérature de l’aire médiatique.
Dossier : « L’argent des lettres : littérature “inc” ? »
N° 109 Printemps 2003
Éditorial d’André Vanasse : « Des hausses, mais aussi – heureusement – des baisses »
Analyse de Statistiques de l’édition au Québec 2001 produit par Bibliothèque nationale du Québec. Hausse de l’édition mais baisse des revenus par livre. Baisse de 12 % du nombre de romans publiés entre 2000 et 2001. Vanasse croit que ce nombre devrait être encore plus bas pour que le milieu de l’édition ne souffre pas de pertes importantes.
Dossier : « Littérature et cinéma : les mots pour le montrer »
Étudie les liens entre littérature et cinéma : adaptation d’une œuvre littéraire pour l’écran ; auteurs qui se font scénaristes, succès de librairies et succès en salle, etc.
Mort d’Émile Ollivier
25 ans de Triptyque et Moebius
N° 110 Été 2003
Éditorial d’André Vanasse : « L’état lamentable des bibliothèques scolaires »
Constate et déplore le laisser-aller dans le dossier des bibliothèques scolaires dont plusieurs devrait de façon urgente remplacer l’ensemble de leur collection. Vanasse salue le plan budgétaire de Pauline Marois qui veut injecter 131 M $ dans les bibliothèques, mais il condamne que la moitié de ce budget soit réservé aux ordinateurs et à Internet.
Dossier : « Le livre québécois dans l’international anglophone »
N° 111 Automne 2003
Éditorial d’André Vanasse : « Des écrivains riches… mais pas de leur plume ! »
Retour sur une étude de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec sur le salaire des écrivains. Au yeux de Vanasse, l’étude de 2003 permet d’ajuster et de mettre à jour les données d’une étude semblable faite en 1986. Il reste pourtant des volets du métier d’écrivain qui n’ont pas été couverts par l’étude, entre autres le niveau de scolarité des écrivains, leur « productivité » selon qu’ils ont un autre emploi ou non. Vanasse est surtout impressionné par l’augmentation du pourcentage du revenu d’écrivain venant de la traduction (qu’elle soit une des activités professionnelles des écrivains ou la traduction de leurs textes). Il y voit « une “ouverture” sur le monde » (p. 3), un changement dans le paysage Éditorial québécois.
Dossier : « Une critique aux pieds d’argile »
Retour sur l’affaire Stanley Péan / Denis Bombardier (voir n° 107) et le musèlement de plus en plus accepté de la critique, notamment dans le milieu du cinéma où on demande aux critiques d’attendre la sortie du film avant d’en dire quoi que ce soit. Phénomène relié à la marchandisation de la culture qui demande de la critique un publireportage plutôt qu’une analyse de l’objet culturel produit ? La critique véritable tend à disparaître des médias de masse pour être confinée aux revues savantes qui, habituellement ne portent pas de jugements sur les œuvres, mais en délivrent le sens. La force de la critique fait la force des artistes puisqu’un espace large de réflexion est créé.
N° 112 Hiver 2003
Éditorial d’André Vanasse : « Andrien Thério (1925-2003)
Hommage au fondateur de Lettres québécoises et au mentor qu’il fut pour Vanasse.
Hommages à Adrien Thério et à Roland Giguère (mort le 17 août 2003)
Dossier : « Les médias électroniques et la “question” littéraire »
Analyse des rapports entre médias électronique (surtout la télévision) et la littérature : aucune émission, sur aucune chaîne télé n’est consacrée à la littérature. Pourquoi ? Soumis aux cotes d’écoute, les réseaux télé s’orientent davantage vers la culture populaire que celle plus « pointue » qu’est la littérature. Pour les réseaux publics, représenter la culture et toutes les formes qu’elle peut prendre est inscrit dans son mandat. Les réseaux publics préfèrent donc inclure la littérature dans une émission culturelle à visée plus large, prétextant rejoindre ainsi un public qui n’est pas formé uniquement des convaincus. La littérature devient donc l’objet de chroniques qui se limitent souvent à résumer des textes, faute de temps.
