Majorano, Matteo, Le Jeu des arts, Bari, Edizioni B.A. Graphis, 2005.
Actes du colloque du GREC « Littérature et art ». La plupart des articles se penchent sur des cas spécifiques. Cependant, nous trouvons ce thème intéressant en ce qu’il relève du concept d’impureté (la capacité du roman d’avaler les arts) de Scarpetta. Jean-Bernard Vray affirme que la littérature contemporaine est « accueillante et polyphonique, omnivore (qui se nourrit volontiers de cinéma, de chanson, de photographie), qui nargue certaines frontières (roman/roman policier, littérature/paralittérature), qui pense même que c’est en faisant un pied de nez aux frontières qu’elle s’est renouvelée. » (« Le Roman connaît la chanson », p. 166)
Viart, D. « “Sur le motif” : l’image prise au mot », p. 41-55. Retour au motif : Une certaine forme de présence de la référence picturale dans la littérature contemporaine, qui conserve dans son geste même quelque chose de l’interrogation que la littérature s’adresse à elle-même. Interrogation non « dans le seul exercice exploratoire de son matériau, comme le faisaient, il y a deux décennies, les écrivains formalistes, mais dans le rapport que son matériau entretient avec le motif, dans sa façon de le restituer et, en même temps, de se situer, en tenant face à lui. » (p. 44) Les écrivains contemporains sollicitent le plus souvent des peintres figuratifs, antérieurs au XXe siècle. « Ce que la littérature narrative contemporaine cherche dans la peinture, c’est sa puissance suggestive, quelque chose comme la transfiguration du motif. » (p. 47) Ainsi la littérature contemporaine renoue les liens avec son héritage, s’écrit avec la bibliothèque et la pinacothèque.