MILTON par ACKROYD FICHE DE LECTURE « Les postures du biographe »

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Peter Ackroyd Titre : Un puritain au Paradis [Milton in America] Lieu : Paris Édition : Robert Laffont Collection : Pavillons Année : [1996] 1998 Pages : 314 p Cote BNQ: Ackroyd A1829p

Biographé : John Milton (1608-1674)

Pays du biographe : Angleterre

Pays du biographé : Angleterre

Désignation générique : Pas de mention « roman » comme tel, mais la quatrième de couverture résume l’intrigue (éminemment romanesque) et conclut : «Une fiction burlesque, une histoire de conflits, d’hypocrisie et d’avidité…» Il s’agit d’une biographie fictive dans le sens le plus pur du terme parce que Ackroyd a inventé de toute pièce l’intrigue, il plonge son personnage dans une situation fictive, soit son établissement en Nouvelle-Angleterre, alors que, dans les faits, Milton n’a pas quitté l’Angleterre et a plutôt pris ses dernières années pour dicter son Paradis perdu.

Quatrième de couverture ou rabats : Résumé de l’intrigue et notice biobibliographique.

Préface : Une préface de l’auteur où il positionne son entreprise comme étant ouvertement fictive. Courte préface de deux paragraphes; le premier est une notice biographique sur Milton qui se termine ainsi : «Mis au ban de la société par la cour à la Restauration de Charles II, aveugle, il consacra ses dernières années à la rédaction de l’ouvrage sur lequel repose aujourd’hui sa réputation et qui le place à côté de Shakespeare dans le panthéon littéraire anglais, Le Paradis perdu : le sublime y côtoie de pesantes subtilités de controverse.» (9) Le deuxième paragraphe situe son entreprise : «Mais revenons en arrière et changeons le cours de l’histoire : début 1660, la chute du Commonwealth – la république de Cromwell – paraît inévitable, le rétablissement de la royauté non moins certain. Milton se croit perdu. Il sera toujours traqué, jeté au cachot, sans doute exécuté pour collusion avec les ennemis du nouveau souverain, Charles II. Frappé de cécité depuis huit ans, il ne passe guère inaperçu dans les rues de Londres. Quelle solution lui reste-t-il, sinon de fuir? Et quel meilleur refuge pourrait-il trouver que la Nouvelle-Angleterre, où il sera assuré d’un accueil chaleureux parmi les puritains installés à l’ouest de l’Atlantique.» (9-10)

Autres informations :

Textes critiques sur l’auteur : Voir dossier critique joint.

SYNOPSIS

Résumé ou structure de l’œuvre : Voir les divers articles pour le résumé, entre autres celui de The Complete Review. Je me contenterai de faire remarquer, d’une part, comment le point de vue sur l’histoire est manichéen; il y a, d’un côté, les méchants puritains qui sont peints d’une façon très extrême, voire caricaturale et, de l’autre, les catholiques qui sont les bons et dont les valeurs ressemblent davantage à celle prônées aujourd’hui : liberté, égalité, fraternité, tolérance, etc. D’autre part, les techniques de narration sont intéressantes (quoique pas nécessairement originales); la narration est éclatée, plusieurs protagonistes prennent la parole sous diverses formes ou encore on se retrouve devant une narration hétérodiégétique. Donc, important jeu de focalisation et la trame temporelle est elle aussi éclatée :

Chap 1 : Récit hétérodiégétique qui raconte la traversée de Milton et Plume d’Oie vers la Nouvelle-Angleterre. Chap. 2 : Récit hétérodiégétique qui raconte l’arrivée de Milton et Plume d’Oie vers les côtes de la Nouvelle-Angleterre. Le bateau fait naufrage et ils sont les deux seuls survivants. Chap. 3 : Métarécit. Plume d’Oie raconte à sa femme Kate qui est enceinte sa rencontre avec Milton en Angleterre – Selon toutes probabilités, Milton est disparu. Chap. 4 : Carnet de bord de Milton tenu par Plume d’Oie pendant leur traversée de l’Atlantique. Chap. 5 : Métarécit. Plume d’Oie raconte à sa femme Kate qui est enceinte la survie de Milton et lui atterrit sur une île après le naufrage jusqu’à ce qu’ils rencontrent enfin un paysan et soient secourus. Chap. 6 : Lettre de Milton à un confrère, Réginald Pole qui raconte les débuts de la Nouvelle-Milton. Chap. 7 : Métarécit. Plume d’Oie raconte à sa femme Kate… Etc.

