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 ==== Socio-éditorial (France) ==== ==== Socio-éditorial (France) ====
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 +__Principales sources :__
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 +• OLIVIER BESSARD-BANQUY (2009), La vie du livre contemporain. Étude sur l’édition littéraire 1975-2005, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux et Du Lérot
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 +• BLANCKEMAN, Bruno (2008), « Troisième partie : Retours critiques et interrogations postmodernes », Michèle Touret (dir.), Histoire de la littérature française du XXe siècle, Tome II – après 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes p. 423-491.
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 +• Synthèse - État du discours critique français (notes de lecture) : http://contemporain.info/wiki2/doku.php/fq-equipe:etat_du_discours_critique_francais_-_notes_de_lecture  
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 +• Repérage des événements littéraires français par Viviane Asselin : http://contemporain.info/wiki2/doku.php/fq-equipe:reperage_des_evenements_litteraires_francais 
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 +=== Événements historiques : ===
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 +- 1989 : Chute du Mur de Berlin
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 +- Fin du communisme, symbolisé par les « statues déboulonnées » de Moscou
 +Personnages marquants :
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 +• 1975, année qui débute l’étude de Bessard-Banquy, est une date importante dans le domaine de l’édition, marquée par « deux événements à la fois dérisoires et symboliques » : 
 +  - L’émission Apostrophes de Bernard Pivot « qui bouleverse totalement le mode de promotion des ouvrages et supplante la prescription par voie de presse écrite » ; Selon Henri Raczymow, la mort de la littérature s’est faite autour de l’année 90, quand Pivot a démissionné du « dernier salon littéraire », son émission Apostrophes (1994).
 +  - Le décès de Gaston Gallimard, « figure légendaire de l’édition des lettres, à qui l’on doit la publication des plus grands auteurs du XXe siècle ». Coïncidence des événements selon l’auteur mais qui, avec le recul, donne une force symbolique à cette année (Bessard-Banquy, 2009 : 8).  D’ailleurs, la parution et le succès du livre de Pierre Assouline, Gaston Gallimard (1984) indiquent « qu’un large public se passionne pour cette aventure familiale qui est aussi celle de la littérature française au XXe siècle » (Bessard-Banquy, 2009 : 97).
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 +- 1980 : Mort de Jean-Paul Sartre. Raczymow voit aussi la mort de la littérature avec le décès de Sartre : « Pour nous, aujourd’hui, en France, la littérature est une histoire close. On peut dater précisément cette clôture avec la mort de Sartre, le 15 avril 1980. » (1994 : 196) 
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 +- Années 1980 : Décès de plusieurs figures intellectuelle importante : « Dans les années 1980, Malraux, Sartre et Aragon meurent ; de même des théoriciens français au renom international, Roland Barthes, Jacques Lacan, Louis Althusser. Ces disparitions simultanées semblent valoir pour celle de la tradition à laquelle ils se rattachent. La promotion du modèle de l’intellectuel médiatique avec ses porte-voix attitrés, Philippe Sollers, Bernard-Henri Lévy, Antoine Comte-Sponville, accentue l’évolution. » (Blanckeman, 2008 : 435)
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 +- Jérôme Lindon, à la tête des Éditions de Minuit pendant les années 1980-1990 « est celui qui a rendu la vie de la petite édition possible dans la France des années 1980-1990. Son combat […] [a été] un combat pour la diversité de la librairie de création, pour que les plus enthousiastes, les plus courageux, les plus militants des libraires aient les moyens de vivre et faire leur métier, garantissant la vitalité de l’édition de recherche ou d’innovation. » (Bessard-Banquy, 2009 : 66) Il est aussi celui qui a milité en faveur d’un droit pour les auteurs lors du prêt en bibliothèque (Bessard-Banquy, 2009 : 275-276). 
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 +=== Événements éditoriaux : ===
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 +- Années 1980 : Démocratisation de la littérature. Par ex : La publication de la série de Régine Deforges inspirée du roman Autant en emporte le vent - Record de vente, mais en plus augmentation des ventes au fur et à mesure que paraissent les nouveaux tomes. Le tome trois, Le Diable en rit encore, bat le record de mise en place (354 000 exemplaires) et est épuisé en une journée : « C’est le record de vente toute catégorie dans l’édition française en un temps si court. » (Bessard-Banquy, 2009 : 93-94).
