Fiche technique

Titre de la revue : Exit

Adresse / Éditions : Montréal

Ligne éditoriale : La ligne éditoriale n’est pas énoncée clairement dès les premiers numéros parce que le texte de présentation n’en est pas un. Il s’agit d’un texte de poésie plutôt évanescent. Lorsque Denise Brassard devient la directrice de la revue, les lecteurs ont droit à un texte de présentation. Le numéro 18 (hiver 2000) comprend donc un texte inaugural intitulé « Nouveau départ » qui dresse le bilan des dernières années (4 ans et 17 numéros). On précise alors l’objectif de la revue : « nous souhaitons animer une revue qui reflète davantage nos préoccupations et nos exigences esthétiques et intellectuelles. Tout en maintenant l’objectif qui fut à l’origine de sa création – être à l’écoute des nouvelles voix et offrir une tribune à de jeunes auteurs – la revue élargit ses horizons. » (p.3). C’est à ce moment-là également que la revue s’ouvre à la réflexion métapoétique. On peut donc conclure que la visée première est de publier de jeunes auteurs ou des auteurs ayant peu publié (ce qui est respecté d’ailleurs, tandis que dans plusieurs revues, la notion de revue est plutôt englobante et fluctuante). C’est là, la particularité de la revue et cet objectif premier est bel et bien respecté. Puis, le numéro 36, réitère ses objectifs et ses motivations : « la revue Exit publie, sinon le pouls, du moins la résonance de ce qui se fait présentement au Québec. Ce numéro, vous le constaterez, est constitué presque exclusivement de jeunes poètes. » (p. 5). Les poètes visés ne sont pas forcément retenus pour leur marginalité : « Ils ne prétendent pas révolutionner le genre mais ils apportent la qualité et une couleur actuelle faisant écho aux interrogations reliées au contexte artistique et social. » (p.5) La direction de la revue espère également dresser des ponts entre la création poétique et la réflexion sur la poésie.

Appels de textes : « Nous acceptons un minimum de 2 poèmes; maximum de 10 pour un total de 20 pages. Les poèmes en prose ou en vers sont présentés dactylographiés ou imprimés à double interligne sur feuilles « 8“ x 11” ». Les textes sont soumis en 5 exemplaires. Une notice bio-bibliographique d'au plus 5 lignes est requise. »

Fiche détaillée

Date du premier numéro : 1995

Historique : Revue fondée par André Lemelin et Tony Tremblay. Au début, la direction de la revue est assumée par Tony Tremblay et est co-dirigée par Denise Brassard. Ils siègent tous deux sur le comité de rédaction auprès de Mario Cholette et Pierre Bastien. À partir du printemps 1998, Denise Brassard devient directrice de la revue, aux côtés de Tony Tremblay. Puis à l’hiver 2000, elle assure, seule, la direction. Le comité de rédaction change à l’hiver 2001. Sont intégrés Stéphane Despatie, Karen Ricard et Éric Roberge. Il changera également au printemps 2003, conservant Denise Brassard et Stéphane Despatie, mais auquel sera ajouté Linda Bonin. À partir du numéro 36, la direction de la revue sera assurée par Stéphane Despatie.

Sections de la revue (typologie utilisée dans la table des matières) et genres représentés : La poésie est le genre mis de l’avant par la revue. Les premiers numéros ne comportent aucune catégorie de textes. Il n’y a que les noms des auteurs publiés qui figurent dans la table des matières. Puis, on donne un intitulé à cette section : « Des textes de… » (au numéro 22 – numéro qui correspond au moment où Denise Brassard prend la direction de la revue). Certains numéros comportent d’autres catégories, mais ce n’est pas de façon régulière. On retrouve par exemple les catégories « Redécouverte », « Invitation » et « Passage ». C’est véritablement au numéro 22 que se consolident les catégories de la revue. On présente la catégorie « Regard » et « Entretien », des sections qui se veulent plus réflexive et plus esssayistique, mais qui porte tout de même sur la poésie. Au numéro 34, on change le titre de la section « Regard » pour « Dialogue ». On explique cette modification de la manière suivante : « D’abord, parce qu’il rend mieux compte de notre volonté, en favorisant la rencontre du poème et de l’essai, de mettre en lumière la dimension heuristique de la poésie. Ensuite, parce que nous souhaitons établir des échanges dynamiques et nourris avec nos lecteurs et collaborateurs. » (p. 3-4) De plus, on remarque que cette section comporte généralement un thème, tandis que les poèmes, eux, ne comportent aucune thématique englobante. Puis, lorsque Stéphane Despatie prend les rênes de la direction de la revue, il aménage une section « Dossier » qui rassemble des textes poétiques selon différentes thématiques (les voix féminines, la génération de 1970 à 1985, les poètes du Printemps des poètes, par exemple). Fréquemment, on cible un pays, une région que l’on met de l’avant : poètes d’Haïti, d’Amérique latine, de Bulgarie, de Belgique, etc.

Auteurs récurrents (2 apparitions dans la revue et plus) : - Nancy Labonté - Robbert Fortin - Bertrand Laverdure - José Acquelin - Martine Audet - Jonathan Lamy - Yollande Villemaire - Claude Beausoleil - Jean-Paul Daoust - Hélène Dorion - Francis Catalano - Geneviève Blais - Emmanuelle Merlet-Caron

Filiation avec une maison d’édition : Éditions du Gaz Moutarde (mention qui apparaît sur la couverture de tous les numéros)

Conception de la littérature (fonction, objectifs, etc.) :

Récurrences (thématiques, concours, contributions, etc.) : La revue s’associe à des événements poétiques et publie des textes issus de ces événements : le Printemps des poètes, le Marché francophone de la poésie de Montréal. On collabore également avec la revue l’immaginazione (Lecce, Italie) et on publie une petite anthologie de la poésie italienne contemporaine (notamment des poètes ayant appartenu au Gruppo 63 ou au Gruppo 93).

Présentation matérielle de la revue (changements, particularités) : Les 16 premiers numéros sont très longs (4 .5 x 18), puis ils demeurent longs (4.5 x 14). Les pages couvertures sont toujours assurés par l’artiste Alain Reno et ce, de 1995 à ce jour.

Remarques et observations : Généralement, les textes de présentation de Tony Tremblay sont de l’ordre de la poésie et ne sont pas vraiment de l’ordre de la présentation. Les textes de Denise Brassard proposent une réflexion souvent évanescente, abstraite sur la poésie, sur le langage, sur la fonction de la poésie. Suite au 11 septembre 2001, toutefois, on parle plus directement de l’actualité, mais encore, cela reste de l’ordre de la réflexion globale. Souvent, elle tend à rassembler les textes sous un thème, bien qu’à prime abord, aucune ligne de force n’a été à la source de l’écriture de ces textes. Elle prend par exemple des citations pigées ici et là dans les différents poèmes et crée une sorte de fresque qui permet d’avoir un avant-goût du numéro en cours. À plusieurs reprises aussi, on remarque que Denise Brassard utilise des citations de Baudelaire. Avec Stéphane Despatie, les présentations sont plus concrètes, plus ciblées. On est davantage axé sur la description des textes compris dans le numéro. Il est fréquent également que l’on s’attarde d’abord aux poèmes figurant dans le dossier spécial de la revue, plutôt qu’aux poèmes envoyés par les écrivains.

(Fiche réalisée par Geneviève Dufour)