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David Leblanc, Mon nom est personne

I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE

Auteur : Leblanc, David

Titre : Mon nom est Personne

Éditeur : Le Quartanier

Collection : Série QR

Année : 2010

Éditions ultérieures : -

Désignation générique : Fictions (page couverture)

Quatrième de couverture : « Comme dans le bon vieux temps, quand les Indiens faisaient mordre la poussière aux cow-boys, on rencontre parfois son destin sur la route qu’on a prise pour l’éviter. Lorsqu’on ne croit plus aux fables et à leurs morales, le seul moyen d’allonger la vie, c’est d’essayer de ne pas la raccourcir. Ça prend du doigté. Par exemple, on peut tendre les cinq parties mobiles d’une main pour ouvrir la trappe d’un grenier et voir la tête renversée de Colette en descendre et prononcer ces paroles d’une tendresse à vous arracher le cœur : “Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.” Qui n’entend rien à rien en temps normal dira pour l’occasion qu’une inquiétude sourde traverse ce livre. Il aura vu juste. Désert toutefois plus accueillant qu’hostile, Mon nom est Personne emprunte sa fraîcheur couverte aux cactus de Death Valley, profonde dépression aride de cette Californie d’où les grands studios diffusent les cartoons de Road Runner et Wile E. Coyote. Comme dans le bon vieux temps, à cette différence près que celui-ci s’invente à mesure. – D. L. »

Notice biographique de l’auteur : [Aucune notice n’apparaît dans l’œuvre, exceptée « Du même auteur chez le même éditeur, La descente du singe, fictions, 2007. »]

II - CONTENU ET THÈMES

Résumé de l’œuvre : L’œuvre comporte une cinquantaine de « fictions », c’est-à-dire des textes plus ou moins courts jouant parfois sur le contenu (digressions, ellipses, etc.) ou sur la forme (voir les particularités stylistiques ou textuelles).

Thème principal : Il est difficile de cerner un thème dominant.

Description du thème principal : Notons une volonté de jeu (cinéphilie, références littéraires cryptées, contraintes à la G. Perec, etc.) et de démontage (lieux communs de l’actualité avec l’« Isralestinien », identité d’« auteur », relations interpersonnelles).

Thèmes secondaires : Identité Jeu réalité/fiction(s) Mémoire Faits divers et anecdotes

III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE

Type de roman (ou de récit) : Recueil de fictions. Plusieurs genres y sont représentés : conte, récit bref, théâtre, scénario (avec la contrainte de la lettre « p »), « abrégé de rhétorique », abrégé de lieux communs et abrégé d’aphorismes. Plusieurs textes sont à contraintes (non précisées explicitement par l’auteur).

Type de narration : Le type dominant est autodiégétique (le narrateur répétant souvent que son « je » n’équivaut pas à celui de l’auteur). La narration homodiégétique se retrouve également. Ces types de narration concernent les fictions plus narratives.

Personnes et/ou personnages mis en scène : Antoine Redier (inventeur du réveille-matin) Jeanne d’Arc Maïakovski Mao Tsé-toung et Jiang Qing René Descartes Robert François Damiens (exécuté à Paris le 28 mas 1757) Stephen Hawking Tristan (de Tristan et Iseut) Tueur de Timothy McLean (Manitobain décapité dans un autobus Greyhound en 2008)

Lieu(x) mis en scène : Aéroport de Vancouver Bibliothèque des lettres et sciences humaines de l’Université de Montréal Bibliothèque nationale (la « Grande Bibliothèque ») Chambres du campus de l’Université de Montréal Chicago Hongrie Skyline Trail du Highlands National Park de l’île du Cap-Breton (Nouvelle-Écosse) Théâtre du Nouveau Monde

Types de lieux : [Très peu de lieux sont présents dans l’œuvre.] Aéroport Bibliothèques Chambres Hôpital

Date(s) ou époque(s) de l'histoire : 11 septembre 2001 Dates de traités importants impliquant la France, l’Angleterre ou les États-Unis (« traité de Paris, 1783 », « Proclamation royale du 7 octobre 1763 », traités de Versailles, etc.) Dates de naissance ou de mort de personnes mises en scène

Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : Intergénérité - Contes (avec et sans « morale » finale) - Récits brefs - Théâtre - Scénario (fiction à contrainte découpée par « plans ») - Abrégés de rhétorique, de lieux communs et d’aphorismes

Intertextualité

- Le titre du recueil rappelle à la fois de l’Odyssée, d’Homère, et le western spaghetti Il mio nome è Nessuno, de S. Leone. D. Leblanc nous a confié que le titre provient d’Homère. Toutefois, les références aux cowboys et au Far West de la quatrième de couverture nous poussent à conserver la référence à S. Leone, bien qu’elle ne soit pas présente de façon volontaire. D’autres références à Homère se trouvent dans l’œuvre, notamment dans la fiction bien nommée « Nourrir l’illusion ».