La spécialisation des chaînes, comme ArTV, chaîne censée être dédiée aux arts, légitime les réseaux publics et généralistes à délaisser la culture en « l’envoyant » au réseau dont ils sont des partenaires. Or les chaînes spécialisées sont payantes et câblées, ce qui restreint le bassin de population qu’elles rejoignent. « L'inexistence, dans un média de masse comme la télé, d'émissions littéraires spécialisées, a une signification symbolique importante. Cela porte à croire en effet que notre société accorde au livre un rôle éminemment accessoire, qu'il mérite d'être cité seulement si les chiffres de vente le justifient. » (p. 19)
N° 113 Printemps 2004
Éditorial d’André Vanasse : « La Feria Internacional del Libra de Guadalajara »
Compte rendu succinct de la participation du Québec au festival littéraire mexicain.
Hommage à Jean Ferguson (auteur et poète) et à Michel van Schendel
Dossier : « Commerce du livre : ménage à trois avec un partenaire de poids »
Recherche et analyse du rôle du diffuseur-distributeur qui s’insère entre l’auteur, l’éditeur et le libraire dans le commerce du livre.
N° 114 Été 2004
Éditorial d’André Vanasse : « Auteur, éditeur : un contrat type ? »
La ministre Beauchamp a annoncé qu’elle veut amender la loi sur le statut professionnel des artistes pour obliger l’UNEQ et l’ANEL à négocier un contrat type, ce que les deux organismes refusent. Vanasse est somme toute en accord avec ce refus, quoiqu’il voit dans l’imposition de clauses de bases (durée du contrat, calendrier de versements des droits d’auteurs, etc.) une idée intéressante pour assurer la sécurité des écrivains.
Dossier : « Culture de villes »
Étude sur la part du livre et de la littérature dans les politiques culturelles municipales.
30e anniversaire de Québec Amérique
N° 115 Automne 2004
Éditorial d’André Vanasse : « Montréal, capitale mondiale du livre »
Montréal est nommée « capitale du livre 2005 » par l’UNESCO, à la suite d’une demande de l’ANEL.
Il est étrange d’entendre Vanasse déclarer que « Montréal est, à n'en pas douter, une ville du livre » (p. 3) alors qu’il critique souvent les politiques municipales en matière de livre, notamment en ce qui a trait aux bibliothèques. Peut-être est-ce son rôle d’animateur culturel : il lui faut à la fois se montrer critique pour forcer un peu la main des élus et saluer leurs bons coups…
Mort de Gilles Dorion (professeur à l’UL, membre fondateur du CRILCQ et essayiste)
Dossier : « La librairie à l’heure du “multiproduits” »
Étude de la transformation des librairies (ajouts de produits culturels divers, ouverture d’un espace restaurant ou café, etc.), notamment parce que le livre n’est pas rentable. L’objectif de ces transformations est davantage d’attirer plus de clients en espérant qu’ils sortiront avec un livre que de diversifier l’offre de produits.
N° 116 Hiver 2004
Éditorial d’André Vanasse : « La réforme de l’orthographe. Encore ? »
Réaction à la nouvelle réforme de l’orthographe proposée par l’Académie française. Vanasse souligne ses bons coups et ses incohérences. Il affirme que toute réforme, si elle n’est que partielle, ne sera pas adoptée par les usagers de la langue. Il faudrait une réforme totale de l’orthographe : l’écriture phonétique, moins compliquée, dont la graphie est accessible dans les dictionnaires, et qui diminue considérablement la possibilité de faire des fautes.
Mort d’Éva Le Grand (professeure), de Jean-Marie Poupart (écrivain et professeur) et de Gaëtan Dufour (éditeur).
Dossier : « Les éditions savantes : les livres de la connaissance »
Étude de ce domaine pointu des lettres.
N° 117 Printemps 2005
Éditorial d’André Vanasse : « Les conclusions de l’Observatoire du livre, que faut-il ne penser ? »
Analyse des conclusions de l’État des lieux du livre et des bibliothèques, compilation de données statistiques établies par l’Observatoire de la culture et des communications. Les conclusions à en tirer sont somme toute assez favorables à la littérature québécoise, qui accroît d’année en année sa part de marché.
Dossier : « La grande offensive du livre »
Portrait des événements qui se dérouleront pendant toute cette années où Montréal sera « Capitale mondiale du livre »
N° 118 Été 2005
Éditorial d’André Vanasse : « La clameur de la marginalité »
Vanasse se demande si l’émergence de la culture trash ne serait pas un signe d’un changement de paradigme, d’une révolte contre l’ordre policé des technocrates qui ont sévi au Québec depuis les années 1980. Foutons un peu le bordel ! C’est de cette manière que Vanasse entend le cri de ces auteurs qui jouent à la limite de l’obscénité et de l’acceptable.
