fq-equipe:bilan_de_la_revue_moebius

Différences

Ci-dessous, les différences entre deux révisions de la page.

Lien vers cette vue comparative

Les deux révisions précédentesRévision précédente
Prochaine révision
Révision précédente
fq-equipe:bilan_de_la_revue_moebius [2012/07/05 13:23] myriamfq-equipe:bilan_de_la_revue_moebius [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
Ligne 71: Ligne 71:
 La liberté et l’authenticité de l’écriture reviennent fréquemment comme des critères de sélection des textes, mais aussi comme les fondements même de l’acte créateur. De nombreux textes de présentation (n°49 (1991), n°62 (1994), etc.) accusent les universités de causer une homogénéisation de la production littéraire. La revue se présente donc comme le pôle inverse, comme le lieu de publication de textes plus « vrais » parce qu’en marge de l’institution.  La liberté et l’authenticité de l’écriture reviennent fréquemment comme des critères de sélection des textes, mais aussi comme les fondements même de l’acte créateur. De nombreux textes de présentation (n°49 (1991), n°62 (1994), etc.) accusent les universités de causer une homogénéisation de la production littéraire. La revue se présente donc comme le pôle inverse, comme le lieu de publication de textes plus « vrais » parce qu’en marge de l’institution. 
 La question de l’enseignement de la création littéraire traverse de nombreux numéros de la revue. Elle est traitée plus en profondeur dans le numéro 50, « Écrire entre les murs » : l’écriture née de l’institution y est présentée comme fondamentalement contrainte, limitée, normalisée. Si la demande d’ateliers d’écriture reflète une « soif généralisée de parole », elle est perçue de façons différentes par les collaborateurs du numéro (notamment Noël Audet, Paul Chamberland, Robert Giroux, Louise Dupré, Yvon Rivard). Le numéro s’ouvre sur une table ronde entre Chamberland, Giroux, Dupré et Rivard. Ils y comparent leurs méthodes d’enseignement et discutent des limites des ateliers d’écriture. De manière générale, ce n’est pas tant le principe de l’atelier d’écriture que le cadre dans lequel il est donné qui est décrié; si on peut apprendre la technique de l’écriture, la création, elle, ne s’apprend pas.  La question de l’enseignement de la création littéraire traverse de nombreux numéros de la revue. Elle est traitée plus en profondeur dans le numéro 50, « Écrire entre les murs » : l’écriture née de l’institution y est présentée comme fondamentalement contrainte, limitée, normalisée. Si la demande d’ateliers d’écriture reflète une « soif généralisée de parole », elle est perçue de façons différentes par les collaborateurs du numéro (notamment Noël Audet, Paul Chamberland, Robert Giroux, Louise Dupré, Yvon Rivard). Le numéro s’ouvre sur une table ronde entre Chamberland, Giroux, Dupré et Rivard. Ils y comparent leurs méthodes d’enseignement et discutent des limites des ateliers d’écriture. De manière générale, ce n’est pas tant le principe de l’atelier d’écriture que le cadre dans lequel il est donné qui est décrié; si on peut apprendre la technique de l’écriture, la création, elle, ne s’apprend pas. 
-La vision un peu désabusée des intervenants – qui en viennent à la conclusion que les ateliers ne profitent qu’à ceux qui n’en ont pas besoin – rejoint la présentation faite par Giroux quelques années auparavant. En mettant en lien les différentes opinions exprimées dans la revue au fil des ans, on comprend que Moebius veut en fait se tenir à distance du formalisme vide, dépourvu de profondeur. La figure de l’auteur égocentrique, médiatisé mais dépourvu de réel talent, est maintes fois caricaturé dans les textes de présentation; on sent une sorte de mépris pour l’élitisme du milieu littéraire. +La vision un peu désabusée des intervenants – qui en viennent à la conclusion que les ateliers ne profitent qu’à ceux qui n’en ont pas besoin – rejoint la présentation faite par Giroux quelques années auparavant. En mettant en lien les différentes opinions exprimées dans la revue au fil des ans, on comprend que Moebius veut en fait se tenir à distance du formalisme vide, dépourvu de profondeur. La figure de l’auteur égocentrique, médiatisé mais dépourvu de réel talent, est maintes fois caricaturée dans les textes de présentation; on sent une sorte de mépris pour l’élitisme du milieu littéraire. 
  
-Quelques numéros se veulent des anthologies ou des panoramas d’une époque. Le processus de sélection des textes de ces parutions permet de dégager la vision de la littérature véhiculée par l’équipe éditoriale.  +Quelques numéros s'annoncent comme des anthologies ou des panoramas d’une époque. Le processus de sélection des textes de ces livraisons permet de dégager la vision de la littérature véhiculée par l’équipe éditoriale.  
-Par exemple le numéro 49 (1991), « La poésie française contemporaine. Approche de l’an 2000 », par « amour du genre », est réservé à la publication d’auteurs nés après la Seconde Guerre mondiale. Dans la présentation du numéro (p. 9-13), Bernard Hreglich dresse un portrait acerbe des types de textes qui ont été laissés de côté dans ce panorama. Les            « Grands Aînés », les « petits gribouilleurs aux rythmes subalternes » , les « agioteurs de la verbosité », mais aussi les «derniers feux » comme le « tel-quelisme » et les poèmes « sans mémoire », c’est-à-dire l’écriture blanche, froide, minimale, ont été rejetés. Le numéro privilégie plutôt un nouveau lyrisme que Hreglich décrit comme une poésie dans laquelle « le Verbe peut se déployer sans contraintes formalistes. » (p.12). Ce numéro dresse un portrait très précis de ce que l’équipe considère comme actuel. +Par exemple le numéro 49 (1991), « La poésie française contemporaine. Approche de l’an 2000 », par « amour du genre », est réservé à la publication d’auteurs nés après la Seconde Guerre mondiale. Dans la présentation du numéro (p. 9-13), Bernard Hreglich dresse un portrait acerbe des types de textes qui ont été laissés de côté dans ce panorama. Les « Grands Aînés », les « petits gribouilleurs aux rythmes subalternes » , les « agioteurs de la verbosité », mais aussi les «derniers feux » comme le « tel-quelisme » et les poèmes « sans mémoire », c’est-à-dire l’écriture blanche, froide, minimale, ont été rejetés. Le numéro privilégie plutôt un nouveau lyrisme que Hreglich décrit comme une poésie dans laquelle « le Verbe peut se déployer sans contraintes formalistes. » (p.12). Ce numéro dresse un portrait très précis de ce que l’équipe considère comme actuel.
 Trois ans plus tard, la revue consacre un nouveau numéro à la poésie intitulé « Poésies actuelles » ; s’y retrouvent des poèmes qui n’avaient pas trouvé leur place dans les numéros thématiques. L’équipe voit cet éclectisme comme une façon de déjouer « la montée de l’homogénéisation de la poésie liée à l’enseignement et aux ateliers d’écriture. » (Raymond Martin, « Présentation », n°62, hiver 1995, p. 5) Trois ans plus tard, la revue consacre un nouveau numéro à la poésie intitulé « Poésies actuelles » ; s’y retrouvent des poèmes qui n’avaient pas trouvé leur place dans les numéros thématiques. L’équipe voit cet éclectisme comme une façon de déjouer « la montée de l’homogénéisation de la poésie liée à l’enseignement et aux ateliers d’écriture. » (Raymond Martin, « Présentation », n°62, hiver 1995, p. 5)
  
fq-equipe/bilan_de_la_revue_moebius.1341508985.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

Donate Powered by PHP Valid HTML5 Valid CSS Driven by DokuWiki