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Sans doute y aurait-il des nuances à relever ; c'est là où les questions plus précises nous permettraient de nous pencher sur l'un ou l'autre des aspects et d'en identifier les moindres détails. | Sans doute y aurait-il des nuances à relever ; c'est là où les questions plus précises nous permettraient de nous pencher sur l'un ou l'autre des aspects et d'en identifier les moindres détails. |
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Je lance deux idées qui me sont venues à la lecture des deux contextes (j'ignore si pertinentes, en soi et pour les fins de l'ouvrage) : | Je lance deux idées qui me sont venues à la lecture des deux contextes (j'ignore si pertinentes, en elles-mêmes et pour les fins de l'ouvrage) : |
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- Du côté français, la période contemporaine est caractérisée par l'éclatement, le reflux des avant-gardes. « Mouvement » porté par une « idéologie unique », forte », celle du progrès et de la structure pour l'essentiel ; d'où que la fin de ces avant-gardes marque la fin d'une certaine homogénéité (certes, le Nouveau Roman n'a pas le monopole de la période, mais il en impose certainement) et laisse la place à l'hétérogénéité - des mouvements, des pratiques, des pensées... Du côté québécois, je ne crois pas me tromper en affirmant que la critique relève une même hétérogénéité dans la littérature contemporaine, hétérogénéité qui met un terme à une certaine homogénéité qui s'articulait autour de la collectivité nationale. L'histoire littéraire étant ainsi différente de part et d'autre, peut-on penser que l'hétérogénéité aujourd'hui remarquée aurait des bases différentes - ou des motivations différentes? Certes, on explique l'hétérogénéité française par la montée de l'individualisme, entre autres, ce qui rejoint ce que dit la critique québécoise à la suite de l'échec du référendum. Mais si l'on reste strictement sur le plan littéraire, il faudrait s'attarder à la relation homogénéité française (avant-garde) - hétérogénéité française ; homogénéité québécoise (identité nationale) - hétérogénéité québécoise. (À moins que cela entre en contradiction avec l'idée que la littérature ne se pense plus, à l'époque contemporaine, en termes téléologiques...) | - Du côté français, la période contemporaine est caractérisée par l'éclatement, le reflux des avant-gardes. « Mouvement » porté par une « idéologie unique », forte », celle du progrès et de la structure pour l'essentiel ; d'où que la fin de ces avant-gardes marque la fin d'une certaine homogénéité (certes, le Nouveau Roman n'a pas le monopole de la période, mais il en impose certainement) et laisse la place à l'hétérogénéité - des mouvements, des pratiques, des pensées... Du côté québécois, je ne crois pas me tromper en affirmant que la critique relève une même hétérogénéité dans la littérature contemporaine, hétérogénéité qui met un terme à une certaine homogénéité qui s'articulait autour de la collectivité nationale. L'histoire littéraire étant ainsi différente de part et d'autre, peut-on penser que l'hétérogénéité aujourd'hui remarquée aurait des bases différentes - ou des motivations différentes? Certes, on explique l'hétérogénéité française par la montée de l'individualisme, entre autres, ce qui rejoint ce que dit la critique québécoise à la suite de l'échec du référendum. Mais si l'on reste strictement sur le plan littéraire, il faudrait s'attarder à la relation homogénéité française (avant-garde) - hétérogénéité française ; homogénéité québécoise (identité nationale) - hétérogénéité québécoise. (À moins que cela entre en contradiction avec l'idée que la littérature ne se pense plus, à l'époque contemporaine, en termes téléologiques...) |
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* [[Discours critique - France]] | * [[Discours critique - France]] |
* [[Discours critique - Québec]] | |
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| À titre exploratoire, j'identifie ici quelques récurrences liées à la labilité dans le discours critique contemporain : |
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| - Dans l'ensemble des ouvrages d'histoire littéraire, il semble qu'on ne puisse aborder la question du pluriel sans passer par la perspective générique. On parlera de « dérives des genres », de « ruines des genres » (Mitterand, //[[La littérature française du XXe siècle]]//), de « confusion des genres » (Tonnet-Lacroix, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//), de « glissements » à l'intérieur du genre (Brunel, //[[Glissements du roman français au XXe siècle]]//)... On pourra parler aussi d'hybridation, de métissage ou de brouillage devant des genres (plus codifiés?) comme l'autofiction ou le récit biographique. |
