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diffraction:la_camera_obscura_du_postmodernisme

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diffraction:la_camera_obscura_du_postmodernisme [2011/01/27 16:03] vivianediffraction:la_camera_obscura_du_postmodernisme [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1
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 [[Camera obscura - table des matières]] [[Camera obscura - table des matières]]
  
-**Note** : cette fiche ne reprend pas le modèle élaboré pour repérer le discours sur la diffraction dans le champ critique, car il s'agit davantage d'un ouvrage qui contextualise l'avant-garde dans le champ littéraire dans les années 70 et le passage de cet avant-garde à la postmodernité dans les années 80. Cela dit, pour cette même raison, j'avoue avoir eu quelque difficulté à cerner les éléments pertinents pour la problématique de la diffraction et de sa mise en contexte. Non seulement le discours m'est apparu un peu hermétique mais, en prenant pour objet l'avant-garde littéraire des années 70 au Québec - en passant par des débats qui ont lieu à la même époque en Europe -, c'est essentiellement la poésie qui retient l'attention de l'auteur. À tout le moins ai-je donc tenté d'indiquer l'objet de chaque essai et de recueillir au passage des citations susceptibles d'être intéressantes sinon pertinentes (en toute incertitude)... Le résultat manque malheureusement d'unité et de cohésion...+**Note** : cette fiche ne reprend pas le modèle élaboré pour repérer le discours sur la diffraction dans le champ critique, car il s'agit davantage d'un ouvrage qui contextualise l'avant-garde dans le champ littéraire dans les années 70 et le passage de cet avant-garde à la postmodernité dans les années 80. Cela dit, pour cette même raison, j'avoue avoir eu quelque difficulté à cerner les éléments pertinents pour la problématique de la diffraction et de sa mise en contexte. Non seulement le discours m'est apparu un peu hermétique mais, en prenant pour objet l'avant-garde littéraire des années 70 au Québec, c'est essentiellement la poésie qui retient l'attention de l'auteur. À tout le moins ai-je donc tenté d'indiquer l'objet de chaque essai (ne serait-ce que parce qu'il s'agit d'un essai relativement important de la période contemporaine et qu'aucune fiche de lecture n'a encore été rédigée) et de recueillir au passage des citations susceptibles d'être intéressantes sinon pertinentes (en toute incertitude)... Le résultat manque malheureusement d'unité et de cohésion...
  
 **1. L'AVANT-GARDE : PROCESSUS INSTITUTIONNEL ET CONFLITS DE LÉGITIMITÉ** **1. L'AVANT-GARDE : PROCESSUS INSTITUTIONNEL ET CONFLITS DE LÉGITIMITÉ**
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 « [P]our saisir la structuration de la sphère restreinte de production que constituait l'avant-garde littéraire québécoise du début des années 70, il faut la replacer dans son rapport d'**homologie récurrente** [concept clé de Milot sur lequel il reviendra plus en détails] avec les stratégies institutionnelles et esthétiques de l'avant-garde parisienne » (32). Cet avant-garde parisienne, sous l'égide de Tel Quel, exploite entre autres le paradigme de l'intertextualité « pour légitimer ses multiples sources d'emprunt et son débit des divers courants théoriques » (32), de même que pour justifier la disparition de la notion d'auteur et de celle d'oeuvre. Or, « [s]i l'on ouvre un numéro de //la Barre du jour// du début des années 70, on peut repérer presque terme à terme les équivalents intertextuels dans le mode d'énonciation des textes publiés » (33). « [P]our saisir la structuration de la sphère restreinte de production que constituait l'avant-garde littéraire québécoise du début des années 70, il faut la replacer dans son rapport d'**homologie récurrente** [concept clé de Milot sur lequel il reviendra plus en détails] avec les stratégies institutionnelles et esthétiques de l'avant-garde parisienne » (32). Cet avant-garde parisienne, sous l'égide de Tel Quel, exploite entre autres le paradigme de l'intertextualité « pour légitimer ses multiples sources d'emprunt et son débit des divers courants théoriques » (32), de même que pour justifier la disparition de la notion d'auteur et de celle d'oeuvre. Or, « [s]i l'on ouvre un numéro de //la Barre du jour// du début des années 70, on peut repérer presque terme à terme les équivalents intertextuels dans le mode d'énonciation des textes publiés » (33).
  
