FICHE DE LECTURE
INFORMATIONS PARATEXTUELLES
Auteur : Gert Hofmann (traduit de l’allemand par Martine Keyser) Titre : Le cheval de Balzac (recueil de 4 nouvelles : 1- «Le retour à Riga de Jakob Micheal Reinhold Lenz, fils prodigue», 2- «Casanova et la figurante», 3- «Entretien sur le cheval de Balzac», 4- «Le poète Robert Walser se retire de la Société littéraire») Lieu : Paris Édition : Robert Laffont Collection : Pavillons Année : 1983 [1981] Pages : 202 p. Cote : PT 2668 O37 G414 1983 Désignation générique : Nouvelles
Bibliographie de l’auteur (en traduction) : La dénonciation (1993) ; Sur la tour ( ) ; La petite marchande de fleur (1996) ; La chute des aveugles (1987) ; Juste avant les pluies (1990) ; Notre philosophie (1997), etc.
Biographé : J.M.R Lenz, Giacomo Casanova, Honoré de Balzac, Robert Walser.
Quatrième de couverture [Reproduction intégrale]: «Ici, les personnages se nomment Balzac, Casanova, J.M.R. Lenz, Robert Walser. Ils surgissent dans le décor familier de leur vie et de leur époque, mais ils ont en commun cette singularité tragique : ils sont écrivains. Gert Hofmann, en choisissant de les mettre en scène, de les prendre comme héros de ces quatre nouvelles, a voulu montrer qu’ils sont tous quatre de cette famille d’écrivains qui, au bord de la misère et de la folie, créent parce qu’ils se découvrent incapables de communiquer, qu’ils se heurtent aux autres, à la société, et qu’ils expriment la précarité du langage. Thèmes classiques, pourrait-on dire, sur le destin de l’écrivain et le sens de l’écriture ; mais Gert Hofmann, en donnant vie à des auteurs rend à la réflexion son poids de chair, d’angoisse et de sang.»
Préface : Aucune
Autres (note, épigraphe, photographie, etc.) : Citation de Nietzsche
LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :
Auteur/narrateur : Comme il s’agit ici de pure fiction, on ne peut en aucun cas associer la figure du narrateur à celle de l’auteur. La narration, sans être éclatée, n’est pas conventionnelle. Elle est adaptée à chacune des nouvelles mais on reconnaît une certaine uniformité dans le style. 1- Narration hétérodiégétique avec focalisation interne sur le personnage de Lenz. Composée en grande partie de «discours rapportés» avec guillemets à l’intérieur desquels le «je» et le «il» s’entremêlent à l’occasion. Beaucoup de «discours immédiats» où seul le contexte permet de savoir que l’on doit attribuer les paroles au personnage ou au narrateur et beaucoup de «monologues narrativisés» à dissonance marquée car le narrateur se dissocie du personnage. 2- Narration hétérodiégétique avec focalisation externe essentiellement, car le narrateur n’a pas accès aux pensées du personnage. Le narrateur s’exprime au «nous» et s’adresse au narrataire. Il s’amuse à brouiller la ligne entre réalité et fiction en proposant au narrataire des commentaires extradiégétiques sur la façon dont il a accès à l’information. Par exemple : «…que se déroule à présent sa vie, laquelle est bien documentée.» (p.51) La fonction narrative est explicite et place le récit sous le mode parodique. Il utilise également la fonction testimoniale pour présenter ses propres jugements face au récit : «Bien, dit-elle, et le mieux est que vous passiez très vite sur ce qui suit. Car cela tient de la comédie et ce n’est peut-être pas digne de nous.» (p.61) Finalement, il se rappelle souvent à l’ordre : «Mais venons-en au fait !» (p.56) 3- Narration extradiégétique au «nous». Le narrateur et le narrataire forment toutefois une sorte de personnage introduit au début du récit : «Mais comme nous le disions à l’instant, nous sommes au théâtre ! Nous avons du fard au visage, nous sommes affublés de redingotes de théâtre, nous sommes assis dans des fauteuils de théâtre et c’est un air de théâtre que nous respirons. Nous sommes donc prêts à tout.» (p108) Après cet extrait, toutefois, ces deux «personnages» ne joueront plus qu’un rôle mineur, mais la fonction narrative est explicite aussi dans cette nouvelle. 4- Un narrateur extradiégétique introduit le personnage de Gissinger, un riche marchand, qui, à son bureau, se met à écrire sa rencontre avec l’écrivain Walser. Le récit de la rencontre n’est pas complètement enchâssé dans l’autre puisque celui-ci est porté par des embrayeurs tels «écrit-il» ou «écrit Gissinger» et le narrateur extra continue de commenter, bien qu’il soit très effacé dans cette nouvelle Par exemple : «On veut seulement vous entendre lire, me suis-je écrié, écrit Gissinger.» (p.191). Il y a donc un jeu entre les temps de la narration (celui du narrateur extra et celui du narrateur intra) qui se manifeste aussi au niveau grammatical.