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 +- 1984 : Succès populaire et institutionnel de L’Amant de Marguerite Duras, couronné par le Goncourt. « Pour Lindon, la victoire est bien moins commerciale que tactique ou stratégique. Car la réussite de L’Amant signe la réussite de tout un système éditorial, c’est la preuve que la politique de rigueur, le choix de la publication limitée à quelques titres par an, le souci de défendre chaque livre mis sur le marché finissent par payer. C’est la récompense tardive mais pleine et entière du pari sur le long terme. » (Bessard-Banquy, 2009 : 96)
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 +- À partir de 1990, en France, il y a une certaine hégémonie de la forme romanesque (comme au Québec) : Chaque année à la rentrée littéraire sortent quelques 600 titres, pour la plupart des romans, en France. Jamais le roman n’aura été si « hégémonique » dans le paysage littéraire (Rabaté, 2007 : 10).
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 +- Milieu des années 1990 : déclin de la publication de la littérature de création par l’arrêt des publications de collections qui s’y rattachent. « L’époque n’est plus au soutien de la création, au mécénat poétique. Partout les poches de pertes sont assainies; les directeurs financiers, les contrôleurs de gestion ne voient pas pourquoi maintenir sous perfusion une littérature de recherche dont le public est toujours moins nombreux. Désormais, pour un auteur soucieux d’écrire une littérature de création destinée par nature à un public restreint, il ne reste plus que les célèbres Éditions de Minuit, sinon POL, au cœur de l’édition parisienne. Pour ceux qui ne parviennent pas à trouver asile au cœur de ces deux sanctuaires de la publication de prestige, le salut ne peut passer que par la publication en régions, avec parfois tous les honneurs, mais sans grands moyens. Ce nouveau manque de visibilité de la littérature de recherche renforce évidemment l’idée que la littérature entière n’est plus que marketing et fabrication. » (Bessard-Banquy, 2009 : 231)
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 +- Fin des années 1990 : les éditeurs réalisent que la rentrée n’est pas le meilleur moment pour lancer les auteurs et certains ouvrages. L’édition se réorganise; automne : nouveaux auteur, hiver : auteurs consacrés; printemps : livres de vacances (policiers ou romans historiques). (Bessard-Banquy, 2009 : 256)
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 +- Il y a, fin 1990 - début 2000, une judiciarisation de l’édition : « Désormais, le bon éditeur n’est pas seulement celui qui sait trouver les meilleurs idées de livres et les mettre en œuvre au mieux, c’est aussi celui qui sait éviter autant que possible les tribunaux sans affadir son programme éditorial. » (Bessard-Banquy, 2009 : 293)
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 +=== Évènements littéraires : ===
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 +- Vers 1980 l’historiographie « s’infléchit du scientifique vers le littéraire » - elle aussi aurait connu un retour au récit. (Demartini, 2007 : 80-81) La littérature, quant à elle, aurait achevé de « se défaire » à l’aube des années 1980 : elle s’est défaite, par exemple, de « certains espaces d’investigation privilégiés, par la psychanalyse et par le développement des sciences humaines ensuite, par l’apparition des sciences cognitives, peut-être. » (Blanckeman, 2002a : 115)
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 +- 1982-1983 : La fin du mouvement avant-garde qui voit sa fin en 1982 avec la fin de la revue Tel Quel. En 1983, la décision d’arrêter la publication de Tel Quel coïncide, sur un plan général, avec la crise des idéologies, le reflux des discours théoriques et l’épuisement créatif de la littérature textuelle, autoréflexive et parfois illisible. La période qui s’ouvre, marquée par les trois retours - au récit, au sujet au réel - est caractérisée par la notion de « post-modernisme ». 
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 +- En 1984, plusieurs publications marquantes concernant la biographie : Vies minuscules de Michon, Tablettes de buis d’Avitia Apronenia de Quignard. Dans la domaine de la critique, La Biographie  de D. Madelénat, et chez les historiens, Guillaume le Maréchal ou le meilleur chevalier du monde de G. Duby. En 1989 Pontalis lance la collection L’Un et l’Autre, en 1991 Alain Buisine est le premier à s’emparer de la question et appelle le phénomène « biofiction ». Tout cela crée la « renaissance contemporaine de la fiction biographique » (Monluçon et Salha, 2007 : 10) – Dans les années 1980-1990 une réaction se fait jour : Sarraute et Robbe-Grillet écrivent leur autobiographie, signalant ainsi l’apparition d’une nouvelle génération d’écrivains et d’œuvres centrés sur le « moi ». Cette période est aussi dominée par des romans familiaux.