Dossier : « La revanche des bédéistes québécois »
Portrait de la BD québécoise.
Mort de Guy Saint-Jean (éditeur), Jeanne Demers (professeure) et Gérard Bessette
N° 119 Automne 2005
Éditorial d’André Vanasse : « Le Salon du livre de Montréal, un événement de taille »
Comparaison entre le Salon du livre de Montréal et celui de Paris, le premier étant en constante croissance alors que le deuxième perd des plumes. Les médias sont de la partie en assurant une couverture complète des activités du Salon de Montréal, alors qu’étonnamment, la ville de Montréal n’a jamais voulu donner un sou à ce Salon.
Dossier : « Les habits neufs du bibliothécaire »
Analyse de l’influence des nouvelles technologies sur le travail des bibliothécaires. Ils deviennent de plus en plus des gestionnaires de l’information, la numérisation des données nécessitant un développement massif des bases de données et des gens pour les opérer, en faciliter l’utilisation, etc.
Mort d’Anne-Marie Alonzo
N° 120 Hiver 2005
Éditorial d’André Vanasse : « Apocalypse ou conscience sociale ? »
Réflexion sur l’avenir de la planète et de l’espèce humaine (un peu étrange de la retrouver dans les pages de Lettres québécoises, même si Vanasse dit qu’elle a été suscitée par des interrogations d’écrivains entendues lors des Correspondances d’Eastman).
Dossier : « Promouvoir la culture par le soutien financier »
Analyse du fonctionnement des subventions accordées à la culture au Québec et des organismes qui les distribuent.
20e anniversaire de Trois et de L’instant même
N° 121 Printemps 2006
Éditorial d’André Vanasse : « Les bibliothèques municipales de Montréal : le tiers-monde ? »
Analyse rapide de l’état des bibliothèques montréalaises à partir d’une étude, Diagnostic des bibliothèques de l’île de Montréal, établie en 2005.
Dossier : « L’invisibilité de la littérature québécoise »
Analyse de la couverture de la littérature québécoise dans les journaux. La publicité (souvent payées par des éditeurs québécois) et la recension d’œuvres françaises occupent un important espace dans les cahiers littéraires des quotidiens. L’auteure constate que la proportion de l’espace consacré aux livres québécois est équivalente ou légèrement plus haute à celle des ouvrages étrangers. Ces derniers sont par ailleurs plus souvent recensés, alors que lorsqu’un article porte sur un livre québécois, on en parle plus longuement que pour un livre étranger.
Mort de Michel van Schendel et de Jean Terrasse (professeur)
N° 122 Été 2006
Éditorial d’André Vanasse : « Nostalgie du passé ? »
Retour sur une entrevue qu’a donné Maxime-Olivier Moutier à La Presse dans laquelle il parle du « devoir d’avoir des enfants ». Vanasse se questionne sur le caractère rétrograde de cette formulation et de la morale qu’elle sous-tend. La structure familiale est selon lui à revoir, notamment en raison du haut taux de divorce qui crée des situations sociales intenables (mères monoparentales, pauvreté, etc.).
Dossier : « Le salaire de la création à l’ère d’Internet »
Les nouvelles technologies obligent à repenser la notion de droits d’auteur, notamment en raison du piratage et du partage de fichiers.
Mort de Noël Audet et de Raymond Plante
Fusion entre Bibliothèque nationale du Québec et les Archives nationales du Québec.
N° 123 Automne 2006
Éditorial d’André Vanasse : « L’affaire Homel »
Analyse du tollé provoqué par la publication dans Le Monde (17 mars 2006) d’un texte de David Homel intitulé « La littérature québécoise n’est pas un produit d’exportation ». Il reprend un en un, en les contestant, les arguments tendancieux et les statistiques souvent erronées avancés par Homel.
Dossier : « Les 50 ans du Conseil des arts de Montréal : la fabrication d’une métropole culturelle »
Portrait de cet organisme municipal, de son histoire, de son fonctionnement et de l’aide qu’il apporte aux arts de la métropole.