Narrateur/personnage : Le narrateur domine les récits, mais comme les personnages parlent constamment, ils prennent parfois le récit en charge – sans les secours du narrateur, toutefois, ils ne sont rien. 1- Lenz monologue tout au long du récit ; le rythme de ses paroles est saccadé et ses phrases se terminent souvent par des points de suspension : «“Ah oui, le voyage !” Donc : Pour ce qui est de son voyage, eh bien, ce voyage… Lenz réfléchit. “Eh bien, le voyage…” Il réfléchit.» (p.15) Chaque chapitre commence par une légère progression de l’intrigue (dont la trame est mince) puis retourne à la narration de Lenz. 2- Comme la focalisation est davantage externe, les propos du personnage nous sont rapportés sous forme de dialogue (discours immédiat). Alors que le narrateur fait semblant d’en être réduit à faire des suppositions sur son personnage et à rapporter des détails qui ne l’intéressent pas («Détails que nous n’avions nullement l’intention d’évoquer, d’autant que la rencontre inquiétante n’a nullement eu lieu à Genève.» p.54.), la piètre aptitude de Casanova à raconter sa propre histoire est remarquée par un autre personnage («Eh bien, tu ne racontes pas aussi bien qu’on me l’a dit et répété, dit le pape…» p.68) 3- Le rapport au langage est aussi problématique pour ce Balzac agonisant que pour les autres personnages et se manifeste ici aussi par un torrent de mots qui manque parfois de cohérence et que son interlocuteur doit compléter discrètement. Les dialogues ne sont pas introduits au moyen de guillemets ou de tirets mais son intégrer directement à la narration. 4- Le récit est subordonné à la narration de Gissinger. Ici, le personnage est donc présenté par le regard d’un autre personnage et son discours est transmis de même façon. Walser parle également beaucoup mais avec difficulté : «Dans sa manière de s’exprimer, ce n’était pas seulement le dialecte qui frappait Gissinger, le propriétaire de magasin, mais un certain côté anguleux, gauche et boursouflé, une sorte d’assaut et de déluge de parole dont lui-même (R.W) n’était peut-être aucunement conscient et qu’à ma consternation il proférait parfois à la manière d’un grognement haletant.» (p.166)
Biographe/biographé : Le regard que le biographe porte sur les biographés est à la fois ironique, condescendant et compatissant. Ils sont tous quatre dépeints sous leur plus mauvais jour, car le biographe a choisi des moments de leur vie où ils étaient sur une pente particulièrement déclinante. Physiquement, ils sont représentés comme des êtres pauvres et malades (Lenz et Walser sont vêtues de guenilles et Casanova et Balzac sont trahis par leur corps vieillissants ; Balzac est obèse et presque aveugle, Casanova transpire abondamment et a perdu tout son pouvoir de séduction.) ; ils ont également un rapport trouble avec le langage, sont dépressifs et mésadaptés en société. La plupart du temps, ils sont imbus d’eux-mêmes, prétentieux, narcissiques, peu fiables, se placent à la fois au-dessus et au-dessous des autres par leur condition de poète et sont complètement insensibles à la réalité. Les nouvelles soulignent en fait avec ironie ce rapport difficile au langage et aux autres : dans les quatre récits, le personnage se confronte à un autre dans un espèce de dialogue de sourds où finalement, ils doivent se mesurer à l’Autre mais échoue lamentablement (Lenz se fait jeter dehors, Casanova s’enfuie de nouveau, Balzac doit reconnaître que l’Inspecteur des Cloaques est un meilleur directeur de théâtre que lui-même et Walser se suicide.)
