Auteur : Dufour, Michel
Titre : Loin des yeux du soleil
Éditeur : L’instant même
Collection : -
Année : 2001
Éditions ultérieures : -
Désignation générique : roman (couverture)
Quatrième de couverture : « Sous le nom d’Autrement, un poète – dont le seul talent sans doute est celui de tout rater – relate sa vie d’avant l’effondrement du monde : son amour pour la belle Maya ; sa relation avec Mme Sabatier ; l’apparition foudroyante de Charles Baudelaire, le jumeau, l’ange tutélaire ; le duo qu’il forme dans les couloirs du métro avec Musie, la musicienne muette et paraplégique ; puis, après l’horreur, sa rencontre avec le mystérieux Edgar Pleau. Désormais, Autrement ne conçoit plus la vie de la même façon. Mais pourra-t-il échapper à son destin ? »
Notice biographique de l’auteur : « Nouvelliste accompli, lauréat du prix Adrienne-Choquette pour Les chemins contraires, Michel Dufour aborde le roman avec la maîtrise, la concision et la précision qui marquent l’ensemble de son œuvre. Non sans humour, il construit ici un univers sur lequel plane l’esprit de Baudelaire. »
Résumé de l’œuvre : Autrement, un jeune poète féru de Baudelaire (qu'il considère comme son jumeau cosmique étant donnée leur date de naissance commune, le 9 avril) que tout fuit, comme il se plaît à le répéter, raconte d'abord sa vie à travers trois femmes différentes : Maya, sa jolie colocataire qui adore se promener nue dans l'appartement, mais à laquelle il n'osera jamais révéler ses sentiments ; Mme Sabatier, une femme carriériste plus âgée avec laquelle il vit quelques temps ; et Musie, une musicienne muette et paraplégique en compagnie de laquelle il se produit en spectacle dans le métro, elle jouant de la guitare, Autrement récitant ses poèmes. Enfin, après le meurtre particulièrement sauvage de Musie par une bande de skinheads qui la précipitent devant la rame du métro, Autrement rencontre Edgar Pleau, un homme étrange à l'existence parfois sujette à caution, qui lui apprendra la danse de la marionnette désarticulée, danse qui permet de se sortir sans trop de dommages de situations fâcheuses. Autrement peut ainsi surmonter l'horreur de la mort de Musie et laisse entendre que tout ne le fuit plus autant qu’avant.
Thème principal : Fuite
Description du thème principal : Comme Autrement le dit si bien, tout le fuit : ses amours, ses amis s’éloignent de lui ou bien il s’arrange pour se débarrasser d’eux ; quant aux objectifs qu’il se donne, ils partent en fumée au moindre petit inconvénient. Ultimement, c’est aussi le sens de la vie qui fuit Autrement ainsi que le sens global à retirer de la lecture du roman qui se disperse.
Thèmes secondaires : La musique, la communication.
Type de roman (ou de récit) : Roman
Type de narration : Principalement autodiégétique et parfois homodiégétique, mais le narrateur semble demeurer le même (i.e. qu’il a seulement l’air de parler de lui-même à la troisième personne façon Jules César dans La Guerre des Gaules)…
Personnes et/ou personnages mis en scène : Le personnage d'Edgar Pleau, que le narrateur/personnage principal décrit parfois comme un homme étrange portant imperméable et chapeau melon, parfois comme une voix intérieure, rappelle Edgar Allan Poe sous certains aspects, dont le patronyme similaire. Cela peut être lié à l’omniprésence de la figure de Baudelaire dans le roman, ce dernier ayant traduit en français une partie importante de l’œuvre de Poe.
Lieu(x) mis en scène : Lieux non nommés
Types de lieux : Différents appartements, une station de métro, la rue.
Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Aucune date donnée, mais il s’agit clairement de l’époque contemporaine.
Intertextualité : Outre la référence à Poe à travers le personnage d’Edgar Pleau, on retrouve plusieurs autres traces d’intertextualité. Le titre et la citation en exergue du roman proviennent d'un poème de Baudelaire. Les citations en exergue de chaque chapitre proviennent aussi de l’œuvre baudelairienne. De façon générale, le narrateur fait constamment référence à Beaudelaire (il évoque leurs - probables - points communs, l'image de l'albatros, Les Fleurs du mal en permanence sur sa table de nuit, etc.). Bref, le roman est construit autour de la figure omniprésente de Baudelaire, qu'Autrement idolâtre. Cette fascination pour Baudelaire et cette présence implicite de Poe laissent croire qu’Autrement éprouve une certaine affinité avec la figure du « poète maudit ». Mallarmé, Lautréamont, Sartre, Camus, Beckett et Ionesco sont quant à eux uniquement mentionnés, tous à la page 29. Particularités stylistiques ou textuelles : Le roman est divisé en sept chapitres, le premier s'intitulant “Autrement dit” et le dernier “Autrement vu”, ce qui suggère la transformation du personnage. Le cinquième chapitre est dédié à la transcription du dernier calepin de Musie que celle-ci a confié au narrateur avant sa mort (étant muette, Musie communiquait en écrivant dans le calepin en question, à la fois outil de communication et journal intime). De plus, le récit est séparé en fragments de longueur variable (de une à trois pages, mais plus souvent une). Aucun dialogue, le ton est assez léger, sans lyrisme ni longue description, mais le narrateur, autant à la première personne qu’à la troisième, se pose beaucoup de questions sur ce qui l’attend.
Auteur(e) de la fiche : Sébastien Hogue