20-23 avril : 34e Rencontre internationale des écrivains. Thème : « L’éphémère »
N° 124 Hiver 2006
Éditorial d’André Vanasse : « Êtes-vous séparatiste ? »
Réflexion sur les déclarations de Michel Tremblay concernant l’indépendance du Québec et du tollé médiatique qu’elles ont causé. Ces déclarations font état d’un virage dans l’argumentaire de la mouvance séparatiste, qui justifiait jadis son projet par le besoin de protéger l’identité et de la culture québécoise alors qu’aujourd’hui, selon Tremblay, on le justifie par une nécessité économique.
Ce débat soulève la question de la tolérance des chapelles idéologiques et de la société québécoise en général, de l’origine de nos prises de position et de nos certitudes, etc.
Dossier : « Littérature anglo-québécoise : une minorité forte »
Ce dossier tente de cerner et d’expliquer le changement qui s’est produit dans les lettres québécoises qui en sont venues à accepter que la littérature anglophone en fait partie. Le prix David décerné à Mavis Gallant est le déclencheur de cette réflexion sur la place occupée dans la littérature anglo-québécoise au sein de l’institution littéraire.
Surtout, la question principale posée aux intervenants est celle de la définition de la littérature anglo-québécoise : est-elle celle qui est publié ici ? l’auteur doit-il être né au Québec pour appartenir à cette catégorie ? le Québec doit-il être « inscrit » dans l’œuvre ?
N° 125 Printemps 2007
Éditorial d’André Vanasse : « Un vol qualifié ? »
Sur l’influence d’Internet sur les droits d’auteurs, la recherche d’informations, les travaux de l’esprit en général et le respect de l’intégrité des œuvres qui s’y retrouvent. Cet Éditorial prend sa source dans la décision des Ministères de l’Éducation hors-Québec qui désirent se soustraire à la Loi du droit d’auteur en invoquant des considérations pédagogiques afin que les élèves puissent avoir accès par les télécommunications à des œuvres reproduites numériquement (projet de Loi C-60).
Dossier : « Éditions scolaires : les grandes manœuvres »
Portrait des éditeurs scolaires
N° 126 Été 2007
Éditorial d’André Vanasse : « La Presse, un journal national ? »
Vanasse évalue la place laissée à la littérature dans les deux journaux considérés comme « nationaux », soit La Presse et le Globe and mail. Une évidence s’impose : la fin de semaine, le journal torontois consacre de 16 à 24 pages à la littérature alors que le quotidien montréalais ne lui en garde que 4. Vanasse remarque que la place de la littérature dans La Presse a fondu d’année en année et il se demande ce qui explique la marginalisation de cette sphère culturelle au Québec. Le prix de la publicité dans La Presse pourrait décourager les éditeurs, ce qui en retour n’inciterait pas le journal à parler des livres publiés.
Plutôt qu’un dossier, ce numéro comprend une section intitulée « Réflexion » où différents intervenants réfléchissent à l’enseignement de la littérature québécoise.
Ces réflexions ont été suscitées, notamment, par la parution de Lettres à mes collègues sur l’enseignement de la littérature et de la philosophie au collégial (Nota Bene, 2006) de Louis Cornellier, ouvrage qui a généré beaucoup de réactions.
30e anniversaire de Triptyque et JCL
N° 127 Automne 2007
Éditorial d’André Vanasse : « La mort de la culture classique ? »
Vanasse s’interroge sur les transformations qui ont cours dans la consommation de la culture, à partir de constats chiffrés qui montrent que la jeunesse n’a pas pris le relais des générations vieillissantes en ce qui a trait à la lecture, à la fréquentation des opéras, salles de théâtres, etc. Ceci le mène à se demander si les fondements de la culture occidentale (ses œuvres et ses artistes majeurs) ne sont pas en voie d’être oubliés.
Dossier : « Librairies : mouvements de fond dans le commerce du livre »
Portrait du milieu des librairies, sa redéfinition avec l’entrée des grandes surfaces dans le monde de la distribution et de la vente, etc.
70e anniversaire de Fides
N° 128 Hiver 2007
Éditorial d’André Vanasse : « L’enseignement de la littérature au cégep : la démission des professeurs »
Réflexion sur les raisons qui poussent les professeurs de cégep à n’enseigner que la littérature française dans les cours de 101 et 102 alors que rien dans les devis du ministère ne les y oblige.