L’ORGANISATION TEXTUELLE
Synopsis : 1- Le poète Lenz, après 11 ans d’absence, retourne dans sa ville natale, Riga, pour demander de l’argent à son père. Pauvre et rejeté de tous, il passe une journée à monologuer pour raconter sa situation à son père qui ne lui répond jamais. Ce dernier, nouvellement nommé surintendant général, s’apprête à donner une cérémonie officielle pour inaugurer sa nouvelle demeure, mais son fils, qui continue de parler, le gène publiquement en s’accrochant à ses jambes le soir du bal. Le père demande donc qu’on le mette à la porte et, une fois dehors, Lenz se fait tabasser par deux marins qui l’ont suivi toute la journée pour se faire rembourser son passage sur leur bateau. 2- La nouvelle s’ouvre sur une découverte récente. Une lettre du «prince de Ligne (1735-1814) parlant de son ami Giacomo Casanova (1725-1798) raconte entre autres choses comment celui-ci fit à un certain stade de sa vie une certaine rencontre inquiétante qui aurait assurément modifié sa vie si sa vie, à ce stade, avait pu encore être modifiée.» (p.51) La nouvelle s’applique à retrouver cette rencontre inquiétante, relatant la période de déclin de Casanova où il se promène en Europe dans sa voiture et qu’il est proscrit partout. Ce n’est qu’au 12e chapitre que la rencontre a vraiment lieu ; il s’agit d’une rencontre avec sa mère qu’il croyait morte – après 33 ans de séparation - , rencontre qui se vit sous le mode d’une confrontation désagréable. 3- 18 août 1850 : Honoré de Balzac s’apprête à assister à la première de sa pièce «Les bourgeois» présentée au Théâtre Historique. Du fond de sa loge, il attend la venue de la foule en compagnie d’un monsieur Brissot, nouvellement nommé Inspecteur des Cloaques. La nouvelle consiste en une longue discussion entre les deux hommes et l’on devine rapidement que la représentation à laquelle le vieux Balzac aspire n’aura jamais lieu. M. Brissot, plutôt effacé au début de la nouvelle, devient de plus en plus loquace et explique à Balzac qui ne l’écoute pas vraiment que tout les «grands» de la ville viennent chaque soir assister, dans les cloaques, au spectacle d’un cheval qui se fait dévorer par des rats, spectacle que lui-même organise. 4- L’écrivain Robert Walser est invité à faire une lecture par une Société littéraire de Biel (en Suisse). Le récit est focalisé par le point de vue du directeur de la Société qui raconte sa rencontre avec l’écrivain. Il va d’abord le rejoindre dans un hôtel minable et est désagréablement surpris par son air négligé et sa mise extrêmement pauvre. L’entraînant dans la ville puis dans une autre auberge pour dîner, le directeur se voit finalement contraint d’inviter Walser chez lui jusqu’à tard dans la nuit. Assommé par son incessant babil et sa prétention (ainsi que par sa fatigue), le directeur finit par pousser l’écrivain à bout en empêtrant se dernier dans ses propres filets. Finalement, Lenz se sauve, envoie une lettre disant qu’il se retire de la Société Littéraire et le directeur apprend qu’il s’est probablement suicidé.
