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Barbara Havercroft (2002), "Modernité"

dans Paul Aron, Denis Saint-Jacques et Alain Viala (dir.), Le dictionnaire du littéraire, Paris, PUF, p. 392-394.


Dans le Dictionnaire des œuvres littéraires, à l’entrée « Modernes », Barbara Havercroft donne une définition du postmoderne : « Ce n’est que dans les années 1980 que la notion de postmoderne commence à s’imposer en langue française, à la suite de la publication de La condition postmoderne de Lyotard (1979) et de L’impureté de Guy Scarpetta (1985). Elle a, en gros, deux significations : elle désigne les conditions socio-économiques inhérentes à la mondialisation du régime capitaliste et au développement de la technologie et de l’informatique, ainsi que des productions culturelles et artistiques, moins hermétiques que celles de la modernité et caractérisées par des stratégies diverses (ironie, parodie, citation, jeux langagiers, autoréflexivité). […] Le postmodernisme culturel présente […] deux tendances principales selon Bertens [dans The Idea of the Postmodern : A History (NY, Routledge, 1995)] : la réintroduction de la représentation et du narratif, mais aussi une “autoréflexivité anti-représentationnelle”, le facteur commun étant une crise de la représentation, un manque de foi en la capacité de représenter le réel. En littérature, cela donne lieu à une littérature “de l’épuisement” ou du “renouvellement” (Barth), caractérisée par la combinaison paradoxale de l’autotextualité et de la référence historique (C. Simon, Les Géorgiques ; D. M. Thomas, The White Hotel) ; par le recyclage et la subversion des conventions (H. Aquin, Trou de mémoire, 1968 ; et par l’essor des voix marginalisées (des femmes – comme chez N. Brossard –, des personnes de couleur – chez I. Reed). D’autres traits des œuvres postmodernes comprennent l’hybridité (générique et autre), une intertextualité très poussée, la parodie, des jeux temporels, un accent sur la multiplicité de petits récits et la déconstruction des oppositions binaires rigides. (2002 : 393) Ces traits reflètent la condition postmoderne, que Lyotard conçoit comme elle de l’époque où les grands récits sous-tendant la civilisation occidentale sont remplacés par une pluralité de petits récits locaux et par des jeux de langage où des valeurs sont sans cesse recréées discursivement, faute d’un consensus universel. » (393-394)

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