50e anniversaire de Leméac
N° 129 Printemps 2008
Éditorial d’André Vanasse : « Les Rendez-vous de la culture de Montréal : et la culture dans tout ça ? »
Vanasse salue ces journées réservés à la culture en plus de l’annonce de la construction de la Place des festivals qui mettra la culture au centre le vie montréalaise. Ces événements ont attirés plusieurs ministres, élus municipaux et la présidente de la Chambre de commerce de Montréal. Vanasse remarque toutefois que le Sommet sur la littérature, organisé deux semaines avant les Rendez-vous de la culture, n’a déplacé aucun de ces dignitaires. La question de Vanasse est la suivante : pourquoi l’industrie du livre est-elle si peu importante pour les classes politiques et économiques, alors que cette industrie génère près de 800 millions de dollars ?
Mort de Pierre L’Hérault
55e anniversaire de l’Hexagone
45e anniversaire du Boréal
40e anniversaire des Herbes rouges
N° 130 Été 2008
Éditorial d’André Vanasse : « Lire, est-ce un signe d’inculture ? »
Réaction à une lettre de Jacques Folch-Ribas intitulée « Incultes et satisfaits (?) » publiée dans La Presse, le 24 janvier 2008. Cette lettre a pour sujet l’enseignement de la littérature au cégep et la faute que ce serait, selon M. Folch-Ribas, d’enseigner davantage la littérature québécoise que la littérature française aux étudiants.
Dossier : « L’invitation au voyage : résidences pour auteurs et traducteurs à l’étranger »
Portrait (histoire, statistiques, impressions d’auteurs) de cette pratique de l’exil temporaire pour écrire.
Création, en 2007, de la Chaire d’études du Québec contemporain à la Sorbonne
N° 131 Automne 2008
Éditorial d’André Vanasse : « Le livre québécois vendu en librairie : une performance impressionnante »
Analyse et réactions à l’Étude de la mise en marché des nouveautés par le système de l'office au Québec (présenté sous forme de CD par l'Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (ADELF), ville Mont-Royal, novembre 2007), de Michel A. Lasalle (recherche) et Renée Gélinas (rédaction). Vanasse constate que le livre québécois se vend très bien, sauf la catégorie des « œuvres d’imagination » qui tire de la patte. Il soumet l’hypothèse qu’un enseignement plus substantiel de la littérature québécoise au cégep augmenterait le nombre de ventes de cette catégorie d’ouvrages.
Dossier : « La parole au livre »
Portrait du livre audio
N° 132 Hiver 2008
Éditorial d’André Vanasse : « Gouvernement Harper : politique à courte vue »
Après les annonces de coupures dans les programmes culturels, Vanasse tente de démontrer que la culture, au contraire, est rentable et que les gouvernements devraient la subventionner davantage. Ces coupures auront également pour effet de diminuer la visibilité de la culture québécoise et canadienne sur la scène internationale, ce qui causera une perte sensible des revenus tirés des produits culturels.
Dossier : « Droits d’auteur : l’interminable chantier »
L’envergure qu’a pris Internet et l’accessibilité facilitée aux œuvres obligent à redéfinir les règles du droit d’auteur, ce qui n’est pas sans causer plusieurs problèmes législatifs. Les photocopies destinées à un usage pédagogique font également partie des discussions.
15e anniversaire des éditions David, des 400 coups et de Vents d’Ouest
N° 133 Printemps 2009
Éditorial d’André Vanasse : « L’abolition de la taxe sur la culture : un cadeau piégé ? »
Le gouvernement du Québec a annoncé en novembre 2008 qu’il abolirait la taxe sur la culture. Vanasse s’en réjouit, lui qui est un grand défenseur de la non-taxation de la culture, mais il se demande si cette abolition est dangereuse : sans cette taxe, le ministère de la Culture aura moins de revenus et il se peut bien qu’il remette cette excuse (ce cadeau) sous le nez de ceux qui lui demanderont plus d’argent.
Dossier : « Histoire de géants. Les grandes conquêtes de l’industrie du livre »
Analyse de la conglomérisation de l’industrie du livre au Québec.
Mort de Paul Wyczynski, d’Hélène Pedneault et de Gérard Étienne
N° 134 Été 2009
Éditorial d’André Vanasse : « Les quotidiens en chute libre »
Sur l’avenir de la presse écrite.
Dossier : « Livre électronique : La littérature délivrée »
Débroussaillage de ce domaine en effervescence, des nouvelles technologies mises en place pour le livre électronique (papiel, encre électronique, tablettes, etc.) au conséquence sur le livre papier et le droit d’auteur.
10e Marché de la poésie de Montréal
N° 135 Automne 2009
Éditorial d’André Vanasse : « Nouveaux éditeurs, nouveaux regards »
Sur les jeunes maisons d’édition qui font bien leur travail (Alto, Quartanier, Héliotrope, etc.). Vanasse avait écrit en 1999 un éditorial contre ces jeunes maisons qui, pour survivre, publient n’importe quoi.
Dossier : « La lecture en partage : état du réseau québécois des bibliothèques publiques »
Portrait des bibliothèques publiques québécoises, leur histoire, leur forces et faiblesses par rapport à celles d’autres états, défis actuels, etc.
Avril : 37e Rencontre québécoise internationale des écrivains
N° 136 Hiver 2009
Éditorial d’André Vanasse : « La syndicalisation dans les librairies, une catastrophe ? »
Réflexion un peu brouillonne sur la syndicalisation dans les librairies, précisément chez Renaud-Bray. Vanasse défend la syndicalisation en s’appuyant sur son expérience de leader syndical au département d’études littéraires de l’UQAM et émet son souhait que les libraires syndiqués soient aussi gentils qu’avant…
Dossier : « Librairies : le prix de l’indépendance »
Portrait des librairies indépendantes, de leurs parts du marché du livre au Québec, de la croissance de la vente du livre, etc.
Entrée de Marie Laberge dans le Larousse
N° 137 Printemps 2010
Éditorial d’André Vanasse : « Robinson-Cinar : a-t-on tout dit ? »
Derrière le combat de Robinson contre Cinar se cachent beaucoup d’autres auteurs qui n’ont pas la force de caractère ni les moyens pour se colleter des années de procédures judiciaires pour faire respecter leurs droits.
Dossier : « Québec, capitale des lettres et de l’édition »
Portrait de Québec comme ville où la littérature vit d’un point de vue universitaire et éditorial, autant parce qu’elle est le siège de nombreuses revues et magazines littéraires qu’en raison de la qualité de ses librairies indépendantes.
Publication aux Presses de l’Université de la Californie, Selections : the poetry of Nicole Brossard.
Décès de Bruno Roy, Pierre Falardeau, Nelly Arcand et André Mathieu
N° 138 Été 2010
Éditorial d’André Vanasse : « Le projet “Érudit” »
Vanasse explique les avantages pour les revues et leurs lecteurs d’être disponibles en format numérique.
Dossier : « Du conte au slam : les mots qu’on se dit »
Étude de la soudaine popularité des phénomènes d’oralité, comme le conte et le slam. Retour sur l’histoire du conte, son renouveau.
Certains intervenants sont heureux de voir le conte refaire surface au Québec tout en craignant qu’il soit contaminé par le virus de l’humour ou qu’il se théâtralise trop, ce qui est en contradiction avec la forme ouverte, malléable qu’est le conte.
Le slam quant à lui est une véritable récitation, un poème appris par cœur, sans possibilité, à l’énonciation, d’être transformé par le contexte.
N° 139 Automne 2010
Éditorial d’André Vanasse : « Dur coup pour les revues culturelles »
Réaction à l’annonce des nouvelles règles de financement fédéral pour les revues culturelles.
Dossier : « Littérature québécoise en France : un flirt infini »
Portrait de la relation qui unit la France et le Québec littéraire. Combien de temps durera encore ce flirt entamé il y a 150 ans ?
40e anniversaire de l’Association des libraires du Québec
N° 140 Hiver 2010
Éditorial d’André Vanasse : « Droits d’auteur. Encore ! »
Réaction aux nouveaux amendements au projet de loi C-30 sur le droit d’auteur. Pour Vanasse, ce projet de loi n’est nulle autre que le coup fatal au milieu éditorial québécois.
Dossier : « Un livre sur mesure. Ouvertures et conséquences de l’autoédition »
Comment fonctionne l’autoédition ? Quelles sont ses conséquences sur l’industrie du livre, mais également sur la Littérature, lorsque toutes les instances de légitimation, de jugement sont court-circuitées par un auteur qui se publie lui-même (de manière conventionnelle ou encore sur Internet) ?
