====== JEAN BARBE (2008), LE TRAVAIL DE L'HUITRE ====== ==== I- MÉTADONNÉES ET PARATEXTE ==== Auteur : Barbe, Jean Titre : Le travail de l'huître Éditeur : Leméac Collection : - Année : 2008 Éditions ultérieures : - Désignation générique : roman (page de grand titre) Quatrième de couverture : « Dans le Saint-Pétersbourg de la fin du XIX siècle, Andreï Léonovitch est un jeune paysan fraîchement débarqué de sa Sibérie natale. Enflammé par les idées révolutionnaires de son temps, il rêve de se faire un nom en assassinant le tsar Alexandre II. Sauf qu'un jour, au beau milieu d'une réunion de conspirateurs, l'inconcevable se produit: se frappant la tête contre la table, il traverse le miroir des réalités et disparaît du regard des vivants. Non seulement devient-il invisible, mais toute trace de son existence s'évapore, jusqu'aux souvenirs qu'il aurait pu laisser. La question pour lui est troublante: a-t-il déjà existé? 

 À la recherche d'une preuve de sa propre vie, il hantera le monde comme un fantôme traînant le fardeau de son invisibilité. Mais dans les convulsions de la révolution en marche, Andreï sera amené à cohabiter avec une jeune femme blessée, rescapée d'une bande de pillards. Entre la femme brisée et cet homme inapparent, d'étranges liens se tisseront au-delà de l'amour et de la conscience. 

 Roman de l'histoire sans être historique, roman du fantasme sans être fantastique, Le travail de l'huître est un conte philosophique halluciné, une réflexion envoûtante sur les liens qui nous unissent, insaisissables et pourtant indissolubles. » Notice biographique de l’auteur : « Jean Barbe est né en 1962 à Montréal. Il est l'auteur de Comment devenir un monstre (Prix des Libraires du Québec, Prix France-Québec) et Comment devenir un ange, parus en 2004 et 2005, qui ont révélé la puissance d'un romancier au souffle ample et envoûtant. » ==== II - CONTENU ET THÈMES ==== Résumé de l’œuvre : Vers la fin du XIXe siècle, Andreï Léonovitch un jeune paysan sibérien, décide de quitter sa contrée natale pour se plonger dans l’effervescence saint-pétersbourgeoise. Il devient rapidement obsédé par l’idée d’assassiner le tsar Alexandre II, ce qui l'amène à participer à une réunion de conspirateurs d'opérette. Lors d'une de ces réunions, toutefois, il se frappe la tête contre une table par accident. Pour une raison mystérieuse, Andreï devient alors invisible et toute trace de son existence disparaît: personne ne sait qu'il est là et personne ne sait qu'il a déjà été là. Après avoir constaté les détails de sa condition (on ne le voit pas, on ne le sent pas ; s'il touche quelqu'un, il provoque de graves écoulements de sang ; il ne peut tuer un être vivant de ses mains ; etc.), il erre de par le monde, d'une part, afin de comprendre le mal dont il est atteint en visitant les expositions universelles et, d'autre part, pour essayer d'être vu, visitant notamment Alexandre Graham Bell avec l'espoir que la téléphonie lui permettra de signaler sa présence et Wilhelm Röntgen en souhaitant que ses rayons X le feront apparaître sur des clichés de squelettes. Il s'attache également à Raspoutine, car celui-ci semble l'apercevoir fugitivement entre deux orgies, avant de décider de vivre encore plus en marge de l'humanité. Tandis que la guerre fait rage entre Blancs et Rouges en Russie, il se construit une cabane camouflée dans la forêt et ne se rend en ville que pour se procurer des clous. Un jour, à son grand désarroi, une jeune femme, prisonnière de pillards, aboutit chez lui pour se cacher et panser ses plaies. Après quelques mois d'une cohabitation partielle où Andreï est véritablement devenu l'ange gardien de la jeune femme, celle-ci accouche d'un enfant issu d'un des viols qu'elle a subis de la part des pillards. La guerre bouleverse ensuite leur vie en autarcie et les conduit sur les routes cruelles de la Russie. Andreï finit par mourir à force de s'être privé pour aider la jeune femme et son enfant à survivre. À sa mort, son corps réapparaît. Thème principal : Donner un sens à la vie Description du thème principal : Quand personne n'est au courant de notre existence et qu'on semble n'avoir aucun impact sur le monde, comme Andreï, la raison ou le sens de la vie est forcément problématique. Andreï réussit à pallier à cette absence apparente de sens en se consacrant entièrement à la jeune femme qui, sans trop le savoir, fait irruption dans sa vie. Thèmes secondaires : guerre, marginalité, isolement, histoire. ==== III- CARACTÉRISATION NARRATIVE ET FORMELLE ==== Type de roman (ou de récit) : roman Type de narration : Extradiégétique, hétérodiégétique : le narrateur ne fait aucune intrusion dans le récit. Sa narration est focalisée sur Andreï jusqu'à la page 92. Puis, le temps d'un chapitre par-ci par-là, la focalisation se fait sur le personnage de la jeune femme. Enfin, dans le dernier chapitre, il s'agit d'une focalisation externe. Personnes et/ou personnages mis en scène : Wilhelm Röntgen (découvreur des rayons X), Alexandre Graham Bell, Raspoutine, le tsar Alexandre II. Lieu(x) mis en scène : Russie Types de lieux : La ville, la campagne sibérienne, la forêt. Beaucoup de lieux dans un court roman, en fait. Date(s) ou époque(s) de l'histoire : Le roman débute un peu avant l'assassinat du tsar Alexandre II, en 1881, pour se terminer pendant la Guerre civile russe qui a fait rage entre 1917-1923. Intergénérité et/ou intertextualité et/ou intermédialité : - Particularités stylistiques ou textuelles : Les rares dialogues ne comportent pas de tiret. Seul un retour à la ligne indique le changement de voix. Les quelques fois où Andreï écrit des messages à d'autres ou des aides-mémoires pour lui-même, il fait quantité de fautes. Auteur(e) de la fiche : Sébastien Hogue