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diffraction:l_œuvre_litteraire_et_ses_inachevements [2010/04/28 14:49] – josee | diffraction:l_œuvre_litteraire_et_ses_inachevements [2018/02/15 13:57] (Version actuelle) – modification externe 127.0.0.1 |
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=====1. Terminologie pour désigner le pluriel===== | =====1. Terminologie pour désigner le pluriel===== |
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«poétique de l'inachèvement»: lorsque le «fragment et le fragmentaire en général» deviennent «un principe de composition et de narration» (5-6: intro); «poétiques de l'inachèvement et du fragmentaire» (6: intro); «roman par nouvelles» (26: Lahaie); «écriture fragmentaire» (29: Boisclair); «recueil de courts textes» (29: Boisclair); «très courtes histoires» (29: Boisclair); «vignettes» (30: Boisclair); | «poétique de l'inachèvement»: lorsque le «fragment et le fragmentaire en général» devient «un principe de composition et de narration» (intro: 5-6); «poétiques de l'inachèvement et du fragmentaire» (intro: 6); «roman par nouvelles» (Lahaie: 26); «écriture fragmentaire» (Boisclair: 29); «recueil de courts textes» (Boisclair: 29); «très courtes histoires» (Boisclair: 29); «vignettes» (Boisclair: 30); l'œuvre, le «texte [...] fragmentaire, indéterminé, décentré» (Leduc-Leblanc: 74) |
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=====2. Explications et concepts utilisés===== | =====2. Explications et concepts utilisés===== |
Dans le sillage des études récentes consacrées aux théories de la lecture et de la réception, à l'herméneutique et à la polytextualité - recherches qui ont bien mis en lumière «le caractère infiniment ouvert et mobile de l'œuvre littéraire» (6) - ce collectif souhaite approfondir davantage cette réflexion sur l'inachèvement de l'œuvre littéraire, plus particulièrement en contexte québécois et acadien (voir la table des matières: la 3e partie est consacrée entièrement à l'Acadie littéraire). | Dans le sillage des études récentes consacrées aux théories de la lecture et de la réception, à l'herméneutique et à la polytextualité - recherches qui ont bien mis en lumière «le caractère infiniment ouvert et mobile de l'œuvre littéraire» (6) - ce collectif souhaite approfondir davantage cette réflexion sur l'inachèvement de l'œuvre littéraire, plus particulièrement en contexte québécois et acadien (voir la table des matières: la 3e partie est consacrée entièrement à l'Acadie littéraire). |
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Ouvrage qui aborde surtout le //pourquoi// du fragment, en convoquant «l'indicible» de Blanchot, où l'angoissante saisie du réel. | Ouvrage qui aborde surtout le //pourquoi// du fragment, en convoquant «l'indicible» de Blanchot (les propositions de Blanchot ponctuent le collectif - par exemple le fragment comme «réponse à l'indicible, à une parole sans repères et sans balises, hors du visible», Leduc-Leblanc: 60) ou l'angoissante saisie du réel. |
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| Après avoir parcouru l'entièreté du collectif, force est de constater le peu d'investigation du côté de la poétique des œuvres (perspective surtout thématique); les propositions les plus intéressantes concernent les causes du pluriel (causes listées ci-dessous) - dont la singulière hypothèse, la piste séduisante d'Isabelle Boisclair sur la prise de position politique de l'écriture fragmentaire (Boisclair: 29-45). |
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=====3. Cause(s) du pluriel===== | =====3. Cause(s) du pluriel===== |
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- **Le réel**. La saisie du **réel** se fait de façon chaotique et angoissante; le genre de la nouvelle «correspondrait à une expérience singulière, celle, bouleversée et virtigineuse, du **monde contemporain**» (25); «sorte de constat d'impuissance» à embrasser une totalité; «Mais une telle résignation ne relève ni de la perte ni du deuil. Il s'agit simplement d'un changement de perspective. D'un ajustement de la lorgnette, doublé d'un renouvellement obligé de certaines stratégies mimétiques.» (Christine Lahaie: 25) Christine Lahaie se qualifie de «nouvellière» et de «**romancière par nouvelles**», elle ne pousse pas plus avant sa réflexion. | - **Le réel**. La saisie du **réel** se fait de façon chaotique et angoissante; le genre de la nouvelle «correspondrait à une expérience singulière, celle, bouleversée et vertigineuse, du **monde contemporain**» (25); «sorte de constat d'impuissance» à embrasser une totalité; «Mais une telle résignation ne relève ni de la perte ni du deuil. Il s'agit simplement d'un changement de perspective. D'un ajustement de la lorgnette, doublé d'un renouvellement obligé de certaines stratégies mimétiques.» (Christine Lahaie: 25) Christine Lahaie se qualifie de «nouvellière» et de «**romancière par nouvelles**», elle ne pousse pas plus avant sa réflexion. |
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- **Prise de position politique - défendre les démunis, les marginaux**. Isabelle Boisclair aborde //Crimes et chatouillements// d'Hélène Monette comme une juxtaposition de «courtes histoires», un «recueil de courts textes» (29), qui, dans son incomplétude et son inachèvement, prend position politiquement en incluant l'autre, les lecteurs («appelés à participer et collaborer pour reconstituer les univers d'où sont tirées les vignettes», 30), mais surtout les êtres marginaux, les êtres socialement démunis. L'incomplétude et l'inachèvement de l'œuvre deviennent alors les signes d'une «posture non-autoritaire, non-totalitaire» (29) (//VS// forme canonique totalitaire/proposition de Boisclair), invitant à l'inclusion de l'autre. | - **Prise de position politique - défendre les démunis, les marginaux**. Isabelle Boisclair aborde //Crimes et chatouillements// d'Hélène Monette comme une juxtaposition de «courtes histoires», un «recueil de courts textes» (29), qui, dans son incomplétude et son inachèvement, prend position politiquement en incluant l'autre, les lecteurs («appelés à participer et collaborer pour reconstituer les univers d'où sont tirées les vignettes», 30), mais surtout les êtres marginaux, les êtres socialement démunis. L'incomplétude et l'inachèvement de l'œuvre deviennent alors les signes d'une «posture non-autoritaire, non-totalitaire» (29) (//VS// forme canonique totalitaire/proposition de Boisclair), invitant à l'inclusion de l'autre. |
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- **Évoque la brisure fondamentale entre l'être et le monde**: «Évoquer l'exigence fragmentaire, c'est concevoir l'écriture comme espace de questionnement, postuler non pas l'inachèvement d'une forme et d'une pensée, mais avouer la brisure fondamentale entre l'être et le monde.» (Leduc-Leblanc: 59) | - **Évoque la brisure fondamentale entre l'être et le monde**: «Évoquer l'exigence fragmentaire, c'est concevoir l'écriture comme espace de questionnement, postuler non pas l'inachèvement d'une forme et d'une pensée, mais avouer la brisure fondamentale entre l'être et le monde.» (Leduc-Leblanc: 59/«l'indicible» de Blanchot) |
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| Isabelle Boisclair affirme que : «suivant l'idée que le fragment est le «symptôme d'une crise des genres aussi bien que du sujet», et que cette crise du sujet s'inscrit en porte à faux avec le sujet bourgeois hégémonique à qui conviendrait mieux le roman, où le héros est le centre d'un univers où tous sont asservis à son histoire, je postule que le choix du fragment constitue las réalisation formelle - plus précisément générique - de l'intention monettienne d'inscrire un sujet autre, d'offrir une autre vision du monde. Ce sujet étant désigné comme petit selon les conceptions dominantes, Monette opte pour une petite forme.» (p. 32) |
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