Outils pour utilisateurs

Outils du site


fq-equipe:rabate_dominique_1999_melancolie_du_roman

Ceci est une ancienne révision du document !


Rabaté, Dominique, « Mélancolie du roman », Poétiques de la voix, Paris, José Corti, 1999, p. 271-293.

Gérard Macé, Pascal Quignard, Pierre Michon

« Comment faire du roman si l’on ne croit plus au pacte réaliste, comment garder le « romanesque » alors que l’on vient après une forme à la fois dépassée (version moderniste triomphante) et perdue (figure plus mélancolique du deuil à porter) ? » (p. 271) « dans quelles conditions, pour quel projet esthétique continuer à maintenir la nécessité d’une fiction, qui emprunterait au roman certaines de ses formes, une part de son prestige, mais qui transgresserait certaines de ses règles implicites, qui déplacerait les pactes de lecture ? » (p. 272) « il y aurait à la fin de notre siècle – comme si chaque fin de siècle ruminait de nouvelles solutions esthétiques aux apories des mouvement conquérants – un enseble de livres s’essayant à produire une forme neuve de fiction, ensemble de textes liés par un indiscutable air de famille, sans pour autant former d’école constituée, ne pouvant même le faire puisqu’il s’agit plutôt de solutions individuelles à la perception du même malaise général. Ces textes seraient ainsi définis par certains refus identifiables : agacement du formalisme textuel de la fin du Nouveau Roman ; dégoût de l’écriture blanche et désir de langues plus chargées, plus précieuses, d’écriture visible, parfois même voyante ; impossibilité de renouer simplement (comme si rien ne s’était passé – ce qui ne gène guère quantité d’auteurs plus commerciaux…) avec des modalités d’écriture passées et éprouvéees ; espoir de retrouver pourtant la positivité d’une fiction enfin débarrassée des facilités de l’ère d’un soupçon systématique. » (p. 273) « La nécessité d’un écart temporel entre le narrateur-scripteur et le contenu de son récit, les variations que cette distance impose, les allers-retours réflexifs entre ces deux niveaux. » (p. 274) « Le fragment est indissociable de l’histoire d’un individu de plus en plus autonome, de plus en lus séparé des autres ; il est en lui-même signe d’une mélancolie. » (p. 280) « L’énonciation fragmentaire ou brève permet et signale ce mouvemet perpétuel du sujet, toujours ailleurs que là où l’on attend, conséquence d’une esthétique de la surprise qui est aussi devenue manière de vivre. » (p. 281) « J’ai parfois l’impression que la littérature française contemporaine est confrontée à cette tâche nostalgique : se tourner vers le passé mais ne plus être sûr qu’il vous soit redonné ; voir bien plutôt dans la fiction qui était faite pour le ressusciter les signes multipliés de sa perte, de son éloignement, être gagné par la multiplication des marques de l’abscence et de l’effacement. » (p. 285) « un certain mode de la fiction dans la littérature contemporaine, […] : on y trouverait le même besoin de rêverie historique, de scènes dramatisées et développées comme des fictions, de petits romans sous le double contrôle d’un narrateur inquiet de ne pas céder à ses privilèges et d’une vérification érudite qui va chercher dans les textes rares le matériau de son imaginaire. » (p. 290)

fq-equipe/rabate_dominique_1999_melancolie_du_roman.1234899838.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki