fq-equipe:petit_glossaire_des_notions_et_etiquettes_generiques
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Bien sûr, ce glossaire (tout comme les définitions qu’il contient) est partiel et on remarquera à la lecture comment divers phénomènes se recoupent ou comment diverses étiquettes renvoient aux mêmes types de texte. | Bien sûr, ce glossaire (tout comme les définitions qu’il contient) est partiel et on remarquera à la lecture comment divers phénomènes se recoupent ou comment diverses étiquettes renvoient aux mêmes types de texte. | ||
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« le sujet se construit par l’échange proprioceptif avec lui-même, c’est-à-dire avec son propre corps, et par l’échange langagier avec l’autre. » (Block, 2004 : 61) « Sa propre énonciation permet au sujet de prendre corps hors de toute visée substantialiste, | « le sujet se construit par l’échange proprioceptif avec lui-même, c’est-à-dire avec son propre corps, et par l’échange langagier avec l’autre. » (Block, 2004 : 61) « Sa propre énonciation permet au sujet de prendre corps hors de toute visée substantialiste, | ||
- | ==== - Biofiction | + | ==== - L' |
- | « La production des “biofictions”, | + | |
- | La biofiction est une biographie qui ne se soumet plus à l’exactitude référentielle des documents (1991 : 10), elle est « elle-même devenue productrice de fictions, bien plus elle commence à comprendre que la fictionnalité fait nécessairement partie | + | côté français : ce que l' |
- | En somme, une biofiction n’est pas un roman biographique ou une biographie romancée, ou n’est pas que ça, mais bien plus un hybride de biographique et de romanesque conscient de la nécessaire fictionnalité du geste de l’écriture biographique. | + | « C'est en affichant sa fabrique, en ouvrant son atelier que le biographe commence d' |
+ | « l’intolérance à l’anonymat est un des traits majeurs de la modernité avancée ; chacun veut sortir de l’invisibilité, | ||
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+ | « une biographie qui déplace ultimement l' | ||
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+ | ==== - Biofiction : ==== | ||
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+ | La biofiction est une biographie qui ne se soumet plus à l’exactitude référentielle des documents, elle est « elle-même devenue productrice de fictions, bien plus elle commence à comprendre que la fictionnalité fait nécessairement partie du geste biographique. » (Buisine, 1991 : 10) En somme, une biofiction n’est pas un roman biographique ou une biographie romancée, ou n’est pas que ça, mais bien plus un hybride de biographique et de romanesque conscient de la nécessaire fictionnalité du geste de l’écriture biographique. | ||
Il « n’existe plus aucune opposition tranchée entre l’imagination littéraire et le document authentique, | Il « n’existe plus aucune opposition tranchée entre l’imagination littéraire et le document authentique, | ||
Bref : « [l]e biographique est [avec les biofictions] toujours plus engagé dans la fiction. » (1991 : 11) « C’en est fini de l’illusion positiviste d’une possible résurrection littéraire du sujet comme totalité venant prendre sens dans un récit ordonné. L’autre biographique est nécessairement dépendant de la subjectivité autobiographique de son biographe. […] il ne subsiste qu’un sujet décentré, dispersé, évidé, parcellaire, | Bref : « [l]e biographique est [avec les biofictions] toujours plus engagé dans la fiction. » (1991 : 11) « C’en est fini de l’illusion positiviste d’une possible résurrection littéraire du sujet comme totalité venant prendre sens dans un récit ordonné. L’autre biographique est nécessairement dépendant de la subjectivité autobiographique de son biographe. […] il ne subsiste qu’un sujet décentré, dispersé, évidé, parcellaire, | ||
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+ | « La production des “biofictions”, | ||
==== - Biographies imaginaires : ==== | ==== - Biographies imaginaires : ==== | ||
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==== - Les fictions spéculaires : ==== | ==== - Les fictions spéculaires : ==== | ||
- | « Ce roman retrouvé d’aujourd’hui conserve en creux toutes les mémoires du roman contestataire d’hier – la puissance de résonance étant dans bien des cas le meilleur indice de la qualité littéraire de l’œuvre qui, en entretenant sa mémoire propre, calcule son originalité. Le roman s’interroge, | + | « Ce roman retrouvé d’aujourd’hui conserve en creux toutes les mémoires du roman contestataire d’hier – la puissance de résonance étant dans bien des cas le meilleur indice de la qualité littéraire de l’œuvre qui, en entretenant sa mémoire propre, calcule son originalité. Le roman s’interroge, |
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==== - « Hyperréalisme | ==== - « Hyperréalisme | ||