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 +- les années 80-85 sont citées comme moment du tournant intellectuel : mort des maîtres à penser de la modernité, arrêt de Tel Quel, conversion des néo-romanciers à l’autobiographie (Sarraute, Robbe-Grillet, Duras, Sollers). À partir de ce moment, on constate une concurrence de la littérature par l’image. (Baudelle, 2006)
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 +- Au delà des années 90, il faut souligner le retour aux romans de génération sur fond d’Histoire ou de chronique, et le récit subjectif, intimiste, centré sur une expérience intérieure avec une dimension de parabole poétique (par exemple chez Millet ou Michon). « Le réel revient avec le sujet, à travers un retour aux sources, aux origines terrines, à tous les enracinements par le terroir ou la famille » (Modiano, Le Clézio) (Gosselin-Noat, 2005 : 222-223) [Extrait d’une fiche de Leppik sur Gosselin-Noat]
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 +- Fin des années 1990, début 2000 : déclin des prix traditionnels, apparition de nouveaux prix qui sont le fait de nouveaux jurys, comme les médias et les lecteurs (et non plus les jurys corrompus du Goncourt et autres prix prestigieux), dont le prix RTL-Lire, le prix des lectrices Elle, etc. (Bessard-Banquy, 2009 : 257) B-Banquy affirme que, à cette époque, les « prix littéraires sont définitivement tombés dans “l’ère du soupçon” » (2009 : 288).
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 +=== Publications marquantes : ===
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 +1975 : Publication de Roland Barthes par Roland Barthes ; signerait le retour d'une littérature transitive (Viart, 2001) et d'un renouvellement de l'écriture autobiographique (Badir, 1999)
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 +1977 : Publication de Fils (Doubrovsky) et de La mort propagande (H. Guibert) ; ils témoignent du renouvellement des écritures autobiographiques (autofiction…) et, plus généralement, du retour d'une littérature transitive (Viart, 2001)
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 +1978 : Publication de La vie mode d’emploi de Perec – « De fait, La vie mode d’emploi apparaît à coup sûr comme un ouvrage de premier ordre, dans la chronologie du roman mais aussi de l’édition littéraire. On le sait aujourd’hui, le grand livre de Perec n’est pas seulement un roman-somme, à l’égal de la Recherche, d’Ulysse ou de L’Homme sans qualités. C’est un chef-d’œuvre qui a, pour ainsi dire indiqué la sortie du labyrinthe de l’écriture desséchée et dégagé les voies d’accès vers une nouvelle forme d’invention romanesque; des auteurs comme Jean Echenoz s’en réclament bientôt. » (Bessard-Banquy, 2009 : 60)
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 +1979 : Parution de l’ouvrage de Lyotard : La condition postmoderne: rapport sur le savoir 
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 +1979 : Premiers romans d'Echenoz (Le Méridien de Greenwich) et de Quignard (Carus) ; ils marquent une renaissance du romanesque [Blanckeman, 2001]
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 +1984 : Goncourt pour Duras, L’amant [canonisation de l'avant-garde]
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 +1984 : Parution des Vies minuscules de Pierre Michon, « aujourd’hui reconnu comme le grand livre des années 1980 » (Bessard-Banquy, 2009 : 104). Va de paire avec la « Vogue biographique » dont parle Bessard-Banquy : « L’écriture biographique en particulier s’épanouit bien davantage que le roman classique ou l’essai historique. Hors champ romanesque, un tiers des best-sellers pour l’année 1984 ont été des biographies et près de 200 titres encore en 1985 sont publiés par les éditeurs qui voient dans ce domaine le dernier refuge de la publication au succès assuré. Nombre de maisons sont persuadées que le public français, féru d’histoire, hier séduit par l’école des Annales, s’est éloigné de l’essai pointu pour mieux se plonger dans le récit biographique. » (Bessard-Banquy, 2009 : 112-114)
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 +1992 : Goncourt pour Chamoiseau, Texaco [autonomisation des littératures francophones selon Salgas, 2002]. Publication de l'essai La nouvelle fiction (J.-L. Moreau), dont le titre renvoie à un « nouveau » courant littéraire qui privilégie le plaisir de la fiction.