-Ainsi, Milot propose le concept d' «**homologie récurrente**» et de «**processus institutionnel**», plutôt que celui de « mimétisme » (Larose, entre autres), pour parler des rapports entre avant-garde québécoise et française. La « stratégie d'émergence comme avant-garde littéraire [québécoise] a été de s'ajuster au champ parisien de la "modernité", telle que mise en marché par la revue //Tel Quel//, les philosophes post-structuralistes et les féministes littéraires des Éditions des Femmes [...]. Au Québec aussi il fallait remiser Lagarde & Michard dans les placards du système d'enseignement et remplacer les objets dévalués des études littéraires : la sémiologie, le structuro-marxisme, la philosophie du désir et de la déconstruction ont donc envahi les dépatements d'études littéraires qui ont été pris d'assaut par les revues d'avant-gard des années 70. [...] Il y a donc corrélation entre le développement institutionnel de l'avant-garde dans le champ littéraire et dans le système d'enseignement » (34-35).+Ainsi, Milot propose le concept d' «**homologie récurrente**» et de «**processus institutionnel**», plutôt que celui de « mimétisme » (Larose, entre autres), pour parler des rapports entre avant-garde québécoise et française. La « stratégie d'émergence comme avant-garde littéraire [québécoise] a été de s'ajuster au champ parisien de la "modernité", telle que mise en marché par la revue //Tel Quel//, les philosophes post-structuralistes et les féministes littéraires des Éditions des Femmes [...]. Au Québec aussi il fallait remiser Lagarde & Michard dans les placards du système d'enseignement et remplacer les objets dévalués des études littéraires : la sémiologie, le structuro-marxisme, la philosophie du désir et de la déconstruction ont donc envahi les départements d'études littéraires qui ont été pris d'assaut par les revues d'avant-garde des années 70. [...] Il y a donc corrélation entre le développement institutionnel de l'avant-garde dans le champ littéraire et dans le système d'enseignement » (34-35). [Pour d'autres précisions sur le concept d'homologie récurrente, voir //[[Le paradigme rouge. L'avant-garde politico-littéraire des années 70]]//].
  
 **3. LES LIVRES PARLENT : DE L'IMPOSTURE ET DES IMPOSTEURS** **3. LES LIVRES PARLENT : DE L'IMPOSTURE ET DES IMPOSTEURS**
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 « N'étant plus dans l'espace social et institutionnel de l'époque de la "désespérante expérience de Borduas", époque où les scandales littéraires et artistiques étaient encore politiquement possibles, l'avant-garde [québécoise] des années 80 doit aller chercher ses objets de transgression sur le marché de la postmodernité parisienne » (49) - notamment du côté de Philippe Sollers, qui change le nom de //Tel Quel// pour //L'Infini//. « N'étant plus dans l'espace social et institutionnel de l'époque de la "désespérante expérience de Borduas", époque où les scandales littéraires et artistiques étaient encore politiquement possibles, l'avant-garde [québécoise] des années 80 doit aller chercher ses objets de transgression sur le marché de la postmodernité parisienne » (49) - notamment du côté de Philippe Sollers, qui change le nom de //Tel Quel// pour //L'Infini//.
  
-**5. QUI A PEUR DE L'INTELLECTUEL EN 1987** 
  
 +**5. QUI A PEUR DE L'INTELLECTUEL EN 1987 ?**
  
 +Milot examine les « mécanismes d'argumentation » de la polémique entre « modernité » et « retour du sacré » qui a opposé, d'une part, Hughes Corriveau et Normand de Bellefeuille (//Herbes rouges//) et, d'autre part, François Charron et André Beaudet (//NBJ//).
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 +**6. MODERNITÉ, AVANT-GARDE, POSTMODERNITÉ : LES CONDITIONS DU DÉBAT**
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 +« Le présent essai a donc un double objectif : d'abord la reconstruction analytique du débat Habermas-Lyotard [sur le PM] par la confrontation de leur échelle argumentative et de leur trajectoire institutionnelle respectives (y incluant la posture de Scarpetta), puis l'examen sociologique de cette sorte de quadrature du cercle à laquelle nous expose la logique universalité de Jürgen Habermas, le métalangage relativiste de Jean-François Lyotard et la reconversion postmoderne de Guy Scarpetta » (61-62).
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 +« Au Québec, ce débat [sur le PM] s'est développé en filigrane des "**fictions théoriques**" [Milot n'en donne aucun détail] et des polémiques lancées par les revues de l'avant-garde littéraire (//la Nouvelle Barre du jour// et //les Herbes rouges//). Mais plutôt que d'analyser les investissements conceptuels de ce nouveau commerce, les écrivains associés à ces revues n'en ont retenu que les procédés rhétoriques qu'ils ont retraduits dans un syncrétisme d'expressions régulées par l'effet de mode du parisianisme : "nouvelle écriture"", "retour du sacré", "mort du genre" etc. » (61).
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 +« Au Québec, l'avant-garde littéraire des années 70 s'est beaucoup intéressée à la philosophie française (un peu d'Althusser, beaucoup de Derrida, du Deleuze par-ci, du Lyotard par-là, sans oublier Foucault), à travers la lecture de //Tel Quel//. La modernité a été située au stade de l'avènement du tryptique Marx-Freud-Nietzsche, coupée de sa généalogie historique et de son espace social. Cela a donné un style épigraphique où l'argumentation philosophique est devenue une affaire de déconstruction rhétorique légitimée par la figure d'un "grand philosophe". Par contre l'avant-garde littéraire ne s'est guère intéressée au champ philosophique indigène, de sorte qu'il faudrait chercher longtemps pour retrouver une discussion à propos d'un philosophe québécois dans un essai des //Herbes rouges// ou de //la Nouvelle Barre du jour// » (81-82). « Tout compte fait, les concepts de modernité, d'avant-garde et de postmodernité n'ont pas été discuté dans les "fictions théoriques" et les polémiques des écrivains de la NBJ et des //Herbes rouges//. Les protagonistes postmodernes de la "nouvelle écriture" n'ont pas cherché à en saisir les conditions de possibilité : ils en ont fait un usage strictement rhétorique » (83).
diffraction/la_camera_obscura_du_postmodernisme.1296162222.txt.gz · Dernière modification : 2018/02/15 13:56 (modification externe)

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