Topoï :

1/ Le fanatisme, l’ascétisme macabre des Puritains par opposition aux valeurs beaucoup plus libérales des Catholiques.

2/ L’aveuglement : Milton est aveugle à la fois au sens propre et au sens figuré, soit dans sa façon de conduire sa colonie. « Ackroyd, biographer of Blake, Dickens and T.S. Eliot, not only suggests that Milton’s blindness represents his denial of the senses, but that as Blake had held, his notion of the Fall is exactly backwards: the Fall from Paradise comes only after the banishment of sensual enjoyment.» (Micheal Rectenwald) Curieusement, lors de son séjour chez les indiens, Milton recouvre partiellement la vue, mais dès qu’il les quitte, il redevient aveugle et plus acariâtre que jamais.

3/ L’Angleterre, l’amour de Milton pour l’Angleterre, son désir de reconduire son idéal dans le nouveau monde :

«	- Il suffit que tu saches que je quitte l’Angleterre afin de sauver l’Angleterre.

- Excellente nouvelle! - Je quitte l’Angleterre afin de prier pour elle. Je quitte l’Angleterre afin de témoigner en sa faveur. Je quitte l’Angleterre afin d’être l’Angleterre. - C’est une tâche devant laquelle Merlin lui-même hésiterait, sir. - Nul besoin de recourir aux magiciens et aux fées, Plume-d’Oie. La Provience est mon seul guide.» (39) En établissant les règles de la colonie, Milton déclare : «Un peu d’ordre à la mode anglaise, et nous aurons bientôt dompté toute cette sauvagerie.» (127) C’est même cet aveuglement, cette volonté de vouloir imposer l’Angleterre qui constitue l’erreur de Milton et son échec (du point de vue symbolique seulement, puisque, dans les faits, il remporte la guerre) : «Though established by “choice” and “election”, with Milton as the chief magistrate, New Milton soon begins to resemble the church government and rule of law that Milton so abhorred.» (Micheal Rectenwald)

4/ Il y a, comme dans beaucoup de biographies fictives, un jeu de miroir intéressant dans le rapport maître/valet. Plume d’Oie est, pour le lecteur (donc par le jeu des focalisations), sinon supérieur, du moins l’égal de Milton malgré ses origines modestes. Il est spirituel, débrouillard, bon vivant et honnête. Il n’a pas, vis-à-vis de la religion, le fanatisme des autres ; au contraire, il fait preuve de beaucoup plus de bon sens. De son côté, Milton est un personnage beaucoup moins attachant – on arrive à le trouver sympathique que sous le regard de Plume d’Oie – et, avec le temps, il devient carrément insupportable – presque pas humain et avec une psychologie assez mince (on ne comprend pas pourquoi il devient tyrannique à ce point). La dynamique du maître et du valet prend une tournure étrange lorsque Milton devient narrataire et que l’on constate à quel point il a peu de respect pour Plume-d’Oie (il l’appelle le «jeune niais» 101), alors que celui-ci est pourtant très avisé et que c’est grâce à lui que Milton a la vie sauve. Plume d’Oie est beaucoup plus pragmatique et réaliste que son maître, comme en témoigne l’exemple suivant : « Je tenais toujours sa main ; il avait dû sentir mon geste. “Bien sûr, Notre-Seigneur survécut trente jours dans le Désert. Je dois apprendre à suivre son exemple. – Il est préférable de me suivre moi, d’abord. Il y a une sente et le terrain est plat devant nous.”» (86) Le contraste entre la fermeture d’esprit de Milton et l’ouverture d’esprit de Plume d’Oie est saisissante ; alors que Milton vient en Amérique pour bâtir un monde nouveau, il ne parvient qu’à reconduire des préjugés archaïques qui ont même de moins en moins courts dans les «vieux pays». Pour lui, il ne s’agit pas de s’adapter au nouveau pays et à ses habitants, mais bien plutôt de le soumettre sans aucun discernement et sans respect . Le comportement de Plume-d’Oie se situe totalement à l’opposé, ce qui l’amènera à éprouver beaucoup de sympathie pour les colons catholiques qui lui offrent un modèle de vie plus conforme à ses valeurs.

