FICHE DE LECTURE COLLECTION « L’UN ET L’AUTRE »

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Jean Clair

Titre : Journal atrabilaire

Lieu : Paris

Édition : Gallimard

Collection : « L’un et l’autre »

Année : 2006

Pages : 223

Cote : 848.92 C585j 2006

Désignation générique : Aucune

Préface : Aucune.

Rabats : Deux rabats : extrait du livre et programme de la collection.

Image de la couverture : Illustration d’après un dessin de Georges-François-Marie Gabriel intitulé « Banquier mélancolique » (1813).

Autres (note, épigraphe, etc.) : Non.

INFORMATIONS SUR LE BIOGRAPHE :

Pays d’origine : France

Profession : Historien de l’art, ancien directeur du Musée Picasso (jusqu’en 2005). Jean Clair (dont le vrai nom est Gérard Régnier) a également présidé de nombreuses expositions et occupé plusieurs fonctions en tant que conservateur de musées.

Bibliographie : Quelques romans, mais surtout un grand nombre d’essais sur les Beaux-Arts. Après la parution de Journal atrabilaire, Jean Clair a également écrit deux autres ouvrages dans la collection « L’un et l’autre » (Lait noir de l’aube et La tourterelle et le chat-huant) qui forment, avec le premier, une trilogie.

Autres informations : Non.

INFORMATIONS SUR LE BIOGRAPHÉ :

Identification du biographé : Le texte n’est pas du tout biographique. Il s’agit de réflexions sur plusieurs sujets touchant la société française contemporaine.

Brève biographie du biographé : Ne s’applique pas.

Époque du biographé : Début du XXIe siècle (puisque le texte est un journal, les observations de l’auteur sont ancrées dans le présent).

Pays d’origine : France

Autres informations :

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :

Auteur/narrateur : L’identification entre l’auteur et le narrateur est sans équivoque, puisque le texte est un journal.

Narrateur/personnage : L’auteur ne raconte pas beaucoup d’événements qui lui sont arrivés personnellement (à l’exception de quelques récits de rêves), donc il ne se met pas réellement en scène. C’est plus spécifiquement son point de vue subjectif sur la société qui est développé dans l’ouvrage. La position de l’auteur est à mi-chemin entre celle du diariste, qui expose un point de vue intime, au rythme de ses observations, et celle de l’essayiste, qui cherche à faire valoir sa vision du monde.

Biographe/biographé : Comme l’indique le titre de l’ouvrage, l’auteur adopte une perspective plutôt amère – voire même apocalyptique – sur le monde contemporain dont il méprise les mœurs.

Autres relations : Non.

L’ORGANISATION TEXTUELLE

Synopsis : Le texte est séparé en quatre parties : automne, hiver, printemps, été (bien que le texte soit un journal, il n’y a pas d’autres référents temporels à part ceux-ci), et dans chacune de ces parties le texte est segmenté par des intertitres thématiques.

Les thèmes abordés sont d’une grande diversité. Bien sûr, le thème le plus important est l’art qui est désormais, aux yeux de l’auteur, dégénéré. La perte des valeurs traditionnelles dans le monde contemporain est également une préoccupation importante pour l’auteur, qui déplore l’abandon généralisé de la religion catholique, les nouvelles habitudes vestimentaires des Français, dénuées d’élégance, le déni de la maternité chez les jeunes femmes d’aujourd’hui, qu’on pousse à recourir à la contraception et à l’avortement, l’anti-tabagisme qui prive les gens du distingué plaisir de fumer, le pullulement d’acronymes et la raréfaction des majuscules qui évoquent la perte de respect pour le langage. De nombreuses autres questions sont abordées, qui sont en trop grand nombre pour être toutes évoquées ici.

Ancrage référentiel : Assez important. L’auteur parle le plus souvent du réel en nommant précisément ce dont il parle : les gens, les lieux, les dates. Cependant, il fonde aussi souvent ses réflexions sur des éléments qui sont moins précisément identifiés, c’est-à-dire qu’il a tendance à formuler des généralités à partir de ce qu’il constate en observant les gens qui l’entourent, mais sans forcément chercher à obtenir des informations qui aillent au delà.

Indices de fiction : Aucun.

Indices autobiographiques :

Rapports vie-œuvre (l’œuvre pose-t-elle un questionnement intéressant par rapport à cette question ?) : Ne s’applique pas.

Thématisation de l’œuvre du biographé : Ne s’applique pas.

Thématisation de l’œuvre elle-même (métadiscours à l’intérieur de l’œuvre): Non, l’auteur ne commente pas son propre travail d’écriture.

Rapport entre le texte et le programme de la collection : Le texte ne cadre pas vraiment avec le programme de la collection, puisque « L’autre » dont il est question ici, la société contemporaine, est plutôt vague. D’ailleurs, le programme de la collection sous-entend un lien privilégié, intime, entre l’auteur et son objet, alors qu’ici l’auteur est très clairement amer et désabusé envers la société dont il parle. Enfin, le texte s’éloigne radicalement du modèle biographique qui est présenté comme une influence dans le programme de la collection, pour adopter une forme diaristique qui ne semble avoir été exploitée dans aucun autre texte de la collection (mais ce serait à vérifier).

Topoï : Mœurs sociales, art, nostalgie.

Hybridation : Essai, journal.

Autres remarques :

LA LECTURE

Pacte de lecture : Le pacte de lecture est explicité par le titre de l’ouvrage. En dépit de l’absence de dates, le texte se lit comme un journal

Remarques générales sur la collection :

Commentaires : J’ajoute cette catégorie pour cette fiche car le livre m’a fait réagir fortement et je tiens à le mentionner. En plus d’avoir des idées qui m’apparaissent absolument réactionnaires, Jean Clair utilise une rhétorique extrêmement hypocrite et bornée et il fait constamment preuve de mauvaise foi en prêtant des intentions tout à fait fallacieuses à ceux qu’il critique. En particulier, il associe très souvent ceux-ci au nazisme. Pour ne donner qu’un exemple, il lie l’anti-tabagisme qui existe dans la société d’aujourd’hui au nazisme, car pour les nazis, la santé et l’hygiène étaient très importants. En somme, il ne fait que critiquer tout ce qui selon lui fonctionne mal dans le monde d’aujourd’hui (et sur certains sujets je dois admettre que je suis d’accord avec lui), mais il interprète ces problèmes d’une manière douteuse qui démontre sa piètre connaissance des questions dont il traite.

Lecteur/lectrice : Mariane Dalpé