====== Rapport de recherche, version préliminaire – Automne 2009 ====== Au surplus des heures travaillées dans le projet de recherche d’Andrée Mercier et de Frances Fortier sur la transmission narrative, celles-ci m’ont demandé, vers la mi-septembre, de procéder à une recherche systématique de monographies et de dossiers de revues consacrés soit à un ou plusieurs auteurs contemporains parus récemment. Aussi, le déplacement de cette réunion à la fin de l’automne m’aura-t-il permis de ne pas arriver tout à fait bredouille, car mon affectation à la recension du University of Toronto Quarterly au printemps 2009 ne me menait nulle part, sinon à relever que les littératures contemporaines française et québécoise s’y trouvent reléguées, hormis de rares exceptions, aux Book Reviews annuelles, très utiles au demeurant pour la recherche de corpus, mais sans véritable travail d’analyse, limitant l’étude aux comptes rendus succincts classés par maisons d’édition ou selon des catégories génériques discutables... Cela posé, je vais tout de même terminer mon rapport sur l’UTQ – passablement avancé par ailleurs – de 1980 à 2009 d’ici la fin de janvier, après que le travail de recension qui m’occupe en ce moment aura été complété et versé sur le Wiki du projet de recherche. À la lumière de ce que j’ai pu observer par ce changement d’affectation, quelques périodiques de langue anglaise ou française – French Studies, Cahiers de recherche des instituts néerlandais de langue et de littérature française, Modern & Contemporary France, Review of contemporary fiction, Contemporary French and Francophones Studies devraient être sondés, car tout porte à croire qu’ils donnent une place non négligeable aux littératures contemporaines française et québécoise. ________________________________________________ Revenons-en à la recension de monographies et de dossiers sur le roman contemporain. Sommairement, voici comment j’ai procédé. J’ai pris d’abord appui sur l’archivage annuel des parutions dans Fabula, que j’ai minutieusement parcouru élément par élément afin d’y dénicher le plus de références possibles. Phénomène d’ « arborescence » bibliographique oblige, cela m’a inévitablement conduit à repérer des collections dédiées à la littérature contemporaine – française, essentiellement – et des groupes de recherches qui travaillent, de manière exclusive ou non. Vous en retrouverez facilement la trace dans la bibliographie que je termine ces jours-ci. En utilisant le site Auteurcontemporain.info, cette recension a gagné de l’envergure. Elle a aussi souligné un élément assez déterminant dans le portrait critique de la littérature contemporaine, à savoir que de plus en plus de thèses et mémoires la prennent pour objet. Cet exercice pourrait être élargi – autrement dit, excéder les auteurs du site en question - afin de bien montrer la brèche qui s’est ouverte pour permettre l’analyse de l’extrême contemporain en France comme ici. En somme, mon travail d’assistanat de l’automne débouchera sur un « état de la critique » du contemporain de 2003 à 2009 qui se déclinera en suivant les catégories suivantes : - Monographies sur un auteur contemporain; - Monographies sur plusieurs auteurs contemporains regroupés sous une problématique (thème, sexe, nationalité, etc.); - Collectifs sur un auteur contemporain; - Collectifs sur plusieurs auteurs contemporains; - Monographies sur la littérature contemporaine en général ; - Dossiers de périodique sur un ou plusieurs auteurs contemporains (critique savante); - Dossiers de périodique sur un ou plusieurs auteurs contemporains (critique « journalistique » spécialisée); - Thèses et mémoires consacrées à la littérature contemporaine française et / ou québécoise (un ou plusieurs auteurs ). À chaque fois qu’un lien Internet le permettait, j’en ai fait l’ajout sous la référence afin que celui qui consulte la recension bibliographique puisse accéder soit à la table des matières, soit à la description éditoriale, soit au compte rendu critique. Il va sans dire que certains ouvrages appartenant à une catégorie de critique non institutionnelle conduisent, pour la plupart, à des liens commerciaux sans jamais dévoiler leur contenu à travers des voies d’appréhension convenable comme celles que nous venons de mentionner. Cela explique parfois l’absence d’adresse sous la référence, le cas échéant. Enfin, il faudra voir les avantages et inconvénients d’un document sous cette forme (s’agit-il de rechercher par maison d’édition, par auteur, etc.) selon les usages qui en seront faits, et probablement lui donner une forme électronique sous peu facilitant la liaison par lien hypertextuels. ____________________________________________ **Trois constats généraux :** 1er constat : La difficulté à produire des monographies sur les auteurs contemporains reste la même, nonobstant l’ouverture à l’extrême-contemporain dont fait montre la critique « universitaire » québécoise, et dans une mesure relative, la critique savante française, car l’œuvre doit avoir pris une certaine envergure quantitative, ou bien avoir acquis une reconnaissance populaire dépassant l’estime critique pour que son auteur se voit étudier par ce type de critique. S’agissant d’études du contemporain, on a le plus souvent sous les yeux des collectifs portant sur un ensemble d’écrivain. 2e constat : De nombreuses collections sur le « contemporain » ont vu le jour depuis 2000. Si elles témoignent de cette ouverture relative au contemporain ou à l’extrême-contemporain, mais elles expriment parfois aussi par paradoxe la prudence quant au corpus produit depuis 2000. En d’autres mots, on y revisite tantôt les œuvres canoniques par des points de vues bien actuels, dont la distance et les prémisses théoriques permettent des rapprochements entre les œuvres qui renouvellent les lectures, ou bien, comme la collection « L’extrême contemporain » chez Belin, on publie des ouvrages sur les auteurs français dits contemporains en prenant soin d’en savoir l’œuvre achevée – l’auteur décédé, en voie de l’être ou ayant cessé de produire. On se dédouane néanmoins de ces règles à de rares occasions, en traitant de l’œuvre d’auteurs étatsuniens plus contemporains au sens où nous l’entendons, tels que Auster ou De Lillo. 3e constat : Le corpus contemporain de la France et du Québec connaît une attention critique qui dépasse largement les frontières nationales, puisqu’il conduit à maintes parutions aux États-Unis, au Pays-Bas, en Allemagne, en Italie. Cela démontre que la recension de la critique universitaire sur le contemporain doit nécessairement compter avec ces joueurs, souvent réunis dans des cercles ou groupes de recherche sur la littérature contemporaine. Bien entendu, les professeurs-chercheurs et les assistants qui utiliseront la recension critique que j’ai commise en arriveront nécessairement à une analyse éditoriale beaucoup plus fine. Je n’ai tenté ici que de souligner certaines lignes de force qui mériteraient, à mon humble avis, d’être creusées. **Tâches connexes :** - Recherche et lecture de corpus en vue de rédiger des fiches de lecture (en cours) : Emmanuel Carrère, Svetislav Basara, André Benchetrit, François Bégaudeau, Régis Jauffret, Patrick Nicol, Isabelle Dumas, Mario Cyr, Tanguy Viel. - Déménagement et réaménagement du local de recherche de Frances Fortier (Incendie à l’UQAR)