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 +1998 : Publication des Particules élémentaires (Houellebecq) et L'inceste (Angot) - tapage médiatique [Salgas, 2002] et succès commercial (Bessard-Banquy, 2009 : 250-252) 
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 ===== Question de la valeur (pour la conclusion de l'ouvrage) ===== ===== Question de la valeur (pour la conclusion de l'ouvrage) =====
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 +**Sémir Badir**, dans « Histoire littéraire et postmodernité » (1999) interroge l’idée de contemporain dans une perspective historienne. Il pose d’emblée la question Qu’est-ce que l’histoire de la littérature contemporaine ? et offre une première définition du contemporain : « On peut considérer […] que le contemporain, en tant que tel, n’existe pas mais qu’il est à la fois la trace de ce qui est appelé à passer et un appel à ce qui peut advenir. » (1999 : 241-242). Il poursuit : 
 +« L’historien de la littérature contemporaine devrait pouvoir, dans ces conditions, penser en tant que chose passée ce qu’il regarde d’une position déjà future. Il est vrai que son entreprise confessera plus crûment la part d’aventures et d’intuitions que découvre naturellement toute recherche historique. Il ne pourra pas en effet se dédouaner, par exemple, d’une quasi totale arbitrarité quant au choix de son corpus, de sorte qu’il faudrait plutôt parler des littératures contemporaines, pour que la raison du pouvoir symbolique qui s’exprime à travers lui ne le rende pas dupe des paris, esthétiques, éthiques et politiques, qui fondent son entreprise. N’empêche : la méthode historique, autrement éprouvée, et conscience de toutes les sciences, peut servir de révélateur des pratiques artistiques et sociales contemporaines et, du même coup, exercer sur elles une action d’encouragement et de soutien. C’est là, il faut le reconnaître, dans le risque qu’elle prend, une de ses grandeurs. » (1999 : 242, souligné dans le texte)
 +Je crois que nous pouvons retenir ici l’idée d’une pluralité des littératures contemporaines, idée qui rejoint à la fois ce que les critiques tentent de saisir (d’où la difficulté à trouver des dominantes vraiment centrales) et ce que nous même nous risquons de faire, sans que cela ne soit un véritable problème (car il faut garder à l’esprit que nous ne sommes pas dans une démarche historique).
 +Qui plus est, Badir rappelle que la logique occidentale, dans son fondement essentiel, est fondée sur le binarisme et le positivisme mais que « nous en sommes peut-être venu à ce stade de nos connaissances où le binarisme logique est en train de ne plus suffire à son rôle génératif. » (1999 : 255) La littérature aurait besoin de trouver une autre fonction que celle qu’elle a eu dans la modernité – elle n’explique plus un monde « stable » : « Cette nouvelle fonction n’aura pas comme premier effet de bouleverser ni l’esthétique ni les thématiques de la littérature, mais, bien plus sûrement, elle aura pour nécessité de modifier complètement  le rapport de la littérature à tous ses agents, que ce soient les producteurs (ceux-là que la modernité a appelés les “écrivains”), les produits ou les lecteurs. » (1999 : 256)
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 +Dans leur article intitulé « Un projet contrarié. L'histoire de la littérature contemporaine française au tournant du XXe siècle » (2013), **Mathilde Barraband et Julien Bougie** sont attentifs à la vision crépusculaire qui est typique des regards sur le contemporain, depuis que l’histoire littéraire existe comme discipline semble-t-il : « En attendant, l’état des lieux de la situation présente se fait souvent inquiet. La littérature est en pleine mutation, et la plupart des auteurs doutent que ce soit pour le mieux. […] Le mot de décadence, qui traduit cette vision crépusculaire et le sentiment d’une dégradation de la production littéraire, est avancé par plusieurs sur ce mode interrogatif. » (2013 : 42)
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 +C’est un peu la même chose avec les « méthodes » envisagées [le terme est de moi] pour étudier, décrire et commenter la production contemporaine : « L’étude des directions, des influences, voilà autant de projets semble-t-il pour une étude historique des faits littéraires actuels. En réalité, les projets d’une histoire sur le vif, voire d’une prospective sont loin d’être légitimes dans la plupart des cas. Ils sont contrariés, frappés d’interdit aussitôt qu’envisagés ou entrepris, et se mènent souvent sous le mode de la prétérition. Dans une contradiction dont elle est coutumière, l’histoire littéraire disjoint préceptes et usages, fait sans dire ce qu’elle fait, et même fait le contraire de ce qu’elle dit. » (2013 : 44)
