fq-equipe:rapport_manon_auger
Différences
Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.
Prochaine révision | Révision précédente | ||
fq-equipe:rapport_manon_auger [2009/02/17 14:59] – créée mahigan | fq-equipe:rapport_manon_auger [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 | ||
---|---|---|---|
Ligne 1: | Ligne 1: | ||
- | REPÉRAGE ET BILAN DU DISCOURS CRITIQUE | + | * [[Rapport |
- | SUR LE CONTEMPORAIN AU QUÉBEC | + | * [[Rapport |
- | + | * [[Rapport | |
- | Manon Auger | + | |
- | + | ||
- | RAPPORT DE MI-RECHERCHE | + | |
- | + | ||
- | ÉTAPE PRÉLIMINAIRE : | + | |
- | + | ||
- | A) Définition du travail | + | |
- | + | ||
- | Considérant que la tâche qui m’était assignée dans le p.v. de l’équipe de recherche ne comportait qu’un énoncé sans description (« repérage et bilan du discours critique sur le contemporain au Québec »), une étape préliminaire de définition du travail de recherche a été nécessaire. | + | |
- | + | ||
- | Après discussion avec Robert Dion, il a été convenu que, de façon générale, ma tâche consisterait : | + | |
- | En une sorte de métalecture du discours critique sur le contemporain. Plus précisément, | + | |
- | + | ||
- | De façon plus concrète, nous avons convenu que ma tâche consisterait : | + | |
- | - En l’établissement d’une bibliographie générale regroupant les principaux livres et articles critiques sur la littérature contemporaine au Québec (le discours de critiques québécois sur des auteurs québécois). Il a été entendu que, tel que mentionné dans le projet de recherche, l’attention serait portée aux œuvres publiées depuis 1980. | + | |
- | - En la lecture et à l’analyse de ces titres (la forme que devant prendre l’analyse globale étant à déterminer ultérieurement). | + | |
- | + | ||
- | B) Discussion avec Viviane Asselin | + | |
- | + | ||
- | De plus, tel que demandé par le p.v., j’ai communiqué avec Viviane Asselin afin d’éviter que nos recherches se recoupent. Lui ayant expliqué en quoi consistait ma tâche (objectifs et lectures), elle m’a répondu que sa tâche consistait : | + | |
- | « En un déblayage, aussi bien dans la réception immédiate que dans le discours | + | |
- | scientifique, | + | |
- | En d’autres termes, son travail n’a pas les mêmes objectifs que le mien, puisqu’il s’agit pour elle : | + | |
- | « D’observer le propos des critiques sur les oeuvres, en portant une attention particulière aux «courants», | + | |
- | + | ||
- | Cependant, puisque nous sommes appelées à consulter les mêmes ouvrages, nous avons convenu qu’il serait profitable que, éventuellement, | + | |
- | + | ||
- | + | ||
- | PREMIERES ETAPES DE RECHERCHE : | + | |
- | + | ||
- | A) Établissement du corpus | + | |
- | + | ||
- | Pour les besoins de la recherche, j’ai établi (en partie à partir du projet FQRSC) une bibliographie sommaire, à laquelle pourrait se joindre d’autres titres au fur et à mesure. | + | |
- | Légende : * = lu / ** = devrait être lu prochainement. | + | |
- | + | ||
- | Bibliographie sommaire | + | |
- | **ALLARD, Jacques (1997) : le Roman mauve : microlectures de la fiction récente au Québec, Montréal, Québec/ | + | |
- | ________ (2000) : le Roman du Québec : histoire, perspectives, | + | |
- | *AUDET, René et Andrée MERCIER (dir.) (2004) : la Narrativité contemporaine au Québec. | + | |
- | *BIRON, Michel, François DUMONT et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE (Dir.) (2007), « Cinquième partie : Le décentrement de la littérature (depuis 1980) », dans Histoire de la littérature québécoise, | + | |
- | DÉCARIE, Isabelle, Brigitte FAIVRE-DUBOZ et Éric TRUDEL (dir.) (2003) : Accessoires. | + | |
- | *DION, Robert (1997) : le Moment critique | + | |
- | GALLAYS, François, Sylvain SIMARD et Robert VIGNEAULT (dir.) (1992), Le roman québécois contemporain, | + | |
- | **GAUVIN, Lise et Franca MARCATO-FALZONI (dir.) (1992), L’âge de la prose. Romans et récits québécois des années 1980, Rome/ | + | |
- | *HAMEL, Réginald (dir.) (1997), Panorama de la littérature québécoise contemporaine, | + | |
- | *HAREL, Simon (1989), Le voleur de parcours : identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine, | + | |
- | HAREL, Simon (2006) : Braconnages identitaires : un Québec palimpseste, | + | |
- | HUGLO, Marie-Pascale et Sarah ROCHEVILLE (dir.) (2004) : Raconter? | + | |
- | **KYLOUŠEK, Petr, Max ROY et Józef KWATERKO (dir.) (2006), Imaginaire du roman québécois contemporain, | + | |
- | *NEPVEU, Pierre (1999 [1988]), L’écologie du réel : Mort et naissance de la littérature québécoise contemporaine, | + | |
- | **« Section roman », Voix et Images, depuis 1980. | + | |
- | + | ||
- | + | ||
- | + | ||
- | B) Lecture du corpus | + | |
- | + | ||
- | Me retrouvant devant un corpus assez considérable et assez disparate (ces ouvrages abordent tous de façon très différentes la littérature contemporaine), | + | |
