Quelques signaux de la diffraction dans la réception immédiate : France

- Éric Chevillard, La nébuleuse du crabe, Paris, Minuit, 1993.

«Plutôt qu'un roman, (comme indiqué sur la couverture), le livre d'Éric Chevillard est un chapelet de perles, enfilées les unes à la suite des autres sans autre lien que le personnage principal dont elles nous parlent: Crab.»

Le Matricule des anges, no 003 (avril-mai 1993).

«Ce petit roman en 52 parts […] est parfois agaçant, je vous l'accorde, parce que Chevillard part sans balises ni but, sans valises ni rue, dans un trajet aussi insaisissable que celui qui le parcourt [Crab]; les sauts d'un trottoir l'autre, d'une logique l'autre, d'un monde l'autre, sont aussi déroutants qu'incongrus. Mais Chevillard vous saisit finalement bien serré contre lui, par la poésie étrange et cabotine de cette recherche du type perdu […].» / «Son roman est en somme une série de paragraphes, courts ou longs, dont chacun est un morceau d'écriture

Robert Lévesque, «Sur l'étagère de Beckett», Le Devoir, samedi, 5 juin 1993, p. D5.

- Éric Chevillard, Préhistoire, Paris, Minuit, 1994.

«Éric Chevillard, à trente ans, et en six romans, impose une œuvre originale, perturbante, excitante, où “la logique déchaînée” devient une forme de lyrisme. Ses personnages dont les noms, quand on les connaît - Plock, Crab, Furne - rappellent l'univers de Beckett, sont des rêveurs qui, dans leur folie sauvage et déductive, essayent de modifier la réalité. Et l'écriture, avec ses réticences, ses variations burlesques, ses accélérations et ses ruptures, nous entraîne dans un délire angoissant et jubilatoire, au seuil du récit à jamais différé

Monique Petillon, «Le gardien enfermé», Le Monde, vendredi, 18 novembre 1994, p. 3.

- Éric Chevillard, Le vaillant petit tailleur, Paris, Minuit, 2003.

Chevillard explore les «modalités du récit» / «Tout lui est prétexte à digressions baroques […].» / «Mais en route, que de détours fabuleux, de plongées dans des univers parallèles. […] Dans son jardin siennois, l'auteur qui “a appris sa leçon chez les plus grands”, sait aménager les pauses et les diversions. Il les nourrit de variations zoologiques et botaniques, de références savantes plus ou moins cryptées, de précisions maniaques. Formant ainsi un objet littéraire inqualifiable, d'une drôlerie somptueuse […].»

Isabelle Rüf, «Sept d'un coup», Le Temps, samedi, 11 octobre 2003 (no 1764).

- Éric Chevillard, Un fantôme, Paris, Minuit, 1995.

«Et continuent les routines, les comportements minuscules ou détraqués, les tournures de style, envolées grandioses, grandes résolutions, petites actions. Ainsi de suite.»

J.-M. de Montremy, «Le monde selon Crab», La Croix, lundi, 8 janvier 1996, p. 19.

- Nathalie Sarraute, Ici, Paris, Gallimard (Blanche), 1995.

«courts textes»

Laurence Liban, «Ici, son livre», Lire, septembre 1995.

Ni roman ni essai mais «variations sur l'indicible».

Annie Coppermann, «Coq-à-l'âne et chucotements», Les Echos, mardi 10 octobre 1995, p. 51.

«Nathalie Sarraute a inventé un genre» / 20 tableaux en éventail.

André Clavel, «Sarraute : sonate d'automne», L'Express, no 2307 (jeudi 21 septembre 1995), p. 128.

20 proses sans fil conducteur, «le besoin de l'inachevé», «l'amour du fragment».

Alain Bosquet, «Le non-dit de Nathalie Sarraute», La Presse, vendredi 17 novembre 1995, p. B4.