====== Alexandre Bourbaki, Traité de balistique ====== ==== I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE ==== Auteur : Alexandre Bourbaki (pseudonyme collectif de Nicolas Dickner, Bernard Wright-Laflamme et Sébastien Trahan) Titre : Traité de balistique Éditeur : Alto Collection : - Année : 2006 Éditions ultérieures : Publication en format poche en 2012, toujours chez Alto, mais dans la collection CODA cette fois Désignation générique : Aucune désignation explicite Quatrième de couverture : « Imaginez un monde où se côtoient la radio à ondes courtes, la polka soviétique, une arme de jet aborigène, la force gravitationnelle, un monstre babylonien, Petzi, le chemin de fer, le chaos universel, Albert Einstein, les caramels mous et la roulette russe. Bienvenue dans le petit laboratoire d’Alexandre Bourbaki. En dix-neuf récits et quelques images, cet étonnant bricoleur décompose et reconstruit l’histoire de la science moderne comme un vieux grille-pain, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à un point éloigné dans le temps. Un livre qui vous fera oublier vos leçons de physique. » Notice biographique de l’auteur : « Alexandre Bourbaki naît à Gaspé en 1973, d'une famille de transfuges soviétiques. Il s'initie dès son plus jeune âge à la science en dévorant les albums de Tintin. Plus vieux, il se passionne pour les modèles réduits, la téléportation, les romans de Jules Verne et les recettes asiatiques. En 2011, il s'attaque aux lois de la physique élémentaire. Tout est à refaire : la gravité, la géométrie du chaos et la relativité. Cette entreprise audacieuse le mènera de Vladivostok à Sandy Beach en passant par les profondeurs de la station Berri UQAM. Le Traité de balistique marque la fin de son voyage. » ==== II - CONTENU ET THÈMES ==== Résumé de l’œuvre : Sans résumer un à un les dix-neuf récits qui composent Traité de balistique, on peut tout de même affirmer qu'ils ont en commun de déformer la sacro-sainte science. Les lois physiques, particulièrement, sont malmenées ou carrément piétinées, comme dans ce texte où un soldat revient de la guerre avec une plaque métallique dans la tête, ce qui lui permet de capter des ondes courtes. Grâce à un cornet géant inséré dans l'oreille, il deviendra un véritable phonographe humain qui fera danser tout le quartier sur des polkas russes. Dans un autre récit, un grand-père qui perd la mémoire s'affranchit aussi de la gravité et doit être attaché pour ne pas s'envoler. Il y a également cette jeune femme à l'aura littéralement chaotique qui fait valdinguer, s'écraser, éclater tout ce qui l'entoure, sans savoir pourquoi ni être en mesure de contrôler cet étrange phénomène. Sa seule source de revenus: des « cambriolages entropiques » qu'elle effectue sans crainte puisque la police est impuissante à l'arrêter (les voitures font des accidents, les armes à feu s'enrayent, les lacets se dénouent inopinément, etc.). Thème principal : La science Description du thème principal : Dans la plupart des textes, une théorie scientifique ou un principe physique élémentaire est mis à mal, voire démonté, que ce soit la gravité dans le récit d'un homme qui s'envole comme un ballon ou bien les probabilités dans un interminable jeu de roulette russe. Thèmes secondaires : Histoire, guerre, armes à feu, exploration spatiale, physique. ==== III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE ==== Type de roman (ou de récit) : Recueil de nouvelles et de bandes dessinées Type de narration : La plupart des narrateurs sont extra et hétérodiégétiques, mais quelques-uns sont autodiégétiques (dans « Le poids du monde », notamment). Personnes et/ou personnages mis en scène : Laïka, le premier être vivant mis en orbite autour de la Terre. Lieu(x) mis en scène : Montréal, Gaspésie, Types de lieux : le métro, la ville, la plage, campagne, paquebot soviétique, voies ferrées. Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Différentes époques entre la Seconde Guerre mondiale et aujourd'hui. Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : La nouvelle « L'odyssée », qui raconte l'histoire d'Ulysse, un garçon habitant dans une ville-puits qui s'enfonce de plus en plus profondément dans le tourbillon souterrain de la ville, en référence aux Charybde et Scylla de l'Odyssée d'Homère. De plus, dans la dernière bande dessinée (« Le bal ») du recueil, les dialogues, au lieu d'apparaître dans des bulles, sont placés sous les illustrations, et devant chaque réplique se trouve le portrait du personnage prenant la parole. Ce procédé est caractéristique de Petzi, une série animalière de bande dessinée danoise pour enfants… Particularités stylistiques ou textuelles : Le recueil est composé de quinze textes en prose (Dickner et Wright-Laflamme) et de quatre courtes bandes dessinées (Trahan). La plupart de nouvelles sont précédées d'une image d'un boomerang ou bien de schémas/dessins scientifiques. Les nouvelles, bien qu'elles soient autonomes, sont liées entre elles par plusieurs récurrences. La plupart du temps, ce sont des personnages qui étaient secondaires dans un texte qui reviennent ailleurs, parfois à une époque différente de leur vie, soit en tant que personnages principaux, soit comme personnages toujours autant secondaires. D'autres fois, c'est un bout de paysage, comme une rivière qui passe dans un tunnel, ou bien un concept: la jeune femme chaotique, par exemple, se dit incapable d'intégrer « l'ordre des choses » (p. 118), à l'instar d'une policière qui dans le texte suivant raconte que, après que son arme se soit enrayée lors d'un fameux cambriolage entropique, elle a « perdu le sentiment de sa force et la confiance en confiance en l'ordre des choses » (p. 144). Mentionnons aussi les militaires soviétiques qui, depuis Vladivostok, transmettent par ondes courtes des messages codés sous forme de polkas, et le soldat réformé qui dans la nouvelle suivante capte des polkas russes en provenance de Vladivostok. Bref un réseau de liens diégétiques traverse les récits du recueil et rend le tout un peu plus homogène. Auteur(e) de la fiche : Sébastien Hogue