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Fiche de lecture
1. Degré d’intérêt général
Projet enquête : nul
Projet diffraction : pertinent
Bien que ce roman-mosaïque ne soit ni plus, ni moins réussi que d'autres dans le même genre (on pense entre autres à Nikolski), il est agréable à lire et suggère, par des fragments mettant en scène des individus, le portrait d'une collectivité soumise à l'influence d'une force extérieure mystérieuse…
2. Informations paratextuelles
2.1 Auteur : Josée Bilodeau
2.2 Titre : On aurait dit juillet
2.3 Lieu d’édition : Montréal
2.4 Édition : Québec Amérique
2.5 Collection : –
2.6 (Année [copyright]) : (2008)
2.7 Nombre de pages : 188
2.8 Varia : Exergues
« Il y a des gens qui pensent que de telles scènes sont des décorations, tirées de vies par ailleurs occupées et utiles. Frances sait parfaitement que c'est ce dont la vie est faite, toutes les scènes sont parfaitement liées, comme des pavés ajustés les uns aux autres. » Carol Shields
« J'ai retenu du voyage que les villes ont une âme. À nous de les écouter. Elles se lamentent dans le croisement du va-et-vient nocturne et des confusions du jour. » Claude Beausoleil
3. Résumé du roman
Quatrième de couverture (qui résume fort les évènements mis en scène, mais pas dans l'ordre dans lesquels ils sont présentés):
« Un jour de mai marqué par l'emballement des conditions météorologiques, un chauffeur de taxi fait un infarctus au volant; sa cliente, bouleversée par une rupture amoureuse, ne sait pas quoi faire et reste assise, comme paralysée; un jeune garçon vend du chocolat de porte en porte dans l'étrange chaleur du jour; une serveuse apporte un café à une folle qui vient de s'attabler sous l’œil désapprobateur des clients; un apprenti cuisinier insouciant offre sa spécialité aux clients, geste inconsidéré dont on ignore encore l'étendue des conséquences; une fête d'anniversaire tourne au drame quand on donne la parole aux invités; un photographe parcourt la ville, appareil en main, pour saisir les plus importants visages de cette étrange journée… »
4. Singularité formelle
Le roman est construit par une succession de courts chapitres. Chacun présente une scène dans la vie d'un personnage; certains personnages reviennent plusieurs fois, en tant que personnage principal ou en tant que « figurant ». D'autres semblent n'être représentés qu'une seule fois; le nombre assez important de personnages sème un peu la confusion.
Un préambule et un épilogue encadrent les scènes.
5. Caractéristiques du récit et de la narration
La narration est hétérodiégétique; un narrateur absent pose son regard sur un personnage différent à chaque chapitre. La focalisation est variable; on accède parfois aux pensées des personnages, mais en général, la narration est plutôt distante, et se limite à décrire les scènes, ce qui donne un côté « cinématographique » à l'ensemble.
Une sorte de fatalité plane sur le roman : le préambule annonce d'emblée que des drames se joueront de jour-là, mais que les victimes l'ignorent encore. L'idée du destin est omniprésente et crée un lien entre tous les récits : « Ce n'est que le 15 mai, devant le premier et le plus étonnant de cette série de petits prodiges, que les gens commenceront à s'inquiéter. Oh pas beaucoup, il ne s“agira d'abord que d'un sentiment diffus, Un malaise, tout au plus, quand, à minuit pile, des éclairs bleus et brillants se mettront à déchirer le ciel, donnant le coup d'envoi à ce qui restera, pour plusieurs habitants du quartier, les plus longues vingt-quatre heures de leur vie. Vous verrez, avant la fin de cette funeste journée, il y aura un mort et d'innombrables dommages collatéraux. » (p. 10)
Par le récit de Daphné, une étudiante qui doit rédiger une texte sur la pulsion urbaine, l'auteure procède à une sorte de mise en abîme; le personnage de Daphné aborde ou est aperçue par une grande partie des autres personnages, dans sa tentative de récolter des anecdotes qui lui permettraient de représenter « la ville habitée et son histoire au ras du sol » (p. 69).
6. Narrativité (Typologie de Ryan)
6.5- Tramée : On aurait dit juillet rappelle beaucoup Nikolski; leur structure se ressemble, bien que le premier se rapproche d'avantage du recueil, bien qu'il soit unifié par l'épilogue et le préambule.
7. Rapport avec la fiction
Rien à signaler, sinon la mise en abîme signalée plus haut.
8. Intertextualité
Rien à signaler.
9. Élément marquant à retenir
Le sentiment de fatalité qui pèse sur le lecteur, le rapport bien représenté entre le tout et les parties, entre les destins individuels des personnages et l'atmosphère, l'influence de la température, ou de cette journée particulière, sur la collectivité.