Lebrun, Jean-Claude & Claude Prévost, Nouveaux térritoires romanesques, Paris, Messifor-Éditions sociales, 1990.

« Introduction : une nouvelle génération romancière », p. 11-50.

L’interdit majeur énoncé par la théorie Tel Quel portait sur la représentation. Dénonçant l’expérience passive de la lecture, le mouvement Tel Quel se défendait de raconter des histoires ni de figurer des personnages, contraintes qui pouvaient condamner l’écrivain à écrire des livres dont l’écriture ne fait plus que réfléchir sur elle-même, obligeant le lecteur à lire activement. S’ouvre donc un véritable « désert » ou « impasse » romanesque. Les écrivains de la nouvelle génération (années 80) assument « une double exigence : ils rejettent les interdits de naguère frappant la “représentation” ; ils pensent pas pour autant que le romanesque se reduit à la narration, ils ont le souci de l’écriture, élément à leurs yeux déterminant, dernière et suprême instance de la qualité littéraire. » (p. 35) Les romans de ces écrivains se laissent difficilement loger dans la rubrique « postmoderne ». L’une des caractéristiques majeures de ces textes est le « retour massif de l’Histoire dans le champ littéraire. […] L’Histoire se situe à l’horizon d’une majorité de romans ; toutes les époques se voient convoquées, de notre siècle à l’ère napoléonienne et jusqu’aux temps reculés de la légende et du mythe. » Cette Histoire ne revient pas comme fil conducteur, mais comme poids énorme d’une « présence décisive mais apparemment immatérielle et muette. » (p. 48)

Suivi des études de cas.