« La description des réalités peut aller jusqu’à l’hyperréalisme », par la précision, la crudité des détails les plus terre-à-terre ou les plus obscènes, et cet hyperréalisme s’accompagne souvent d’un ton sec et froid, apparemment insensible. Ce ton comme indifférent, | « La description des réalités peut aller jusqu’à l’hyperréalisme », par la précision, la crudité des détails les plus terre-à-terre ou les plus obscènes, et cet hyperréalisme s’accompagne souvent d’un ton sec et froid, apparemment insensible. Ce ton comme indifférent, | ||
- | ==== | + | |
- | - Littérature du dénouement : ==== | + | ==== - Littérature du dénouement : ==== |
Voir l’ouvrage de Ruffel (2005) – | Voir l’ouvrage de Ruffel (2005) – | ||
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+ | ==== "Le modèle ethnographique" | ||
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+ | Récit sous influence sociologique : « L’écrivain consigne sa propre expérience comme un témoignage sur l’homme et sa condition, définie non en termes métaphysiques mais de façon strictement pragmatique. » (488) « Restitués dans l’histoire des idées contemporaines, | ||
==== - Mythobiographie : ==== | ==== - Mythobiographie : ==== | ||
« Investir, via la fiction, la vie d’un personnage illustre et y insérer ses propres sentiments, angoisses, pulsions. » (Guichard, 2007 : 89) | « Investir, via la fiction, la vie d’un personnage illustre et y insérer ses propres sentiments, angoisses, pulsions. » (Guichard, 2007 : 89) | ||
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+ | Daniel Madelénat (2000), « Biographie et mythographie aujourd’hui » dans Yves et Camille Dumoulié (dir.), //Le mythe en littérature. Essais en hommage à Pierre Brunel//, PUF. (69-80) | ||
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+ | « Les échanges virtuels sont féconds : le mythe se maintient, se regénère et s' | ||
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+ | Dominique Viart et Bruno Vercier (2005b), La littérature française au présent, Paris, Bordas. Chapitre 4 « Fictions biographiques », p. 99-124. | ||
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+ | Louis-Combet parle d'« automythobiographie ». « Il s'agit pour l' | ||
==== - Nouvelles fictions : ==== | ==== - Nouvelles fictions : ==== | ||
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La question de la filiation devient prédominante à partir de 1980 et se décline en plusieurs plans (la collection « L’un et l’autre » en est sans doute le meilleur exemple) : « Depuis le retour du sujet dans les années 80, l’acte d’écrire s’avère lié à une enquête sur les origines et les ascendants, mais les « filiations » ne sont pas toujours biologiques : elles peuvent aussi bien être symbolique, | La question de la filiation devient prédominante à partir de 1980 et se décline en plusieurs plans (la collection « L’un et l’autre » en est sans doute le meilleur exemple) : « Depuis le retour du sujet dans les années 80, l’acte d’écrire s’avère lié à une enquête sur les origines et les ascendants, mais les « filiations » ne sont pas toujours biologiques : elles peuvent aussi bien être symbolique, | ||
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Le récit de filiation des années 80 et 90 implique à la fois la mise en question de l’héritage biologique et de l’héritage littéraire. Viart propose que ce souci de nos héritages biologique et littéraire a été provoqué par les crises de l’idéologie et de la représentation respectivement. Le sujet doit à la fois chercher, construire, et critiquer des discours sur son histoire biologique et littéraire. Au lieu de se situer en position d’imitation ou de rupture par rapport à la littérature antécédente, | Le récit de filiation des années 80 et 90 implique à la fois la mise en question de l’héritage biologique et de l’héritage littéraire. Viart propose que ce souci de nos héritages biologique et littéraire a été provoqué par les crises de l’idéologie et de la représentation respectivement. Le sujet doit à la fois chercher, construire, et critiquer des discours sur son histoire biologique et littéraire. Au lieu de se situer en position d’imitation ou de rupture par rapport à la littérature antécédente, | ||
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La quantité énorme de récits de filiation traduit une nécessité générale de notre époque, époque marquée par une « crise » de l’écriture, | La quantité énorme de récits de filiation traduit une nécessité générale de notre époque, époque marquée par une « crise » de l’écriture, | ||
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« 1. Le récit de l’autre – le père, la mère, ou tel aïeul – est le détour nécessaire pour parvenir à soi, pour se comprendre dans cet héritage : le récit de filiation est un substitut de l’autobiographie. | « 1. Le récit de l’autre – le père, la mère, ou tel aïeul – est le détour nécessaire pour parvenir à soi, pour se comprendre dans cet héritage : le récit de filiation est un substitut de l’autobiographie. | ||