Ancrage référentiel : Chaque nouvelle débute par une mise en perspective historique et géographique où l’on situe le personnage principal, le lieu et le temps de l’action, mais après la phrase d’introduction, on bascule tout de suite dans la fiction. Toutefois, il appert que même ces indications ne sont pas certaines (par exemple, la pièce Les Bourgeois de Balzac ne figure nulle part) et, comme les nouvelles se concentrent sur une petite partie de la vie des poètes, il est très difficile de mesurer la véracité de tous les éléments présentés, même après recherches. 1- Lenz : allusion à sa maladie, à son errance à travers l’Europe, à son internement à la tour de Francfort. Selon les notices biographiques que l’on peut glaner ici et là, il semble que le portrait qui en est fait dans la nouvelle ne soit pas éloigné de la «réalité». On le décrit comme «radical», «révolté», «individualiste», «violent», «asocial» et, finalement, «fou». 2- Casanova : Référence à ses mémoires qu’il est en train d’écrire et qui constituent un lieu de défoulement et de vengeance pour ce que la société lui a fait subir. Sa mère, une actrice, est introduite comme personnage principal. Allusion à son emprisonnement et à son évasion, à son bannissement de Venise. À Voltaire. 3- Balzac : La scène se passe au Théâtre Historique, l’année de la mort de Balzac (1850). Étant donné l’auréole autour de la figure de Balzac, il est étonnant qu’il soit ainsi dépeint comme un auteur pauvre et décrépi. 4- Walser : Hôtel de la Croix-Bleue à Biel, allusion au roman Théodore et au besoin de financement de Walser pour le terminer. Walser est mort d’une défaillance cardiaque et non d’un suicide.
Indices de fiction : Ils sont très nombreux. Déjà, la mention générique «nouvelles» nous place sous le signe de la fiction. Le fait que chaque nouvelle focalise sur un moment précis de la vie des biographés (moment qui est probablement inventé dans les quatre cas) et met en scène le discours de chacun des personnages sont les signes les plus probants de fiction. (Voir aussi la partie «Auteur-narrateur»).
Rapports vie-œuvre : L’œuvre de chacun des écrivains est très peu présente ; seuls des éléments biographiques peuvent être glanés ici et là. C’est davantage le «poète» face à l’homme qui intéresse Hofmann (voir à ce sujet la quatrième de couverture). L’exemple de Casanova est intéressant parce que, selon lui, il suffit de «vivre poétiquement» pour être poète : «Une erreur donc de supposer que pour être écrivain, lui, Casanova, soit tenu d’écrire ou bien de créer ou encore, comme Monsieur Voltaire, de porter quelque chose à la scène. […] Il avait toujours été (au sens figuré naturellement) l’œuvre à lui seul…» (p.88-89)
Thématisation de l’écriture et de la lecture : La lecture n’est peu ou pas thématisée. L’écriture l’est à l’occasion, mais est souvent connotée négativement, spécialement à travers la figure de l’écrivain ou du poète. 1- L’écriture est thématisée d’une part à travers les lettres (celles que le fils envoie au père pour quémander de l’argent et de l’attention et celles que le père n’envoie pas et qui symbolise son silence et son rejet) ; et, d’autre part, l’écriture symbolise l’impuissance et la misère, elle est synonyme d’échec. Le mot «poète» est prononcé avec dédain par Lenz lui-même comme s’il s’agissait d’une maladie et Lenz annonce avec fierté à son père qu’il a «pris le parti de renoncer complètement à écrire» (p.45) pour s’adonner au commerce. 2- Casanova est décrit par lui-même et par sa mère comme étant un «cochon et un poète» (p.88). Ce personnage tire une certaine vanité de sa condition de poète, mais l’on devine bien vite que cette occupation est puérile puisqu’il écrit pour se venger et qu’aucun éditeur ne veut le publier. («Et comme sa vie durant il s’est senti l’âme d’un écrivain, si ce n’est celle d’un poète (nous reviendrons sur ce point), il veut tout noter sur le champ… » p.55) 3- L’écriture de Balzac est peu ou pas thématisée, si ce n’est à l’exception de la pièce qu’il doit présenter et qui a dû être réécrite pour plaire aux comédiens. Il est aussi question d’une autre pièce qu’il voudrait écrire en s’inspirant des cloaques, mais les pistes entre la réalité de la nouvelle et celle de Balzac (qui visiblement délire) sont si troubles que l’on ne sait plus s’il s’agit d’une véritable écriture ou d’une affabulation. Balzac est également présenté comme un écrivain pauvre qui travaille dans le seul but de se sortir de la misère. 