5/ On peut s’amuser du fait que, objectivement, si on compare les croyances des indiens à celles des chrétiens, ni l’une ni l’autre ne sont logiques, comme en témoigne la réplique de Milton aux indiens (d’où un aspect satirique de l’écriture) : «Ils me dirent que Dieu avait créé l’homme et la femme à partir d’un arbre qui était devenu, pour ainsi dire, la racine de l’humanité. J’en fus consterné. – Mais non, non ! Comment dit-on, Éléazar, “écoutez-moi !” ? – Netopkihkta. – Veuillez leur traduire ce que je vais dire : Dieu a pris une côte d’Adam et, de cette côte, il a créé une femme. (Je choisissais sciemment les termes les plus accessibles.) Lorsque Adam vit la femme, il s’exclama : “Cet os est à moi !” Il vous faut oublier vos vieilles fables !» (161)

Rapports auteur-narrateur-personnage :

Le Milton dépend par Ackroyd semble stéréotypé : «Though premised (perhaps intentionally) on what is now recognized as a mistaken stereotype of Milton as a fanatical Puritan (he actually wrote in favor of divorce, against censorship and was not an anti-sensualist)…» (Micheal Rectenwald)

Quoiqu’en même temps probable : «It is not a realistic story of the settling of America, or a true biographical picture of Milton, but it seems a possible vision. It is not a kind picture of Milton, but then Milton was also certainly not a kind man and it seems plausible that he could have turned into someone resembling this figure in these circumstances.» (The Complete Review)

Ce qui est surprenant, c’est surtout la «chute» de Milton qui, dans la première partie du roman, semble quand même un être équilibré qui vit en accord avec ses convictions, même si celles-ci sont austères – mais à mesure qu’avance le roman, il devient de plus en plus tyrannique, têtu et incontrôlable, malgré le fait qu’il soit tout de même une des personnes les plus instruites de la Nouvelle-Angleterre – il agit aveuglément. D’ailleurs, une réplique de Milton (qui se trouve dans un flashback) semble une mise en abyme du drame qui se déroule dans le roman : «- Ainsi, tu crois que quelque sorcier habite cette région glacée ? […] Serait-ce possible ? Les hérétiques de Dantzig croyaient que nous créions les choses que nous craignions le plus, que nous leur conférions nous-mêmes leur apparence physique. Ils enseignaient que le Diable et tous ses méfaits étaient le fruit de l’illusion des humains. Qui sait quelles merveilles de ce monde occidental vers lequel nous allons prendront la forme de nos délires ?» (70)

Au début, ses objectifs sont nobles vis-à-vis de la nouvelle colonie : «Le chemin a été long et ardu jusqu’à l’horizon resplendissant de la Nouvelle-Angleterre, contrée bénie de l’autre côté de la mare incognita et des obscures menaces des profondeurs. Là, notre république s’érigera bientôt en modèle, modèle d’une existence sobre et bien ordonnée, instaurée avec patience, établie en toute justice. Ainsi, je suis venu aviser ce monde lumineux dont la renommée n’était pas muette en Angleterre, dans l’espoir d’y trouver un séjour meilleur. Nous serons bientôt maîtres d’un vaste territoire, mon noble frère, d’une étendue à peine inférieure à celle de notre mère patrie. C’est le monde nouvellement fondé, depuis longtemps prédit, de texture merveilleuse.» (73)

Mais tranquillement, il devient de plus en plus intransigeant et obstiné, voyant dans la Nouvelle-Angleterre un lieu de mal et de perdition : «Dieu a choisi de nous faire échouer dans une contrée dévolue au Mal. Pourquoi, sinon, aurions-nous été emportés par une tornade et aurions-nous à déplorer la perte de tant de vies ? Nous-mêmes avons été sauvés dans un but précis, Plume-d’Oie. Nous avons été désignés pour subir une nouvelle errance dans le Désert ; en supposant que ce Désert soit une allégorie de toute nature tombée.» (81)

Le portrait devient carrément caricatural lorsque les colons catholiques s’installent à proximité et offrent ainsi un contraste saisissant avec les Puritains (mais surtout Milton). D’un côté, Milton se met à les dénigrer avec une telle ardeur qu’on le croirait possédé et, de l’autre, les Catholiques semblent tellement incarner les valeurs modernes qu’on a l’impression d’être dans un film américain sans subtilité aucune. Malgré le fait que le lecteur averti puisse prendre conscience de cela, Acroyd parvient à tellement nous faire enrager devant la brutalité et la stupidité de ses méchants que la lecture devient presque insupportable, nous faisant espérer le «Happy end» des films américains qui nous permet d’évacuer la vapeur…Mais on n’a pas de chance. Après un combat sanglant entre les catholiques et les armées de Puritains levées par Milton, les sympathiques Plume d’Oie et John Kempis trouvent la mort.

