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====Prise en charge du caractère écrit/fictionnel par l'énonciateur==== | ====Prise en charge du caractère écrit/fictionnel par l'énonciateur==== |
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| Quatre points de rencontre entre le Baroque (la littérature de l'âge baroque) et le Nouveau Roman: |
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| - L'identité, le sujet : « Dans le Nouveau Roman, la première des intersections les plus manifestes avec la littérature de l'âge baroque est la question d'une identité affectée d'un incessant mouvement qui lui interdirait tout repos et toute stabilité définitionnels » (31). |
| - L'espace : « Dans le Nouveau Roman, prolongeant ce mouvement d'une rhétorique de l'altérité, le sujet, livré à ce qui reste de lui-même sans savoir si cela lui appartient en propre ou non, en vient à parcourir un monde qui lui apparaît tout aussi mouvant que lui » (193(. |
| - La fiction : « La fiction y apparaît comme une vérité du "réel" et laisse apercevoir une apologie de la feintise qui condamne à une oraison funèbre de la raison » (513). |
| - L'écriture : « L'écriture se regarde elle-même dans un geste dédoublé pour tenter de mesurer encore et encore son acuité ontique. Elle s'exhibe sur sa propre scène et clame, dans la surcharge, une ostentation qui, loin de pointer uniquement vers elle, cherche à traquer ce réel évanescent qui paraît sommeiller au milieu de ses ruines » (513). |
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| -> FAERBER, Johan, Pour une esthétique baroque du Nouveau Roman, Paris, Honoré Champion (Littérature de Notre Siècle, 40), 2010. |
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====Mimétisme d'une parole discontinue, disloquée==== | ====Mimétisme d'une parole discontinue, disloquée==== |
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Anne-Marie CLÉMENT, « La narrativité à l'épreuve de la discontinuité » dans AUDET, René et Andrée MERCIER [dir.], [[ La narrativité contemporaine au Québec, tome 1 - La littérature et ses enjeux narratifs]], Québec, Les presses de l'Université Laval, 2004. | « Dans des romans narrant la banalité, c’est la narration elle-même qui devient l’évènement (114) ou bien les narrateurs, exposant des fragments de récits (discontinuité), expriment leur « mal du récit », leur manque et leur incapacité à raconter. En parallèle, d’autres romans trouvent dans l’absence d’évènements marquants une nouvelle dynamique : une structure énumérative (de faits anodins) remplace la structure narrative. » (109) |
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- « Dans des romans narrant la banalité, c’est la narration elle-même qui devient l’évènement (114) ou bien les narrateurs, exposant des fragments de récits (discontinuité), expriment leur « mal du récit », leur manque et leur incapacité à raconter. En parallèle, d’autres romans trouvent dans l’absence d’évènements marquants une nouvelle dynamique : une structure énumérative (de faits anodins) remplace la structure narrative. » (109) | Récits fragmentaires axés sur la communication vers un destinataire anonyme; le texte joue un rôle de mémoire : « Dans le roman de Tremblay [L’hiver de pluie] […] le narrateur s’adresse à un personnage narrataire et le récit repose autant sur le déroulement du discours que sur la trame événementielle. Les fragments de récits ou les récits incomplets qui, sur le plan de trame évènementielle, signalent le défaut, le manque de liens, trouvent, sur le plan du discours, une signification différente. » (125) |
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- Récits fragmentaires axés sur la communication vers un destinataire anonyme; le texte joue un rôle de mémoire : « Dans le roman de Tremblay [L’hiver de pluie] […] le narrateur s’adresse à un personnage narrataire et le récit repose autant sur le déroulement du discours que sur la trame événementielle. Les fragments de récits ou les récits incomplets qui, sur le plan de trame évènementielle, signalent le défaut, le manque de liens, trouvent, sur le plan du discours, une signification différente. » (125) | -> Anne-Marie CLÉMENT, « La narrativité à l'épreuve de la discontinuité » dans AUDET, René et Andrée MERCIER [dir.], [[ La narrativité contemporaine au Québec, tome 1 - La littérature et ses enjeux narratifs]], Québec, Les presses de l'Université Laval, 2004. |
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| Romans de la modernité : le roman, genre majeur des années 1970, se caractérise par une déconstruction de l’intrigue linéaire, l’hétérogénéité des styles et des tons, la fusion des genres, la superposition des époques et une profonde mutation des personnages. La forme et le travail sur le langage (l’aventure de l’écriture) prennent le dessus sur le récit : « On trouve généralement dans ces récits multiformes une pluralité de voix narratrices, symboles de l'éclatement de l'autorité du narrateur, une narration fragmentée, un humour propre à désamorcer le sérieux du récit - et du réel -, la suppression de la syntaxe traditionnelle et une ponctuation libéralisée, sans oublier un ton pouvant allier le lyrisme et la bouffonnerie. » (p. 210)L’autoreprésentation et la narration à la première personne fait du roman la voix de l’inconscient. On assiste en plus à une mutation du genre : l’œuvre amalgame poésie, contes, journaux intimes et roman, en plus d’être marquée par l’intertextualité. La langue romanesque, quant à elle, emprunte beaucoup à l’oralité, proche de la réalité quotidienne. (210) |
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| -> LAURIN, Michel, //[[Anthologie de la littérature québécoise]]//, Anjou, CEC, 1996. |