- Références bibliques explicites et implicites.

- Œuvres fausses ou introuvables (Le roman de la mort, de Simone Schriften Wöllend, XIIIe siècle, les Mémoires d’outre-tombe, de Dieu, Habitants de la mégalopole : une histoire de la sexualité à l’ère du numérique, de Frederik Van der Waals, Le démon de la perversité, de Graham Arnold, ou encore la « Lettre à une amie cancéreuse », signée Dada).

- Références cryptées (« la honte du calembour devait lui survivre à tout jamais », rappelant la fin du Procès, de Kafka, ou encore « Je suis le spectre de ton père, aurait-il dit à Ryan, condamné pour un temps à parcourir le monde. », rappelant Hamlet, de Shakespeare).

- Exemple d’un inventaire à la Grande Bibliothèque, p. 170 : « Un chauve à lunette avec un plein panier de livres qu’il consultait rapidement, aucun des livres qu’il avait trouvés n’étant celui qu’il lui fallait : ni les Œuvres complètes d’Estienne de La Boétie, ni Montaigne et son temps de Géralde Nakam, ni Faites vos jeux avec Commodore 64 de Marc Ducamp et Pierre Schaeffer, ni La belote, carte à carte : méthode complète du jeu de belote de Daniel Daynes, ni Nouvelles du racisme ordinaire de Daniel Zimmermann, ni D’Oultremer à Indigo de Blaise Cendrars, ni Vaudeville et comédie de Georges Courteline, ni Raconteur d’histoires de Didier Daeninckx, ni La nuit démasque de Stanley Péan, ni Pièces en un acte de Sacha Guitry, ni Cinéma et production de sens de Roger Odin, ni l’édition critique des Écrits de Paul-Émile Borduas. »

- Citations du catalogue IKEA 2010.

Aimez-vous Brahms ?, de Françoise Sagan Angelus Silesius (mystique germano-polonais ; citation dans l’œuvre) « Animaux fantastiques », de Henri Michaux Bronislaw Malinowski et Melford Spiro (références complètes de leur essai respectif dans l’œuvre) Confusion de langue entre les adultes et l’enfant, de Sandor Ferenczi Connaissance de l’homme, d’Alfred Adler Contribution à l’étude de la psychogenèse des états maniaco-dépressifs, de Melanie Klein De la psychiatrie à la psychanalyse, de Donald Woods Winnicott Écouter avec la troisième oreille : l’expérience intérieure d’un psychanalyste, de Theodor Reik Études sur l’hystérie, de Sigmund Freud Écrits, de Jacques Lacan (citation dans l’œuvre) Héautontimoroumenos, de Térence (citation dans l’œuvre ; références au poème de Baudelaire) Jean de La Fontaine (citations dans l’œuvre) Julius « Groucho » Marx (citation dans l’œuvre) Les cahiers de Malte Laurids Brigge, de Rainer Maria Rilke Pale Fire, de Vladimir Nabokov Petits poèmes en prose, Les fleurs du mal, de Charles Baudelaire (et Baudelaire lui-même) Pouchkine (citation dans l’œuvre) Psychologie de l’inconscient, Carl Gustav Jung « Stopping by Woods on a Snowy Evening », de Robert Frost (citation dans l’œuvre) Théâtre de la spontanéité, de Jacob Levy Moreno Tristan et Iseut « Une petite morte », d’Anne Hébert (citation dans l’œuvre) Versets sataniques, de Salman Rushdie

Intermédialité

Avec le cinéma : Les nombreuses références explicites à des films de fiction dressent une liste intéressante de ce que peut être la culture cinématographique d’un auteur québécois contemporain, voire d’une mémoire collective (par exemple, les « J’ai oublié » concernent des films connus de la génération de l’auteur). Il y a aussi des jeux de répétition, de démontage et de ralentissements notamment. « Court-métrage et minijupe » : épigraphe de J.-L. Godard ; la courte fiction est présentée comme un plan fixe.