— Milton est un personnage relativement unidimensionnel, voire comique, ce qui donne presque l’impression d’une satire dont Milton fait les frais. Dialogue entre Plume d’Oie et sa femme sur Milton où l’on voit que Plume d’Oie est le seul à comprendre un peu la psychologie de Milton : « - Je t’accorde qu’il lui arrive d’être joyeux, Kate. Mais il peut aussi être dur. Je crois qu’il souffre de la solitude ici.

  1. Voyons, nous sommes si nombreux !
  2. Personne n’est son égal. Il m’a dit un jour qu’il songeait à rédiger un grand œuvre. “Mais qui le lira ici ? se lamentait-il. Les arbres ? Les pierres ?”
  3. Je croyais qu’il avait les frères en affection.
  4. Il est bon chrétien, assurément, de pied en cap.
  5. Il pense que nous sommes les élus de Dieu.
  6. C’est ce qu’il déclare lors de ses précieuses assemblées. Pourtant il n’aime pas les frères autant qu’il le prétend. Il aime les gouverner, ça oui. Mais je l’ai entendu soupirer et bâiller dès qu’ils tournent le dos.
  7. Est-ce possible, Plume ?
  8. Oui. Il aime le pouvoir et l’ordre, mais il m’arrive de penser qu’il se fourvoie dans cet endroit.
  9. Je suppose qu’après Londres il doit lui sembler être un Désert.
  10. Oh, le monde entier est son Désert : il est aigri.
  11. Il est aveugle. N’est-ce pas là un malheur suffisant ?
  12. Il souffre davantage encore. Bien davantage.» (163)

«Comme Plume-d’Oie l’avait deviné, Milton prêtait un intérêt suspect aux desseins et ambitions de Ralph Kempis. Il ne le considérait nullement comme un adversaire digne de lui – personne en ce nouveau monde n’avait sa stature -, mais, du moins, procurait-il à l’aveugle un sujet de réflexion, de commérage et, à l’occasion, de divertissement. Il arrivait souvent à Plume-d’Oie de penser que son maître aurait préféré la compagnie de Kempis à celle des frères rigoristes et purs esprits qu’il était contraint de côtoyer.» (210-211)

I. ASPECT INSTITUTIONNEL

Position de l’auteur dans l’institution littéraire : Semble être un auteur contemporain ayant déjà acquis une place très confortable dans le champ littéraire, à preuve, beaucoup d’articles critiques lui ont été consacrés. Par contre, la réception de ses œuvres me semble jusqu’à maintenant assez mitigée – certaines œuvres sont encensées au point, justement, de susciter des articles critiques importants (Hawksmoor, entre autres), mais d’autres œuvres n’atteignent pas un niveau très élevé (on croirait que le fait que Ackroyd publie autant ait une incidence sur la qualité de ses livres…) et font, de ce fait, peut-être plus grand public.

Position du biographé dans l’institution littéraire : Milton fut un des polémistes puritains les plus virulents de son époque. Son œuvre la plus connue est Le paradis perdu, un poème biblique en douze chants. Selon le Robert II, «l’influence de Milton, comparé par Addison et Johnson à Homère et Virgile, fut immense, notamment sur les romantiques anglais et français.»

Transfert de capital symbolique : Milton fait donc partie des figures dominantes de la littérature anglaise, un des «pères» pourrait-on dire auxquels Ackroyd accorde une place prépondérante dans toute son œuvre. Par contre, ce qui est intéressant ici, c’est qu’Ackroyd a décidé de plonger son biographé dans une situation totalement fictive, situation dans laquelle il est totalement à son désavantage. Il me semble, c’est une hypothèse, que l’œuvre d’Ackroyd est traversée par deux tendances, la valorisation du catholicisme et la valorisation de la littérature anglaise, deux tendances qui parfois entrent en conflit l’une avec l’autre. Ici, c’est la valorisation de la culture catholique qui prend le dessus.

