Textes étudiés :
Nom du critique : François Hébert
Statut institutionnel du critique : Professeur de littérature à l’Université de Montréal depuis 1972.
Forme de la chronique (consacrée à quel genre? Fait-elle quelques lignes ou quelques pages ? Y’a-t-il plusieurs livres dans la même chroniques? Etc.) : Variable.
Genre du texte : Critique de l’actualité littéraire. Style parfois très singulier (v. no 138), qui mélange des éléments du texte théâtral (oralité, didascalies) et narratif et utilise une typographie étonnante (utilisation de majuscules et d’italiques).
Place des textes dans l’économie globale de la revue : Variable ; voir plus haut.
Événements littéraires québécois mentionnés : Réception critique française (Jacques Cellard, Le Monde et Jean-Pierre Faye, préface de Défense… et « Défense de Michèle Lalonde… » dans Liberté, no 129) des textes de Michèle Lalonde.
Posture générale du critique (ton, point de vue, etc.) : Se présente comme une autorité, qui sait distinguer les œuvres de valeur de celles qui sont le produit de tendances éphémères ; posture de franc-tireur, qui cherche à briser le consensus.
Réflexions générales sur la littérature québécoise contemporaine : Se moque des « sectes », des « cultes », littéraires (Brossard, Francoeur, Tremblay, Maillet, Nelligan, …). Critique l’œuvre de Michèle Lalonde, qui serait un « greffon » de celle de Gaston Miron, œuvre dont la valeur littéraire comme l’engagement sont supérieurs et servent de modèles ; Méprise HA Ha!… de Ducharme, et associe l’écrivain aux « horribles travailleurs » de Baudelaire.
Élection de certaines œuvres ou certains écrivains : Denys Néron, Équation sensible; Gilles Cyr, Robert Mélançon et Denys Néron sont jugés supérieurs à Nicole Brossard et André Beaudet ; Victor-Lévy Beaulieu ; Jacques Ferron ; Réjean Ducharme ; Guy Cloutier, Cette profondeur parfois ; Klimov ; juge les livres de Pierre Olivier insignifiants.
Valorisation de lieux éditoriaux : Mentionne L’Hexagone. Dénonce certains auteurs des Herbes rouges qui ont forcé la maison à ne pas publier son manuscrit. Se moque des pamphlets Qui a peur de l’écrivain? publiés aux Herbes Rouges.
Valorisation d’événements littéraires : Non
Valorisation d’esthétique(s) particulière(s) : Hébert critique les néologismes peu élégants de Lalonde. Il apprécie la poésie de Denys Néron, qui rend compte du monde avec une exactitude qui rappelle les mathématiques.
Autres valeurs ou enjeux défendus : Le critique juge l’engagement de Lalonde bourgeois, c’est-à-dire convenu, ainsi que factice et dispersé. Hébert considère que la littérature engagée est par définition mauvaise. Il croit qu’il faut de l’humour en littérature. Il ridiculise un article savant (« Portée idéologique et pouvoir du discours critique de la poésie dans la revue Liberté de 1971 à 1980 », dans Quand la poésie flirte avec l’idéologie). Il en critique les méthodes structuralistes qui rendent indiscernable le questionnement central de l’article. Ironise sur le thème de l’humour, qui est mal compris mais assez présent dans les études littéraires contemporaines.
Autres remarques : Aucunes.
Lecteur/lectrice : Rosalie Dion-Picard