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| - Parmi les causes qui expliqueraient le pluriel en littérature, le contexte socio-historique, culturel, idéologique tend à figurer au haut de la liste. Certains y font référence en tant que « postmoderne » (Tonnet-Lacroix [//[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//], Gontard [[[« Le postmodernisme en France. Définition, critères, périodisation »]]], Mitterand [//[[La littérature française du XXe siècle]]//]), marquée, par là même, par un déficit d'espoir et d'utopie (succinctement) ; d'autres évitent l'étiquette mais ne décrivent pas moins la situation dans les mêmes termes, autour de la notion de « crise » (Blanckeman, //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//), de « volatil » (Bernard, [[« Le retour du narratif. Le choix de l'esthétisme ludique dans les dernières années du XXe siècle » ]]), de « complexité du monde » (Rabaté, //[[Le roman français depuis 1900]]//). « Époque sceptique à l'égard de la vérité et aimant le complexe et l'indécidable » (Tonnet-Lacroix, //[[La littérature française et francophone de 1945 à l'an 2000]]//) ; « À époque indécidable, récits indécidables » (Blanckeman, //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//). De même, Viart, dans //Le temps des lettres// (pas de fiche de lecture car répétitif), parle d'une création qui, sous la pression d'une crise des idéologies et de l'idée d'avenir, en vient à n'énoncer que des « vérités subjectives, sujettes à caution, des réalités partielles ou parcellaires » (328-329). |
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| - Certains signalent que les pratiques contemporaines qui, d'une façon ou d'une, transgressent les frontières, ont comme origine une volonté ludique, une volonté de jeu - peut-être en réaction au dogmatisme de la génération précédente (Brunel, Tonnet-Lacroix, Bernard). En fait, à la lumière du portrait d'époque caractérisé par une forte mélancolie comme on a pu le voir, on peut supposer que cette volonté ludique est balancée par un sentiment mélancolique, par un élan mémoriel. En témoigneraient ces oeuvres qui revisitent les modèles du passé sur un ton plus sérieux (Volodine, Quignard - entre autres selon Blanckeman, qui parle d'amalgame : //[[Histoire de la littérature française du XXe siècle, tome II - après 1940]]//). |
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| - Par rapport au repérage des traces du discours des années 1960-1970 dans le discours critique contemporain : il aurait été fastidieux de relever la reprise, aujourd'hui, des termes et/ou les notions utilisés dans le discours des années 1960-1970. Myriam et moi nous sommes donc entendues pour signaler le rapport que la critique établit entre la génération de 1960-1970 et celle d'aujourd'hui. Du côté français, la plupart du temps sinon toujours, le discours sur les années 1960-1970 surimprime moins le discours critique contemporain qu'il agit comme repoussoir, comme base de comparaison pour montrer que les formes et les fonctions de la labilité sont aujourd'hui différentes, moins radicales. Plutôt que de parler de destruction, on parlera plus volontiers de glissement (Brunel, //[[Glissements du roman français au XXe siècle]]//), de détournements et de déguisements (Tonnet-Lacroix |
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| * [[Discours critique - Québec]] |
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**Bibliographie dépouillée** | - à voir |
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BORGOMANO, Madeleine, et Élisabeth RAVOUX RALLO, //La littérature française du XXe siècle. 1. Le roman et la nouvelle//, Paris, Armand Colin (Cursus, série Littérature), 1995 | **Varia :** |
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VIART, Dominique, « Écrire au présent : l'esthétique contemporaine », dans Michèle TOURET et Francine DUGAST-PORTES [dir.], //Le temps des Lettres. Quelles périodisations pour l'histoire de la littérature française du 20e siècle?//, Rennes, Presses universitaires de Rennes (Interférences), 2001, p. 317-336. [VA] - pas de fiche de lecture car répétitif ; j'ai seulement intégré certains de ses propos à d'autres fiches. | Au fil des fiches de lecture, on verra quelques propos tirés d'ouvrages qui n'ont pas de fiches de lecture ; ces ouvrages ont été lus mais, parce qu'ils répétaient pour l'essentiel ce que d'autres énonçaient, je n'ai pas cru nécessaire d'en rédiger une fiche de lecture. Tout au plus, donc, ai-je inséré ici et là les passages pertinents. |
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