Art Press, « Que peut le roman ? », hors série n° 5, 1985-1986.

« Présentation », p. 3. « Qu’en est-il donc du roman en 1985 et quelles sont ses perspectives pour cette fin du 20e siècle ? Est-il mort, agonisant, en réanimation, continûment vivant, ou bien, tel le phénix, est-il une fois de plus en train de renaître de ses cendres, plus vivace, plus vigoureux que jamais ? Telle est la question à laquelle se propose de répondre ce numéro spécial d’art press. » (p. 3)

Entretiens avec écrivains, sur leur pratique d’écriture : Robbe-Grillet, Guy Scarpetta, Milan Kundera, Philippe Roth,.

Scarpetta, G. « Carnet de lectures », p. 81-85. « Rien ne me semble plus ridicule que d’évoquer, aujourd’hui encore, une quelconque “crise du roman” – comme si le Roman, depuis Certantès, n’avait pas toujours été “en crise”, - comme si chaque grand roman, dans l’histoire du genre, ne s’était pas précisément construit à chaque fois contre ce qui semblait la “décadence” du genre. » (p. 81)

On peut appeler « roman » la fonction de « dire le Mal », autrement dit : « quelque chose, depuis la fin de l’hégémonie théologique, a été évacué par les utopies sociales, les discours philosophiques, les langages communautaires, les explications rationnelles ou “scientifiques” du monde, - que seul le roman (de façon à la fois externe et interne, et en tant de l’“incarnation”) peut de nouveau suggérer. Baroque : le traitement du mal par le mal – là où la vérité ne s’atteint qu’à pousser le semblant au paroxysme. » (p. 85)