Majorano, Matteo (dir.), La Caméra des mots, Bari, Edizioni B.A. Graphis, 2007. Études de cas : Didier Daeninckx, Michel Houllebecq, Antoine Volodine, Christian Gailly, François Bon Majorano, M. « Une insouciante clandestinité », p. XIII-XVI. Nous sommes passés à « l’ère du spectacle » : le spectacle est la forme d’organisation sociale la plus répandue dans le monde technologique. La littérature de nos jours souffre de cette hégémonie croissante du spectacle, et fait recours à toutes les ruses à sa disposition pour survivre en gardant son identité, soit en essayant de ‘s’adapter au spectacle, soit en refusant le spectaculaire, Bégaudeau, F. « Littérature/Cinéma, le partage des tâches », p. 5-21. La littérature et le cinéma cohabitent, mais le cinéma prend toute la place, gagne la bataille de la fréquentation, des parts de marché, et jusqu’aux esprits de certains écrivains. Ainsi parmi les romanciers qui occupent le devant de la scène, beaucoup se sont assimilées des techniques narratives importées du cinéma. Pasquier, R. « L’oeuvre indistincte (Vasset, Volodine, Delaume, Bon) », p. 49-69. Si le roman est le fils du spectacle, le XXe siècle avant-gardiste aurait tenté un parricide. Cependant, la « nouvelle alliance scellée depuis les années quatre-vingts [sic] ne serait donc qu’un sage retour aux sources, à l’impureté spectaculaire fondamentale. Elle représente pourtant une autre impasse, en dissolvant le roman dans le tout-marchandise, et le rendant ainsi indistinct du produit. On cherchera à montrer comment certains romanciers relèvent le défi de la double impasse, en assumant l’“indistinction” [ressemblance “presque” parfaite] de leurs oeuvres avec les fictions-marchandises. » (résumé, p. 192) Viart, D. « La scène de l’écriture. Le spectacle de l’écrivain », p. 124-139. Michon, Bergounioux, Rouaud, Louis-Combet, Germain, Pingaud, Millet, Maulpoix, Jordane, Puech, Quignard, Juliet, Duras, Rolin, Houllebecq, Heritière des discours à la fois sur l’absence (Barthes, Blanchot, Foucault) et sur l’omniprésence affichée (Duras) de l’auteur dans son oeuvre, la littérature contemporaine repense la place de l’écrivain dans le texte. Une façon d’accomplir cette réflexion et celle des fictions biographiques (Michon et Bergounioux, Rouaud, Louis-Combet, Germain, Pingaud) qui mettent en scène des écrivains (grands ou petits) du passé. Une autre façon, c’est de construire une figure d’écrivain imaginaire, qui emprunte cependant à leur propre expérience (Millet, Maulpoix, Jordane, Puech, Quignard). Or l’écrivain contemporain semble avoir perdu évidence de sa place, et interroge à la fois sa légitimité sociale et sa fonction. fiction dramatique : L’interrogation de la pulsion qui donne lieu à l’écriture, l’écrivain se contemple dans un miroir d’encre. scénographies intimes de l’écrivain contemporain Oliver, A. « Lire et voir. Traces de vies. », p. 170-179. Laurens, Ernaux, NDiaye « ... ces textes s’inscrivent dans le champ de la littérature biographique et accordent une large place à des photographies qui ne représentent pourtant jamais l’auteur-narrateur. Ancrées dans le réel ou ouvertes à l’imaginaire, elles suggèrent une autre “scène” où le spectacle du monde devient comme l’écho proche ou lointain du moi textuel. » (résumé, p. 191)