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 +Et ils résument ces deux postures typiques : « Mais la réticence critique qui s’exprime à l’égard de l’analyse du contemporain n’est pas le propre de l’époque, tout comme, d’ailleurs, les réserves qui se formulent à l’égard d’une littérature actuelle jugée décadente. Au contraire, on ne peut que remarquer la permanence, jusqu’à aujourd’hui, non seulement de clichés sur la littérature qui se fait (effacement des genres, disparition du grand écrivain, fin des chefs-d’œuvre, etc.), mais aussi d’a priori¬ sur l’impossibilité de commenter la littérature récemment publiée. » (2013 : 46)
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 +Dans son article « Les revues et la littérature in flagrante : de Valery Larbaud à la littérature québécoise contemporaine » - qui se veut une réflexion sur la place des revue dans l’étude du contemporain –, **Michel Lacroix** remarque lui aussi certains topoï de la critique actuelle : « La fin des avant-gardes, la disparition de la logique de constitution et de dissolution des groupes, apparaît en effet, explicitement ou implicitement, un topos incontournable, un phénomène emblématique de la littérature contemporaine. Les tables des matières des collectifs consacrés à la littérature des 20 dernières années, au Québec comme en France, consignent à leur manière les effets de ce constat : tout se passe en effet comme s’il n’y avait plus que des monades esthétiques, susceptibles de critiques individuelles, que seules des catégories génériques ou thématiques pouvaient parvenir à intégrer dans des ensembles plus vaste. » (2013 : 59)
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 +**D. Viart**, sur les diverses étiquettes liées au « post » et autres : « Les autres formules ici et là avancées telles que “surmodernité”, “postmodernité”, “seconde modernité” ou même “néomodernité” ne proposent rien d’autre qu’une modulation du rapport de l’esthétique contemporaine à la modernité, sans même trancher sur ce qui est ici présenté comme un dépassement, là comme un renouvellement. » (Viart, 2001 : 322)
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 +===== BIBLIOGRAPHIE (Introduction) =====
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 +AGAMBEN, Giorgio (2008), Qu’est-ce que le contemporain ?, Paris, Payot Rivages.
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 +AUDET, René (2009a), « Le contemporain. Autopsie d’un mort-né », dans Audet (dir.), Enjeux du contemporain, Québec, Nota Bene, p. 7-19. [note : on réservera le « Audet 2009 » pour le collectif lui-même]
 +
 +BADIR, Sémir (1999), « Histoire littéraire et postmodernité », dans Jan Baetens et Dominique Viart (dir.), Écritures contemporaines. États du roman contemporain, Actes du colloque de Calaceite, Paris-Caen, Lettres modernes Minard, p. 241-264.
 +
 +BARRABAND, Mathilde (2013), « Liminaire », Dossier : « L'histoire littéraire du contemporain », Tangence, no 102, p. 5-13.
 +_____________ et Julien BOUGIE (2013), « Un projet contrarié. L'histoire de la littérature contemporaine française au tournant du XXe siècle », Tangence, no 102, p. 31-52.
 +
 +BEAULIEU, Étienne (2004), « Disparition de la disparition dans l’œuvre de Pierre Vadeboncoeur », dans Anne Caumartin et Martine-Emmanuelle Lapointe (dir.), Parcours de l’essai québécois (1980 à 2000), Québec, Nota Bene, p.113-126.  
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 +BESSARD-BANQUY, Olivier (2009), La vie du livre contemporain. Étude sur l’édition littéraire 1975-2005, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux et Du Lérot.
 +
 +BESSIÈRE, Jean (2011), « Le roman contemporain. Notes pour une caractérisation et quelques orientations critiques », dans Bessière (dir.), Littératures d’aujourd’hui : contemporain, innovation, partages culturels, politique, théories littéraires, Paris, Honoré Champion, p. 215-224.
 +
 +BLANCKEMAN, Bruno (2008), « Troisième partie : Retours critiques et interrogations postmodernes », Michèle Touret (dir.), Histoire de la littérature française du XXe siècle, Tome II – après 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes p. 423-491.