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2. Le texte s’accommode mal du modèle romanesque, et cherche à trouver une forme qui lui soit propre, hors du traditionnel cheminement autobiographique. [...] Cette forme sera justement celle du récit de filiation qui traite avec le roman par la fiction que parfois il est obligé de construire et avec l’autobiographie par les dimensions factuelle et intime qui sont les siennes, sans jamais s’y résorber pour autant. | 2. Le texte s’accommode mal du modèle romanesque, et cherche à trouver une forme qui lui soit propre, hors du traditionnel cheminement autobiographique. [...] Cette forme sera justement celle du récit de filiation qui traite avec le roman par la fiction que parfois il est obligé de construire et avec l’autobiographie par les dimensions factuelle et intime qui sont les siennes, sans jamais s’y résorber pour autant. | ||
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3. Le récit de filiation ne se déploie pas selon une linéarité chronologique restituée. Il est d’abord un recueil | 3. Le récit de filiation ne se déploie pas selon une linéarité chronologique restituée. Il est d’abord un recueil | ||
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4. Enfin ce type de texte pose la question de la langue. » (Viart et Vercier, 2005 : 77-78) | 4. Enfin ce type de texte pose la question de la langue. » (Viart et Vercier, 2005 : 77-78) | ||
La filiation peut aussi être générique, | La filiation peut aussi être générique, | ||
- | « [C]ette forme qui (se) joue de la biographie interroge sa filiation générique et culturelle (comme aussi, mais c’est une autre question, les filiations biologiques [...]). Elle en montre la dégénérescence en cessant d’être dupe de ses propres fascinations et des constructions qu’elles induisent, sans pour autant se refuser parfois le plaisir de s’y abandonner. » (Viart, 2001a : 340) | + | « [C]ette forme qui (se) joue de la biographie interroge sa filiation générique et culturelle (comme aussi, mais c’est une autre question, les filiations biologiques [...]). Elle en montre la dégénérescence en cessant d’être dupe de ses propres fascinations et des constructions qu’elles induisent, sans pour autant se refuser parfois le plaisir de s’y abandonner. » (Viart, 2001a : 340) |
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+ | le récit de filiation comme une « forme de détour que l' | ||
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+ | le geste autobiographique est « inextricablement lié à la quête biographique » (Viart, 2007c: 118) récit des origines, biographie des ascendants, étude des conditions socio-économico-culturelles qui les régissent (Viart, 2007c: 121) (il y est question d' | ||
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+ | Absence du père, filiation : | ||
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+ | « Plusieurs récits, comme celui-ci avec la figure du père, cherchent à combler un silence et à donner voix à une absence que le sujet ressent comme fondatrice. Le texte s’écrit comme un dialogue tantôt avec l’autre, figure intime dont la présence fait défaut, tantôt avec soi-même, sujet fondamentalement lacunaire parce que marqué par un deuil éprouvé comme irréparable. Quand la figure de l’autre prime, le sujet, projeté hors de lui-même, est conduit à interroger son rapport au monde et à reconstruire la réalité à partir d’un foyer d’absence. On peut penser, par exemple, aux nombreux récits de soi qui se présentent comme une recherche en paternité, qui tournent autour de la figure évanouie du Père et engagent par la même occasion une méditation sur l’Histoire et ses propres zones d’ombre […]. D’autres écritures généalogiques procèdent de façon plus symbolique : elles s’attachent à recréer les influences littéraires et artistiques qui ont infléchi le caractère de l’écrivain. Celui-ci se décrit alors de biais, au travers des figures d’écrivains et d’artistes fortement romancées, à la fois familières et étrangères. L’intimité se noue dans ce rapport en partie effacé à un autre-sien et se joue dans des transactions culturelles complexes. » (Blankeman, 2008: 487-488) | ||
==== - Récits indécidables (Blanckeman) : ==== | ==== - Récits indécidables (Blanckeman) : ==== | ||
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Seraient-ils indécidables aussi au niveau du contenu? | Seraient-ils indécidables aussi au niveau du contenu? | ||
+ | ==== - Roman du biographe : ==== | ||
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+ | « Défini par son thème (un journaliste, | ||
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+ | « Du côté du roman, corrélativement, | ||
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+ | Monluçon et Salha présentent le roman du biographe comme « une veine particulièrement riche » (2007: 24) notamment en France et dans le domaine anglo-américain depuis la fin du XIXe siècle. Qu'en est-il au Québec? | ||
==== - Roman critique : ==== | ==== - Roman critique : ==== |
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