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| Rabaté travaille à retracer « cette imperceptible rupture entre un sujet et sa voix, entre un sujet en quête d'unité et les voix qui le parlent, parties débordant le fait qu'elles s'efforcent néanmoins de constituer (64). Il considère que le sujet est formé d'une pluralité de voix, la sienne et celles des autres qui le hantent, avec comme résultat l'impossibilité, pour le sujet, de coïncider avec une voix propre - encore que ce soit l'objectif qu'il poursuive. C'est le signe, là encore, d'une « fêlure » irréductible. |
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| -> RABATÉ, Dominique, //[[Le Chaudron fêlé. Écarts de la littérature]]//, Paris, José Corti (Les essais / Rien de commun), 2006. |
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LAURIN, Michel, //[[Anthologie de la littérature québécoise]]//, Anjou, CEC, 1996. | |
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| À propos de //Sablier// de Danilo Kis: |
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- Romans de la modernité : le roman, genre majeur des années 1970, se caractérise par une déconstruction de l’intrigue linéaire, l’hétérogénéité des styles et des tons, la fusion des genres, la superposition des époques et une profonde mutation des personnages. La forme et le travail sur le langage (l’aventure de l’écriture) prennent le dessus sur le récit : « On trouve généralement dans ces récits multiformes une pluralité de voix narratrices, symboles de l'éclatement de l'autorité du narrateur, une narration fragmentée, un humour propre à désamorcer le sérieux du récit - et du réel -, la suppression de la syntaxe traditionnelle et une ponctuation libéralisée, sans oublier un ton pouvant allier le lyrisme et la bouffonnerie. » (p. 210)L’autoreprésentation et la narration à la première personne fait du roman la voix de l’inconscient. On assiste en plus à une mutation du genre : l’œuvre amalgame poésie, contes, journaux intimes et roman, en plus d’être marquée par l’intertextualité. La langue romanesque, quant à elle, emprunte beaucoup à l’oralité, proche de la réalité quotidienne. (210) | « l’unité de l’histoire racontée n’est pas saisissable autrement qu’à travers cette pluralité réglée de points de vue et de voix narratives, laissant percevoir à quel point le ̎ réel ̎ visé par la fiction est instable, multiple, incertain, à quel point la ̎ vérité ̎ ne cesse de se dérober ». |
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| -> SCARPETTA, Guy,[[« La diaspora du sens »]] dans //L’Âge d’or du roman//, Paris, Grasset, 1996. |
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| « Le terme d'autofiction étant maintenant à ses yeux fossilisé par la critique, Philippe Forest suggère de préférer le terme, emprunté à l'allemand et au japonais, de "Roman-du-Je". "Le roman du Je n'a d'autre horizon que la dissolution inquiète de toute perception assurée de soi-même", et il propose d'appeler "hétérographie" "une écriture du Je par laquelle le sujet "revient " en raison d'une "expérience" du "réel" comme "impossible" » (Philippe Forest, //Le roman, le réel et autres essais//, Paris, Cécile Defaut, 2007, p. 132 et 138). |
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| Trois façons de problématiser l'écriture du Je.\\ |
| a) Le fantastique: Dans //Dans ma maison sous terre // de Chloé Delaume (2009), le fantastique apparaît comme le classique "masque des rapports sociaux" ainsi que comme une technique de défense mentale dans la jungle de la modernité.\\ |
| b) Le jeu formel: //Suite à l'hôtel Crystal// d'Olivier Rolin (2004) (voir [[ROLIN, Olivier (2004), //Suite à l'hôtel Crystal//, Paris, Seuil. [Myriam Saint-Yves]|fiche]]) est un projet "topautobiographique", une "articulation entre un "état des lieux" et "un récit autobiographique éclaté et lacunaire". Aussi: //La dissolution// de Jacques Roubaud (2008).\\ |
| c) La transformation générique: //L'amour comme on apprend à l'école hôtelière// de Jacques Jouet prend d'abord les airs d'un grand roman réaliste historique, avant de se transformer progressivement puis radicalement en quelque chose de plus spécial (c'est pas clair). Enfin, le roman est par la suite agrémenté de petites insertions pseudo-autobiographiques. |
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| Roche suggère d'ailleurs que le fait de brutalement changer les règles du jeu en cours de partie pourrait valoir pour d'autres oeuvres contemporaines, "ce qui donnerait un nouveau sens à la "potentialité" souhaitée par l'auteur, face à l'irrémédiable de la vie". (24) |
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| ROCHE, Annie, "Pour un panorama critique de la première décennie du XXIe siècle", dans Bruno BLANCKEMAN et Barbara HAVERCROFT (dir.), //[[Narrations d'un nouveau siècle. Romans et récits français (2001-2010)]]//, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2013, p. 17-28. |
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====Mise en récit du geste d'écriture, depuis sa genèse jusqu'à sa stabilisation==== | ====Mise en récit du geste d'écriture, depuis sa genèse jusqu'à sa stabilisation==== |
- Jeux de langage : signalent la matérialité de leur support et révèlent le processus d’écriture. Provoquent l’éclatement de la forme du discours tout en en multipliant les sens. | - Jeux de langage : signalent la matérialité de leur support et révèlent le processus d’écriture. Provoquent l’éclatement de la forme du discours tout en en multipliant les sens. |
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Dans : MAGNAN, Lucie-Marie, et Christian MORIN, //[[Lectures du postmodernisme dans le roman québécois]]//, Montréal, Nuit blanche éditeur, 1997. | -> MAGNAN, Lucie-Marie, et Christian MORIN, //[[Lectures du postmodernisme dans le roman québécois]]//, Montréal, Nuit blanche éditeur, 1997. |
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