Textes étudiés :
Nom du critique : Robert Mélançon
Statut institutionnel du critique : Professeur de littérature à l’Université de Montréal depuis 1972.
Forme de la chronique (consacrée à quel genre? Fait-elle quelques lignes ou quelques pages ? Y’a-t-il plusieurs livres dans la même chroniques? Etc.) : La section « Pour non-liseurs » est une suite de brèves à la fin de chaque numéro. Le format des brèves est variable.
Genre du texte : Textes à la fois savants, érudits et ouvertement critiques. Plus près du texte d’opinion que de l’article savant.
Place de la chronique dans l’économie globale de la revue : Variable, voir plus haut.
Événements littéraires québécois mentionnés : Aucuns.
Posture générale du critique (ton, point de vue, etc.) : Robert Mélançon critique l’institution littéraire. Il remet en question ce qu’il présente comme étant le consensus; son ton est souvent ironique.
Réflexions générales sur la littérature québécoise contemporaine :
Le critique affirme que la littérature québécoise ne produit pas assez de bons livres pour que la critique puisse être intéressante (no 134). Il critique Le Métier d'écrivain — Guide pratique pour ceux et celles qui veulent vivre de leur plume au Québec publié par l’UNEQ (Éditions du Boréal, 1981), qui dispenserait des conseils sur la base d’une conception purement mercantile et productiviste de l’écriture.
Le critique juge que les poètes québécois se dépensent inutilement à vouloir suivre les tendances et les « générations », qui se succèdent à un rythme exagérément rapide.
Il reproche à la critique d’avoir trop souvent réduit l’œuvre d’Anne Hébert par des théories nationalistes, des grilles, etc.
Il considère que l’appareil critique et institutionnel québécois récupère tout ce qui se publie, sans distinction : même les journaux et carnets sans intérêt (p. ex. journal de Nicole Brossard) s’y retrouvent. L’institution serait disproportionnée et trop subventionnée.
Élection de certaines œuvres ou certains écrivains : (liste des écrivains mentionnés?) Nicole Brossard, François Charron, Saint-Denys Garneau ; André Major, La Folle d’Elvis; Yves Beauchemin, Le matou ; Marilu Mallet, Les compagnons de l’horloge pointeuse ; Victor Lévy-Beaulieu, Moi, Pierre Leroy, prophète, martyr et un peu fêlé du chaudron ; Cross/cut : Contemporary English Quebec Poetry [anthologie]; Gaétan Brulotte, Le Surveillant ; Roo Borson, A Sad Device,; David Solway, Selected poems ; Jacques Brault, Moments fragiles ; Gilles Cyr, Diminution d’une pièce ; Victor Lévy-Beaulieu, à l’exception du Discours de Samm ; Michel Beaulieu, Visages ; Jean-Pierre Issenhuth, Entretien d’un autre temps ; Sigmund Rukalski, Solitudes ; Anne Hébert, Les Fous de Bassan ; Alphonse Piché, Dernier profil ; Célyne Fortin, Femme fragmentée ; Michel Lemaire, Cavalier d’ennui.
Valorisation de lieux éditoriaux : Robert Mélançon affirme que l’édition québécoise est expéditive et responsable du caractère inachevé des textes publiés. Il critique l’édition des Poèmes choisis de Saint-Denys Garneau, (BQ, 1979), qui est incomplète et mal conçue. Il reproche à Québec/Amérique un travail éditorial incomplet et insuffisant pour La Folle d’Elvis. Il reproche à Québec/Amérique et Quinze d’avoir publié respectivement Le Violon et La Passe de Désirée Szucsany. Il critique l’équipe de Gaston Miron à l’Hexagone d’avoir fait paraître Les rockeurs sanctifiés, de Lucien Francoeur, scrapbook qui serait mauvais, sans subtilité, et un enfantillage. Il fustige aussi les Éditions Namaan, de Sherbrooke, à qui il reproche une incompétence telle que la maison nuirait aux (rares) bons auteurs qui y sont publiés. Le critique soupçonne que l’éditeur et l’imprimeur ne sont en affaires que pour l’argent des subventions. Robert Mélançon reproche aux Herbes Rouges de ne pas encadrer correctement François Charron, un jeune poète qui gâche son talent à trop publier. Il se moque des publications de Charron sur le nationalisme québécois, bien que la critique d’un certain nationalisme lui apparaisse nécessaire. Robert Mélançon se moque des écrivains qui gonflent la liste de publications « à paraître » dans leur livre : il y voit la manifestation d’un orgueil injustifié.
Valorisation d’événements littéraires : Il se moque du DOLQ, dont les tomes, de plus en plus volumineux, couvrent de moins en moins d’années. De plus, ces livres feraient des critiques dithyrambiques de textes mineurs.
Valorisation d’esthétique(s) particulière(s) : La précision et la justesse de l’écriture sont ce que le critique valorise par-dessus tout. Il croit que la valeur de la littérature vient de ce qu’elle peut, parfois, arriver à décrire le réel.
Autres valeurs ou enjeux défendus : Aucuns.
Autres remarques : Aucunes.
Lecteur/lectrice : Rosalie Dion-Picard