INFORMATIONS PARATEXTUELLES

Auteur : Bernard-Henri LÉVY Titre : Les derniers jours de Charles Baudelaire Édition : Grasset et Fasquelle Collection : Année : 1988 Appellation générique : Roman Bibliographie de l’auteur : Du même auteur… essais philosophico-… Voir aussi le Sartre, 2000 Quatrième de couverture : « Ici Ch. Baudelaire sera le héros bien réel d’un roman aussi fidèle aux exigences de la vérité qu’à celles de l’imagination. […] Sur un mode presque policier… […] Tels sont les enjeux d’un roman qui revendique toutes les libertés – et où il s’agit aussi, dans l’ombre immense de B., d’interroger la littérature et son destin. » Rabats : Non

LES RELATIONS (INSTANCES EXTRA ET INTRATEXTUELLES) :

Auteur/narrateur : La parole est déléguée à plusieurs narrateurs externes donnant plusieurs points de vue : - la logeuse, Mme Lepage, sorte de piplette – remarques commentées par le narrateur en chef, quasi omniscient : celui qui aura été son secrétaire, le temps de lui voler et de lui remettre le manuscrit sur la Belgique : « Ce qu’ignore apparemment Germaine Lepage… » (p. 27); il intercale tout ce que B. est supposé avoir pensé en revoyant défiler sa vie : « Tiens, comme c’est étrange, voici qu’il pense à la Sabatier… » (p. 83) et suit le récit de leur aventure. - le récit de Charles Neyt (un ami de B.), photographe belge - le projet d’un livre « un livre de souvenirs […] c’est vraiment la dernière pensée qui lui serait venue à l’époque de pleine maîtrise où il écrivait si fièrement que, de l’authentique homme de lettres, il ne faut attendre ni Mémoires, ni confidences » (p. 107). Besoin de comprendre ce qui s’est passé, d’abord. Par où il a péché. […] Besoin de mieux saisir – pour lui-même et pour ce qu’il appelle « les archives de son esprit » – l’enchaînement de circonstances qui fait qu’il a échoué… (p. 108). « Ne pas laisser ce pouvoir aux biographes qui, par ce moyen, poursuivront contre son œuvre, leur guerre de longue durée […] donner sa propre version des faits » (p. 109) Il imagine un livre plus rageur, plus vengeur – il imagine un livre de guerre, le tout premier du genre (p. 110). Ce ne sera pas la jolie chronique d’une vie toute simple, édifiante et claire. […] Un livre où le passé, loin de servir de prétexte à une paisible reconstruction, sera restitué dans sa tumultueuse étrangeté (p. 111). Un livre pour montrer, en somme, que les chronologies sont toujours fausses; les successions toujours trompeuses (p. 112). - le journal de Jeanne Duval - toujours sous forme de projet supputé d’écrire un livre de mémoires, le commentaire de B. sur sa relation avec Jeanne, puis avec son père : au sujet de celui-ci des hypothèses et du mystère (p. 160) – La haine de sa naissance. Fils de prêtre… (p. 165). 4e partie – « Les souvenirs viennent toujours » « Il y a des vies littéraires. Romanesques. Il y a des vies qui, stagnantes ou pas, font organiquement partie de l’œuvre et qui sculptées, dès lors, avec un art égal au sien, st par ppe et destination passionnantes à retracer. La vie de Byron, de Chateaubriand (p. 172). La vie de ces écrivains héroïques qui ne semblent vivre que pour le plaisir d’avoir à se souvenir un jour et raconter […] Et puis il y a les vies grises. Discrètes. Les vies consciencieusement ternes et modestes […] La vie de Flaubert à Croisset […] celle de Stendhal, vrai mélancolique et faux retraité […] Et puis la sienne enfin, aussi méticuleusement annihilée (p. 175). […] Des vies presque héroïques elles aussi, à force d’effacement, d’abnégation. […] Il se félicite de n’avoir rien dit, rien écrit […] Et il songe que le vrai devoir