II. ASPECT GÉNÉRIQUE

Oeuvres non-biographiques affiliées de l’auteur : À compléter une fois l’œuvre entière lue. Il faudra voir la proportion d’œuvres biographiques et d’œuvres non-biographiques, mais il m’apparaît tout de même que toute l’œuvre d’Ackroyd est basée sur une valorisation de sa culture, de son pays, de sa littérature surtout. Ce qui fait que toutes ses œuvres semblent faire place à une figure biographique que ce soit par la transposition du vécu ou la transposition de l’œuvre, comme dans La mélodie d’Albion ; ou encore par l’exploration de diverses formes du biographiques, comme la biographie-pavé documentaire (The life and times of Charles Dickens ; The life ot Thomas More ; ) la vie brève (Chaucer, JMW Turner) et, bien sûr, la biographie fictive qui prend toutefois deux tendances : soit une romanisation de faits réels, soit l’invention d’une nouvelle vie mais avec des transferts entre les deux – la frontière n’est pas étanche (Le testament d’Oscar Wilde, Chatterton, William et Cie, Un puritain au paradis, etc.).

Place de la biographie dans l’œuvre de l’auteur : À compléter une fois l’œuvre entière lue, mais on sait déjà que la biographie (les différentes formes du biographiques) occupe une place centrale dans l’œuvre d’Ackroyd, ce qui m’a conduit à en faire une figure type.

Stratégies d’écriture et dynamiques génériques : Façon très postmoderne de raconter l’histoire (enchevêtrement des points de vue, de la focalisation, de la narration, de la temporalité). Cette œuvre s’inscrit dans la lignée des biographies fictives d’Ackroyd – mais ici, pas de romanisation des événements biographiques, mais invention complète.

Thématisation de la biographie : Ne s’applique pas.

Rapports biographie/autobiographie : Ne s’applique pas.

III. ASPECT ESTHÉTIQUE

Oeuvres non-biographiques affiliées du biographé : Il y aurait sans doute des liens à faire entre ce roman et Le Paradis perdu.

Œuvres biographiques affiliées du biographé : ??

Échos stylistiques : Je n’ai pas lu le Paradis perdu et ne connais pas l’œuvre de Milton. Je cite donc ici un article de Tony Tanner qui peut nous donner quelques indications sur l’aspect esthétique : «The attempt is clearly to simulate 17 th-century English in general, and Milton’s prose in particular. Milton’s pamphlets could indeed be harsh, bullying, vitriolic and arrogant – “ he never spared any asperity of reproach or brutality insolence”, Dr. Johnson wrote, through Macauley also described them as “a perfect field of cloth of gold. The style is stiff with gorgeous embroidery”. Mr Ackroyd catches some of the bullying and harshness, but none of the gold. There are lots of literary echoes and allusions, in the novel, but they don’t do anything for the tired texture of the prose. It is merely “distressed”, as they rather nicely say of fake antique furniture. It comes across as pointless pastiche – or rather, pastiche with one point: to make Puritans and Puritanism appear as mad, cruel and all-around hateful as possible.» Tony Tanner (1997), «Milton Agonistes», The New York Times, April 6. Voici aussi ce que dit Micheal Rectenwald : «The two strange companions join a group of “brethren” headed to the New World in the ship Gabriel, named for one of the archangels who plays in Milton’s “real” “Paradise Lost”. Abounding in allusions to Milton’s poetry and prose, Ackroyd shipwrecks the vessel and only Goosequill and the blind poet survive. » (Pittsburgh post-gazette, 1997, G-8, Je souligne) Il ne précise malheureusement pas plus…

Échos thématiques : Ibid. L’allusion de Richard Bernstein:

«John Milton was a great poet, as everyone knows, but he also played a political role in British history as a member of the governing Council during Oliver Cromwell’s Puritan dictatorship in 17 th-century England. So when Cromwell died and the British monarchy was restored, Milton, who had gone blind nine years before, fled to America, and there he became the leader of another Puritan dictatorship in the New World. It was Paradise Lost and Regained in a single lifetime.» (Berstein, 1997, je souligne)

IV. ASPECT INTERCULTUREL

Affiliation à une culture d’élection : n’est sans doute pas un cas intéressant puisque Ackroyd se passionne pour sa propre culture, mais cette passion elle-même peut être intéressante dans la mesure où elle fait contrepoids.

Apports interculturels :

Lecteur/lectrice : _Manon Auger___