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fq-equipe:fiche_de_construction_de_la_modernite_au_quebec

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 === Janet M. PATERSON, « Le postmodernisme et la ‘‘pensée migrante’’ au Québec », p. 319-331. === === Janet M. PATERSON, « Le postmodernisme et la ‘‘pensée migrante’’ au Québec », p. 319-331. ===
  
 +Article complet: {{:fq-equipe:j.m.paterson_2004_.pdf|}}
  
 Paterson débute son texte en évoquant la difficulté de parler de postmodernité dans un colloque consacré à la modernité puisque celle-ci n’est pas circonscrite dans un temps défini. Paterson se propose néanmoins d’interroger la relation du postmodernisme à la pensée migrante au Québec.  Paterson débute son texte en évoquant la difficulté de parler de postmodernité dans un colloque consacré à la modernité puisque celle-ci n’est pas circonscrite dans un temps défini. Paterson se propose néanmoins d’interroger la relation du postmodernisme à la pensée migrante au Québec. 
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 === Frances FORTIER et Francis LANGEVIN, « De la modernité à la postmodernité ? Le trajet de Nicole Brossard ou l’expérience du lieu commun », p. 332-349. === === Frances FORTIER et Francis LANGEVIN, « De la modernité à la postmodernité ? Le trajet de Nicole Brossard ou l’expérience du lieu commun », p. 332-349. ===
  
 +Article complet: {{:fq-equipe:fortier_et_langevin_2004_.pdf|}}
  
 Le texte de Fortier et Langevin vise à observer le passage de la modernité à la postmodernité à travers trois moments dans l’œuvre de Nicole Brossard. Les auteurs posent en outre l’hypothèse que Brossard subit l’influence du paradigme interprétatif de sa propre œuvre. Le premier texte à l’étude, //Un livre//, paru en 1970, raconte l’histoire de sa propre genèse ; il marque moins l’émergence d’une modernité que l’appropriation des codes de la modernité. Bien que ce concept reste essentiellement imprécis et hétérogène, c’est d’une certaine modernité que s’inspire Brossard. //Le Désert mauve//, publié en 1987 et présenté comme le premier roman postmoderne québécois, introduit le féminisme comme piste interprétative. Les auteurs expliquent : «  La réorganisation épistémique engagée par les théories de l’énonciation, en réintroduisant la subjectivité au cœur du langage, redessine autrement le clivage, à première vue irréconciliable, entre la modernité et le féminisme. » (2004 : 338) À travers le jeu qu’on retrouve dans le texte entre référentialité et fiction, les auteurs perçoivent la tension entre le moderne et le postmoderne : alors que le modernisme se caractérise par le refus de l’illusion référentielle, le postmodernisme revendique les procédés de l’illusion et cherche à pousser l’illusion à un paroxysme de manière à ce que ce soit la réalité qui apparaisse comme une illusion. Évoquant une analyse de la question de la traduction fictive dans Le //Désert mauve// par Robert Dion, les auteurs notent que Dion inscrit Brossard parmi une série d’auteurs postmodernes : Jacques Brault, Monique LaRue, Normand Chaurette, Victor-Lévy Beaulieu, Gérard Bessette et Rober Racine (2004 : 342). Enfin, Hier (2001) joue également sur la frontière entre la référentialité et la fiction. L’espace-temps y est traité de manière postmoderne, par l’abolition de toute distance qu’on y trouve. Empruntant ce concept à Marc Augé, les auteurs qualifient //Hier// d’œuvre « surmoderne », se déroulant dans des « non-lieux ». Les auteurs citent Augé explicitant sa vision des non-lieux : « Si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et historique, un espace qui ne peut se définir ni comme identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique définira un non-lieu. L’hypothèse ici défendue est que la surmodernité est productrice de non-lieux, c’est-à-dire d’espaces qui ne sont pas eux-mêmes des lieux anthropologiques et qui, contrairement à la modernité baudelairienne, n’intègrent pas les lieux anciens […]. » (2004 : 347) Enfin, Fortier et Langevin résument le parcours de Nicole Brossard, dont ils rappellent que la pratique est en dialogue avec les discours qui l’interprètent : d’abord moderne par la revendication d’un identitaire collectif ; ensuite postmoderne, par sa facture autoréférentielle et par son appel à la participation du lecteur ; enfin surmoderne, par sa prédilection pour les non-lieux.  Le texte de Fortier et Langevin vise à observer le passage de la modernité à la postmodernité à travers trois moments dans l’œuvre de Nicole Brossard. Les auteurs posent en outre l’hypothèse que Brossard subit l’influence du paradigme interprétatif de sa propre œuvre. Le premier texte à l’étude, //Un livre//, paru en 1970, raconte l’histoire de sa propre genèse ; il marque moins l’émergence d’une modernité que l’appropriation des codes de la modernité. Bien que ce concept reste essentiellement imprécis et hétérogène, c’est d’une certaine modernité que s’inspire Brossard. //Le Désert mauve//, publié en 1987 et présenté comme le premier roman postmoderne québécois, introduit le féminisme comme piste interprétative. Les auteurs expliquent : «  La réorganisation épistémique engagée par les théories de l’énonciation, en réintroduisant la subjectivité au cœur du langage, redessine autrement le clivage, à première vue irréconciliable, entre la modernité et le féminisme. » (2004 : 338) À travers le jeu qu’on retrouve dans le texte entre référentialité et fiction, les auteurs perçoivent la tension entre le moderne et le postmoderne : alors que le modernisme se caractérise par le refus de l’illusion référentielle, le postmodernisme revendique les procédés de l’illusion et cherche à pousser l’illusion à un paroxysme de manière à ce que ce soit la réalité qui apparaisse comme une illusion. Évoquant une analyse de la question de la traduction fictive dans Le //Désert mauve// par Robert Dion, les auteurs notent que Dion inscrit Brossard parmi une série d’auteurs postmodernes : Jacques Brault, Monique LaRue, Normand Chaurette, Victor-Lévy Beaulieu, Gérard Bessette et Rober Racine (2004 : 342). Enfin, Hier (2001) joue également sur la frontière entre la référentialité et la fiction. L’espace-temps y est traité de manière postmoderne, par l’abolition de toute distance qu’on y trouve. Empruntant ce concept à Marc Augé, les auteurs qualifient //Hier// d’œuvre « surmoderne », se déroulant dans des « non-lieux ». Les auteurs citent Augé explicitant sa vision des non-lieux : « Si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et historique, un espace qui ne peut se définir ni comme identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique définira un non-lieu. L’hypothèse ici défendue est que la surmodernité est productrice de non-lieux, c’est-à-dire d’espaces qui ne sont pas eux-mêmes des lieux anthropologiques et qui, contrairement à la modernité baudelairienne, n’intègrent pas les lieux anciens […]. » (2004 : 347) Enfin, Fortier et Langevin résument le parcours de Nicole Brossard, dont ils rappellent que la pratique est en dialogue avec les discours qui l’interprètent : d’abord moderne par la revendication d’un identitaire collectif ; ensuite postmoderne, par sa facture autoréférentielle et par son appel à la participation du lecteur ; enfin surmoderne, par sa prédilection pour les non-lieux. 
fq-equipe/fiche_de_construction_de_la_modernite_au_quebec.1279209159.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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