- | Mes trois premières lectures ont donc été, dans l’ordre : | + | |
- | 1) NEPVEU, Pierre (1999 [1988]), L’écologie du réel : Mort et naissance | + | |
- | 2) DION, Robert (1997) : le Moment critique de la fiction. | + | |
- | 3) BIRON, Michel, François DUMONT et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE (Dir.) (2007), « Cinquième partie : Le décentrement de la littérature (depuis 1980) », dans Histoire de la littérature québécoise | + | |
- | + | ||
- | Comme il s’agissait pour moi d’un premier survol, j’ai fait pour chacun de ces titres de brèves fiches de lecture permettant d’identifier le propos de chacun, sa méthodologie, | + | |
- | + | ||
- | Le choix de mes lectures suivantes a été motivé par le même principe, soit trois ouvrages des trois « décennies » : | + | |
- | 1) HAREL, Simon (1989), Le voleur de parcours : identité et cosmopolitisme dans la littérature québécoise contemporaine. | + | |
- | 2) HAMEL, Réginald (dir.) (1997), Panorama de la littérature québécoise contemporaine. | + | |
- | 3) AUDET, René et Andrée MERCIER (dir.) (2004) : la Narrativité contemporaine au Québec. | + | |
- | + | ||
- | À ce stade, certaines configurations semblent déjà se dessiner. Les fiches de lecture de ces ouvrages comportent donc, outre les éléments mentionnés précédemment, | + | |
- | + | ||
- | Pour la poursuite du travail, j’envisage procéder de façon semblable. Mes lectures suivantes devraient être : | + | |
- | + | ||
- | 1) GAUVIN, Lise et Franca MARCATO-FALZONI (dir.) (1992), L’âge de la prose. Romans et récits québécois des années 1980. | + | |
- | 2) ALLARD, Jacques (1997) : le Roman mauve : microlectures de la fiction récente au Québec. | + | |
- | 3) KYLOUŠEK, | + | |
- | + | ||
- | J’envisage également de commencer très bientôt la lecture de la section « Roman » dans la revue Voix et Images, depuis 1980, afin de voir comment le « discours immédiat » sur le contemporain est construit, comment il évolue selon les périodes mais aussi selon les auteurs successivement en charge de la section. | + | |
- | + | ||
- | + | ||
- | C) Bilan provisoire des premières lectures | + | |
- | + | ||
- | Dans le mouvement de constitution d’un discours critique sur le contemporain, | + | |
- | L’intérêt de l’ouvrage de Nepveu est qu’il constitue non seulement une synthèse et une mise au point, mais aussi une sorte de « balayage » de la période passée (une « liquidation », si l’on peut dire, de la Révolution tranquille). Concrètement, | + | |
- | Déjà, Nepveu annonce le triomphe de la prose sur la poésie, l’importance de la figure de Jacques Poulin et la force symbolique et esthétique de l’écriture migrante (entendue dans son sens large : « mouvement culturel pour lequel, justement, le métissage, l’hybridation, | + | |
- | + | ||
- | Publié seulement un an après L’écologie du réel, l’essai de Simon Harel (1989) ressemble et s’éloigne tout à la fois de celui de Nepveu. Il s’en éloigne parce qu’il est, d’un point de vue théorique et méthodologique, | + | |
- | + | ||
- | Mais, avant de poursuivre, une réflexion sur le terme de « contemporain » s’impose. Ce mot désignant toujours une réalité fluctuante selon l’énonciateur mais chaque fois bien légitime, il m’est malaisé, au cours de mes lectures, de charger ce terme de significations balisées. Par exemple, s’il me semble naturel de voir désigner la période s’étendant de 1980 à nos jours comme étant la période contemporaine (cela faisant consensus au moment où je porte un regard critique sur celle-ci), je me vois fortement obligée d’assouplir cette vision lorsque je lis un ouvrage comme celui d’Harel, cela afin de constater que, pour lui, l’idée d’une « littérature contemporaine » ne nécessite aucune explication particulière, | + | |
- | Cependant, il n’est pas exclu que l’idée de « contemporain » au Québec soit tout de même marquée par une certaine prise de conscience et un effet de rupture très prononcé après 1980 – ce qui fait qu’on date maintenant le début de la littérature contemporaine en 1980, mais depuis quand exactement date-t-on la période depuis cette date ? Car on pourrait dès lors se poser la question à savoir si les commentateurs utilisent le terme simplement parce que cette littérature leur est « contemporaine » ou s’ils voient vraiment l’avènement d’une contemporanéité qui n’a pas encore trouvé de termes moins versatiles pour la désigner ? Petit fait intéressant : en faisant un survol des ouvrages critiques comportant le titre « littérature contemporaine » dans les catalogues de bibliothèque, | + | |
- | + | ||
- | L’étude du contemporain (quel qu’il soit), par la proximité historique de son commentateur, | + | |
