Fiche de lecture
1. Degré d’intérêt général
Le souci du détail du personnage-narrateur, la transparence de son monologue intérieur qui le fait s'attarder à la moindre fluctuation (on serait porter à conclure qu'il n'y a pas, ou peu, de rétention d'informations) et le caractère hésitant des personnages qui ne sont pas investis d'une grande quête. Ils se laissent porter par les événements, sans résistance, avec nonchalance.
2. Informations paratextuelles
2.1 Auteur : Christian Oster 2.2 Titre : Trois hommes seuls 2.3 Lieu d’édition : Paris 2.4 Édition : Édition de Minuit 2.5 Collection : 2.6 Année : 2008 2.7 Nombre de pages : 174 p.
3. Résumé du roman
Serge, un Parisien, doit se rendre en Corse, à Barretone, pour rendre une chaise à Marie, son ex-copine. Pour éviter de faire le voyage seul, il demande à Marc, un ami avec qu'il joue au tennis, de l'accompagner lors de son séjour. Pour rendre l'excursion un peu plus amusante, il incite Marc à inviter lui aussi un ami. Cyril Kontcharski, un ancien funambule, se joint donc aux deux autres. Ils entament le voyage et font connaissance sur la route. Ils se racontent leurs liens, leur passé, les raisons qui expliquent leur solitude respective. En cours de chemin, Marc aperçoit brièvement une femme qu'il croise fréquemment à Paris, dans le métro, elle aussi en voiture. Ils arrivent finalement chez Marie. Ils s'installent pour la nuit. Serge peine à dormir car Marie lui semble changée. Il décide de quitter la maison sans avertir quiconque. Il conduit jusqu'à Bastia, se prend une chambre, contacte Marc pour le rassurer, se promène en ville, cherche un nouveau chargeur pour son rasoir puis tombe en panne sèche dans le stationnement du magasin. Une femme lui vient en aide et l'accompagne à une station-service pour faire le plein d'essence. Il se rend compte qu'il s'agit de la femme que Marc a reconnu sur l'autoroute. Elle s'appelle Louise. Lorsqu'elle repart, il décide de la suivre et atterri chez-elle. Étonnée du hasard mais sans plus elle lui demande, à son tour, de l'aide pour faire quelques réparations dans sa nouvelle maison. Il lui suggère de téléphoner à ses amis qui sont à Barretone pour qu'ils lui donnent un coup de main, étant plus habiles dans les travaux manuels que lui. Marc et Kontcharski s'amènent et aident Louise à installer des tablettes. Marc est déçu, il n'est pas sûr de reconnaître Louise. Un appel d'urgence le fait subitement quitter la ville par avion. Serge décide de laisser Kontcharski et Louise ensemble et retourne à sa chambre d'hôtel. Il reprend la route et comme sa voiture montre des signes de panne sèche encore une fois, le téléphone cellulaire de Serge sonne. C'est Marc. Il lui suggère d'aller retrouver Marie qui l'attend (à qu'il n'a toujours pas rendu la chaise d'ailleurs).
4. Singularité formelle
Le monologue intérieur du personnage-narrateur est singulier. Il traduit toutes les hésitations et les détails qui traversent l'esprit du narrateur.
5. Caractéristiques du récit et de la narration
La narration est autodiégétique et sont rendus les événements que vit Serge dans toute leur banalité. Il n'y a pas de rebondissements véritables. En fait, le personnage principal évite la rencontre ultime avec Marie. Il repousse l'événement pour lequel le récit est amorcé. Les dialogues sont insérés dans la narration au même niveau que le monologue intérieur du narrateur. Tout se mélange de manière indistincte. Mais cela ne nuit pas à la lecture. La transition entre les différents interlocuteurs est facile à suivre tout de même.
6. Narrativité
6.1 Typologie de Ryan
1- Simple
2- Multiple
3- Complexe
4- Proliférante
5- Tramée
6- Diluée
7- Embryonnaire
8- Implicite
9- Figurale
10- Anti-narrativité
11- Instrumentale
12- Suspendue
Justifiez : Simple : Il n'y a qu'un niveau de narration et il n'y a qu'un récit : celui de Serge.
Diluée : Le monologue intérieur est l'élément central du récit. Les détails des observations sont rendues. Les moindres pensées également.
Suspendue : La rencontre avec Marie demeure un événement suspendu sur lequel se clôt le récit.
7. Rapport avec la fiction
La fiction semble ici être construite autour de l'idée de la vraisemblance du récit intérieur d'un personnage ordinaire, un anti-héros qui fuit plutôt que d'affronter les événements. Cela ressemble à un réalisme de la subjectivité ; il s'agit de la petite histoire banale d'un homme parmi tant d'autres à qu'il arrive bien peu de choses.
8. Intertextualité
Pas de trace d'intertextualité.
9. Élément marquant à retenir
Le style d'écriture de Oster : pointilleuse, triviale, simple.