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Théâtralisation du texte, de sa mise en page
Prise en charge du caractère écrit/fictionnel par l'énonciateur
Mimétisme d'une parole discontinue, disloquée
- « Dans des romans narrant la banalité, c’est la narration elle-même qui devient l’évènement (114) ou bien les narrateurs, exposant des fragments de récits (discontinuité), expriment leur « mal du récit », leur manque et leur incapacité à raconter. En parallèle, d’autres romans trouvent dans l’absence d’évènements marquants une nouvelle dynamique : une structure énumérative (de faits anodins) remplace la structure narrative. » (109)
- Récits fragmentaires axés sur la communication vers un destinataire anonyme; le texte joue un rôle de mémoire : « Dans le roman de Tremblay [L’hiver de pluie] […] le narrateur s’adresse à un personnage narrataire et le récit repose autant sur le déroulement du discours que sur la trame événementielle. Les fragments de récits ou les récits incomplets qui, sur le plan de trame évènementielle, signalent le défaut, le manque de liens, trouvent, sur le plan du discours, une signification différente. » (125)
(Anne-Marie CLÉMENT, « La narrativité à l'épreuve de la discontinuité » dans AUDET, René et Andrée MERCIER [dir.], La narrativité contemporaine au Québec, tome 1 - La littérature et ses enjeux narratifs, Québec, Les presses de l'Université Laval, 2004.)
LAURIN, Michel, Anthologie de la littérature québécoise, Anjou, CEC, 1996. :
- Romans de la modernité : le roman, genre majeur des années 1970, se caractérise par une déconstruction de l’intrigue linéaire, l’hétérogénéité des styles et des tons, la fusion des genres, la superposition des époques et une profonde mutation des personnages. La forme et le travail sur le langage (l’aventure de l’écriture) prennent le dessus sur le récit : « On trouve généralement dans ces récits multiformes une pluralité de voix narratrices, symboles de l'éclatement de l'autorité du narrateur, une narration fragmentée, un humour propre à désamorcer le sérieux du récit - et du réel -, la suppression de la syntaxe traditionnelle et une ponctuation libéralisée, sans oublier un ton pouvant allier le lyrisme et la bouffonnerie. » (p. 210)L’autoreprésentation et la narration à la première personne fait du roman la voix de l’inconscient. On assiste en plus à une mutation du genre : l’œuvre amalgame poésie, contes, journaux intimes et roman, en plus d’être marquée par l’intertextualité. La langue romanesque, quant à elle, emprunte beaucoup à l’oralité, proche de la réalité quotidienne. (210)