4- L’écriture est thématisée d’abord par l’introduction du récit de Gissinger et la façon dont il raconte sa rencontre avec Walser ; le verbe «écrit-il» ou «écrit Gissinger» reviennent constamment. Ici aussi, un dédoublement se produit entre «l’homme» et «l’écrivain» et est clairement exprimé par Walser : «Car en moi l’écrivain côtoie un autre qui voudrait simplement poursuivre son petit bonhomme de chemin et auquel l’écrivain qui n’en est pas moins en moi finit toujours par obéir.» (p.167) ; en fait, s’affirmer en tant qu’écrivain place Walser, comme les trois autres personnages, comme «en-dehors» du monde : «Comme vous pouvez le penser, m’affirmer en tant qu’écrivain conditionne donc beaucoup de choses, cela conditionne même tout le reste.» (p.173) Finalement, la conception que Walser a de l’écriture n’est pas conventionnelle : «Plutôt n’être rien que quelque chose et écrire de plus en plus sur moins en moins pour finir par ne plus rien écrire sur quoi que ce soit.» (p.173)
Thématisation de la biographie : La biographie n’est pas vraiment thématisée dans ses nouvelles. Toutefois, quelques remarques peuvent être intéressantes. 1 - «C’est alors que Lenz se dirige vers son père pour l’entraîner dans une conversation. À quel sujet ? Un plan d’avenir. “Il s’agit en fait, dit-il, d’une œuvre littéraire, la première du genre. De biographies de grands hommes qui toutefois ne sont pas encore morts. Ma contribution à moi serait sur vous. Vous n’auriez, dit-il en susurrant à la bonne oreille de son père, qu’à me confier des détails de votre vie, ainsi que des intentions, des principes, des pensées. Vous auriez à me donner un aperçu car je ne vous connais pas en fait !”[etc.]» (p.44) 4 - Commentaire de Walser sur l’impossibilité de la biographie : «Et lorsque je lui signale un court essai biographique récemment paru sur lui : Non, je ne lis pas ce genre de chose. Car tout y est inexact, qui donc connaît ma vie. Et personne ne m’en fera accroire.» (p.187)
Topoï : Incompatibilité de l’écriture avec la vie, difficulté à communiquer, la misère et la folie, le repli sur soi, le pouvoir insuffisant du langage, la fuite, l’errance, la dégradation du corps, etc.
Hybridation : Ne s’applique pas.
Différenciation : Dérivation du genre biographique vers les possibilités qu’offre la fiction pour s’exprimer sur des thèmes communs aux quatre nouvelles.
Transposition : Il est difficile pour moi de bien identifier les «effets de transposition» à l’œuvre dans ses nouvelles puisque je ne connais ni la biographie détaillée des auteurs en question et encore moins leurs œuvres. Je vais quand même faire quelques tentatives… : 1- Transposition partielle de l’œuvre poétique de Lenz (Quelques fragments qui, au moment où se passe la nouvelle, sont inédits. On ne sait donc pas s’il s’agit de réels extraits de la poésie de Lenz ou d’une pure invention de la part de l’auteur. P. 36-37.) Transposition du vécu comme moyen de générer le discours de Lenz. 2- Transposition du «portrait» de Casanova ; pour en faire un contre-portrait. 3- Difficile à dire… Je parlerais seulement de la transposition d’une figure d’écrivain. 4- Transposition du vécu (ou du caractère peut-être) pour permettre la recréation d’un personnage instable et excentrique.
LA LECTURE
Pacte de lecture : Il est clair qu’il s’agit ici de fiction et qu’il est impossible de démêler le «vrai» du «faux» mais que l’intérêt ne se trouve pas là.
Attitude de lecture : Le travail qui est fait ici, tant au niveau de la structure que des thèmes qu’au niveau de l’uniformité du recueil et de son esthétisme, rend cette œuvre fort intéressante, voire fascinante. Toutefois, les perspectives offertes tant sur les écrivains que sur le monde dans lequel ils vivent est si pathétique qu’il faut lire à petites doses pour ne pas attraper le cafard…
Lecteur/lectrice : Manon Auger