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fq-equipe:petit_glossaire_des_notions_et_etiquettes_generiques

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 ==== - Les fictions spéculaires : ==== ==== - Les fictions spéculaires : ====
  
-« Ce roman retrouvé d’aujourd’hui conserve en creux toutes les mémoires du roman contestataire d’hier – la puissance de résonance étant dans bien des cas le meilleur indice de la qualité littéraire de l’œuvre qui, en entretenant sa mémoire propre, calcule son originalité. Le roman s’interroge, en même temps qu’il raconte une histoire, sur les origines de cette histoire, pratique fictionnelle par laquelle l’écrivain signe son appartenance au monde littéraire tout en se tendant vers le monde réel dans lequel il vit. Plus que jamais – peut-être parce que, à l’image des générations nouvelles, la part des auteurs autodidacte diminue au fur et à mesure que celle des auteurs qui ont fait des études supérieures augmente –, l’écrivain affronte consciemment la somme des livres déjà écrits et les multiples systèmes de signes déjà validés. Il ne peut pas ne pas se situer par rapport à eux, ne pas instaurer avec eux un dialogue critique. Cette situation échappe à ses formes admises, qu’elles relèvent de l’acte de soumission classique (le jeu des influences), d’insubordination moderne (l’idéologie de la table rase) ou du brouillage postmoderne (la pratique du collage citationnel). Si de nombreux romans s’écrivent consciemment depuis la bibliothèque, la plupart d’entre eux refusent l’isolement autarcique et le fétichisme textuel des années 1970. Plusieurs œuvres s’affichent ainsi comme des écritures-lectures qui questionnent l’univers de références directes dans lequel elles s’inscrivent (le monde d’aujourd’hui) autant que celui des références littéraires dont elles sont issues (la bibliothèque). Cette tendance commune donne matière à plusieurs orientations selon que le roman met en jeu son statut culturel (tentation du logos, considéré à la fois comme puissance d’intellection et espace de jeu rhétorique). Dans ces deux derniers cas se maintiennent le goût pour les expérimentations formelles et l’esprit des avant-gardes. » (451)+« Ce roman retrouvé d’aujourd’hui conserve en creux toutes les mémoires du roman contestataire d’hier – la puissance de résonance étant dans bien des cas le meilleur indice de la qualité littéraire de l’œuvre qui, en entretenant sa mémoire propre, calcule son originalité. Le roman s’interroge, en même temps qu’il raconte une histoire, sur les origines de cette histoire, pratique fictionnelle par laquelle l’écrivain signe son appartenance au monde littéraire tout en se tendant vers le monde réel dans lequel il vit. Plus que jamais – peut-être parce que, à l’image des générations nouvelles, la part des auteurs autodidacte diminue au fur et à mesure que celle des auteurs qui ont fait des études supérieures augmente –, l’écrivain affronte consciemment la somme des livres déjà écrits et les multiples systèmes de signes déjà validés. Il ne peut pas ne pas se situer par rapport à eux, ne pas instaurer avec eux un dialogue critique. Cette situation échappe à ses formes admises, qu’elles relèvent de l’acte de soumission classique (le jeu des influences), d’insubordination moderne (l’idéologie de la table rase) ou du brouillage postmoderne (la pratique du collage citationnel). Si de nombreux romans s’écrivent consciemment depuis la bibliothèque, la plupart d’entre eux refusent l’isolement autarcique et le fétichisme textuel des années 1970. Plusieurs œuvres s’affichent ainsi comme des écritures-lectures qui questionnent l’univers de références directes dans lequel elles s’inscrivent (le monde d’aujourd’hui) autant que celui des références littéraires dont elles sont issues (la bibliothèque). Cette tendance commune donne matière à plusieurs orientations selon que le roman met en jeu son statut culturel (tentation du logos, considéré à la fois comme puissance d’intellection et espace de jeu rhétorique). Dans ces deux derniers cas se maintiennent le goût pour les expérimentations formelles et l’esprit des avant-gardes. » (Blanckeman, 2008: 451)
  