N° 141 Printemps 2011
Éditorial d’André Vanasse : « Ignorants, les éditeurs québécois ? »
Vanasse réagit à une remarque de David Homel qui affirme que les éditeurs québécois boudent les œuvres canadiennes-anglaises. Vanasse sort ses statistiques et prouve le contraire.
Pas de dossier
N° 142 Été 2011
Éditorial d’André Vanasse : « Le livre : toujours en tête »
État du commerce du livre et des périodiques au Québec
Dossier : « L’ABC de la BD du Québec »
N° 143 Automne 2011
Éditorial d’André Vanasse : « Laissés pour compte. Encore ! »
Retour sur les coupes prévues au programme de subvention des revues culturelles.
Dossier : « Franco-ontarie : une aventure avec la voisine d’à-côté… »
Portrait du milieu littéraire francophone de l’Ontario
N° 144 Hiver 2011
Éditorial d’André Vanasse : « “Avec pauvreté qui m’atterre…” (Rutebeuf) »
Réflexion sur la condition des écrivains à partir d’un article de Marie-Hélène Provençal paru dans Optique culture n° 3. Rien de réjouissant.
35e anniversaire de la revue
Dossier : « Relire les lettres québécoises »
Histoire de la revue
Décès dans l’année de Karrick Tremblay, Gil Courtemanche, Paul-Marie Lapointe, Jean-Pierre Issenhuth
N° 145 Printemps 2012
Éditorial d’André Vanasse : « Barrick Gold C. Écosociété : où est l’erreur? »
Retour sur la poursuite intentée par la compagnie Barrick Gold contre la maison d’édition Écosociété qui s’est finalement réglée à l’amiable. Cependant, cela tend à démontrer l’impossibilité de David à battre Goliath.
Selon Vanasse, toutefois, cela aurait permis l’adoption de la Loi modifiant le code de procédure pour prévenir l’utilisation abusive de tribunaux et favoriser le respect de la liberté d’expression et la participation des citoyens au débat public. (adoptée en juin 2009)
Dossier : « Adaptation des œuvres littéraires : vers une nouvelle forme ». (par Jean-François Caron)
Chronique « Événements » : « Le haut lieu de notre mémoire littéraire : Médiathèque littéraire Gaëtan Dostie » - inauguré le 16 septembre 2010
Décès : Robert Yergeau (2011)
60 ans de l’Hexagone (fondé en 1953)
80 ans de la Fondation des écrivains canadiens
Mars 2012 : 5e édition du Mois de la poésie (13-18 mars)
N° 146 Été 2012
Éditorial d’André Vanasse : « Les revues culturelles sous la loupe »
À partir d’une étude publiée par Rowland Lorimier et Jane Hope (de la Simon University, B.C.) intitulée Guide pour les points de référence du Conseil des Arts du Canada pour les périodiques canadiens (données 2009), Vanasse établit des comparaisons entre les revues culturelles francophones et anglophones, chiffres à l’appui. Il constate que la situation s’est dégradée en dix ans autant pour les revues anglophones que francophones. Cette situation serait dû au retrait de Patrimoine Canada.
Dossier : « Les mots de la Sagamie » - Sur le souffle culturel au Saguenay-Lac St-Jean.
Événement : Brigitte Bouchard, éditrice des Allusifs (11ans)
Décès 2011 : Louky Bersianik (1930-2011) – Jean-Pierre Guay (1946-2011)
N° 147 Automne 2012
Éditorial d’André Vanasse : « Enquête sur les pratiques culturelles : étonnant! »
Commente le document Enquête sur les pratiques culturelles au Québec, enquête réalisée en 2009 auprès de 6 878 personnes de plus de 15 ans. Les chiffres de cette enquête déboulonnent, selon lui, les idées reçues, notamment en disant qu’une large part de la population fréquente les librairies et les bibliothèques, mais aussi que les jeunes de 15 à 24 ans lisent autant que ceux des autres groupes d’âge. Il attribue ces bonnes nouvelles à l’aide financière apportée par l’état.
Dossier : « La plume autochtone / émergence d’une littérature »
Événements : la fondation et le lancement prochain des éditions Druide (connue pour leurs outils de grammaire, mais qui vont faire dans la littérature.) Automne 2012.
Juin 2012 : Création de la Chaire du Canada sur l’histoire de l’édition et de la sociologie littéraire de l’Université de Sherbrooke.
N° 148 Hiver 2012
Éditorial d’André Vanasse : « Les affres de l’écriture ».
Il vient de terminer un manuscrit et parle des tourments de la création, de la difficulté du travail d’écriture et du métier d’écrivain, toujours précaire.
Dossier : « Droit de prêt public : ce que valent les livres des bibliothèques » - Ce dossier retrace l’histoire du DPP à travers le monde et plus particulièrement au Canada. Puis état de la situation actuelle et des problèmes posés par le livre électronique.
Événement : « Les poumons des régions » - Sur les Salons du livre de Rimouski et du Saguenay et sur celui des Premières Nations (1ère édition le 10 décembre 2011)
Lors de son rachat par Coopsco, Fides se retire de « Bibliothèque Québécoise » pour fonder sa propre collection de poche « Biblio-Fides ».
N° 149 Printemps 2013
Éditorial d’André Vanasse : « Aude et le poisson tropical »
Hommage à l’écrivaine Aude (pseudonyme de Claudette Charbonneau-Tissot), décédée en octobre 2012, à l’âge de 65 ans. Il signale également sa crainte que la quantité de livres publiés au Québec finissent par avoir le pas sur la qualité (800 romans annuellement écrit-il).
Dossier : « Polar québécois : une décennie d’effervescence »
Rubrique « Événement » : le 50e anniversaire des PUM. Sur la présence du numérique et son investissement par les PUM.
N° 150 Été 2013
Éditorial d’André Vanasse : « Entre les lignes, la fin ! » = Fin de la revue littéraire Entre les lignes. Signale au passage la complexification du travail de l’éditeur puisqu’il doit désormais jouer sur le front papier traditionnel et sur le fond numérique (diffusion, support, contenu web, etc.) Répercussions des coupures à Patrimoine Canada.
Dossier : « Édition : un nouveau cycle », p. 12-15 - À partir du constat de l’essor actuel des maisons d’édition québécoises, Jean-François Caron propose une brève histoire de l’édition au Québec, histoire au terme de laquelle il conclura à un nouveau cycle « normal » en quelque sorte :
« C’est donc à une évolution cyclique que répond le développement du milieu éditorial. Dès que les structures d’édition deviennent plus lourdes, évoluent autour d’écrivains ‘‘piliers’’, avec une ligne éditoriale et une image de marque bien définies, on note une tendance: de nouvelles maisons voient le jour. Ce phénomène favorise la diversification de l’offre, qui profite de la venue d’auteurs jeunes et inédits parmi lesquels, souhaite-t-on, certains sauront laisser leurs marques. C’est sur le fil de cette histoire en boucle que s’inscrit le plus récent essor des éditeurs littéraires québécois indépendants. » (Caron, 2013 : 13)
Rubrique « Événement » : sur les éditions Michel Quintin, spécialisées dans les sciences et les livres jeunesses.
Décès de Jovette Marchessault (1938-2012)
N° 151 Automne 2013
Éditorial d’André Vanasse : « Écrivains en résidence : la manne » - sur la beauté de ces bourses fortement promues par la CALQ.
Dossier : « Quand les langues se touchent : traduction : une autre littérature »
Événement : « Michel Brulé : en feu depuis vingt ans » - Portrait de l’éditeur.
Décès de Gaetan Soucy (1958-2013)
N° 152 Hiver 2013
Éditorial d’André Vanasse : « Le PDPP à la croisée des chemins » - sur le Programme de droit de prêt public (PDPP) suite à un rapport officiel.
Dossier : « Migrer au cœur de notre littérature » - Sur le phénomène de l’écriture migrante.
Événements : « L’artisan professionnel » - sur Guy Champagne et les éditions Nota Bene.
N° 153 Hiver 2014
Éditorial d’André Vanasse : « Les transfuges » - Réaction suite à l’annonce de Marie Laberge de publier elle-même ses livres sur Internet.
L’écrivain Dany Laferrière vient d’être élu à l’Académie française. 2013
Dossier : « État de crise : le milieu du livre secoué ». L’auteur interroge divers intervenants du milieu pour voir s’il y a bel et bien crise. On s’entend surtout pour dire que quelque chose « se passe », qu’on est en transition.
Événement : « La bibliothèque québécoise a 25 ans » - portrait de cette maison d’édition
En 2013, L’Hexagone fête ses 60 ans.