- | D’abord, dans la forme. Les premières tentatives de définition du corpus contemporain (entendons ici depuis 1980), soit celles de Nepveu et d’Harel, empruntent la forme de l’essai parce qu’elles témoignent de phénomènes qui leur sont immédiats. Ce faisant, les auteurs cherchent un langage pour décrire cette période, mais ils cherchent aussi, semble-t-il, | + | |
- | Ensuite, dans la façon de lire le contemporain. Pouvant difficilement cerner de façon globale les innovations ou les avant-gardes sur le plan strictement littéraire ou poétique (qui sont encore à venir), les études de Nepveu et d’Harel s’intéressent à une thématique d’ensemble de la littérature québécoise pour voir en quoi les œuvres contemporaines s’inscrivent en continuité ou en discontinuité avec ce qui, de ce point de vue, les précède. Par exemple, Harel, qui étudie la formation imaginaire de l’identité québécoise par le biais de la figure de l’étranger dans le roman, a choisi un corpus qui va des écrits du mouvement Partipris (années 1960) jusqu’aux romans des années 1980. Le choix de ce corpus lui permet de lire les œuvres des années 1980 à la fois dans une continuité (l’étranger y est toujours représenté) mais aussi dans une rupture (le passage à l’américanité et au métissage, l’Autre s’éloignant de l’Anglais) . En généralisant, | + | |
- | + | ||
- | La perspective et la démarche seront tout autres dans les ouvrages des « générations » suivantes, bien que cela ne se fasse évidemment pas de façon brusque, les ouvrages de la deuxième moitié des années 1990 marquant une sorte de pont entre l’esthétique critique de la fin des années 1980 et celle des années 2000. Par exemple, si la perspective de Dion (1997) rejoint celle d’Harel en ce sens où c’est l’étude d’un phénomène « isolé » qui permet de poser un regard d’ensemble sur la littérature contemporaine (dans ce cas-ci, « les interprétations de la littérature que proposent les fictions québécoises contemporaines » ), elle s’en éloigne par un souci plus net de construire un regard théorique sur l’objet, regard théorique qui emprunte davantage à l’analyse du discours et aux théories épistémologiques, | + | |
- | Remarquant lui aussi la réorientation esthétique qui s’opère à la fin des années 1970 (du nationalisme au pluralisme), | + | |
- | En cela, cette étude rejoint celles des années 2000 (Audet et Mercier, 2004 / Biron, Dumont, Nardout-Lafarge, | + | |
- | « Nous avons demandé à nos collaborateurs une réflexion sur le corpus actuel basée sur l’analyse d’œuvres exemplaires ; c’est dire que les études rassemblées ici ne visent pas tant à magnifier la singularité des textes qu’à contribuer à une meilleure compréhension de la place et de la fonction de la narrativité dans la littérature contemporaine. » (8) | + | |
- | Ainsi, chaque étude de La narrativité contemporaine au Québec comporte un volet descriptif et un volet théorique, le corpus québécois devenant à la fois exemplaire des courants majeurs au Québec et exemplaire du fonctionnement de la littérature contemporaine d’une façon générale. | + | |
- | Dans ce contexte, l’idée d’une littérature nationale, spécifiquement québécoise, | + | |
- | + | ||
- | Dans un autre ordre d’idée, le fait de considérer que la période contemporaine débute en 1980 instaure une distance relative permettant aux critiques des années 2000 de proposer – mais toujours avec prudence – des synthèses, des discours d’ensemble, | + | |
- | « Qui dit pluralisme dit bien sûr un ensemble de voix singulières qui ne se laissent pas aisément réduire à des catégories ou à des courants comme ce pouvait être le cas dans les périodes antérieures. Toute synthèse paraît vouée à l’échec, tant les nuances d’écriture sont nombreuses. Comment rendre compte de l’éclatement contemporain sans tomber dans la simple énumération ? Comment parler en détail d’écrivains singuliers si aucun d’entre eux ne se démarque franchement, | + | |
- | Ces critiques choisiront donc d’adopter la même posture que le phénomène qu’ils décrivent ; le chapitre sur « Le décentrement de la littérature » propose plusieurs petits chapitres sur divers courants qui ne se recoupent ou ne se prolongent pas nécessairement, | + | |
- | + | ||
- | En terminant, je tiens à souligner le fait que la figure de Jacques Poulin occupe une place exceptionnelle dans l’esprit des critiques en ce qui concerne la construction du contemporain. En effet, on lui accorde très souvent une place plus grande que tous les autres écrivains. C’est ce qui se produit, par exemple, dans le chapitre « Le roman en mode mineur » dans Histoire de la littérature québécoise ou l’œuvre de Poulin devient déterminante pour définir un courant de la littérature québécoise contemporaine, | + | |
- | + | ||
- | + |
fq-equipe/rapport_manon_auger.1234900750.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)