FICHE DE LECTURE
Référence bibliographique : Auteur : MAURIÈS, Patrick Titre : Roland Barthes Lieu: Paris Édition : Gallimard ou Le Promeneur ? Note : Au début : Éditions Gallimard, 1992 ; à la fin, il est fait mention des Éditions du Promeneur, dirigé par Mauriès. De plus, en fin d’ouvrage, deux listes de publications : une pour « Le Promeneur » et une autre liste pour « Le Cabinet des lettrés » (aussi, texte de présentation pour « Le Cabinet des lettrés »). Est-ce là une collection de Gallimard ? du Promeneur ? Voir photocopies. Collection : Le Cabinet des lettrés Année : 1992 Nombre de pages : 52 Cote UQAR (s’il y a lieu) : - Appellation générique : aucune Biographé : Roland Barthes par le biais de fragments autobiographiques de Mauriès qui a connu Barthes et qui nous en livre ici ses souvenirs personnels. Bibliographie de l’auteur : voir rabat de la quatrième Quatrième de couverture : rien Rabats : rabat de la première : « D’une personne disparue ne nous reste qu’une poussière d’images et de moments, une suite incohérente d’instantanés qui persistent inexplicablement et, pour ainsi dire, s’alourdissent avec le temps. Le disparu ici s’appelle Roland Barthes ; et ces quelques pages voudraient suivre les reliefs ténus qu’il a laissés dans la mémoire d’un ami, inventorier le disparate de quelques scènes, affronter les énigmes que laisse, dans l’esprit de l’un de ses proches, un homme qui fut un maître. » Rabat de la quatrième : « Patrick Mauriès a consacré une douzaine de livres à quelques artistes méconnus et à des chapitres mineurs de l’histoire du goût. Il dirige les Éditions du Promeneur et Thames & Hudson France ». Épigraphe : non, une dédicace seulement. Résumé : voir ce qu’on dit sur le rabat de la première. Les premiers mots : « J’imagine qu’un jour, […] il reçut une lettre d’un lycéen de province » (11). L’auteur imagine la scène (première rencontre) où Barthes reçut la lettre qu’il lui avait écrite alors qu’il était lycéen. Dans le début de l’ouvrage, l’auteur, lorsqu’il parle de son passé, se représente au il. Graduellement, après un court épisode au on, il utilisera le je. Voici une liste des sujets abordés dans ses fragments. Ordre chronologique a été respecté : « Chez Barthes, l’élève aima dès le début ce style en déboîté » (14) « Leur première rencontre se passa plutôt mal. » (15) « Le physique de Barthes n’allait pas avec son écriture; sa voix, si : » (17) Donc, description de Barthes, de sa façon de donner les séminaires (18), de l’époque aussi : « C’était, disais-je, l’époque où les garçons arboraient des bijoux de bronze ou de fer » (22) et le fragment suivant : « Moment de grande promesse, comme l’était incidemment la société en général. On espérait […] » (24). Puis, énonciation au je : « […] et je ne sais trop à quel motif relier la stupéfaction qui me saisit le jour où il prononça devant moi son exclusive […] (27). « Il m’avoua un jour regretter de n’avoir jamais écrit sur le livre, et l’auteur, qui avait finalement le plus compté pour lui — Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet — et ajouta qu’il n’avait d’ailleurs jamais pu parler des personnes et des choses qui lui étaient les plus proches. » (29) « Je fus toujours frappé par le manque de curiosité qu’il affichait pour les littératures étrangères […] » (30). Ensuite, des fragments sur : Barthes, homme de routine; son indifférence à l’aspect des objets quotidiens (35); sa façon de marquer physiquement son ennui (36); à propos de la mesure de sa pensée : « C’est dans cette mesure qu’il fut un maître » (38); de « la dernière fois que je le vis » (39); de sa brusquerie et de quelques « dissonances » (trous et taches sur ses pulls de cachemire précieux (41); de sa volonté de détruire les premiers états de ses écrits (42); de l’attente qu’il faut concéder pour écrire : « L’attente sans fin que requiert le bref instant où quelque chose, du langage, fond sur vous » (43); de leur dernière rencontre, il se souvient du dernier geste qu’il lui vit faire (son repas pour le dîner) (45); de ces « Choses que nous avons perdues avec Roland Barthes » (45). Les deux derniers fragments, séparés des autres (comme dans un autre chapitre) : un sur l’entaille légère à une écorce et qui ne cesse de s’approfondir avec le temps (analogie avec la blessure de la perte de l’ami, blessure qui ne cesse de s’approfondir); et le dernier, une anecdote sur l’enseignement de maîtres zen qui ne passe pas par l’assertion et la déclaration, « cheminement silencieux, maître inaperçu, révélation fugitive et livrée à l’occasion » (52) comme un hommage à l’enseignement du maître que fut Barthes. Pacte de lecture : sérieux; notices (auto)biographiques ne sont pas de l’ordre des bios imaginaires. Le factuel, détails, intimité, se donne pour vrai. Les relations et mode de présence entre auteur, narrateur, biographe, biographé, personnage, sujet d’énonciation, sujet d’énoncé : pour la majeure partie de l’ouvrage (sauf au début où la narration est à la 3e personne), auteur, narrateur et biographe sont une seule et même personne. Biographie qui s’assume subjective et partielle : le biographé à travers des fragments de souvenirs du biographe. Il s’agit là du Barthes de Mauriès. Ancrage référentiel (marqueurs de réalité) : Indices de fiction : non, dans les faits rapportés qui sont des détails retenus de moments partagés. Mais, jeu dans l’énonciation qui prend les allures du régime fictionnel : celui du je de l’auteur qui, d’abord, prend les trait du il, + la narration au passé simple. Topoï : honorer le maître, l’idole par la commémoration. Thématisation de l’écriture et de la lecture : on peut penser que la forme qu’emprunte Mauriès est la forme du fragment, du biographème qu’il emprunte à Barthes. Attitude de lecture : (évaluation par rapport à un corpus « biographie imaginaire ») ne se lit pas comme imaginaire. Se refusant la forme du récit complet et continu et choisissant de ne donner que quelques souvenirs précis (détails), l’auteur cherche-t-il ainsi à éviter le récit qui est toujours en partie lié à la fiction? Lecture orientée par le fait que l’on sait que l’auteur a réellement cotoyé le biographé (dans le paratexte). Hybridation, Différenciation, Transposition : Autre : (photocopie) Lecteur/lectrice : Anne-Marie Clément