Prétexte, « États de la prose contemporaine », n° 21/22, printemps 1999.

Millois, J.-C., « Entretien avec Semir Badir », p. 77-83.

Revue Prétexte : « Dans un article consacré à Renaud Camus, vous [Écritures n°10, S. Badir] déclarez : “Ce qui est exigé aujourd’hui d’un écrivain, c’est qu’il ait pour seul dessin de saboter son oeuvre et de saboter son sabotage, afin qu’on soit bien sûr qu’il n’y reste rien à consacrer, pas même la bravoure quil faut aux actes désespérés. L’interdit contemporain, en terme d’ambition littéraire c’est précisément celui d’avoir une quelconque ambition à la mesure de l’histoire. Pour contourner cet interdit, il faut mettre dans son écriture un acharnement anachronique, une espèce de foi inébranlable et légère à la fois, comme absente » … (p. 80)

S. Badir : « certes, tout écrivain hérite de l’histoire littéraire, mais non pas tous avec la même conscience. Les plus jeunes (les postmodernes) n’ont aucune mélancolie, les plus vieux (les modernes) sont encore riches de souvenirs. » (p. 82)

Millois, J.-C., « Entretien avec Pierre Jourde », p. 84-90

La pauvreté littéraire du roman. Selon Jourde, le genre pourrait se renouveller sur trois axes. 1, la relation de la fiction et de la réalité ; 2, l’agencement du récit ; 3, une autre relation entre le text et son support.

Millois, J.-C., « Entretien avec Dominique Rabaté », p. 91-97.

Mentionnés sont Jean-Benoît Peuch, Pierre Michon, Pascal Quignard

« Le simple retour au roman est interdit, mais cete interdiction donne paradoxalement au roman le caractère d’un objet magique, dont le charme s’est perdu. » (p. 94)

Millois, J.-C., « Entretien avec Dominique Viart », p. 98-107.

Mentionnés : Quinard, Gleize, Prigent, Roubaud, Meens, Molnar, Toussain, Echenoz, Macé, Louis-Combet, Nadaud, Gailly, Bergounioux, Bon, Serena, Delerm, Bobin, Houllebecq, Darrieussecq, Despentes, Marsay, Salvayre

Mélancolie d’une certaine forme perdue, même chez les impassibles, dont le ton « constamment désenchanté » traduit « un tacite regret d’une autre littérature. » (p. 99)

« Bon, Bergounioux sont des écrivains de l’inquiétude, non de la sûreté énonciative ou de la prétention auctoriale. Ils sont aux prises avec notre temps, qui est un temps incertain, comme avec la langue dont ils savent les facilités et les faux-semblants, à quoi ils ne veulent se résoudre. » (p. 107)