 +
 +CAUMARTIN, Anne et Martine-Emmanuelle LAPOINTE (dir.) (2004), Parcours de l’essai québécois (1980 à 2000), Québec, Nota Bene. 
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 +CHAILLOU, Michel (1987), « L’extrême-contemporain, journal d’une idée », Po&sie, no 41; Dossier « L’extrême contemporain », Paris, Librairie classique Eugène Belin, p. 5-6.
 +
 +CHÉNETIER, Marc (1994), « Est-il nécessaire d’‘‘expliquer le postmodern(ism)e aux enfants’’? » Études littéraires, vol. 27, n° 1, 1994, p. 11-27.
 +
 +DESCOMBES, Vincent (2000), « Qu’est-ce qu’être contemporaine? », Le genre humain, no 35, p. 21-32.
 +
 +DION, Robert (1993), « Une critique du postmoderne », Tangence, no 39, p. 89-101.
 +
 +FOREST, Philippe (2010), « Décidément moderne. Sept notes dans les marges d’un essai en cours », dans Lionel à
 +Ruffel (dir.), Qu’est-ce que le contemporain?, Nantes, Éditions Cécile Default,  p. 77-92.
 +
 +FORTIER, Frances (dir.) (1993), Dossier « La fiction postmoderne », Tangence, no 39.
 +
 +_____________ (1993a), « Liminaire », Dossier « La fiction postmoderne », Tangence, no 39, p. 5-7.
 +
 +_____________  (1993b), « Archéologie d’une postmodernité », Tangence, no 39, p. 21-36.
 +
 +GERVAIS, Bertrand (2009), « Le contemporain et l'actuel. Réflexions sur le contemporain II », Salon Double, 11 septembre 2009. En ligne : http://salondouble.contemporain.info/antichambre/le-contemporain-et-lactuel  
 +
 +GONTARD, Marc (2001), « La postmodernisme en France : définition, critères, périodisation », dans Michèle Touret et Francine Dugast-Portes (dir.), Le Temps des Lettres. Quelles périodisations pour l’histoire de la littérature française du 20e siècle ?, Rennes, Presses de l’Université de Rennes, coll. « Interférences », p. 283-294.
 +
 +GONTARD, Marc (2013), Écrire la crise. L’esthétique postmoderne, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Interférences ».
 +
 +GREIF, Hans-Jürgen et François OUELLET (2004), La littérature québécoise 1960-2000, Québec, L’instant même (Connaître, 4).
 +
 +HAMEL, Jean-François et Virgine HARVEY (dir.) (2009), Le temps contemporain : maintenant, la littérature, Montréal, UQÀM, coll. « Figura ».
 +
 +HAVERCROFT, Barbara (2002), « Modernités », dans Paul Aron, Denis Saint-Jacques et Alain Viala (dir.), Le dictionnaire du littéraire, Paris, PUF, p. 392-394.
 +
 +HARTOG, François (2003), Régimes d’historicité. Présentisme et expériences du temps, Paris, Seuil, coll. « La librairie du XXIe siècle ».
 +
 +LACROIX, Michel, « Les revues et la littérature in flagrante : de Valery Larbaud à la littérature québécoise contemporaine », Tangence, no 102, p. 53-73.
 +
 +LAMONDE, Yvan (2004), « ‘‘Être de son temps’’ : pourquoi, comment ? », dans Ginette Michaud et Élisabeth Nardout-Lafarge (dir.), Constructions de la modernité au Québec, Actes du colloque tenu à Montréal les 6, 7 et 8 novembre 2003, Montréal, Lanctôt Éditeur, p. 23-36.
 +
 +LAPOINTE, Martine-Emmanuelle (2013), « Construction et déconstruction d'une borne temporelle. L'année 1980 dans Spirale et Liberté », Tangence, no 102, p. 75-94
 +
 +LaRUE, Monique (1996), L’arpenteur et le navigateur, Montréal, Fides/CÉTUQ, coll. « Les grandes conférences ».
 +LINTEAU, Paul-André, René DUROCHER, Jean-Claude ROBERT et François RICARD (1989) Histoire du Québec contemporain,  Volume II : Le Québec depuis 1930, Montréal, édition du Boréal, coll. « Compact ».
 +
 +LYOTARD, Jean-François (1979), La condition postmoderne, Paris, Minuit.
 +
 +LYOTARD, Jean-François (1982), « Réponse à la question : Qu’est-ce que le postmoderne ? », Critique, no 419, p. 357-367.
