Millois, Jean-Christophe, « Le Roman en question III : discussion avec Dominique Viart », Prétexte, n°11, automne 1996.

DV : Depuis le début des années 80, le roman français est entré dans une période de renouvellements. Le déclin de recherche formelle donne lieu à de nouvelles pratiques qui ne renoncent pas la recherche mais se permettent également le plaisir du récit, l’expression du sujet et la confrontation avec le réel.

« du côté de la dérision se raasembleraient les écrivains les plus virtuoses et les plus caustiques, les plus ludiques aussi, d’Echenoz ou Toussaint à Renaud Camus. Ceux également que Jérôme Lindon dit “impassibles” et que la critique appelle parfois des “minimalistes” ou des adeptes de “l’écriture blanche”. Du côté du doute et de la difficulté, ceux qui tentent d’aborder les questions du sujet ou du réel sans s’affranchir du soupçon : je pense à François Bon, à Jacques Serena, à Pierre Berounioux, à Pierre Michon… ; d’autres encore qui cherchent dans un dialogue avec le assé de la mémoire (Rouaud), du mythe (Louis-Combet) ou de la culture (Quignard, Nadaud) ce qui peut interroger notre présent. » (p. 64)

« Disons qu’on a cessé de confondre le roman avec un message et le style avec une forme poétique du messianisme. » (p. 68)