SEGURA, Mauricio, Eucalyptus, Montréal, Boréal, 2010, 166 p. **1. Degré d’intérêt général** Pour le projet de quête et enquête : intérêt élevé Pour le projet de diffraction : sans intérêt En général : roman québécois de filiation paternelle et d’écriture « migrante » dont la forme est assez classique, mais le propos intéressant. Réflexion sur le retour à la terre natale, sur la complexité du rapport intergénérationnel et sur l’autochtonie américaine. 2. Informations paratextuelles 2.1 Auteur : Mauricio Segura 2.2 Titre : Eucalyptus 2.3 Lieu d’édition : Montréal 2.4 Édition : Boréal 2.5 Collection : - 2.6 (Année [copyright]) : 2010 2.7 Nombre de pages : 166 p. 2.8 Varia : - **3. Résumé du roman** Fourni sur le site Internet de Boréal : « Après avoir passé toute sa vie à Montréal, un homme rentre au Chili. Son père est mort. Il vient lui rendre les derniers hommages. Très vite, il se rend compte que ceux qui ont fait le choix de partir ne sont pas nécessairement les bienvenus quand ils rentrent au pays des ancêtres. Entre les enracinés et les déracinés plane un malentendu qui rend le retour impossible. Surtout dans cette famille juive qui, d’Andalousie en passant par Thessalonique, est venue enfin s’échouer dans ce finistère qu’est le sud du Chili, terre à la fois d’une folle générosité et d’une indicible cruauté. Terre ancestrale des Indiens mapuches, que domine la cime neigeuse du volcan Llaima et qui est recouverte du vert intense des eucalyptus, cet arbre venu de l’autre côté du monde qui pousse à une vitesse phénoménale et qui menace de tout engloutir. Dans ce roman bref, construit comme un polar, Mauricio Segura propose une réflexion à la fois grave et profondément émouvante sur les liens, insaisissables, indénouables, qui unissent les hommes à la terre. Le profond pessimisme qui hante son récit donne un relief remarquable au destin de ses personnages, écartelés entre plusieurs cultures, plusieurs âges et plusieurs continents. » **Résumé pour le projet** En 1974, à la suite du renversement du gouvernement Allende par le général Pinochet, le père d’Alberto déménage à Montréal. Quand la situation politique se rétablit au pays, la famille retourne au Chili, mais Alberto, professeur à l’identité plus montréalaise que chilienne, décide de demeurer au Canada. Des années plus tard, la mort de son père l’oblige à un séjour dans le village de son enfance, où il constate que celui-ci, qui a refait sa vie avec une autochtone mapuche et lié partie avec cette communauté aux revendications identitaires controversées, est mort dans des circonstances douteuses. Son corps est marqué d’une cicatrice qui lui permet de douter des causes du décès évoquées par l’autopsie. Le racisme, les préjugés sociaux et la corruption administrative gardent Alberto à distance de la vérité jusqu’à la toute fin du récit, ce qui ne l’empêche pas de mener une enquête personnelle sur les événements. Au final, cette enquête se révèle davantage une façon de redonner un sens au fil généalogique qui lie Alberto, son fils et son père. **4. Singularité formelle** Aucune. **5. Caractéristiques du récit et de la narration** Il s’agit d’une narration hétérodiégétique à focalisation interne unique, assez classique mais habile relativement à l’effet produit. Récit de showing, d’événements, qui laisse beaucoup de place aux dialogues, rendus dans un discours direct. Cette façon de faire ménage la chute, qui montre que le narrateur n’arrive pas à faire le point, à résoudre « l’enquête généalogique » qu’il mène quant à la mort de son père. La structure temporelle repose sur un grand nombre d’analepses qui permettent un va-et-vient entre Montréal et Temuco, produit un effet intéressant quant à l’idée de « retour » et de retornados qui est à la base de l’intrigue. **6. Narrativité (Typologie de Ryan)** **6.1- Simple** 6.2- Multiple 6.3- Complexe 6.4- Proliférante 6.5- Tramée 6.6- Diluée 6.7- Embryonnaire 6.8- Implicite 6.9- Figurale 6.10- Anti-narrativité 6.11- Instrumentale **6.12- Suspendue** Justifiez : Le récit demeure non conclu. **7. Rapport avec la fiction** Il n’y a rien de particulier à signaler du point de vue de la fiction, le cadre étant très réaliste. On peut signaler une discussion du personnage principale avec son père, mort, qui est non expliquée par le pacte d’illusion consentie mais que le lecteur peut saisir comme une vision ou un fantasme. Rien de l’ordre du réalisme magique. Bien que l’histoire recoupe la vie de l’auteur Mauricio Segura, il n’y a aucune marque du texte qui permette d’en faire une lecture sur le mode de l’autofiction. **8. Intertextualité** Elle n’occupe pas une place manifeste dans le roman. Parfois l’idée de retour rappelle Dany Laferrière, mais ma lecture me fait croire que rien dans le texte ne le signale de façon explicite. **9. Élément marquant à retenir** Il s’agit d’un roman de filiation paternelle.