FICHE DE LECTURE (VERSION ABRÉGÉE) (lecture en diagonale de l’œuvre; fiche comme point de repère seulement)

INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : BEAULIEU, Victor-Lévy Titre : Pour saluer Victor Hugo Édition : Montréal, Éditions du Jour Collection : Littérature du Jour Année : 1971 Appellation générique : Aucune Bibliographie de l’auteur : Connue. Auteur, entre autres, de nombreuses bios plus ou moins imaginaires sur des écrivains, dans lesquelles il s’«investit» lui-même de façon assez marquée. Quatrième de couverture : Reproduction (négatif) d’une photo d’Hugo (et en couverture : Hugo jeune) Rabats : Sans Cote bibliothèque UQAR : PQ2293B43

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES)

Auteur/narrateur : VLB parle ici en son nom propre (à la différence de ce qu’il fait dans ses livres sur Melville (1978) et Ferron (1991) par exemple, où il confie la narration à l’alter ego Abel Beauchemin). L’ouvrage s’ouvre d’ailleurs sur un passage tout à fait autobiographique, où il est question des lectures du jeune Beaulieu, et qui mène à l’évocation de la « rencontre » avec Hugo par le biais des Misérables : « J’avais treize ans. Nous venions de déménager de Saint-Jean-de-Dieu à Rivière-des-Prairies. Nous étions treize enfants à la maison et mon père, qui était journalier, rapportait peu, de sorte que nous n’avions, comme disait ma patiente mère, que l’essentiel, c’est-à-dire la nourriture et le gîte. Pour le reste, il fallait attendre puisque nous n’avions pas les moyens de nous le payer. Je me souviens qu’à cette époque je possédais cinq ou six livres que j’avais reçus comme prix de fin d’année à l’école, livres que je lisais régulièrement tous les trois mois! » (p. 11). Narrateur/personnage : Ici auteur = narrateur = (l’un des) personnage(s), en ce que VLB écrit un « hommage » fortement subjectif à Hugo, parlant à la limite ici davantage de lui-même que du grand auteur qu’il salue. Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé : Relation de grande admiration du biographe pour le biographé; il le considère en quelque sorte comme un « père » dans l’univers de la création littéraire, et lui voue un culte, ce que convoque d’ailleurs explicitement et d’entrée de jeu le titre de l’ouvrage, de même que de nombreux passages, dont ceux-ci : « Treize ans donc. Et Victor Hugo qui m’est déjà une espèce de Dieu » (p. 15); « Et lui aussi, ce vieil Hugo que je vénère, il a eu quatorze ans un jour » (p. 16); « Voilà donc le mythe de moi-même que j’ai toujours poursuivi en Hugo : il fallait être démesuré, éclater par tous les possibles, vivre toutes les errances et toutes les folies et tous les bonheurs » (p. 18). Ancrage référentiel : Extrêmement marqué, qu’il s’agisse de VLB (surtout, et notamment par le biais de références à la littérature canadienne-française du dix-neuvième siècle) ou d’Hugo. (Donc de nombreuses citations tirées, par exemple, d’ouvrages d’Hugo lui-même, de textes critiques de Crémazie, etc.) Indices de fiction : Pas vraiment de « fictionnalité » dans tout cela, si ce n’est de quelques hypothèses assez banales (du genre : « J’imagine d’ailleurs que tout le monde […] », p. 31). Par ailleurs, sans qu’il s’agisse de paroles fictives, il faudrait peut-être vérifier la source de propos échangés lors de supposées séances de spiritisme auxquelles Hugo aurait pris part (par exemple p. 156…). Topoï : Hugo le grand écrivain qui a inspiré l’auteur qu’est devenu VLB. Biographé : Victor Hugo, bien sûr, et aussi (beaucoup) VLB! Pacte de lecture : Un hommage à Victor Hugo, « père » littéraire de VLB. Tout compte fait, il s’agit davantage d’un essai subjectif qui décrit l’influence d’Hugo sur VLB que d’une biographie imaginaire. Thématisation de l’écriture et de la lecture : La lecture est thématisée d’entrée de jeu (voir citation à la section « auteur/narrateur »), lecture qui doit d’ailleurs déboucher sur l’écriture : « Ce qui m’a tout de suite ébloui chez Hugo, c’est cet éclatement de la parole, c’est ce jaillissement du mot, c’est cette œuvre colossale, ces milliers de phrases qui, une fois lues, m’incitèrent à écrire car, pour la première fois de ma vie, je me rendais compte qu’avec la laideur, la pauvreté, le blasphème et l’ignorance, il était possible de faire de la beauté » (p. 18). Attitude de lecture : Du VLB tourné vers lui-même, une fois de plus; ouvrage sans grand intérêt, du moins immédiat, pour le type d’œuvre que nous tentons de cerner. Hybridation, Différenciation, Transposition : Pas vraiment, à mon sens. Autres remarques : Présence d’une bibliographie, comme dans une biographie de facture plutôt traditionnelle, quoique VLB ne donne pas ses sources en bas de page, comme le font la plupart des biographes « ordinaires ». Plutôt essai à caractère subjectif (et fortement autobiographique); ne convient pas vraiment. Lecteur/lectrice : Caroline Dupont