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 +MICHAUD, Ginette et Élisabeth NARDOUT-LAFARGE (dir.) (2004), Constructions de la modernité au Québec, Actes du colloque tenu à Montréal les 6, 7 et 8 novembre 2003, Montréal, Lanctôt Éditeur.
 +
 +MICHON, Jacques (dir.) (2010), Histoire de l’édition littéraire au Québec au XXe siècle, Volume 3 : La bataille du livre 1960-2000, Montréal, Fides.
 +
 +MORARU, Viorel-Dragos (2009), « La littérature face à la mondialisation », dans Audet (dir.), Enjeux du contemporain, Québec, Nota Bene, p. 219-234
 +
 +NARDOUT-LAFARGE, Élisabeth (2004) « La valeur ‘‘modernité’’ en littérature québécoise : notes pour un bilan critique », dans Ginette Michaud et Élisabeth Nardout-Lafarge (dir.), Constructions de la modernité au Québec, Actes du colloque tenu à Montréal les 6, 7 et 8 novembre 2003, Montréal, Lanctôt Éditeur, p. 285-301. 
 +
 +NOUDELMANN, François (2010), « Le contemporain sans époque : une affaire de rythmes », dans Lionel Ruffel (dir.), Qu’est-ce que le contemporain?, Nantes, Éditions Cécile Default, p. 59-76.
 +
 +OUELLET, Pierre (1993), « LE TEMPS D’APRÈS l’histoire et le postmodernisme », Tangence, no 39, p. 112-131.
 +
 +PAGEAUX, Daniel-Henri (2011), « Réflexions sur la notion de contemporain : une lecture de A Sibila / La Sibylle d’Augustina Bessa Luis », dans Jean Bessière (dir.), Littératures d’aujourd’hui : contemporain, innovation, partages culturels, politique, théorie littéraire. Domaine européen, latino-américain, francophone et anglophone, Paris, Honoré Champion, p. 13-25.
 +
 +PATERSON, Janet M. (1993), Moments postmodernes dans le roman québécois, Ottawa, Presses de l’Université d’Ottawa.
 +
 +PATERSON, Janet M. (2004), « Le postmodernisme et la ‘‘pensée migrante’’ au Québec », dans Ginette Michaud et Élisabeth Nardout-Lafarge (dir.), Constructions de la modernité au Québec, Actes du colloque tenu à Montréal les 6, 7 et 8 novembre 2003, Montréal, Lanctôt Éditeur, p. 319-331.
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 +RACZYMOW, Henri (1994), La Mort du grand écrivain. Essai sur la fin de la littérature, Paris, Stock.
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 +ROUSSO, Henry (2012), La dernière catastrophe. L’histoire, le présent, le contemporain, Paris, NRF Gallimard, coll. « NRF essais ».
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 +RUEFF, Martin (2010), « La concordance des temps », dans Lionel Ruffel (dir.), Qu’est-ce que le contemporain?, Nantes, Éditions Cécile Default,  p.93-110.
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 +RUFFEL, Lionel (dir.) (2010a), Qu’est-ce que le contemporain?, Nantes, Éditions Cécile Default.
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 +RUFFEL, Lionel (2010a), « Introduction. Qu’est-ce que le contemporain? » dans Ruffel (dir.), Qu’est-ce que le contemporain?, Nantes, Éditions Cécile Default, p. 9-35. [note : on réservera « Ruffel 2010 » pour le collectif lui-même]
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 +SCARPETTA, Guy (1985), L’impureté, Paris, Grasset et Fasquelle.
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 +VIART, Dominique (2001), « Écrire au présent : l’esthétique contemporaine », dans Michèle Touret et Francine Dugast-Portes (dir.), Le Temps des Lettres. Quelles périodisations pour l’histoire de la littérature française du 20e siècle ?, Rennes, Presses de l’Université de Rennes, coll. « Interférences », p. 317-336.
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 +VIART, Dominique (2013), « Histoire littéraire et littérature contemporaine », Tangence, no 102, p. 113-130.
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 +VIGNEAULT, Robert (2004), « Notre sauvage besoin de libération », dans Anne Caumartin et Martine-Emmanuelle Lapointe (dir.), Parcours de l’essai québécois (1980 à 2000), Québec, Nota Bene, p. 17-30.
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