====== YING CHEN, Le champ dans la mer ====== ==== I- INFORMATIONS PARATEXTUELLES ==== Auteur : Chen, Ying Titre : Le champ dans la mer Éditeur : Boréal et Seuil Collection : Année : 2002 Éditions ultérieures : Désignation générique : Roman (couverture) Quatrième de couverture ou rabats : « Une jeune femme franchit sans cesse la frontière entre la vie et la mort, entre le présent et le passé. C’est ainsi que la vaste étendue qui jouxte l’auberge où elle dort est parfois la mer, parfois un champ de maïs. Elle vit parfois au milieu du monde moderne, de notre “société des loisirs”, parfois dans le village où elle a un jour, dans une autre vie, été une enfant solitaire. Ce village est situé, on le devine, dans une contrée lointaine, où la vie est réglée par des usages stricts, où la tradition pèse lourd. L’enfant y a vécu entre une mère qui tentait de laver l’honneur de son mari, victime de la haine sournoise des autres habitants du village, et un adolescent, V…, son premier amour, le plus beau sans doute. Ying Chen poursuit ici son exploration du temps et de la mémoire. Cette fois, c’est le monde de l’enfance qu’elle évoque dans une prose dépouillée à l’irrésistible pouvoir d’envoûtement. » Notice biographique de l’auteur : Née à Shangaï en 1961, Ying Chen vit désormais au Québec. Le champ dans la mer est son quatrième roman. ==== II - CONTENU ET THÈMES ==== Résumé de l’œuvre : Comme l’indique la quatrième de couverture, l’ouvrage est basé sur un jeu de retour entre le passé et le présent. Le présent se résume quant à lui à une journée dans la vie de la narratrice, qui s’éveille sur le pas d’une auberge, bousculée par l’aubergiste, et qui erre sur la plage en attendant que son mari A… lui redonne signe de vie, vienne la chercher. L’histoire se construit surtout dans les mouvements de la mémoire qui, peu à peu, reconstruit l’enfance de la narratrice, marquée par le deuil de son père, son amour pour son voisin V… et la relation tourmentée avec sa mère. Les relations se construisent surtout de manière triangulaire, la narratrice, V… et le père ou encore la narratrice, V… et la mère – les autres revenant moins rarement. C’est que la narratrice est amoureuse de son voisin et il se trouve que son père, le seul architecte du village de son enfance, est tombé du toit de sa maison, ce qui fait, par extension, que les voisins sont un peu comme les assassins de son père. Il se trouve aussi que la narratrice dit être morte d’une tuile tombée du même toit (ce qui ajoute une touche de fantastique au récit, même si cette mort pourrait être symbolique). La narratrice éprouve donc à la fois une fascination amoureuse pour cette maison et ses habitants tout autant que de l’appréhension puisqu’elle représente un lieu de deuil. La mère, quant à elle, essaie de garder sa fille dans la maison familiale, de la tenir loin de V…, qui représente un danger, qui est associé à la mort de son mari. Il faut surtout noter que le récit n’est pas linéaire même dans la reconstitution du passé. Il n’y a pas d’actions et tout suit le rythme de la remémoration. Thème principal : Le deuil Description du thème principal : Il s’agit d’abord d’un récit de deuil, mais d’un double deuil, celui du père et celui du premier amour. Par le travail de mémoire et de réminiscence, les deux deuils et même les deux êtres tendent à se confondre. La narratrice, accablée par le poids du passé et par le poids d’un héritage problématique, n’arrive pas à vivre pleinement dans le présent et son identité demeure morcelée. Thèmes secondaires : Le rapport aux parents, le poids du passé, la construction fragile de l’identité, la famille, l’identité familiale, l’héritage familial, l’errance (du corps, de la pensée, de la mémoire), le premier amour, l’enfance, le jeu. ==== III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE ==== Type de roman (ou récit) : roman lyrique – récit lyrique Type de narration : narration autodiégétique. Narration problématique puisque la narratrice dit être morte mais continue de vivre tout de même et raconte son histoire. Personnes et/ou personnages mis en scène : Signalés seulement par l’initiale de leur prénom ou par leur fonction (père/mère, etc.). Lieu(x) mis en scène : Lieux non nommés. Types de lieux : 2 lieux. 1. Une auberge au bord de la mer et la plage où la narratrice déambule. 2. Le village d’enfance de la narratrice, caractérisé par son champ de maïs qui semble les emprisonner. Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Temporalité indéterminée (période contemporaine pour la narration du présent ?) Intergénéricité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : Prose poétique. Particularités stylistiques ou textuelles : Roman composé de courts chapitres, non numérotés. Écriture très lyrique qui rappelle la prose poétique. Auteur(e) de la fiche : Manon Auger