diffraction:fictions_de_l_identitaire_au_quebec

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SIMON, Sherry, Pierre L'HÉRAULT, Robert SCHWARTZWALD et Alexis NOUSS, Fictions de l'identitaire au Québec, Montréal, XYZ (Études et documents), 1991. [VA - février 2011]

Note : En retraversant les notes de lecture cumulées depuis plusieurs années, je suis tombée sur cet ouvrage susceptible d'alimenter la réflexion sur la diffraction. Je me contente ici de reproduire mes notes de lecture d'alors ; il sera toujours temps de consulter plus sérieusement l'ouvrage en question si ces quelques notes (très) préliminaires apparaissent pertinentes.

Pierre L'Hérault, « Pour une cartographie de l'hétérogène : dérives identitaires des années 1980 », p. 53-114.

La littérature québécoise s'articule désormais sur la tension de l'identitaire et de l'hétérogène. Elle ne peut plus être pensée comme complétude, mais comme ouverture, la diversité n'y étant plus perçue comme une menace, mais comme le signe du réel inévitablement multiple. Elle se laisse travailler par sa périphérie, sa marge, son étrangeté, devenant le lieu d'échange et de circulation des imaginaires.

L'hétérogénéité s'introduit par trois brèches : celle de la critique du discours nationaliste, celle de l'écriture immigrante et celle de l'écriture au féminin.

Cette pensée de l'hétérogène renvoie à l'esthétique et à l'éthique du dépaysement dont parle Nepveu (1988).

L'hétérogène relève en partie de la postmodernité.

* Cette étude de Pierre L'Hérault, de même que celle de Sherry Simon, mériteraient une lecture attentive dans le cadre du chapitre de la diffraction. Si ce mot apparaît rarement dans l'ensemble du discours critique, on le retrouve dans l'article de L'Hérault, qui parle, précisément, d'une « esthétique de la diffraction », indissociablement « liée à une conscience féministe », qui tente « de faire entendre simultanément toutes les voix du réel » (73-74). Simon et L'Hérault ont la particularité d'aborder le phénomène de l'hétérogène moins comme conséquence négative, comme perte de quelque chose (témoignage, par exemple, de l'éclatement du réel ou d'une perte de légitimité des “grands récits”), que comme une prise de position, une cause positive de la redéfinition de la pratique littéraire. *

Pierre L'Hérault, « Pour une cartographie de l'hétérogène : dérives identitaires des années 1980 », p. 53-114.

1. Terminologie pour désigner le pluriel

«hétérogène» (p. 56), « l'hétérogénéité, la polysémie, l'équivoque, l'hybridité, le multiple. » (p. 67)

2. Explications et concepts utilisés

L'Hérault s'intéresse à l'utilisation de l'hétérogène pour illustrer la dérive identitaire par trois auteurs : François Charron, Régine Robin et France Théoret.

« Carron: “Je hors-foyer” »

«À la conception littéraire qui, jouant de la confusion du je et du nous, du culturel et du national, cherche à protéger le “point originel d'où émerge le sens” (44), Charron en oppose une autre qui, faisant intervenir l'hétérogénéité, travaillerait au contraire à l'éclatement de la “structure enfermante” (ibid.). Car la tâche de l'écrivain n'a-t-elle pas “toujours été en quelque sorte de maintenir une distance toujours difficile (à la limite intenable) avec ce réseau du Sens, du National, du Pouvoir” ? (Ibid.) » (p. 63)

« Robin : “identité objective”/“identité imaginaire” »

« L'identité ne saurait donc être pensée par Régine Robin que dans l'hétérogénéité, la polysémie, l'équivoque, l'hybridité, le multiple. » (p. 67)

« France Théoret: “noeud” et “diffraction” »

« La diffraction se présente sous un double aspect: comme un effet du discours uniformisant, c'est le moi divisé qui n'arrive pas à coïncider, continuellement déporté vers l'ailleurs de la mort du langage patriarcal. La diffraction exprime alors l'incapacité de l'être à se saisir. » (p. 72)

Le second aspect de la diffraction « indique une rupture avec l'uniformité et l'arbitraire patriarcal, et renvoie à une façon autre de saisir le réel : comme fragment plutôt que comme totalité. [Dans l cas de Théoret] La diffraction est alors reliée à la précision mathématique et musicale qui s'oppose à l'arbitraire patriarcal (p. 72) »

« L'esthétique de la diffraction, manifestée par la recherche d'une “liaison entre parler et chanter”(97), tente, comme la musique, de faire entendre simultanément toutes les voix du réel […] Devant un réel qui ne se laisse saisir que comme “indéfiniment fractionné”, “il faut, écrit elle [Théoret], consentir à un certain deuil, celui de la totalité, pour que la pratique esthétique devienne possible”. » (p. 73)

« Indissociablement “liée à une conscience féministe”, l'esthétique de la diffraction annule l'effet négatif de la diffraction qui divise si radicalement le je qu'il ne peut se saisir. Ici, la diffraction repousse l'univocité de la représentation, le lyrisme qui s'appuie sur une théorie abstraite du réel, et ouvre à la multiplicité du proche, au prosaïsme du réel. » (p. 74)

Conclusion

3. Cause(s) du pluriel

L'Hérault remarque « qu'au début des années 80, à la faveur de la “déconfiture” des dogmatismes modernistes“ (Brochu, 1989, 4), des questionnements du discours féministe, des repositionnements exigés de tous les groupes de la société, d'abord la loi 101, puis par le résultat référendaire, l'hétérogène s'introduit par trois brèches : celle de la critique du discours nationaliste (même décapé), celle de l'écriture immigrante et celle de l'écriture au féminin. » (p. 57)

4. Traces du discours critique des années 1970 dans le discours critique contemporain

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