  
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 ==== - « Hyperréalisme  froid » (« trash », « naturalisme cynique », « nouvelle tendance ») : ==== ==== - « Hyperréalisme  froid » (« trash », « naturalisme cynique », « nouvelle tendance ») : ====
  « La description des réalités peut aller jusqu’à l’hyperréalisme », par la précision, la crudité des détails les plus terre-à-terre ou les plus obscènes, et cet hyperréalisme s’accompagne souvent d’un ton sec et froid, apparemment insensible. Ce ton comme indifférent, amoral, est au diapason d’une époque [les années 1990] désillusionnée. » (Tonnet-Lacroix, 2003 : 312)  « La description des réalités peut aller jusqu’à l’hyperréalisme », par la précision, la crudité des détails les plus terre-à-terre ou les plus obscènes, et cet hyperréalisme s’accompagne souvent d’un ton sec et froid, apparemment insensible. Ce ton comme indifférent, amoral, est au diapason d’une époque [les années 1990] désillusionnée. » (Tonnet-Lacroix, 2003 : 312)
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-- Littérature du dénouement : ====+==== - Littérature du dénouement : ====
  
 Voir l’ouvrage de Ruffel (2005) – Voir l’ouvrage de Ruffel (2005) –
  http://contemporain.info/wiki2/doku.php/fq-equipe:ruffel_lionel_2005_le_denouement  http://contemporain.info/wiki2/doku.php/fq-equipe:ruffel_lionel_2005_le_denouement
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 +==== "Le modèle ethnographique" ====
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 +Récit sous influence sociologique : « L’écrivain consigne sa propre expérience comme un témoignage sur l’homme et sa condition, définie non en termes métaphysiques mais de façon strictement pragmatique. » (488) « Restitués dans l’histoire des idées contemporaines, ces récits de soi représentent moins quelque humeur narcissique généralisée que la réponse, culturelle et littéraire, à une crise du sujet particulièrement marquée entre la fin de la seconde guerre mondiale et les années 1980. L’idée du sujet fut en effet contestée tous feux croisés. […] La pratique actuelle des récits de soi succède à cette mise en cause, comme une réaction contre elle mais aussi comme son prolongement. Elle manifeste la volonté d’attester la dimension subjective dans ce qu’elle comporte d’irréductible, au terme d’un siècle qui a poussé jusqu’à la folie totalitaire la négation du principe d’individualité. […] Il s’agit d’écrire le sujet depuis cette ligne de fiction en laquelle Lacan voyait sa marque élémentaire – autant dire depuis sa part de doute, d’incertitude, de décentrement existentiel. » (Blanckeman, 2008: 489-490) 
  
 ==== - Mythobiographie : ==== ==== - Mythobiographie : ====
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 le geste autobiographique est « inextricablement lié à la quête biographique » (Viart, 2007c: 118) récit des origines, biographie des ascendants, étude des conditions socio-économico-culturelles qui les régissent (Viart, 2007c: 121) (il y est question d'Ernaux, Rouaud, Bergounioux, Millet) le geste autobiographique est « inextricablement lié à la quête biographique » (Viart, 2007c: 118) récit des origines, biographie des ascendants, étude des conditions socio-économico-culturelles qui les régissent (Viart, 2007c: 121) (il y est question d'Ernaux, Rouaud, Bergounioux, Millet)
  
 +Absence du père, filiation :
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 +« Plusieurs récits, comme celui-ci avec la figure du père, cherchent à combler un silence et à donner voix à une absence que le sujet ressent comme fondatrice. Le texte s’écrit comme un dialogue tantôt avec l’autre, figure intime dont la présence fait défaut, tantôt avec soi-même, sujet fondamentalement lacunaire parce que marqué par un deuil éprouvé comme irréparable. Quand la figure de l’autre prime, le sujet, projeté hors de lui-même, est conduit à interroger son rapport au monde et à reconstruire la réalité à partir d’un foyer d’absence. On peut penser, par exemple, aux nombreux récits de soi qui se présentent comme une recherche en paternité, qui tournent autour de la figure évanouie du Père et engagent par la même occasion une méditation sur l’Histoire et ses propres zones d’ombre […]. D’autres écritures généalogiques procèdent de façon plus symbolique : elles s’attachent à recréer les influences littéraires et artistiques qui ont infléchi le caractère de l’écrivain. Celui-ci se décrit alors de biais, au travers des figures d’écrivains et d’artistes fortement romancées, à la fois familières et étrangères. L’intimité se noue dans ce rapport en partie effacé à un autre-sien et se joue dans des transactions culturelles complexes. » (Blankeman, 2008: 487-488)
  
 ==== - Récits indécidables (Blanckeman) : ==== ==== - Récits indécidables (Blanckeman) : ====
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