Blanckeman, Bruno, « Quand cessent les avant-gardes. Certaines tendances de la littérature française après 1968 », in Catherine Douzou & Paul Renard (eds), Écritures romanesques de droite au XXe siècle. Questions d’esthétique et de poétique, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2002, p.171-177.

Quignard, Nadaud, Sérena, Echenoz, Toussaint, Gailly, Michon, Bergounioux, Rouaud, Guibert, Delerm, Germain, Bréhal, Bobin, Houllebecq, Koltès, Bon, Volodine, Le Clézio, Sallenave, Robbe-Grillet, Solllers

« Trois séries d’éléments arrêteront en ce sens cette étude : la défection des avant-gardes avec une action en retour, à la lettre une réaction, du genre romanesque, plus désireux de renouer avec des pratiques traditionnelles que d’en expérimenter de nouvelles ; la multiplication de formes autobiographiques particulières manifestant toutes la primauté d’un questionnement identitaire, avec en corollaire tantôt l’obsession généalogique, tantôt le culte de la singularité ; enfin, la résurgence d’une écriture du spirituel, qui procède par la mise entre parenthèses des déterminations historiques. » (p. 171-172)

L’évolution littéraire des avant-gardes au tournant des années 80 : Robbe-Grillet, Sollers, « Les écrivains des années 80 reviennent à des ambitions romanesques plus ourlées – aucun ne se veut activiste – et à des modes de fictions plus souples, libres de certaines autocensures : on ne réfute plus nécessairement les histoires référentielles, les situations-types, les personnages-modèles, le plaisir de l’oeuvre qui, à sa façon, concurrence, distrait et signifie le réel. » (p. 173) Des récits, formelement indécidables parce que simultanément romanesques, autobiographiques, méditatifs et poétiques, tentent de saisir, par cette fluidité intergénérique, la complexité composite de l’identité. » (p. 174)

« certaines caractéristiques esthétiques communes aux oeuvres romanesques en cours relèveraient d’une sensibilité de droite, mois par volonté agissante que par imprégnation culturelle : une littérature de fiction se nourrit de son temps. » (p. 176)