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| **Lionel Ruffel, //Le dénouement//, Paris, Verdier (Chaoïd), 2005.** | **Lionel Ruffel, //Le dénouement//, Paris, Verdier (Chaoïd), 2005.** [Josée Marcotte] |
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| [[Le dénouement - la table des matières]] | [[Le dénouement - la table des matières]] |
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| **1. Terminologie pour désigner le pluriel** | =====1. Terminologie pour désigner le pluriel===== |
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| «un livre-monde, un livre-monstre» (61) ; | «un livre-monde, un livre-monstre» (61) ; |
| «romans de l'excès» (62) ; «dérèglement du texte» (63) ; «romans du dénouement» qui partagent une «tendance maximaliste, une tendance à l'excès, à l'**ambition démesurée**» (64) ; «esthétique romanesque maximale» (64) ; «maximalisme romanesque» (65) | «romans de l'excès» (62) ; «dérèglement du texte» (63) ; «romans du dénouement» qui partagent une «tendance maximaliste, une tendance à l'excès, à l'**ambition démesurée**» (64) ; «esthétique romanesque maximale» (64) ; «maximalisme romanesque» (65) |
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| **2. Explications et concepts utilisés** | =====2. Explications et concepts utilisés===== |
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| Ruffel étudie la **figure** de //Dondog// d'Antoine Volodine, figure particulière qu'il juge reprise un peu partout dans la littérature contemporaine. Le personnage, cette figure, **représente l'époque contemporaine** : au bord du rien, les pieds ballants dans le vide, se demandant ce qui peut bien suivre... La répétition de cette figure dans la littérature «évoque une fin de partie» ; «Qu'ils soient devant le gouffre, situés aux confins géographiques, ou face contre sol, les personnages ainsi décrits ont tous un point commun. Leur **corps** est une **fin**. Et la fin est cette idée. Mais cette **représentation** est plus **complexe**. Leur corps est une frontière entre un avant et un après. Il se développe une **histoire**, //après la fin//, qui la prolonge ou la renouvelle.» (9) | Ruffel étudie la **figure** de //Dondog// d'Antoine Volodine, figure particulière qu'il juge reprise un peu partout dans la littérature contemporaine. Le personnage, cette figure, **représente l'époque contemporaine** : au bord du rien, les pieds ballants dans le vide, se demandant ce qui peut bien suivre... La répétition de cette figure dans la littérature «évoque une fin de partie» ; «Qu'ils soient devant le gouffre, situés aux confins géographiques, ou face contre sol, les personnages ainsi décrits ont tous un point commun. Leur **corps** est une **fin**. Et la fin est cette idée. Mais cette **représentation** est plus **complexe**. Leur corps est une frontière entre un avant et un après. Il se développe une **histoire**, //après la fin//, qui la prolonge ou la renouvelle.» (9) |
| Le **nouveau paradigme esthétique** créé est donc celui de la «**fabulation** la plus intense» (64), liée à la position terminale de la parole, une parole poussée à ses limites (la situation élocutoire limite, aux limites, et de la fin, mais «posture //terminale initiale//» où la fin devient des multiples points de départ, où la fin vit avec ses fantômes, une sorte d'«héritage //avec// transmission», p. 81-82/102). «[F]abuler le XXe siècle» (75), c'est alors fuir «l'immobilité» (82), c'est s'extraire d'une culture nationale précise et écrire la mémoire collective commune à tous les individus du XXe siècle (75). | Le **nouveau paradigme esthétique** créé est donc celui de la «**fabulation** la plus intense» (64), liée à la position terminale de la parole, une parole poussée à ses limites (la situation élocutoire limite, aux limites, et de la fin, mais «posture //terminale initiale//» où la fin devient des multiples points de départ, où la fin vit avec ses fantômes, une sorte d'«héritage //avec// transmission», p. 81-82/102). «[F]abuler le XXe siècle» (75), c'est alors fuir «l'immobilité» (82), c'est s'extraire d'une culture nationale précise et écrire la mémoire collective commune à tous les individus du XXe siècle (75). |
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| L'**esthétique romanesque maximale** fonde une «esthétique du dénouement» (65). Ruffel nomme ces figures, ces auteurs, «les maximalistes» (65) : «Maximale, leur **volonté** de toucher l'histoire du XXe siècle et ses régimes de représentation ; maximal, leur **désir** de faire monde.» (65) L'esthétique du dénouement débouche sur l'«internationalisme littéraire» (67), la mondialisation de la littérature, l'ouverture à la «littérature mondiale» (70) (il donne l'exemple du renoncement à l'identité de l'auteur français contemporain comme le fait Volodine / «Écrire en français une littérature étrangère»). L'internationalisme devient alors paradigme esthétique... (75) | L'**esthétique romanesque maximale** fonde une «esthétique du dénouement» (65). Ruffel nomme ces figures, ces auteurs, «les maximalistes» (65) : «Maximale, leur **volonté** de toucher l'histoire du XXe siècle et ses régimes de représentation ; maximal, leur **désir** de faire monde.» (65) L'esthétique du dénouement débouche sur l'«internationalisme littéraire» (67), la mondialisation de la littérature, l'ouverture à la «littérature mondiale» (70) (il donne l'exemple du renoncement à l'identité de l'auteur français contemporain comme le fait Volodine / «Écrire en français une littérature étrangère»). L'internationalisme devient alors paradigme esthétique. (75) |
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| Cette réflexion sur la fin (//et// l'excès, le //maximalisme//) se veut plus **thématique** que narrative (entendue ici comme //narratologie//, les voix du discours). | Cette réflexion sur la fin (//et// l'excès, le //maximalisme//) se veut plus **thématique** que narrative (entendue ici comme //narratologie//, les voix du discours). |
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| Ruffel propose, en fin de parcours, de distinguer le roman du récit (forme-genre), définissant le récit comme œuvre narrative tournée vers le passé qui est achevé - une fin est présente mais sous les traits d'un monde disparu que les auteurs tentent de sauver de l'oubli (97-98) (processus du témoignage et du documentaire de Pierre Michon, François Bon, Pierre Bergounioux...). Il affirme que les **romans-mondes**, d'une esthétique romanesque maximale, sont, de leur côté, à la suite de la fin (99), et donc tournés vers le futur... | Ruffel propose, en fin de parcours, de distinguer le roman du récit (forme-genre), définissant le récit comme œuvre narrative tournée vers le passé qui est achevé - une fin est présente mais sous les traits d'un monde disparu que les auteurs tentent de sauver de l'oubli (97-98), avec un processus qui a tout du témoignage et du documentaire (Pierre Michon, François Bon, Pierre Bergounioux). Il affirme que les **romans-mondes**, d'une esthétique romanesque maximale, de leur côté, s'inscrivent à la suite de la fin (99), ils sont donc tournés vers le futur. |
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| **3. Cause(s) du pluriel** | =====3. Cause(s) du pluriel===== |
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| Une réponse au réel éclaté, aux limites de la fin, d'un tournant de siècle : la position terminale de la parole des figures maximalistes. | Une réponse au réel éclaté, aux limites de la fin, d'un tournant de siècle : la position terminale de la parole des figures maximalistes. |
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| «Inventer le monde, c'est transmettre la **pluralité** linguistique, sa différence.» (72) | «Inventer le monde, c'est transmettre la **pluralité** linguistique, sa différence.» (72) |