d’un écrivain devrait être non de se rappeler mais d’oublier; non de consigner, mais d’effacer; il songe que la juste attitude pourrait bien être celle du criminel effaçant derrière lui son forfait ou de ces poètes élizabéthains qui refusaient de signer leurs livres et de leur donner ainsi le sceau qui les trahirait. (p. 176) Lui se sent si proche de ses vers, si exclusivement lié à eux, il a si fort le sentiment de n’être rien de plus que la voix qui dit « je » tout au long de leurs pages, qu’il a envie de renverser la formule et de dire : il y a un livre, les FdM, qui est l’auteur d’un hoMme, Ch. B. (p. 183) - lettre de Poulet-Malassis au narrateur, 16.3.1978 (10 ans après les événements qu’il relate donc, cf. p. 203) « Je n’ai pas idée, quoi que vous pensiez, de la façon dont vous avez rassemblé les informations que vous prétendez détenir. Et vous ne me dites pas non plus d’ailleurs à quoi vous les destinez – un livre? une notice? un mémoire à votre usage?…. (p. 186). Les faits eux-mêmes sont exacts… Sur le fond cpdt, je veux dire, sur la méthode qui consisterait (car telle est bien n’est-ce pas votre idée?) à vous introduire ainsi dans la tête d’un poète que vous avez à peine connu, puis à le faire parler par votre bouche, avec vos mots et vos préoccupations, souffrez que je vous dise mon extrême perplexité – doublée, et c’est plus grave, des plus expresses réserves quant aux idées d’ensemble que, chemin faisant, vous développez (p. 186). Suit le pseudo-témoignage de Poulet-Malassis : la virée de « vérification » = « Laissez-moi vous expliquer cela » (p. 187); « un dernier détail me revient qui, je crois, vous intéressera » (p. 198) Suit la question des plagiats. - critique de Poulet-Malassis par le narrateur central : « il est difficile de croire… » amorce le projet du narrateur proprement dit : le récit des états de l’œuvre (p. 204), un gd album imaginaire. « Les autobiographies traditionnelles s’ouvrent toujours sur la naissance. Eh bien, celle-là aussi commencera par une naissance. Mais l’autre. La vraie… (p. 204) Les filiations : Homère, Tasse, Shakespeare, Greco Il racontera… Poe, J. de Maistre De la traduction considérée comme un moyen de faire trembler ses mots… La peinture : S’il écrit ce livre, ce sera pour dire… 5e partie « Je crois que l’heure est venue de dire qui je suis, quel fut exactement mon rôle dans l’aventure – et comment j’ai été conduit, surtout, à écrire et publier ce livre » Un contemporain : il a un peu plus de 22 ans au moment des événements – un admirateur discret – qui se rend à Bruxelles et devient son scribe (p. 245) Visite de Poulet - 3 lettres de Mme Aupick au narrateur 25.3.1866 et les réactions de celui-ci « il m’annonça qu’il allait me raconter comment – à partir de quelles ruses, quels stratagèmes, quels procédés… il avait lui cb, écrit certains de ses livres » (p. 282). L’histoire de « Pauvre Belgique » - Le récit du père Dejoncker – la fausse fin…

Narrateur/personnage : Relation étonnante par la facilité avec laquelle elle semble s’établir

Sujet d’énonciation/sujet d’énoncé :

Ancrage référentiel : Données biographiques connues.

Indices de fiction : L’histoire du vol et de la restitution du manuscrit de Pauvre Belgique.

Topoï : La question autobio

Biographé : Baudelaire

Pacte de lecture : C’est annoncé comme un roman…

Attitude de lecture : Dernière partie un peu tirée par les cheveux, à la manière de certains romans du XIXe siècle.

Hybridation, Différenciation, Transposition : Autres remarques : Convient parfaitement dans le corpus des bios imaginaires = bio romancée… Rédigé par Élisabeth Haghebaert