Alien, de Ridley Scott All the President’s Men, de Robert Redford Badlands, de T. Malick Citizen Kane, F for Fake, The Deep, d’O. Welles Cleaver, film inconnu Dernier tango à Paris, de B. Bertolucci Godfather, de F. F. Coppola Gloria, de J. Cassavetes Kill Bill 1-2, Pulp Fiction, de Quentin Tarantino Madame Tutli-Putli, de l’ONF Jules et Jim, de F. Truffaut Polytechnique, de Denis Villeneuve Psycho, d’A. Hitchcock Shoah, de C. Lanzmann Solaris, d’A. Tarkovsky The Brown Bunny, de Vincent Gallo

Avec la musique : « Losing My Religion », de R.E.M. «Un beau grand bateau », de Gerry Boulet

Avec la peinture : The Camden Town Murder, de Walter Sickert

Avec la télévision : Family Guy Goonies Seinfeld Six Feet Under The Sopranos

Particularités stylistiques ou textuelles : - Jeu d’érudition (histoire de l’art, littérature et cinéma en particulier). - Fictions à contrainte (influence de Georges Perec et d’OULIPO, notamment dans « Paradis perdu, par Pablo Picasso » et dans la suite des « J’ai oublié »), conte à rebours que constitue « Au royaume de la convergence », abrégés, etc. - Nombreuses précisions et détails (« Un bref aperçu de l’infini », par exemple, portant sur la biographie de S. Hawking). - Forte présence des tonalités ironique et comique (importance des détails, jeux de mots, associations, etc.). - Usage de vocabulaires spécialisés (littéraire et scientifique surtout). - De nombreuses fictions sont accompagnées d’une épigraphe de penseurs, de réalisateurs ou de scientifiques.

Auteur(e) de la fiche : Karine Bissonnette

Table des matières

Le faux départ L’Isralestinien Conscription La poursuite du bonheur Un amour de Brahms Le sixième paquet Cappucino glacé Carrière Miron La mie de la forêt Le roman de la mort Ce sentiment injustifié d’avoir vécu Raconter et mourir I have a dream De l’origine des géants Smålandais de cœur Paradis perdu, par Pablo Picasso Décrochements senestres Lettre à une amie cancéreuse « Poésies » Le plus bas dénominateur commun Pour tous les métros du monde Le génie de la langue française Temps mort L’assassin n’a tué personne Amnésie contrôlée Hors-d’œuvre alphabétique Le marchand d’éloges Possibilités sauvages L’effet d’entraînement Stratus au voile gris continu Dans ma chambre où il fait froid Baigner dans la fumée La timide et le galant Chevaux fugitifs Vie de Sue Ellen Court-métrage et minijupe Succédané L’ennui vertébral Chant d’extase dans un paysage triste Les mystères du souterrain, rue de la Lune Un moment donné Les jaloux font les meilleurs cocus Molière mis en pièces Portage la Prairie Vie de couple Lumière sur Ninipotch Dernières pensées d’un innocent Giton l’Antéchrist Promenade romantique Remembrances avortées Rien dans les mains Désintégrations spontanées Nourrir l’illusion Ce serait mal Chapitre lu Les voies de l’amour sont impénétrables Complexe de parenté Le temps des fenêtres L’angoisse de François Landry Cravate couleur d’espoir brisé Orange Crush Cuisson désirée Un bref aperçu de l’infini Pourquoi j’ai pas fait romancier À la morte-saison L’idiot de Plessisville Noir de monde Effrayante et suave infinitude Au royaume de la convergence Sur un plan de Shoah Chibougamau n’existe pas Le premier voyage de Ryan Oak Un 26 décembre après-midi L’avaleur-artiste Du rire et de l’oubli Les cocotiers sont arrivés Descendons dans le monde aveugle Ceci n’est pas une pipe Une histoire de chiffres Florilège Portrait d’une joueuse de tours Feu l’employé Touché par la grâce L’abstraction du Nord Habitants de la mégapole Morceau de théâtre solaire Ostinato Atchoum bébé Contrôle de l’information et tremblement de sens Encore des mots À la trompette douce La rêveuse évasive Entre les griffes de la mode La décomposition de l’ange Épuiser l’intime Sans aller jusqu’au bout Chaînes brisées Masser le crâne C’est le pied